Le Secrétaire américain à la Défense, Léon Panetta, s’est fendu de ce commentaire, lundi 30 juillet, en route pour le Moyen-Orient, que l’assaut de l’armée syrienne visant à briser Alep, la plaque tournante commercial de la Syrie, “sera, en définitive, un nouveau clou dans le cercueil d’Assad”. C’était une mesure de la frustration générée par l’échec, jusqu’à présent, de la tentative arabe soutenue par l’Occident, d’instaurer un sanctuaire sécurisé dans la région d’Alep. Elle a été déjouée par la conduite impitoyable des 18ème et 11ème divisions de
l’armée syrienne et de sections de la 14ème division, appuyées par un soutien massif aérien
et d’artillerie, pour détruire les forces rebelles.
Lorsque Panetta déclarait : “La question n’est pas de savoir s’il en arrive à sa fin, mais quand”, les forces pro-Assad étaient, à nouveau, en train d’éradiquer et de liquider les forces rebelles, dans Alep, tout comme elles l’ont fait à Damas, dix jours plus tôt.
Les experts occidentaux s’attendent à ce que les forces d’Assad mettent plus de temps à soumettre Alep qu’ils n’en ont eu besoin pour Damas, parce que ses officiers se sont vus assigner de se restreindre de frapper les raretés architecturales et historiques de la plus belle et plus opulente ville de Syrie, comme ils l’ont fait ailleurs. On leur a aussi demandé de maintenir le nombre de pertes civiles à un taux minimum.
Tout de même, l’ONU estime qu’au moins 200 000 citoyens d’Alep (presque un dixième de ses 2. 2 millions d’habitants) se sont enfuis de la ville, autour de dimanche soir, alors que leurs maisons étaient réduites à l’état de gravats par un feu nourri d’artillerie. D’autres étaient contraints de rester dans les quartiers sud et ouest encerclés, où les réserves de nourriture et de carburant s’épuisent. Lundi matin, l’armée syrienne a submergé une partie du quartier de Salaheddin, tenu par les rebelles. Mais le combat se poursuit dans d’autres parties d’Alep et encercle les villages, s’accompagnant de la chasse inlassable des soldats poursuivant les rebelles en fuite.
Le flux houleux de réfugiés provenant de Syrie vers les pays limitrophes – principalement vers la Turquie – s’étend jusqu’en Egypte, qui mentionne l’arrivée de 50 000 sans-abri syriens dans les quelques derniers jours.
Lundi matin, les officiers du renseignement saoudien et quatari, basés dans les quartiers généraux de l’Armée Libre Syrienne à Apaydin, dans la région d’Hatay, au sud-ouest de la Syrie, étaient bien forcés d’admettre que l’armée de Bachar al Assad avait pulvérisé leur plan d’édifier un sanctuaire sécurisé dans la zone d’Alep. Le territoire aurait dû être conquis par les rebelles et converti en base du commandement avancé de l’ASL et en siège d’un gouvernement de transition, de la même façon que les quartiers-généraux rebelles de Benghazi ont été établis en 2011, six mois avant la chute de Mouammar Khadafi.
Les soutiens saoudiens et qataris de l’ASL disaient avoir reçu de Washington l’engagement certifié de partager la tâche dans la défense d’un foyer sécurisé, si on pouvait l’établir et de diversifier leur aide aux rebelles.
La semaine dernière, la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton remarquait que : “ De plus en plus de territoire est repris. Il débouchera probablement sur un foyer sûr à l’intérieur même de la Syrie ».
Des sources à Washington rapportait alors que l’Administration Obama soupesait certaines options en vue d’une implication plus directe dans la guerre civile syrienne, si les Rebelles se montraient capables pour arracher suffisamment de territoire afin de constituer un havre sécurisé.
Les Saoudiens étaient aussi certains que leur schéma directeur pour Alep réussirait que, samedi 28 juillet, ils réunissaient une assemblée des délégations arabes de l’ONU au Caire, afin de formuler le texte d’une motion pour le Conseil de Sécurité de l’ONU, afi de faire reconnaître l’émergence de havres sûrs en Syrie et appeler les membres de l’ONU à les soutenir.
Cette phase s’est avérée prématurée, à la lumière de l’incapacité des forces opposées à Assad à tenir, face à l’offensive militaire du gouvernement – une incapacité partiellement attribuée, par les sources militaires de Debkafile, aux relations chaotiques au sein même du mouvement insurrectionnel.
La bataille pour Alep est livrée principalement par un groupe rebelle fragmenté, qui rejette l’autorité du commandement de l’ASL en Turquie et refuse d’obéir à ses ordres. Il est dirigé par le Colonel Abdel Jabbar al-Okaidi, qui prétend représenter l’ASL. Cependant, la plupart de ses combattants n’appartiennent pas au principal courant des forces rebelles, mais à une milice islamiste radicale, qui se dénomme comme la « Bannière de l’Islam ». La plupart d’entre eux sont des Jihadistes d’Al Qaeda, arrivant en Syrie depuis l’Irak ou la Libye.
DEBKAfile Reportage exclusif
Adaptation : Marc Brzustowski.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire