Chris Kyle aurait tué 255 personnes en Irak.Crédits photo : Paul Moseley/AP
Ex-membre des Navy Seal, ce tireur d'élite qui s'est illustré en Irak a été tué par un vétéran.
De notre correspondant à New York
Il s'attendait à connaître une fin violente, lors d'une embuscade en Irak, mais avait fini par croire en sa bonne étoile. Après onze ans de bons et loyaux services au sein des Navy Seal, les troupes d'élite de la marine américaine, Chris Kyle, le sniper le plus redoutable de l'armée américaine (255 «kills (ennemis tués)», dont 160 confirmés), avait raccroché son fusil de tireur d'élite, pour mieux se consacrer à sa famille.
Il a été abattu samedi près de chez lui au Texas par un de ses compatriotes, lors d'un gala de charité organisé à Glen Rose, près de Fort Worth, et consacré aux vétérans atteints de syndrome post-traumatique (ou PTSD, dans le jargon militaire). L'assassin, Eddie Ray Routh, était un de ces vétérans que Kyle se faisait un devoir d'assister lors de leur difficile retour à la vie civile, en organisant des week-ends de «réintégration» dans des ranchs du Texas ou de l'Oklahoma appartenant à d'anciens Seals. Agé de 25 ans, Routh serait retourné chez lui après avoir abattu Kyle et un de ses voisins, avant d'être arrêté par la police après une brève course-poursuite en voiture.
Après ces exploits, Kyle avait hérité d'un surnom flatteur venant de l'insurrection sunnite, «al-shaitan Ramadi (le diable de Ramadi)», ainsi qu'une prime sur sa tête, 80.000 dollars mort ou vif. Pour ses camarades du «Navy Seal team 3», il était «The Legend (la légende)», depuis un tir à 1 800 m, en 2008 dans les bas-fonds de Saddam City (Bagdad), contre un Irakien sur le point de tirer une roquette contre un convoi de marines.
Flairant le filon, les édiles républicains texans avaient bien tenté de le convaincre d'embrasser la carrière politique, mais lui n'affichait que mépris pour ceux qu'il qualifiait d'«escrocs», qu'ils soient républicains ou démocrates.
Chris Kyle avait confié au Figaro qu'une adaptation au cinéma était en cours de négociation avec des «majors» de Hollywood mais qu'il s'opposerait à ce qu'un «traître gauchiste» comme Matt Damon, coupable à ses yeux de s'opposer à la guerre en Irak en contestant lui aussi l'existence des armes de destruction massive (thème repris dans le film de Paul Greengrass, Green Zone en 2010), ne l'incarne à l'écran. Il avait finalement donné sa bénédiction au comédien Bradley Cooper et la société de production de ce dernier, 22nd & Indiana.
Relatant avec difficulté cette usure nerveuse qu'il avait ressentie lors de son quatrième et dernier tour d'opération en Mésopotamie en 2008, Chris Kyle reconnaissait avec un brin de mauvaise conscience qu'il devrait «peut-être patienter un peu plus longtemps que les autres en salle d'attente au Purgatoire».
Il s'attendait à connaître une fin violente, lors d'une embuscade en Irak, mais avait fini par croire en sa bonne étoile. Après onze ans de bons et loyaux services au sein des Navy Seal, les troupes d'élite de la marine américaine, Chris Kyle, le sniper le plus redoutable de l'armée américaine (255 «kills (ennemis tués)», dont 160 confirmés), avait raccroché son fusil de tireur d'élite, pour mieux se consacrer à sa famille.
Il a été abattu samedi près de chez lui au Texas par un de ses compatriotes, lors d'un gala de charité organisé à Glen Rose, près de Fort Worth, et consacré aux vétérans atteints de syndrome post-traumatique (ou PTSD, dans le jargon militaire). L'assassin, Eddie Ray Routh, était un de ces vétérans que Kyle se faisait un devoir d'assister lors de leur difficile retour à la vie civile, en organisant des week-ends de «réintégration» dans des ranchs du Texas ou de l'Oklahoma appartenant à d'anciens Seals. Agé de 25 ans, Routh serait retourné chez lui après avoir abattu Kyle et un de ses voisins, avant d'être arrêté par la police après une brève course-poursuite en voiture.
Prime sur sa tête, 80 000 dollars mort ou vif
Chris Kyle, 38 ans, avait reçu Le Figarol'an passé (voir nos éditions du 10 avril 2012) à Dallas, pour la sortie de sa biographie en France. Il qualifiait les Irakiens de «sauvages, qui n'hésitent pas à envoyer des femmes et des enfants faire le sale boulot», une ceinture d'explosifs autour de la taille, et retroussait volontiers la manche de son bras gauche, recouvert de tatouages impressionnants. Un trident des Navy Seal y côtoyait une énorme croix de templier rouge vif, symbole de sa foi chevillée au corps. Élevé dans l'amour de Dieu, de la patrie et de la famille, Kyle, père de deux jeunes enfants, ne faisait pas mystère de ses motivations: «Là-bas, en Irak, je voulais que tout le monde sache que je suis chrétien, et un féroce guerrier de Dieu.» Il avait sa conscience pour lui car chaque insurgé qu'il éliminait «ne risquerait pas de planter une bombe improvisée sous une route au passage d'un convoi» américain.Après ces exploits, Kyle avait hérité d'un surnom flatteur venant de l'insurrection sunnite, «al-shaitan Ramadi (le diable de Ramadi)», ainsi qu'une prime sur sa tête, 80.000 dollars mort ou vif. Pour ses camarades du «Navy Seal team 3», il était «The Legend (la légende)», depuis un tir à 1 800 m, en 2008 dans les bas-fonds de Saddam City (Bagdad), contre un Irakien sur le point de tirer une roquette contre un convoi de marines.
«Salle d'attente au Purgatoire»
Après avoir quitté le service actif en 2009, Kyle avait fondé Craft International, une firme spécialisée dans la formation des snipers. Son aura et son entregent lui avaient permis de transformer rapidement son entreprise en business lucratif.Flairant le filon, les édiles républicains texans avaient bien tenté de le convaincre d'embrasser la carrière politique, mais lui n'affichait que mépris pour ceux qu'il qualifiait d'«escrocs», qu'ils soient républicains ou démocrates.
Chris Kyle avait confié au Figaro qu'une adaptation au cinéma était en cours de négociation avec des «majors» de Hollywood mais qu'il s'opposerait à ce qu'un «traître gauchiste» comme Matt Damon, coupable à ses yeux de s'opposer à la guerre en Irak en contestant lui aussi l'existence des armes de destruction massive (thème repris dans le film de Paul Greengrass, Green Zone en 2010), ne l'incarne à l'écran. Il avait finalement donné sa bénédiction au comédien Bradley Cooper et la société de production de ce dernier, 22nd & Indiana.
Relatant avec difficulté cette usure nerveuse qu'il avait ressentie lors de son quatrième et dernier tour d'opération en Mésopotamie en 2008, Chris Kyle reconnaissait avec un brin de mauvaise conscience qu'il devrait «peut-être patienter un peu plus longtemps que les autres en salle d'attente au Purgatoire».
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