Les barricades qui protégeaient la place Taksim d'une intervention policière n'ont pas résisté bien longtemps. En quelques minutes, dans la matinée de mardi 11 juin, plusieurs centaines de policiers antiémeutes sont entrés sur la place, occupée par les manifestants depuis une dizaine de jours. Des engins blindés équipés de lances à eau ont été positionnés devant le centre culturel Atatürk, repoussant les manifestants dans un épais nuage de gaz lacrymogène, tandis qu'un message du gouverneur d'Istanbul était diffusé par haut-parleur. "Notre but est de nettoyer les bâtiments et le monument de tous les drapeaux et slogans politiques. Pas d'évacuer le parc Gezi", a assuré Hüseyin Avni Mutlu. Ses hommes ont repris le contrôle de la place centrale d'Istanbul.
Les autorités ont tout fait, cette fois, pour éviter les affrontements. Le déploiement s'est fait sans la brutalité extrême des premiers jours de l'occupation. "Ne jetez pas de pierres et nous ne lancerons pas de grenades de gaz. Tenez-vous à l'écart des provocateurs", a prévenu le gouverneur, en remerciant "les jeunes" pour leur "modération".
Du côté des occupants, le mot d'ordre a circulé de ne pas provoquer la police. "Si un cocktail Molotov est lancé, cela ne viendra pas de gens qui sont avec nous", ont promis des manifestants sur les réseaux sociaux alors que des provocateurs masqués semblaient s'être glissés sur la place. Quelques affrontements ont tout de même éclaté autour des barricades entre policiers et activistes de la gauche radicale ou avec des groupes de jeunes.
Face aux blindés de la police, des dizaines de manifestants, dont le nombre s'est accru progressivement, ont fait barrage en se tenant la main, sous l'oeil de dizaines de caméras et de journalistes.
LES GROUPUSCULES D'EXTRÊME GAUCHE VISÉS
Cette opération de police matinale visait principalement les groupuscules d'extrême gauche qui avaient élu domicile place Taksim depuis une dizaine de jours, plantant leurs tentes sur les pelouses et autour du Monument de la République. Ces partis révolutionnaires, les "groupes marginaux" dénoncés par le gouvernement turc, dont certains sont interdits voire considérés comme "terroristes" par l'Etat, avaient tapissé les façades des immeubles de slogans et de portraits des icônes de leurs mouvements. "Quatorze organisations illégales se trouvent à Taksim", avait dénombré le porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), Hüseyin Celik. Pour le gouvernement, l'objectif est de couper ces groupuscules du reste des manifestants pacifiques.
En revanche, le parc Gezi, toujours occupé par des centaines d'activistes, n'a pas été investi par les forces de police. Mais il a été envahi par les gaz lacrymogènes. "On ne touchera en aucun cas au parc Gezi et à Taksim, on ne vous touchera absolument pas. A partir de ce matin, vous êtes confiés à vos frères policiers", avait lancé le gouverneur sur son compte Twitter.
La reprise de la place Taksim par les autorités intervient à la veille d'une rencontre cruciale entre le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, et les représentants du mouvement d'occupation de Taksim. "Notre premier ministre a donné rendez-vous à certains des groupes qui organisent ces manifestations", a déclaré lundi soir le vice-premier ministre, Bülent Arinç, à l'issue du conseil des ministres. "Il écoutera ce qu'ils ont à dire." En même temps que ce premier geste concret d'apaisement du chef du gouvernement, M. Arinç avait ajouté que "les manifestations illégales ne [seraient] plus tolérées", ouvrant la voie à une intervention.
Les autorités ont tout fait, cette fois, pour éviter les affrontements. Le déploiement s'est fait sans la brutalité extrême des premiers jours de l'occupation. "Ne jetez pas de pierres et nous ne lancerons pas de grenades de gaz. Tenez-vous à l'écart des provocateurs", a prévenu le gouverneur, en remerciant "les jeunes" pour leur "modération".
Du côté des occupants, le mot d'ordre a circulé de ne pas provoquer la police. "Si un cocktail Molotov est lancé, cela ne viendra pas de gens qui sont avec nous", ont promis des manifestants sur les réseaux sociaux alors que des provocateurs masqués semblaient s'être glissés sur la place. Quelques affrontements ont tout de même éclaté autour des barricades entre policiers et activistes de la gauche radicale ou avec des groupes de jeunes.
Face aux blindés de la police, des dizaines de manifestants, dont le nombre s'est accru progressivement, ont fait barrage en se tenant la main, sous l'oeil de dizaines de caméras et de journalistes.
LES GROUPUSCULES D'EXTRÊME GAUCHE VISÉS
Cette opération de police matinale visait principalement les groupuscules d'extrême gauche qui avaient élu domicile place Taksim depuis une dizaine de jours, plantant leurs tentes sur les pelouses et autour du Monument de la République. Ces partis révolutionnaires, les "groupes marginaux" dénoncés par le gouvernement turc, dont certains sont interdits voire considérés comme "terroristes" par l'Etat, avaient tapissé les façades des immeubles de slogans et de portraits des icônes de leurs mouvements. "Quatorze organisations illégales se trouvent à Taksim", avait dénombré le porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), Hüseyin Celik. Pour le gouvernement, l'objectif est de couper ces groupuscules du reste des manifestants pacifiques.
En revanche, le parc Gezi, toujours occupé par des centaines d'activistes, n'a pas été investi par les forces de police. Mais il a été envahi par les gaz lacrymogènes. "On ne touchera en aucun cas au parc Gezi et à Taksim, on ne vous touchera absolument pas. A partir de ce matin, vous êtes confiés à vos frères policiers", avait lancé le gouverneur sur son compte Twitter.
La reprise de la place Taksim par les autorités intervient à la veille d'une rencontre cruciale entre le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, et les représentants du mouvement d'occupation de Taksim. "Notre premier ministre a donné rendez-vous à certains des groupes qui organisent ces manifestations", a déclaré lundi soir le vice-premier ministre, Bülent Arinç, à l'issue du conseil des ministres. "Il écoutera ce qu'ils ont à dire." En même temps que ce premier geste concret d'apaisement du chef du gouvernement, M. Arinç avait ajouté que "les manifestations illégales ne [seraient] plus tolérées", ouvrant la voie à une intervention.
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