lundi 9 septembre 2013

Syrie : les USA envisagent un règlement politique

D'après John Kerry, ce tournant serait envisageable après la publication du rapport des inspecteurs de l'Onu, synthétisant les résultats de leur enquête sur l'utilisation de l'arme chimique en Syrie. Autre déclaration très curieuse du secrétaire d'Etat : "Les Etats-Unis pourraient trouver en eux la force de revenir à la table de négociations pour régler le problème syrien, plutôt que de le faire aux commandes de missiles de croisière". Abandon de l'attaque contre la Syrie ? Volonté de rétablir le dialogue politique après l'opération militaire ?
La déclaration de Kerry ne signifie pas que l'Amérique stoppe le mécanisme de campagne militaire. Après tout lors de la conférence de presse, John Kerry a commenté franchement les images de la télévision américaines montrant les conséquences de l'attaque chimique dans la banlieue de Damas. Selon le secrétaire d'Etat, le gouvernement américain cherche à persuader la population américaine qu’il sera nécessaire d'utiliser la force.
L'assouplissement de la position de la Maison blanche a probablement été influencé par le refus de l'Union européenne de soutenir les plans belliqueux du président Barack Obama.

© RIA Novosti.

Les tentatives de Kerry pour convaincre ses homologues d'appuyer les initiatives américaines ont échoué, pendant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Vilnius. A huis clos, sans assistants ni vice-ministres, les ministres européens ont décidé qu'il fallait d'abord attendre les conclusions des inspecteurs de l'Onu qui préparent le rapport sur l'utilisation de l'arme chimique en Syrie avant d'intervenir dans ce pays.
L'analyse des échantillons recueillis par les observateurs de l'Onu sur les lieux de l'attaque chimique en Syrie a commencé dans le secret le plus total en Finlande. L'Institut d'interdiction des armes chimiques auprès de l'université d'Helsinki dispose de 14 jours pour préparer ses conclusions.
A l'issue de la réunion avec les ministres européens des Affaires étrangères, la haute responsable de l'Union pour les Affaires étrangères Catherine Ashton a appelé les USA à s'abstenir d'une intervention en Syrie avant la publication du rapport des experts de l'Onu sur l'utilisation de l'arme chimique. "Des mesures de rétorsion claires et fermes sont nécessaires pour faire clairement comprendre que ces crimes sont inadmissibles et ne resteront pas impunis", a déclaré Ashton. Par ailleurs l'UE s'attend à ce que le Conseil de sécurité réussisse à normaliser la situation en Syrie. Seulement 5 des 28 pays membres de l'UE ont officiellement soutenu les plans d’intervention des USA sans le mandat de l'Onu.
64% des Français s'opposent à l'invasion syrienne d'après le dernier sondage de l'Ifop.
68% estiment que la participation de l'armée française aux bombardements en Syrie est inadmissible, même si une coalition anti-syrienne était formée sous l'égide américaine.
Les politologues soulignent un détail révélateur : l'aversion sociale pour le scénario militaire en Syrie s'est nettement accrue ces deux dernières semaines, depuis que l'Elysée a adopté une position intransigeante vis-à-vis de la question syrienne. Et ce en dépit des efforts considérables des autorités pour convaincre la population que la politique choisie est la bonne.

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