L’attentat-suicide à la bombe visait un avion de ligne à destination de territoire américain. Il a été préparé par la branche yéménite d’Al-Qaïda.
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Un engin explosif « devait être utilisé par un kamikaze à bord d’un avion de ligne », a déclaré à l’AFP un responsable américain antiterroriste, la police fédérale américaine (FBI) précisant de son côté qu’il avait été saisi à l’étranger, sans dire toutefois dans quel pays.
Les circonstances dans lesquelles la CIA a déjoué le complot n’ont pas été précisées non plus. Aucun « avion de ligne » et « aucun Américain ou allié » n’ont été mis en danger, a simplement indiqué le même responsable antiterroriste américain, qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat. Lundi dans la soirée, des responsables américains ont toutefois précisé à l’AFP que le projet d’attentat visait bien un avion de ligne à destination du territoire américain.
Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), implanté au Yémen, a tenté à plusieurs reprises par le passé d’exploiter les failles de la sûreté aérienne et de faire exploser des avions de ligne à destination des Etats-Unis.
En octobre 2010, des bombes dissimulées dans des imprimantes avaient ainsi été envoyées par avion cargo et interceptées.
Mais l’alerte la plus sérieuse s’était produite le jour de Noël 2009, quand Umar Farouk Abdulmutallab, un Nigérian de 23 ans passé par le Yémen, avait tenté d’activer des explosifs qu’il avait dissimulé dans son slip à bord d’un vol reliant Amsterdam à Detroit.
Sa bombe n’avait pas complètement fonctionné, et il avait été maîtrisé par des passagers de l’avion. Il a été condamné le 16 février à la prison à perpétuité.
Le responsable antiterroriste a expliqué que le mode opératoire du projet récemment déjoué était « similaire » à celui de Noël 2009 malgré quelques « différences notables ».
« L’engin n’était pas métallique. Il était légèrement différent de celui utilisé pour la tentative de Noël 2009. Cela montre qu’AQPA adapte ses méthodes et ses tactiques », a-t-il estimé.
La police fédérale américaine (FBI) a de son côté indiqué qu’elle était en train d’examiner cet « engin explosif artisanal ». Elle a souligné que l’opération s’était déroulée « en coopération étroite avec nos partenaires du renseignement et de la sécurité à l’étranger », là aussi sans plus de précisions.
« Les analyses initiales montrent que cet engin ressemble beaucoup aux bombes artisanales qu’AQPA a utilisées dans des tentatives d’attentats contre des avions et pour des assassinats », a ajouté le FBI.
L’attentat déjoué de 2009 avait constitué un grave revers pour l’administration du président Barack Obama. Ce dernier avait ordonné une remise à plat des méthodes des agences de renseignement et un renforcement des mesures de sécurité aux aéroports, qui avait abouti à l’installation de scanners corporels.
Lundi, la Maison Blanche a souligné que M. Obama « avait été mis au courant de ce projet en avril » et régulièrement informé depuis.
« Si le président a reçu l’assurance que l’engin ne représentait aucun danger pour le public, il a demandé au département de la Sécurité intérieure, aux forces de l’ordre et aux organes de renseignement de prendre toutes les mesures nécessaires pour se prémunir contre ce genre d’attentat », a précisé une porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Caitlin Hayden.
Selon elle, cette tentative « met en évidence la nécessité de rester vigilant vis-à-vis du terrorisme ici (aux Etats-Unis) et à l’étranger ».
Al-Qaïda a renforcé sa présence dans le sud et l’est du Yémen, profitant de l’affaiblissement du pouvoir central à la faveur d’un soulèvement qui a duré plus d’un an et a abouti au départ de l’ancien président Ali Abdallah Saleh.
« Ces gains territoriaux ont permis au groupe d’établir des camps d’entraînement supplémentaires », a expliqué un haut responsable américain, selon qui AQPA « reste déterminé à frapper au Yémen, en Arabie Saoudite, les Etats-Unis et l’Europe ».
(AFP) via LeSoir
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