Alors que les rebelles syriens offrent une résistance acharnée dans la vieille ville de Homs face à l'armée et aux combattants du Hezbollah, l'Arabie saoudite a pressé, lundi 1er juillet, l'Union européenne d'envoyer des armes aux rebelles syriens tandis que l'ONG Human Rights Watch a demandé aux pays voisins de la Syrie de rouvrir leurs frontières pour permettre aux milliers de civils de fuir les combats.
Les troupes de Bachar Al-Assad et les combattants du mouvement chiite Hezbollah ont lancé il y a trois jours une vaste offensive pour reprendre Homs, un des bastions de la rébellion. Les combats se déroulent aux abords des quartiers rebelles, précise l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). "Les bombardements des régions rebelles de Homs se poursuivent avec violence, mais l'armée n'avance pas et, pour le moment, elle n'a pu s'emparer d'aucune position", explique son directeur, Rami Abdel Rahmane.Les forces du régime pilonnaient lundi Khaldiyé, un quartier dans le nord, et la vieille ville, assiégés depuis plus d'un an, a indiqué l'observatoire, qui s'appuie sur un large réseau de sources médicales et de militants. "Les accrochages se déroulent aux abords de ces quartiers. L'armée et ses supplétifs ont déjà perdu 32 hommes en deux jours, a souligné M. Abdel Rahmane. Nous pouvons affirmer maintenant que le Hezbollah prend part aux combats à Khaldiyé et utilise le quartier d'Al-Zahira [dans l'est, majoritairement alaouite] comme base arrière."
Le ville de Homs, qui se trouve au centre de la Syrie, comptait, avant le début du conflit, 800 000 habitants environ, dont 25 % alaouites, confession du chef de l'Etat, 65 % de sunnites, 8 % de chrétiens et 2 % de chiites et ismaéliens. C'est dans cette ville que les conflits confessionnels ont été le plus sanglants.
Dimanche, l'Arabie saoudite a pressé l'Union européenne de "commencer immédiatement la mise en œuvre sa décision" de lever l'embargo sur les armes à l'opposition syrienne, prise à la fin de mai mais qui ne devrait pas entrer en vigueur avant le 1er août. "La résistance syrienne ne lutte pas seulement contre un régime qui a perdu sa légitimité, mais elle est également engagée dans une guerre atroce contre un occupant étranger", a déclaré le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, qui a cité "les milices du Hezbollah [chiite libanais] et d'autres forces soutenues par les gardiens de la révolution d'Iran et bénéficiant d'un apport illimité en armes russes".
"Comment peut-on comparer les deux protagonistes ? L'un reçoit des armes sans conditions pour tuer son peuple et attiser une sédition confessionnelle, alors que l'autre se voit interdire les armes dont il a besoin pour se défendre, au prétexte fallacieux avancé par certains pays européens que ces armes tomberaient entre les mains d'extrémistes", a-t-il ajouté d'un ton ferme.
- Human Rights Watch demande aux pays voisins de rouvrir leurs frontières
L'ONU estime que plus de 1,7 million de Syriens ont fui le conflit. La vaste majorité d'entre eux est allée chercher refuge dans les pays voisins. Mais seul le Liban a gardé une politique de portes ouvertes pour les réfugiés syriens, déclare HRW.
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