En tournée dans les pays du “Printemps arabe”, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan a tenu à recommander à des Égyptiens en pleine période transitoire, l'adoption du modèle turc d'un état laïc. Soucieux d'apparaître comme une nouvelle figure charismatique dans le monde arabe en plein changement et dans un contexte de tensions avec Israël, Erdogan poursuivait hier sa tournée en Tunisie, avant de se rendre aujourd'hui en Libye.
“Erdogan n’est pas laïc mais musulman, il est néanmoins le Premier ministre d’un Etat laïc”.
Par cette formule, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan, en visite en Égypte, a défendu dans une interview accordée à la chaîne égyptienne Dream TV, puis plus tard face à la Ligue arabe, le concept de l’Etat laïc.
Erdogan a évoqué l’expérience turque, et sa Constitution de 1982 qui énonce: “l’Etat laïc se tient à la même distance de toutes les religions, les personnes ne sont pas laïques, mais l’Etat est laïc”.
Dans une Égypte en pleine période transitoire, où le rapport de l'islam au politique est lourd de passions, le Turc Erdogan est perçu comme un modèle pour avoir réussi à imposer un islam modéré sur la scène politique de son pays, face à une armée qui veille jalousement à la laïcité de l'État.
Erdogan n'a pas hésité à recommander aux Égyptiens d'adopter le modèle turc, un concept qu'il a relié au processus démocratique.
“Il faut savoir que l’Etat laïc n’est pas antireligieux, mais respecte toutes les religions et permet à tout individu de vivre sa religion. Ceux qui prépareront la constitution en Égypte doivent respecter toutes les religions, et traiter de la même manière les adeptes de toutes les religions. Avec un État fondé de cette façon, toute la société se sentira en sécurité: musulmans, coptes, même les athées doivent être respectés par l’Etat, a-t-il noté en substance.”
R.T. Erdogan, Premier ministre turc.
Des propos qui n'ont pas manqué de choquer les Frères musulmans qui ont dénoncé une ingérence dans les affaires intérieures de l’Égypte.
Soutien appuyé à la reconnaissance de la Palestine
Soucieux d'affirmer le rôle de la Turquie dans la région, Recep Tayyip Erdogan a abordé au Caire plusieurs sujets liés à la situation dans la région. Le PM qui s'est rendu hier en Tunisie, et qui doit aller aujourd'hui en Libye, s’est notamment exprimé sur les révoltes arabes, la Syrie, et la reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU.Au siège de la Ligue arabe où il était reçu mardi, Erdogan a affirmé que la reconnaissance d'un Etat palestinien n'était “pas une option, mais une obligation”, en référence à la demande que les Palestiniens s'apprêtent à présenter aux Nations unies.
Devant l'organisation panarabe, il n'a pas épargné Israël, qui, a-t-il dénoncé, “prend des mesures irresponsables qui nuisent précisément à sa légitimité”.
Des positions fermes qui lui ont valu des louanges parmi les Arabes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire