L’Inde est le premier acheteur de pétrole iranien à accepter de payer ses achats en or, plutôt qu’en dollars US, selon les sources exclusives iraniennes et du renseignement de Debkafile. Ces sources s’attendent à ce que la Chine lui emboîte le pas. L’Inde et la Chine ensemble importent environ un million de barils par jour, soit 40 % du total des exportations iraniennes, qui s’élèvent à 2, 5 millions de B/jrs. Tous deux sont des superpuissances en termes d’avoir en or.
En échangeant de l’or, New Delhi et Pékin permettent à Téhéran de contourner le gel à venir des avoirs de sa Banque Centrale et l’embargo pétrolier que les ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne se sont entendus d’imposer, lundi 23 janvier. Actuellement, l’UE achète environ 20% des exportations de pétrole iranien. On s’attend à ce que les vastes sommes engagées dans ces transactions, qui plus est, stimulent le prix de l’or et déprécient la valeur du dollar sur les marchés mondiaux.
Le second client le plus important après la Chine, l’Inde achète environ pour la valeur de 12 milliards de $ par an de brut iranien, soit environ 12% de sa consommation. Dehli devrait effectuer ses transactions, selon nos sources, par le biais de deux banques qui sont propriétés de l’Etat : la Banque UCO basée à Calcutta, dont le bureau directeur est constitué du gouvernement indien et de la Banque de Réserve des représentants indiens ; et Halk Bankasi (la Banque du Peuple), la septième banque la plus importante de Turquie, qui est détenue par le gouvernement.
Une délégation indienne s’est rendue en visite à Téhéran, la semaine passée, pour discuter des options de paiement, en fonction des nouvelles sanctions. On rapporte que les deux partis se sont mis d’accord sur le fait que le paiement pour l’achat de pétrole se fasse, en partie en yen et en partie en roupies. La conversion en or serait ainsi gardée obscure.
L’Inde rejoint ainsi la Chine dans son désengagement à l’égard des sanctions prônées par les Etats-Unis et l’Europe contre le commerce international de l’Iran, en matière financière et pétrolière. La Turquie a annoncé publiquement, la semaine dernière, qu’elle n’adhérerait à aucune sanction contre le programme nucléaire iranien, à moins qu’elles ne soient imposées par le Conseil de Sécurité de l’ONU.
La décision de l’UE de ce lundi a interdit la signature de nouveaux contrats pétroliers avec l’Iran, tout à la fois, en éliminant progressivement les transactions existantes, jusqu’au 1er juillet 2012, lorsque l’embargo européen, tout comme les mesures prises par les Etats-Unis deviendront complètes. Les ministres des affaires étrangères européens ont aussi approuvé un gel des avoirs de la Banque Centrale iranienne, qui traite toutes les transactions pétrolières du pays. Cependant, le dommage causé par ces sanctions à l’économie iraniennes seront nettement amortis par les arrangements pétroliers réalisés par les banques d’Etats turques et indiennes. La Chine, pour sa part, a déclaré son opposition aux sanctions contre l’Iran
Les sources du renseignement de Debkafile dévoilent que Téhéran a mis en place des mécanismes financiers alternatifs avec la Chine et la Russie pour faire acquitter son pétrole en d’autres monnaies que le dollar américain. Autant Pékin que Moscou gardent top secret les fonctionnements de ces mécanismes.
DEBKAfile Reportage exclusif
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