Des affrontements intercommunautaires ont fait 50 morts ce week-end au moment où le président Goodluck Jonathan passait à l’offensive contre la secte islamiste Boko Haram.
Un état d’urgence en guise de vœux de bonne année. En guerre contre la secte islamiste Boko Haram, qui a revendiqué l’attentat à la bombe dans une église chrétienne près de la capitale lors de la messe de Noël (44 morts), le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a décidé de décréter l’état d’urgence ce week-end dans plusieurs zones du pays.
Cette annonce est intervenue alors que des violences intercommunautaires ont fait une cinquantaine de morts entre un groupe d’habitants de la communauté d’Ezza et celle d’Ezilo. Ces affrontements seraient liés à un litige foncier remontant à 2008. Au Nigeria, les heurts sont fréquents, surtout entre éleveurs et cultivateurs. Il n’y aurait donc pas, a priori, de lien avec les dernières violences interconfessionnelles entre chrétiens et musulmans qui ont frappé le pays après l’attentat perpétré dans l’église Sainte-Thérèse à Madalla. Mais cela traduit un climat d’insécurité presque généralisé.
« Alors que la recherche de solutions durables est en cours, il est devenu impératif de prendre les mesures nécessaires au retour à la normale dans le pays et en particulier dans les zones affectées. En conséquence, j’ai déclaré l’état d’urgence dans certaines zones des États de Yobe, de Borno, du Plateau et du Niger », a indiqué le président Goodluck Jonathan. Il a également annoncé la fermeture d’une partie des frontières avec le Niger, le Cameroun et le Tchad. Le chef d’état-major des armées a reçu l’ordre de mettre sur pied une force spéciale de lutte antiterroriste et de prendre toutes les mesures « appropriées ».
Hier, l’armée était déployée dans les rues de Maiduguri, fief de Boko Haram.
L’instauration de cet état d’urgence partiel a suscité des craintes chez les défenseurs des libertés. « La déclaration est un chèque en blanc aux agents de sécurité pour violer les droits de l’homme », a dit à l’AFP Shehu Sani, un militant du Nord-Est. Pour lui,
« le dialogue reste la bonne option pour en finir avec l’effusion de sang ».
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