Les spéculations sur ce qui se déroule – ou pas – en Syrie continuent de fuser. Ainsi, une enquête de Mediarabe Info (extraits adaptés ; lien en bas de page) informe que la flotte russe menée par le porte-avions Amiral Kouznetsov a accosté à Tartous dans la nuit de samedi à dimanche, pour une escale annoncée par la presse syrienne de six jours. Or, dès mardi matin, le groupe naval a levé l’ancre pour ne rester que deux jours. Selon le quotidien syrien « Al-Watan », propriété de Rami Makhlouf, le cousin de Bachar Al-Assad, le groupe naval russe était composé du navire de lutte contre les sous-marins, Admiral Tchabanenko, le patrouilleur Ladny, le pétrolier Lena, des bâtiments qui ont pu pénétrer au port de Tartous, alors que le porte-avions Admiral Kouznetsov et le remorqueur Nikolaï Tchiker sont restés en rade extérieure, les dimensions et la profondeur des eaux dans le bassin de Tartous ne leur permettaient pas d’y entrer.
Le régime syrien, qui a dépêché le ministre de la Défense à Tartous pour y accueillir les alliés russes, affirme que « leur escale visait, d’une part, à renforcer l’alliance stratégique entre les deux pays, et d’autre part, à se ravitailler et se réapprovisionner en Syrie ». Or, le mensonge étant grotesque, Damas peine à convaincre. Car bien au contraire, la Syrie connait une pénurie de carburant depuis l’arrêt de la production de brut et l’interruption des livraisons vers les raffineries. A la demande de l’Iran, c’est l’Irak qui livre du gasoil à l’armée syrienne pour faire fonctionner ses chars et ses blindés. Il est peu probable que la Syrie ait pu ou voulu fournir du carburant à la flotte russe. C’est plutôt le pétrolier du groupe naval qui aurait vidé ses réservoirs à Tartous.
De plus, d’importantes quantités d’armes auraient été déchargées sur le port syrien, selon le secrétaire général de l’état-major de l’Armée Syrienne Libre, le colonel parachutiste Ammar Al-Wawi, cité par le site « elaph.com ». Al-Wawi accuse Moscou d’avoir livré des armes chimiques prohibées afin de permettre à Bachar Al-Assad d’exterminer la population qui lui est hostile, comme il l’avait fait à Ar-Rastan en répandant des produits chimiques par hélicoptères et des camions lanceurs d’eau des pompiers. Jeudi, la Turquie a affirmé que le cargo intercepté à Chypre, puis relâché après l’engagement de son équipage de ne pas se rendre en Syrie et de ne pas y décharger sa cargaison (60.000 tonnes d’armes et d’explosifs en provenance de Russie), a fini par y accoster.
De ce qui précède, il faut s’attendre à la poursuite et à l’accélération du carnage en Syrie, avec la « complicité active » de la Russie, et la complaisance de la communauté internationale. Moscou et Damas sont des alliés stratégiques de longues dates. Les deux régimes doivent se serrer les coudes et se soutenir pour faire face aux peuples russe et syrien révoltés contre les deux dictatures. Medvedev, Poutine et Assad ont un même combat et une cible commune : la population. Si les Syriens reconnaissent « faire des efforts pour comprendre cette réalité à leur détriment », ils ne comprennent en revanche pas le comportement de l’Occident et des pays arabes.
A cet égard, plusieurs opposants syriens nous ont affirmé que « la Ligue arabe est devenue la complice d’Assad du fait que le gendre de Nabil Al-Arabi, son secrétaire général, est l’associé de Rami Makhlouf en affaires ». Nos sources ajoutent que « les fortunes amassées par ces deux mafieux associés (Rami Makhlouf était également l’associé de Sakhr El-Materi, le gendre de Ben Ali) grâce à la corruption et au pillage des économies syrienne et égyptienne sont investies dans les monarchies du Golfe, dont les princes et émirs sont terrifiés par Assad. Damas aurait en effet menacé de diffuser des enregistrements embarrassants des aventures des responsables du Golfe, piégés dans des hôtels syriens “garnis”, mis à leur disposition par les Services après y avoir dissimulé des caméras et des micros. D’autres responsables politiques et religieux libanais seraient dans le même cas ».
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