mardi 11 juin 2013

Moscou met sur pied sa Brigade russe pour le Golan, avertit Israël que les Sunnites s’alignant sur Al Qaeda représentent un danger plus grand qu’Assad


mi-24 Golan10.6.13


Hélicoptères russes MI-24 conçus pour s’adapter aux réalités du Golan
Moscou n’est pas prêt de renoncer à envoyer des troupes russes stationnées sur le Golan divisé, pour faire partie de la force de l’ONU qui maintient l’ordre dans le secteur de séparation entre Israël et la Syrie, même après les rejets de l’ONU et d’Israël.
Lundi 10 juin, le député russe Aleksey Pushkov, un conseiller influent du Kremlin, en matières de relations internationales, a affirmé : « Ce problème n’est pas encore résolu, il doit être envisagé à sa juste mesure. Nous devons prendre des mesures d’actions concrètes, parce que nous ne pouvons pas exclure que le dossier israélo-syrien puisse être impliqué dans des actions militaires de grande envergure ».
Peu de temps avant qu’il ne s’exprime, l’armée a annoncé, à Moscou, que les troupes aéroportées russes avaient formé une brigade spécifique, spécialement conçue pour servir en tant que forces de maintien de la paix « sous l’égide des Nations-Unies ou, comme partie intégrante du bloc sécuritaire de la CSTO [l’Organisation du Traité de Sécurité Collective, pendant russo-asiatique de l’OTAN occidental] conduite par la Russie pour combattre le terrorisme : la Russie, l’Arménie, la Biélorussie, le Kazahstan, le Kyrgyzstan et le Tajikistan lui apportent ses unités spéciales.
Vladimir Shamanov, Commandant des troupes aéroportées russes, a déclaré que la nouvelle brigade avait reçu l’investiture du statut “d’unité de maintien de la paix”, le 1er juin. Il n’a pas précisé qui lui avait attribué ce titre. Les sources militaires de Debkafile dévoilent que Moscou propose de donner un caractère plus incisif à cette brigade de « maintien de la paix » issue des troupes aéroportées russes, en la dotant d’hélicoptères de combat MI-24.
Vladimir Poutine a, d’abord, exprimé l’idée de positionner des troupes russes de “maintien de la paix” sur le Golan, le 7 juin, à la suite du retrait, par l’Autriche, de son contingent fort de 377 hommes présent sur la zone, après que des combats aient éclaté entre les troupes syriennes et les rebelles.
Cette idée a, rapidement, été descendue en flammes par les Nations-Unies et Israël, sur des fondements juridiques, disant que l’accord de cessez-le-feu de 1974, entre Israël et la Syrie, interdit la participation à la force de maintien de la paix, des membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, disposant du droit de Veto.
Le 8 juin, Debkafile a rapporté en exclusivité que Poutine était déterminé, coûte que coûte, à outrepasser les objections israéliennes et de l’ONU et à faire en sorte de déployer des troupes russes sur le Golan syrien.

Le 9 juin, le Premier Ministre Binyamin Netanyahou a rejeté l’offre de Poutine, en insistant sur le fait qu’Israël ne peut pas se permettre de confier sa sécurité aux mains de forces internationales.
S’exprimant, lundi, lors d‘une conférence de presse à Moscou, le Député Pushkov a continué en disant qu’il était trop tôt pour dire que la suggestion de Vladimir Poutine de positionner des forces russes du maintien de la paix sur les hauteurs du Golan manquait de perspective ou ne pouvait pas être instaurée.
Comme pour pousser plus loin la boule de billard, la chaîne libanaise Al-Akhbar, contrôlée par le Hezbollah, a cité, lundi, le Président Bachar al Assad, en train d’avertir que, pour lui, l’idée d’ouvrir un front sur le Golan contre Israël, était un « sujet sérieux de réflexion » et que cela ne consisterait pas seulement à tirer quelques roquettes improvisées, de temps en temps.

C’est ce qui a donné à Poushkov l’ouverture suffisante pour mettre en garde Israël : Que les autorités israéliennes s’opposent à cette mesure (l’offre de Poutine) n’avait rien de surprenant, a-t-il affirmé, mais il a aussitôt avertit des conséquences de ce refus : « Assad pourrait être remplacé par de Islamistes radicaux, en comparaison desquels Assad apparaîtrait comme un ange tombé du ciel », s’est permis de dire le député russe.
“Les peuples qui offrent actuellement leur amitié à Israël, ne verraient pas nécessairement Israël comme leur partenaire, si jamais ils arrivaient au pouvoir, au contraire, on doit plutôt s’attendre à ce qu’ils le considèrent comme leur ennemi », a poursuivi le député russe, faisant ainsi allusion aux références faites par les porte-parole du Hezbollah et du gouvernement syrien, de supposées relations qu’Israël auraient établies avec certains groupes rebelles. Le Hezbollah a même diffusé les images décrivant des tanks israéliens de facture périmée et d’autres équipements, tirés d’un butin capturé, au cours de sa guerre de 2006 avec Israël, pour tenter de prouver l’exactitude et l’actualité de ces allégations.
Par conséquent, Pushkov conseillait aux dirigeants israéliens de porter plus d’attention à de possibles scénarios d’avenir en Syrie et de prendre en compte que la Russie pourrait jouer un rôle positif et stabilisant dans la région.

Debkafile note que c’était la première fois qu’un official russe fait mention de l’indicible : la possibilité d’un futur retournement de situation, dans le conflit syrien, qui renverserait Assad et mettrait ses ennemis, les Frères Musulmans sunnites et Al Qaeda, au pouvoir à Damas.


DEBKAfile Reportage Spécial

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