L’amiral Viktor Chirkov, de la Marine russe, a déclaré dimanche 12 mai que le processus est en cours, en vue de créer des équipages permanents, pour conduire les opérations de la flotte russe en Méditerranée. S’exprimant depuis Sébastopol, le port où est domiciliée la flotte de la Mer Noire, l’Amiral Chirkov a affirmé qu’un Etat-Major de 20 officiers était déjà sur pied. Et que le déploiement en Méditerranée comprendrait cinq à six navires de guerre et leurs vaisseaux de services accompagnateurs, autant, si possible, que des sous-marins nucléaires qui, disent nos sources militaires, sont armés de missiles balistiques nucléaires. Selon les sources militaitres de Debkafile : ce nouveau déploiement permanent correspond à la prochaine mesure prise par les Russes pour sauvegarder le régime Assad à Damas et dissuader les attaques militaires contre ses alliés du Hezbollah et les intérêts iraniens dans leur démarche de bloc à trois voies.
Moscou annonce fort et clair que la Russie est, finalement, en train de restaurer sa présence militaire au Moyen-Orient, en 2013, après l’évacuation de Méditerranée du dernier escadron soviétique, en 1992.
Cette mesure navale russe survient 24 heures après que deux voitures piégées aient réduit en cendres le centre de la ville turque de Reyhanli, près de la frontière syrienne, tuant (au moins) 46 personnes et blessant des centaines d’autres. Les ministres turcs sur place, dimanche, ont ouvertement accusé les services de renseignements de l’armée syrienne de la planification et de l’exécution de l’attentat.
Cela a élevé le niveau des préoccupations, à Moscou, qu’Ankara se préparait à se livrer à de graves représailles, éventuellement sous la forme d’un assaut aérien ou de missiles, contre des cibles militaires syriennes.
Les stratèges russes estiment que, après les deux frappes aériennes d’Israël contre des cibles du régime Assad, le gouvernement de Tayyip Erdogan peut difficilement éviter de mener des actions directes, sans apparaître manquer totalement du moindre courage, aux yeux du public turc.
Une action quelconque devient doublement pressante, alors que le Premier Ministre Erdogan se prépare à séjourner à Washington, pour y rencontrer le Président Barack Obama, le 16 mai et lui présenter des preuves qu’Assad a utilisé des armes chimiques dans sa guerre contre les rebelles syriens.
Les attentats à la bombe de Reyhanli et les éventuelles représailles turques ont déclenché une nouvelle vague d’alertes à travers tout le voisinage de la Syrie. Une fois encore, les avions de guerre de l’armée de l’air israélienne ont tonné à travers le Sud-Liban et au-dessus des places fortes du Hezbollah, dans l’Est de la vallée de la Beqa’a, près de la frontière syrienne.
Dans ces circonstances, les chances du Premier Ministre Binyamin Netanyahou sont pratiquement nulles d’aboutir à quoi que ce soit, lors de son périple dans la ville balnéaire de Sochi, sur la Mer Noire et de parvenir à persuader le Président Vladimir Poutine de suspendre la fourniture de ses systèmes de missiles anti-aériens S-300 à la Syrie. Il peut s’attendre à trouver le président russe en train de mener à toute vitesse ces ventes d’armes – et pas seulement à la Syrie, mais aussi à l’Irak, au Yémen et au Soudan.
Poutine voit clairement la décision d’Obama de maintenir les Etats-Unis hors de tout engagement dans le conflit syrien comme une porte grande ouverte pour un retour en force des moyens militaires russes au Moyen-Orient, après 21 ans d’absence, armé d’une corne d’abondance, en armes, pour se gagner des clients. Jusqu’à présent, il n’y a strictement rien qui puisse le stopper, même pas si la Turquie ou Israël étaient sur le point de se lancer eux-mêmes dans une intervention militaire.
DEBKAfile Reportage Spécial
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire