Funérailles à Beyrouth d’un mort du Hezbollah dans la guerre syrienne
Le Dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah a juré, samedi soir, 25 mai, d’accroître l’implication militaire de son mouvement dans la guerre civile en Syrie. « Je n’ai qu’un mot à dire pour rassembler des dizaines de milliers de volontaires, prêts à combattre pour Bachar al Assad », a-t-il affirmé, prétendant recevoir des lettres quotidiennes de la part de parents le priant d’envoyer leur fils unique combattre en Syrie. "Les combattants d’al Qaeda se répandent en Syrie et Israël planifie des attaques supplémentaires", a t-il averti, lors d’une allocution marquant le 13ème anniversaire du retrait militaire israélien du Sud-Liban. Le dirigeant du Hezbollah a prévenu que si les Islamistes sunnites prennent le pouvoir en Syrie, ils représenteront une menace pour la population libanaise toute entière. Si Assad tombe, « le Front de la Résistance contre Israël » s’effondrera également – aussi bien que le peuple palestinien de la Bande Occidentale de Judée-Samarie et de la Bande de Gaza. « Le Hezbollah empêchera que cela n’arrive ! », a déclaré Nasrallah.
Selon les sources militaires de Debkafile : le discours de Nasrallah dénote que son mouvement est en train de plonger bien plus profondément dans le conflit syrien. Parti d’un engagement limité, il a entrepris de lutter pour Assad, pour le meilleur et pour le pire.
Le problème n’est plus, comme certains responsables israéliens ont insisté pour le présenter, s’il peut mettre la main sur les armes sophistiquées iraniennes, livrées par la Syrie, mais s’il peut atteindre son double-objectif : l’un est de faire pencher la balance du rapport de force dans la guerre en faveur de l’armée syrienne et l’autre est de contribuer à l’envoi de suffisamment de troupes dans les diverses zones de guerre pour libérer les mains des forces syriennes, et mener le combat contre Israël, dans une guerre de harcèlement, qu’Assad et Nasrallah ont tous deux déclarée.
Le Secrétaire-adjoint du Hezbollah, le Cheikh Naïm Qassem, a dit vendredi, que le Président Assad est absolument sérieux dans sa résolution d'ouvrir un front contre Israël, à partir du Golan. Il ne reste plus qu’à le faire, a-t-il affirmé. « La Syrie est tout-à-fait capable de mettre en œuvre sa décision toute seule. Si nécessaire, nous y contribuerons, mais cela ne dépend que de la Syrie ! »
En prime, l’intervention illimitée de Nasrallah dans la guerre syrienne lui assure que les armes avancées – dont Israël a juré d’empêcher le transfert aux mains des terroristes libanais- lui seront, en fait, livrées sur le sol syrien.
Vendredi 24 mai, Debkafile a dévoilé que deux mouvements en concurrence, le Hezbollah chi’ite et Al Qaeda sunnite, étaient en train de déverser des troupes en Syrie, alors que le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, restait focalisé sur un hypothétique processus de paix israélo-palestinien.
Après avoir passé 48 heures à Jérusalem et Ramallah, en tentant de parler aux dirigeants israéliens et palestiniens, de la façon de ranimer le processus de paix, depuis longtemps paralysé, au Moyen-Orient, la solution de sortie de crise du Secrétaire d’Etat américain John Kerry, vendredi 24 mai, restait : « Nous nous acheminons, désormais, vers une période, où il devient nécessaire de prendre de graves décisions ».
C’était à peu près tout ce qu’il avait à dire, concernant les commentaires israéliens sur les propositions américaines sur le sujet, les définissant comme impraticables, et sur le point de vue palestinien, disant que les idées américaines restaient informelles et que les conditions pour ranimer les pourparlers étaient inexistantes. En tout cas, la crise syrienne, qui se dresse sans se soucier de son potentiel désastreux pour ses voisins immédiats, occupe pleinement l’attention des dirigeants, en ce moment, et les confronte à des « décisions difficiles » bien plus urgentes.
Le Secrétaire lui-même, revenait tout juste d’une rencontre des “Amis de la Syrie”, jeudi à Amman, à laquelle n’assistaient que 11 membres disparates, comparés aux 80 membres des rencontres initiales. La réunion s’est achevée sur l’exigence que la Conférence Internationale sur la Syrie, que Kerry essaie de convoquer à Genève, pour la première semaine de juin, en partenariat avec la Russie, n’acceptera pas la présence de représentants du régime Assad ayant du sang sur les mains. Moscou s’est offusqué de cette exigence, vendredi, par le biais d’une déclaration du Ministre des Affaires étrangères russe, disant que la Syrie s’était mise d’accord sur le principe de sa participation à cette conférence, mais que des obstacles, émis de la part de l’opposition syrienne, se dressaient encore quant à la date de cette conférence.
On ne peut donc pas dire que Washington et Moscou se soient parfaitement mis d’accord, à propos des problèmes essentiels que pose la représentation syrienne à cette conférence, qu’ils parrainent conjointement.
Les Etats-Unis insistent sur le fait que Bachar Assad doit partir, pour qu’on puisse, ensuite, aborder une solution politique, alors que la Russie continue de le plébisciter et de l’armer.
Le trait le plus flagrant de la tournée actuelle de Kerry au Moyen-Orient reste la forte dichotomie entre ses déclarations publiques, faites durant sa mission, et les évènements qui se déroulent dans le monde réel autour de lui.
Les analystes de Debkafile attribuent cet écart, entre les perceptions du Secrétaire et la réalité, au caractère particulièrement évasif du Président américain Barack Obama sur les « décisions difficiles » que lui-même devraient prendre, afin de déterminer le niveau d’engagement américain dans les crises aiguës qui agitent cette région hautement volatile.
C’était particulièrement criant, lors de l’allocution qu’il a faite, jeudi 23 mai, dans laquelle il a mis l’accent sur l’effort réalisé par les Etats-Unis, afin de se retirer de leur implication “dans la guerre anti-terroriste de l’après 11 septembre” et pour “retourner à la normalité”.
Il a déclaré : “la force létale [comme les drones] ne sera utilisée que contre des cibles qui constituent une menace permanente et imminente contre les Américains ».
Le message d’Obama était totalement déconnecté de la mobilisation croissante des deux mouvements terroristes islamistes les plus virulents, au jour d’aujourd’hui.
Alors qu’il discourait, Al Qaeda, d’un côté, et le Hezbollah chi’ite libanais, de l’autre, continuaient à déployer des forces combattantes en Syrie et alimentaient les flammes de la guerre civile calamiteuse, dont on sait qu’elle a provoqué au moins 80.000 morts en à peine plus de deux ans.
Nos sources militaires rapportent que les brigades du Hezbollah se regroupent avec l’armée syrienne pour leur prochaine bataille décisive, après leur victoire à Al Qusayr, en vue de la reconquête de la ville de Homs, plus au nord. Les Jihadistes d’al Qaeda déferlent à travers la frontière, en provenance d’Irak, pour cimenter le contrôle des rebelles sur la région de Deir a-Zor, dans l’Est syrien. Les actions agressives du Hezbollah, autant que d’al Qaeda en Syrie vont bien au-delà des limites des objectifs révisés par le Président américain, concernant la guerre anti-terroriste des Etats-Unis – c’est-à-dire, l’argumentaire favorable au non-engagement américain d’aucune sorte dans le conflit syrien.
Au même moment, ces deux mouvances sont en guerre, déclarée ou non-déclarée, contre Israël, la Turquie, le Liban [deux roquettes katiouchas tirées contre la banlieue sud de Beyrouth fief du Hezbollah, dimanche 26 au matin- ] et la Jordanie. Leur impact déstabilisant a des répercussions sur l’Autorité Palestinienne à Ramallah, également. En terme de minutage et d’immédiateté, par conséquent, les « décisions difficiles » auxquelles appelle John Kerry se situent complètement à côté du contexte actuel prévalant au Moyen-Orient. Les dirigeants israéliens doivent d’urgence décider comment répondre à la plongée de la Syrie, la tête la première, dans un bain de sang encore plus meurtrier, dans une période où la Russie, al Qaeda et le Hezbollah ont pris l’initiative des évènements en cours.
L’initiative menée par les Secrétaire d’Etat américain et le Ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, en vue d’une conférence internationale pour imposer une solution politique à la crise syrienne, ne ralentira, en aucune manière, sa course folle.
Les dirigeants israéliens pourraient, peut-être, être mieux avisés en concentrant leur attention sur la façon de déterminer comment mieux faire face aux périls qui surgissent de Syrie. Ils prennent nettement le dessus sur la tentative de Kerry pour provoquer le retour aux discussions avec les Palestiniens.
DEBKAfile Analyse Exclusive 25 mai 2013, 10:28 PM (IDT)
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