mercredi 15 mai 2013

Un acte de cannibalisme ternit l'image des rebelles syriens

La mise en ligne, lundi soir 13 mai, par l'ONG américaine Human Rights Watch, de la vidéo d'un rebelle syrien mutilant le cadavre d'un soldat du régime avant d'exhiber son cœur et son foie puis de mordre dedans a provoqué un tollé international.

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L'opposition syrienne, qui sent les promesses de soutien des démocraties occidentales s'évanouir de jour en jour, a condamné ces agissements et a promis de juger le commandant identifié comme Abou Sakkar – Khaled Al-Hamad de son vrai nom. Sur l'extrait vidéo, il assure : "Nous jurons devant Dieu que nous mangerons vos cœurs et vos foies, soldats de Bachar le chien. O héros de Baba Amro, massacrez les alaouites et découpez leur cœur pour le manger."
DES DÉRIVES QUI SE MULTIPLIENT

Contacté il y a quelques jours par le magazine Time, il a justifié son geste par les atrocités commises par le régime syrien à Homs, notamment dans le quartier de Baba Amro repris en février 2012 par l'armée, et a déclaré avoir trouvé dans le téléphone portable du soldat des vidéos de femmes sunnites nues et molestées. Il se vante enfin d'avoir découpé un milicien du régime à la scie.
Ce genre de dérives, sans être fréquent, se multiplie à mesure que la violence s'installe dans la durée. Surtout, la vidéo – remontant à avril, semble-t-il –, tombe on ne peut plus mal pour l'Armée syrienne libre.
Abou Sakkar commande la brigade Al-Farouk indépendante, une dissidence des brigades Al-Farouk (20 000 hommes) fondées à Homs en 2011. Il a également été vu tirant des roquettes vers des villages chiites libanais et posant devant des cadavres de combattants du Hezbollah. Il est actif dans la région de Qoussair, un village stratégique près du Liban assiégé par le régime. Indispensable dans la bataille, il aura encore un peu plus terni l'image de la révolution alors que la France, qui voulait livrer des armes aux rebelles il y a peu, plaide aujourd'hui pour une solution négociée.

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