Pour une jeune Syrienne, « les chrétiens resteront en dépit de tous les malheurs endurés et de tous les moyens utilisés pour nous chasser ». Louaï Beshara/AFP
Les orthodoxes syriens célèbrent Pâques dans l’angoisse des attentats et des bombardements et alors que l’inquiétude grandit concernant le sort de deux évêques, enlevés le 22 avril dans le nord du pays.
Pour la seconde année, aucune procession n’est prévue à travers le pays. Seules des prières et parfois des messes auront lieu, mais beaucoup d’orthodoxes reconnaissent que la peur les empêchera d’y assister.
« Je n’oserai pas aller à l’église ce soir », soupire Chaza, une mère de famille vivant à Damas, dans la banlieue de Jaramana, habitée par des chrétiens et des druzes. « Je redoute les explosions » qui se sont multipliées ces derniers temps dans la capitale, confie-t-elle.
Youssef ne participera pas non plus aux prières, « car les violences ne s’arrêtent pas. Ce matin à l’aube, j’ai entendu une forte explosion », raconte ce jeune homme d’une trentaine d’années qui habite le quartier de Tijara, dans le sud de Damas. « C’était le dépôt de kérosène qui a brûlé à l’aéroport de Damas » à la suite, selon les médias officiels, d’une attaque rebelle.
Aux abords des églises de Damas, la sécurité a été renforcée. Pour le jeudi saint, « les rues conduisant aux églises ont été coupées. De nombreux policiers et agents de sécurité protègent les lieux de culte chrétiens », raconte un épicier habitant le quartier chrétien de Qassaa, dans le centre de la capitale. « Mais rares sont ceux qui sont venus prier », souligne-t-il.
Le chef de l’Église grecque-orthodoxe, Mgr Youhanna Yazigi, patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, a annoncé qu’il ne recevrait pas les félicitations des fidèles cette année, en raison de l’enlèvement de deux évêques, dont son frère, près d’Alep, dans le nord du pays. Yohanna Ibrahim, chef du diocèse syriaque-orthodoxe, et Boulos Yazigi, chef du diocèse grec-orthodoxe, ont été kidnappés le 22 avril alors qu’ils rentraient de la frontière turque, et l’Église n’a depuis aucune nouvelle d’eux.
« Pour la troisième année, nous célébrons Pâques avec tristesse, car le pays est à sang », se désole Antoine, un médecin d’Alep, en précisant que la messe du vendredi saint serait dédiée aux deux évêques enlevés. « Nous prierons pour leur retour. Nous croyons à la résurrection de Jésus et aussi à celle de la Syrie », dit-il.
Les chrétiens, qui constituent 5 % de la population syrienne, sont particulièrement vulnérables. Pourtant, assure Roula Salam, étudiante à Homs, « les chrétiens resteront en dépit de tous les malheurs endurés et de tous les moyens utilisés pour nous chasser. On est plus que jamais déterminés à lutter contre l’extrémisme, nous sommes les propriétaires de cette terre et nous sommes enracinés en Syrie depuis des milliers d’années », renchérit-elle.
De nombreux chrétiens syriens ont néanmoins choisi de quitter Damas pour Beyrouth le temps des fêtes. « Je viens pour me détendre et pour voir mon fils qui travaille au Qatar, explique Hala, qui a loué un appartement dans la capitale libanaise. Ici, la vie est normale, j’essaie d’oublier pour un moment le cauchemar que nous vivons en Syrie. »
Pour la seconde année, aucune procession n’est prévue à travers le pays. Seules des prières et parfois des messes auront lieu, mais beaucoup d’orthodoxes reconnaissent que la peur les empêchera d’y assister.
« Je n’oserai pas aller à l’église ce soir », soupire Chaza, une mère de famille vivant à Damas, dans la banlieue de Jaramana, habitée par des chrétiens et des druzes. « Je redoute les explosions » qui se sont multipliées ces derniers temps dans la capitale, confie-t-elle.
Youssef ne participera pas non plus aux prières, « car les violences ne s’arrêtent pas. Ce matin à l’aube, j’ai entendu une forte explosion », raconte ce jeune homme d’une trentaine d’années qui habite le quartier de Tijara, dans le sud de Damas. « C’était le dépôt de kérosène qui a brûlé à l’aéroport de Damas » à la suite, selon les médias officiels, d’une attaque rebelle.
Aux abords des églises de Damas, la sécurité a été renforcée. Pour le jeudi saint, « les rues conduisant aux églises ont été coupées. De nombreux policiers et agents de sécurité protègent les lieux de culte chrétiens », raconte un épicier habitant le quartier chrétien de Qassaa, dans le centre de la capitale. « Mais rares sont ceux qui sont venus prier », souligne-t-il.
Le chef de l’Église grecque-orthodoxe, Mgr Youhanna Yazigi, patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, a annoncé qu’il ne recevrait pas les félicitations des fidèles cette année, en raison de l’enlèvement de deux évêques, dont son frère, près d’Alep, dans le nord du pays. Yohanna Ibrahim, chef du diocèse syriaque-orthodoxe, et Boulos Yazigi, chef du diocèse grec-orthodoxe, ont été kidnappés le 22 avril alors qu’ils rentraient de la frontière turque, et l’Église n’a depuis aucune nouvelle d’eux.
« Pour la troisième année, nous célébrons Pâques avec tristesse, car le pays est à sang », se désole Antoine, un médecin d’Alep, en précisant que la messe du vendredi saint serait dédiée aux deux évêques enlevés. « Nous prierons pour leur retour. Nous croyons à la résurrection de Jésus et aussi à celle de la Syrie », dit-il.
Les chrétiens, qui constituent 5 % de la population syrienne, sont particulièrement vulnérables. Pourtant, assure Roula Salam, étudiante à Homs, « les chrétiens resteront en dépit de tous les malheurs endurés et de tous les moyens utilisés pour nous chasser. On est plus que jamais déterminés à lutter contre l’extrémisme, nous sommes les propriétaires de cette terre et nous sommes enracinés en Syrie depuis des milliers d’années », renchérit-elle.
De nombreux chrétiens syriens ont néanmoins choisi de quitter Damas pour Beyrouth le temps des fêtes. « Je viens pour me détendre et pour voir mon fils qui travaille au Qatar, explique Hala, qui a loué un appartement dans la capitale libanaise. Ici, la vie est normale, j’essaie d’oublier pour un moment le cauchemar que nous vivons en Syrie. »
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