Mécanicien, Kassem Charafeddine aimait le football et la chasse. Ce combattant du Hezbollah est mort en "martyr" en Syrie, fin avril. Il avait 25 ans. Il repose désormais au cimetière de Baalbek, dans le "carré des martyrs" réservé aux militants depuis les années 1980.
Les yeux cernés, Amal Charafeddine, la mère du défunt, croit que son fils a été tué "alors qu'il priait". "Du sang jaune [la couleur du drapeau du Hezbollah] coule dans nos veines. Tout le monde arabe envoie ses enfants combattre contre Assad. Pourquoi les chiites n'iraient-ils pas eux aussi en Syrie ? Je suis fière que mon fils soit mort pour défendre Saïda Zeinab", affirme-t-elle.
D'autres "martyrs" pourraient désormais tomber sur le front du Golan, à la frontière entre Israël et la Syrie, si l'on en croit le discours prononcé, jeudi 9 mai, par Hassan Nasrallah. S'exprimant à l'occasion des vingt-cinq ans d'Al-Nour, la radio du parti, le secrétaire général du Hezbollah s'est concentré sur les récents raids israéliens près de Damas. "Les Israéliens ont bombardé Damas pour dire à la Syrie que la poursuite de l'acheminement d'aides à la résistance [au Hezbollah] signifie la chute du régime", a jugé M. Nasrallah.
Alors qu'une partie de ses forces est engagée en Syrie, le Hezbollah paraît peu enclin à ouvrir un second front au Liban même – survolé intensivement par des avions de Tsahal jeudi 9 mai – pour riposter aux raids israéliens. D'autant que le coût politique d'une telle offensive risque d'être élevé pour une formation de plus en plus contestée au Liban. Impossible pour autant de ne pas réagir. "Nous sommes prêts à soutenir matériellement et militairement la résistance populaire dans le Golan. Dorénavant, la résistance populaire sera active en Syrie", a averti Hassan Nasrallah.
Le Hezbollah va recevoir des "armes plus sophistiquées" de Syrie, capables de "briser l'équilibre de la terreur dans la région", a dit M. Nasrallah, qui s'exprimait pour la première fois depuis les bombardements de dimanche. Il a enfin annoncé une "surprise" à Israël.
Hassan Nasrallah a aussi voulu légitimer le rôle du Hezbollah en Syrie, qui a érodé son crédit dans le monde arabe. Le parti n'est plus vu comme celui ayant défié Israël en 2006, mais comme un outil de la répression contre d'autres Arabes. "Ce qui se joue en Syrie, c'est la bataille de la Palestine et d'Al-Qods [Jérusalem]", a justifié le chef du Hezbollah, mettant de nouveau en cause, dans le conflit en Syrie, un complot israélo-américain contre "l'axe de la résistance".
"UNE GUERRE INTERNATIONALE EST À L'OEUVRE EN SYRIE"
Ce combat stratégique est perçu comme un combat existentiel à Baalbek, où les chiites, minoritaires au Proche-Orient, redoutent d'être affaiblis si les "takfiristes" sunnites, tels que les habitants nomment les insurgés, l'emportent en Syrie. "Les combattants envoyés par l'Arabie saoudite et le Qatar sont plus cruels que les Israéliens", affirme Amal Charafeddine. Les restes d'un autre combattant mort en Syrie, Hussein Habib, dont le portrait orne l'entrée du "carré des martyrs" de Baalbek, n'ont pas encore été rendus à la famille, alimentant les rumeurs sur l'état du cadavre.
"On ne parle que du Hezbollah en Syrie ! N'y a-t-il pas d'autres Libanais qui combattent ?", s'agace une partisane de la formation chiite. Les médias locaux ont rapporté, jeudi, la mort de deux djihadistes sunnites de Tripoli, tués dans la région de Qoussair.
Mais des voix critiques se font désormais entendre à Baalbek. "A moi, Libanais, que m'importe que Bachar Al-Assad reste au pouvoir ? Le Hezbollah a toujours su s'alimenter en armes, il continuera, même sans Bachar. Pourquoi tous ces morts en Syrie ?", déplore un homme qui refuse de donner son nom. "La plupart des chiites sont avec la résistance islamique [le Hezbollah] parce qu'ils n'ont pas d'autre parti pour les défendre, relève un autre résident. Une guerre internationale est à l'oeuvre en Syrie. Mais certains craignent que l'engagement du Hezbollah finisse par avoir des conséquences dévastatrices pour la communauté."
Dans le salon familial, plusieurs photos récentes du défunt ont été accrochées près d'un portrait d'Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, au-dessus de fleurs artificielles et de canapés fatigués. On y voit le jeune homme, l'oeil rivé au viseur d'un fusil ou souriant devant les ruines des temples romains de Baalbek.
Officiellement, Kassem Charafeddine est mort dans la banlieue de Damas, pour défendre le mausolée de Saïda Zeinab, l'un des principaux lieux saints de l'islam chiite. Mais les habitants de Baalbek s'accordent à dire que les enterrements de "martyrs", annoncés publiquement, sont devenus plus nombreux depuis la bataille de Qoussair, ville stratégique proche du Liban que l'armée syrienne et le Hezbollah tentent de reprendre aux rebelles depuis un mois.Les yeux cernés, Amal Charafeddine, la mère du défunt, croit que son fils a été tué "alors qu'il priait". "Du sang jaune [la couleur du drapeau du Hezbollah] coule dans nos veines. Tout le monde arabe envoie ses enfants combattre contre Assad. Pourquoi les chiites n'iraient-ils pas eux aussi en Syrie ? Je suis fière que mon fils soit mort pour défendre Saïda Zeinab", affirme-t-elle.
D'autres "martyrs" pourraient désormais tomber sur le front du Golan, à la frontière entre Israël et la Syrie, si l'on en croit le discours prononcé, jeudi 9 mai, par Hassan Nasrallah. S'exprimant à l'occasion des vingt-cinq ans d'Al-Nour, la radio du parti, le secrétaire général du Hezbollah s'est concentré sur les récents raids israéliens près de Damas. "Les Israéliens ont bombardé Damas pour dire à la Syrie que la poursuite de l'acheminement d'aides à la résistance [au Hezbollah] signifie la chute du régime", a jugé M. Nasrallah.
Alors qu'une partie de ses forces est engagée en Syrie, le Hezbollah paraît peu enclin à ouvrir un second front au Liban même – survolé intensivement par des avions de Tsahal jeudi 9 mai – pour riposter aux raids israéliens. D'autant que le coût politique d'une telle offensive risque d'être élevé pour une formation de plus en plus contestée au Liban. Impossible pour autant de ne pas réagir. "Nous sommes prêts à soutenir matériellement et militairement la résistance populaire dans le Golan. Dorénavant, la résistance populaire sera active en Syrie", a averti Hassan Nasrallah.
Le Hezbollah va recevoir des "armes plus sophistiquées" de Syrie, capables de "briser l'équilibre de la terreur dans la région", a dit M. Nasrallah, qui s'exprimait pour la première fois depuis les bombardements de dimanche. Il a enfin annoncé une "surprise" à Israël.
Hassan Nasrallah a aussi voulu légitimer le rôle du Hezbollah en Syrie, qui a érodé son crédit dans le monde arabe. Le parti n'est plus vu comme celui ayant défié Israël en 2006, mais comme un outil de la répression contre d'autres Arabes. "Ce qui se joue en Syrie, c'est la bataille de la Palestine et d'Al-Qods [Jérusalem]", a justifié le chef du Hezbollah, mettant de nouveau en cause, dans le conflit en Syrie, un complot israélo-américain contre "l'axe de la résistance".
"UNE GUERRE INTERNATIONALE EST À L'OEUVRE EN SYRIE"
Ce combat stratégique est perçu comme un combat existentiel à Baalbek, où les chiites, minoritaires au Proche-Orient, redoutent d'être affaiblis si les "takfiristes" sunnites, tels que les habitants nomment les insurgés, l'emportent en Syrie. "Les combattants envoyés par l'Arabie saoudite et le Qatar sont plus cruels que les Israéliens", affirme Amal Charafeddine. Les restes d'un autre combattant mort en Syrie, Hussein Habib, dont le portrait orne l'entrée du "carré des martyrs" de Baalbek, n'ont pas encore été rendus à la famille, alimentant les rumeurs sur l'état du cadavre.
"On ne parle que du Hezbollah en Syrie ! N'y a-t-il pas d'autres Libanais qui combattent ?", s'agace une partisane de la formation chiite. Les médias locaux ont rapporté, jeudi, la mort de deux djihadistes sunnites de Tripoli, tués dans la région de Qoussair.
Mais des voix critiques se font désormais entendre à Baalbek. "A moi, Libanais, que m'importe que Bachar Al-Assad reste au pouvoir ? Le Hezbollah a toujours su s'alimenter en armes, il continuera, même sans Bachar. Pourquoi tous ces morts en Syrie ?", déplore un homme qui refuse de donner son nom. "La plupart des chiites sont avec la résistance islamique [le Hezbollah] parce qu'ils n'ont pas d'autre parti pour les défendre, relève un autre résident. Une guerre internationale est à l'oeuvre en Syrie. Mais certains craignent que l'engagement du Hezbollah finisse par avoir des conséquences dévastatrices pour la communauté."
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