Dans un pays où le flegme est roi, un ramassis de « cinglés et de racistes inconscients », selon les termes du Premier ministre conservateur, vient d’obtenir 23 % des voix lors des élections locales. Dans ce pays dominé par le bipartisme depuis le début du XVIIIe siècle, aucun parti n’a obtenu plus de 30 % à ce même scrutin.
Nigel Farage, leader des souverainistes de Grande-Bretagne (UKIP), serait-il en train de faire « turbuler le système » ?
Le Monde du 4 mai tient à nous rassurer : la percée de l’UKIP « semble davantage tenir du vote protestataire que d’une réelle poussée d’europhobie ». Les 25 % de Beppe Grillo en Italie ? Les sondages plaçant Marine Le Pen à près de 25 % ? L’émergence du parti anti-euro en Allemagne ? Sans doute des scories populistes puisque Le Monde nous dit que les gens aiment l’Europe, et que Bruxelles n’est pas le problème, mais la solution.
Partout en Europe, la révolte des peuples contres les oligarchies et les élites post-nationales, acquises à l’idéologie libérale-libertaire, prend de l’ampleur. Le PS et l’UMP comptant parmi les plus caricaturaux : qu’est-ce qui différencie un Moscovici d’un Le Maire ? Une Anne Hidalgo d’une NKM ? Ils sont tous sociaux-libéraux, européistes, et se plient de bonne grâce à la tyrannie médiatique, ultime gardienne du politiquement correct.
Nos amis anglais ont, comme souvent, un temps d’avance. David Cameron, pourtant archétype du fils de bonne famille sans idées, fait preuve d’une qualité so british : le pragmatisme. À la tête d’une coalition bringuebalante avec les très européistes libéraux-démocrates, le Premier ministre britannique a compris que les peuples font désormais fi de la propagande officielle : pour eux, l’Europe est synonyme d’inefficacité et de faiblesse. Cameron sait que, pour être réélu en 2015, il doit restaurer la souveraineté de la Grande-Bretagne et préserver son identité. D’où ses propositions choc : référendum sur la sortie de l’UE en 2015 et préférence nationale.
Theresa May, Home Secretary (l’équivalent du ministre de l’Intérieur), souhaite même inscrire dans la plate-forme des Tories pour 2015 le retrait du Royaume-Uni de la Convention européenne des droits de l’homme. Non que les conservateurs souhaitent renoncer à l’héritage du Bill of Rights de 1688 : ils considèrent tout simplement que les délires des juges de Strasbourg ne leur permettent plus de mener une politique de l’immigration digne de ce nom et de garantir efficacement la sécurité nationale. Cameron joue ainsi le peuple contre les élites : stratégie à laquelle Sarkozy a eu recours beaucoup trop tardivement pour espérer gagner l’élection présidentielle de 2012, mais qui lui a permis d’opérer une remontée spectaculaire dans la dernière ligne droite de la campagne.
Il semble acquis que les prochaines législatives seront meurtrières pour les libéraux-démocrates (c’est le lot commun de toutes les formations politiques alliées minoritaires d’une coalition gouvernementale) : Cameron ira-t-il au bout de sa logique en proposant une alliance à Nigel Farage ? Wait and see…
Nigel Farage, leader des souverainistes de Grande-Bretagne (UKIP), serait-il en train de faire « turbuler le système » ?
Le Monde du 4 mai tient à nous rassurer : la percée de l’UKIP « semble davantage tenir du vote protestataire que d’une réelle poussée d’europhobie ». Les 25 % de Beppe Grillo en Italie ? Les sondages plaçant Marine Le Pen à près de 25 % ? L’émergence du parti anti-euro en Allemagne ? Sans doute des scories populistes puisque Le Monde nous dit que les gens aiment l’Europe, et que Bruxelles n’est pas le problème, mais la solution.
Partout en Europe, la révolte des peuples contres les oligarchies et les élites post-nationales, acquises à l’idéologie libérale-libertaire, prend de l’ampleur. Le PS et l’UMP comptant parmi les plus caricaturaux : qu’est-ce qui différencie un Moscovici d’un Le Maire ? Une Anne Hidalgo d’une NKM ? Ils sont tous sociaux-libéraux, européistes, et se plient de bonne grâce à la tyrannie médiatique, ultime gardienne du politiquement correct.
Nos amis anglais ont, comme souvent, un temps d’avance. David Cameron, pourtant archétype du fils de bonne famille sans idées, fait preuve d’une qualité so british : le pragmatisme. À la tête d’une coalition bringuebalante avec les très européistes libéraux-démocrates, le Premier ministre britannique a compris que les peuples font désormais fi de la propagande officielle : pour eux, l’Europe est synonyme d’inefficacité et de faiblesse. Cameron sait que, pour être réélu en 2015, il doit restaurer la souveraineté de la Grande-Bretagne et préserver son identité. D’où ses propositions choc : référendum sur la sortie de l’UE en 2015 et préférence nationale.
Theresa May, Home Secretary (l’équivalent du ministre de l’Intérieur), souhaite même inscrire dans la plate-forme des Tories pour 2015 le retrait du Royaume-Uni de la Convention européenne des droits de l’homme. Non que les conservateurs souhaitent renoncer à l’héritage du Bill of Rights de 1688 : ils considèrent tout simplement que les délires des juges de Strasbourg ne leur permettent plus de mener une politique de l’immigration digne de ce nom et de garantir efficacement la sécurité nationale. Cameron joue ainsi le peuple contre les élites : stratégie à laquelle Sarkozy a eu recours beaucoup trop tardivement pour espérer gagner l’élection présidentielle de 2012, mais qui lui a permis d’opérer une remontée spectaculaire dans la dernière ligne droite de la campagne.
Il semble acquis que les prochaines législatives seront meurtrières pour les libéraux-démocrates (c’est le lot commun de toutes les formations politiques alliées minoritaires d’une coalition gouvernementale) : Cameron ira-t-il au bout de sa logique en proposant une alliance à Nigel Farage ? Wait and see…
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