mardi 31 janvier 2012

Quand l’islamisme modéré devient exterminateur

islamic jihad   
  Michel Garroté –
La revue de presse LSB signale cette information : « Sadok Chourou est un des députés tunisiens d’Ennahda (le parti islamiste modéré qui a remporté les élections haut la main). Le 23 janvier, au Parlement, il a demandé de sévir contre ceux qui osent encore manifester dans les rues alors que la révolution est achevée.
Ceux qui font des sit-in et qui bloquent les rues, a-t-il dit, il faut les punir comme le dit le Coran : ‘les tuer, les crucifier, les amputer, les expulser’. Le propos a suscité une certaine émotion chez les libéraux et la colère des artisans de la révolution de jasmin.
Interrogé à la radio le lendemain, Sadok Chourou a réitéré son propos, expliquant : ‘Ce n’est pas un appel à la haine mais un appel à mettre fin à ces faits qui sont un crime envers le peuple et méritent un châtiment des plus sévères’. Et ces châtiments sont dans le Coran. Il s’agit en effet du verset 33 de la 5e sourate : ‘La récompense de ceux qui veulent faire la guerre contre Allah et son Messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays’. Or ils sont coupables de faire la guerre contre Allah et son Messager, tous ceux qui ne sont pas contents que leur révolution ait débouché sur la dictature de l’islam ».
Michel Garroté pour www.dreuz.info

Assad rassemble des troupes fidèles à Damas après avoir été averti d’un coup militaire

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Le Président Bashar Assad soutenu par son frère et son cousin
 
Selon des rapports exclusifs parvenus à Debkafile, le Président Bachar al Assad a lancé, dimanche 29 janvier, la Garde Républicaine syrienne et la 4ème Division blindée commandée par son frère Maher Assad, depuis les centres rebelles du nord pour les faire revenir jusqu’à Damas. Il leur a ordonné de tenir des positions de combat dans la capitale, pour la première fois au cours de cette insurrection qui dure depuis dix mois, après avoir reçu des renseignements selon lesquels des puissances occidentales avaient réussi à retourner un des commandants de division blindée posté dans la capitale et l’avaient persuadé de mettre sur pied un coup d’Etat visant à le renverser.
 
Le Général renégat, dont le nom demeure inconnu, était supposé avoir prévu de tirer avantage de l’absence des troupes dans lesquelles le régime a la plus grande confiance et qui sont envoyées sur les points chauds à travers tout le pays, pour lancer trois cent tanks à travers la capitale et prendre le pouvoir.
 
Les conspirateurs projetaient de faire mouvement durant la nuit du lundi 30 au petit matin du mardi 31 janvier, juste avant que le Conseil de Sécurité ne se réunisse à New-York, pour diffuser une demande de démission de sa part. Le putsch aurait présenté ses membres sur le fait accompli de l’éviction d’Assad par l’Armée.
 
L’information transmise à Assad, venant apparemment d’une source extérieure, ne donnait pas le nom du commandant de la division qui a accepté le rôle assigné par des mains occidentales. Si cela s’avère vrai, le schéma rappellerait fortement l’opération de l’OTAN, du Qatar et de la Jordanie, menée par les Etats-Unis, pour que les rebelles libyens prennent le pouvoir en Libye en menant un assaut surprise sur Tripoli, durant la troisième semaine d’août 2011.
 
 
Prévenu par avance, le dirigeant syrien fait tous les efforts possibles pour conjurer le coup d’Etat qui le menace. Les sources militaires de Debkafile révèlent qu’aux côtés de la Garde Républicaine et de la 4ème Division qu’Assad a rappelé vers la capitale, sont également présentes les 1ère, 3ème et 9ème divisions blindées. Le régime Assad perçoit les combats acharnés que les forces rebelles ont menés aux portes de Damas, lundi soir, comme faisant partie intégrante de la conspiration en vue de le renverser. Des sources militaires occidentales ont décrit le combat plutôt comme une traque, une série d'arrestations et des opérations d’assassinats, afin d’éradiquer les derniers vestiges de résistance autour de la capitale, plutôt que s'agissant de véritables batailles, à proprement parler.

Lundi soir, le Maison Blanche a diffusé un communiqué déclarant que le Conseil de Sécurité de l’ONU ne devait pas laisser le dictateur syrien poursuivre les violences.
 
 
La Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Hillary Clinton a prévu de s’exprimer devant la réunion du Conseil, ce mardi. Elle a exhorté le forum d’agir avant que la violence en Syrie ne déborde et déstabilise ses voisins. Moscou a fait savoir clairement, durant les dernières semaines, qu’il ne laisserait, à aucun prix, le régime Assad suivre le chemin de celui de Khadafi. La Russie est inflexible, concernant le veto qu’lle imposera à la résolution du Conseil de Sécurité, alors que les puissances européennes et les Etats-Unis se réunissent mardi à New York, afin de soutenir le plan de transition de la Ligue Arabe, en vue d’un gouvernement d’Unité Nationale, devant apparaître à Damas dans les deux mois et qui impliquerait la remise du pouvoir par Assad en tre les mains du Vice-Président Farouk a-Shara. Une autre tentative russe visant à amener les opposants à la table des négociations, a échoué, à la suite de l’exigence, de la part du principal parti d’opposition, qu’Assad démissionne d’abord.
 
Au moins 95 personnes ont été tuées lundi dans la ville centrale de Homs – qui a, une fois encore, été copieusement bombardée -, dans la province d’Idlib, au nord et dans la province de Deraa, au sud, où la révolte contre Assad a été lancée, à la mi-mars. On a parlé d’au moins 66 morts dimanche. Le régime syrien fait monter la violence d’un cran durant les jours qui précèdent la session devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, de façon à réprimer la résistance et faire la démonstration de son emprise sur le pays. 
 
 

lundi 30 janvier 2012

Les coupeurs de tête modernes

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Comme don emblématique de « l’amitié italo-libyenne rénovée », le premier ministre Mario Monti vient de restituer à la Libye la tête de Domitille, que quelqu’un avait volé il y a vingt ans en décapitant une statue antique.
Et en matière de têtes coupées, Mario Monti s’y entend.
Avant de recevoir du président Napolitano la charge de chef de gouvernement, il a fait partie pendant des années de la banque étasunienne Goldman Sachs, une des plus grandes banques du monde, dont les spéculations (parmi lesquelles l’arnaque des crédits subprime) ont eu des conséquences terrible sur l’emploi et le niveau de vie, suite à l’augmentation des prix internationaux des céréales.
En tant que consultant international, il était, selon Le Monde, « ouvreur de portes », c’est à dire chargé de pénétrer au cœur du pouvoir européen pour défendre les intérêts de la banque d’affaires. [1]
Intérêts non seulement économiques mais aussi politiques : les plus grands actionnaires de cette banque font partie de l’omnipotente élite financière, organisée en véritable gouvernement transnational de l’ombre, dans les salons duquel se décident non seulement les grandes opérations spéculatives comme l’attaque contre l’euro, mais aussi celles visant à substituer un gouvernement par un autre plus utile.
C’est ainsi dans ces salons secrets qu’il a été décidé de faire tomber politiquement la tête de Berlusconi : un affairiste très utile pour le démantèlement de la chose publique et les « libéralisations », qui s’est cependant fait mal voir à cause de ses accords économiques avec la Libye de Kadhafi et la Russie de Poutine. Il était devenu encore plus incommode quand, comme le révèle le Washington Post, il s’est mis dans une colère noire à cause du coup joué par la France le 19 mars 2011, lorsqu’elle attaquait la Libye la première. Berlusconi menaça alors d’enlever aux alliés l’usage des bases italiennes. Rappelé à l’ordre par Hillary Clinton, il est rentré dans les rangs et l’Italie, une fois le traité de non-agression avec la Libye déchiré, a joué son rôle dans la guerre « avec honneur ».
Ceci n’a cependant pas suffi pour sauver Berlusconi : abandonné et tourné en dérision par ses alliés, il a dû lui-même mettre la tête sur la guillotine quand, sous la direction du gouvernement transnational de l’ombre , les « marchés » ont menacé de faire écrouler son empire économique.
C’est aussi dans ces salons secrets qu’on a décidé de faire tomber la tête de Kadhafi, littéralement, en démolissant l’État qu’il avait construit et en l’assassinant. Ce n’est pas par hasard que la guerre a commencé par l’assaut aux fonds souverains : au moins 170 milliards de dollars que l’État libyen avait investi à l’étranger, grâce aux revenus de l’export pétrolier qui affluaient dans les caisses de l’État, ne laissant que des marges restreintes aux compagnies étrangères. Fonds par ailleurs de plus en plus investis en Afrique, pour développer les organismes financiers de l’Union africaine (la Banque d’investissement, le Fonds monétaire et la Banque centrale) et créer le dinar-or en concurrence face au dollar. Ce projet fut démantelé grâce à la guerre décidée, avant les gouvernements officiels, par le gouvernement de l’ombre dont fait partie Goldman Sachs.
Gouvernement dans lequel monsieur Mario Monti n’a officiellement plus aucune responsabilité, lui qui, en habit de chef du gouvernement italien, a débarqué à Tripoli. Il était accompagné par l’amiral Di Paola, aujourd’hui ministre italien de la Défense, qui comme président du Comité militaire de l’OTAN, a joué un rôle fondamental dans la guerre contre la Libye. Ils ont apporté en cadeau la tête de Domitille à un « gouvernement » créé artificiellement par l’OTAN, avec pour mission de couper, littéralement, les têtes de tout ceux qui voudraient une Libye indépendante du néo-colonialisme.
 
[1] Voir "Mario Monti, l’austère professeur", par Arnaud Leparmentier, Philippe Ridet et Marc Roche, Le Monde, 14 novembre 2011, NdT.

Le fiasco des barbouzes français à Homs

Alors que Paris accuse Damas d’avoir organisé l’assassinat du journaliste de France-Télévisions Gilles Jacquier à Homs, une équipe de journalistes russes vient de présenter une toute autre version des faits. Selon leur enquête, M. Jacquier commandait sous couverture de presse une opération des services secrets militaires français qui a tourné au fiasco. Les accusations françaises ne sont qu’un moyen pour masquer la responsabilité de Paris dans les actions terroristes entreprises pour déstabiliser la Syrie.
Le journaliste français Gilles Jacquier a été tué lors d’un reportage à Homs, le mercredi 11 janvier. Il était venu couvrir les événements en Syrie pour le magazine Envoyé spécial.
Persuadé qu’il n’y avait pas de groupes terroristes, mais une révolution réprimée dans le sang, il avait refusé la protection des services de sécurité et ne portait ni casque, ni gilet pare-balles. Avec des collègues qui partageaient ses convictions, ils avaient loué trois minibus et trouvé des fixeurs, c’est-à-dire des locaux capables de les aider à se repérer, à prendre des rendez-vous, et leur servant de traducteurs.
Tous ensemble avaient demandé à rencontrer des représentants alaouites avant de se rendre dans les quartiers insurgés de Bab Amr et Bab Sbah. Arrivés à l’hôtel As-Safir, ils avaient rencontré par hasard un capitaine qui leur proposa de les accompagner avec son détachement jusqu’au quartier alaouite de Najha où les attendait une assistante du gouverneur de Homs. Avec son aide, les journalistes purent rencontrer des personnalités et interroger les passants. À 14h45, la représentante du gouverneur leur avait demandé de quitter les lieux au plus vite, le cessez-le-feu de facto prenant fin chaque jour à 15h précises. Cependant, les journalistes de la radio télévision belge flamande (VRT) s’étant aventurés plus loin chez des particuliers jusque dans le quartier d’Akrama, le groupe fut lent à se mouvoir. Des membres de l’association des victimes du terrorisme qui avaient prévu de manifester devant un car affrété par le ministère de l’Information pour une quarantaine de journalistes anglo-saxons, mais qui ne les avaient pas trouvés, se sentirent utiles en scandant des slogans pour le président Bachar à la vue de quelques caméras. À 15h, comme chaque jour, la bataille d’Homs reprit. Un projectile explosa sur la terrasse d’un immeuble, détruisant un réservoir de mazout. Un second projectile tomba sur une école, puis un troisième sur les manifestants pro-Assad, tuant deux d’entre eux. Les journalistes montèrent sur la terrasse pour filmer les dégâts. Il y eut une accalmie. Gilles Jacquier, pensa que les tirs étaient finis et descendit avec son cadreur pour aller filmer les cadavres des manifestants. Arrivé dans l’embrasure de la porte, il fut tué avec six militants pro-Assad par une quatrième explosion qui le projeta sur sa fixeuse qui le suivait. La jeune femme fut blessée aux jambes.
Dans la confusion générale, le mort et la blessée furent évacués dans des voitures vers des hôpitaux. Ce seul incident fit 9 morts au total et 25 blessés. La bataille de Homs se poursuivi avec de nombreux autres incidents durant la soirée et la nuit.
Au premier abord, tout est clair : Gilles Jacquier est mort par hasard. Il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Surtout ses convictions sur la nature des événements en Syrie lui faisaient croire qu’il ne devait craindre que les forces gouvernementales et qu’il ne courrait aucun risque en dehors de manifestations anti-régime. Il avait donc refusé une escorte, il n’avait pas pris de casque et de gilet pare-balles, et il n’a pas respecté l’heure fatidique de fin du cessez-le-feu. En définitive, il n’a pas su évaluer la situation car il a été victime de l’écart entre la propagande de ses collègues et la réalité qu’il niait.
Dans ces conditions, on ne comprend pas très bien pourquoi, après une première réaction courtoise, la France, qui avait légitimement exigé une enquête sur les circonstances de la mort de son ressortissant, a subitement insinué que Gilles Jacquier avait été assassiné par les Syriens et a refusé que l’autopsie ait lieu sur place en présence de ses experts. Ces accusations ont été publiquement explicitées par un des journalistes qui accompagnait Jacquier, Jacques Duplessy.
Pour la presse française, les faits ne sont pas si évidents qu’il y paraît : un doute persiste sur l’identification des projectiles mortels. Selon la plupart des reporters, il s’agissait de tirs de mortiers. L’armée syrienne confirme que cette arme est quotidiennement utilisée par les terroristes à Homs. Mais selon certains témoins, c’était des roquettes tirées depuis un lance-roquette portatif, et la télévision privée syrienne Ad-Dounia a montré des ailettes de roquette. Des forums se passionnent sur ce sujet, non sans arrières-pensées. En France, les anti-Assad croient au mortier et accusent l’armée syrienne d’avoir tiré. Tandis que les pro-Assad croient à la roquette et accusent les terroristes. En définitive, ce détail ne prouve rien : certes l’armée syrienne utilise des mortiers, mais pas de ce calibre, et les groupes armés utilisent des lance-roquette, mais rien n’empêche chaque camp de varier son armement.
Au demeurant, s’il s’agit de tirs de mortier, les deux premiers ont permis d’ajuster le tir du troisième et du quatrième pour frapper les manifestants qui étaient leur cible. Mais s’il s’agit de tirs de roquette, il était possible de viser beaucoup plus précisément et de tuer une personne en particulier. La thèse de l’assassinat devient possible.
L’étude des images et des vidéos montre que les corps des victimes ne sont pas ensanglantés et criblés d’éclats, comme lors de l’explosion d’un obus qui se fragmente. Au contraire, ils sont intacts, le sang coulant selon les cas par le nez ou les oreilles, comme lors de l’explosion d’une roquette thermobarique dont le souffle comprime les organes provoquant des hémorragies internes. De même, les points d’impact sur le trottoir ne portent aucune trace de fragmentation.
Notez que certains témoins parlent, eux de grenades, ce qui ne fait guère avancer notre compréhension puisqu’il existe des grenades à souffle et des grenades à fragmentation. En définitive, seule l’hypothèse de l’arme de souffle (RPG ou grenade) est compatible avec les éléments médicaux-légaux visibles sur les photos et vidéos. Accourus sur les lieux, des enquêteurs syriens et des observateurs de la Ligue arabe ont retrouvé deux queues de mortier de 82mm et une queue de roquette de fabrication israélienne.
Par conséquent, les autorités françaises ont raison d’étudier la possibilité de l’assassinat même s’il s’agit pour elles de se saisir d’un drame pour l’instrumenter et justifier leur ambition de guerre contre la Syrie. Pourtant les diplomates français, s’ils ont pour consigne de chercher la vérité, ont manifestement aussi pour consigne de s’assurer que les Syriens ne la découvrent pas. Ainsi, ils ont empêché toute personne francophone d’approcher la photographe Caroline Poiron, compagne du journaliste Gilles Jacquier, qui veillait sa dépouille toute la nuit. La jeune femme, en état de choc, ne maîtrisait plus son comportement et aurait pu trop parler. Puis, ils ont interdit l’autopsie sur place et ont rapatrié le corps au plus vite. Quelle est donc l’hypothèse que la France veut vérifier pour elle-même, mais cacher au grand public ?
Ici commence notre plongée dans le monde des services spéciaux occidentaux qui conduisent en Syrie une « guerre de basse intensité », comparable à celles organisées dans les années 80 en Amérique centrale ou plus récemment en Libye pour préparer et justifier l’intervention de l’OTAN.
Gilles Jacquier était un reporter apprécié de ses confrères, et récompensé par sa profession (Prix Albert Londres, Prix des correspondants de guerre etc.). Mais il n’était pas que cela.…
Dans une lettre à en-tête de France-Télévisions, datée du 1er décembre 2011, les rédactrices en chef du magazine Envoyé spécial –l’émission politique la plus regardée du pays– avaient sollicité un visa du ministère syrien de l’Information [document téléchargeable au bas de cette page]. Prétendant vouloir vérifier la version syrienne des événements selon laquelle « les soldats de l’armée syrienne sont victimes d’embuscades et de groupes armés qui sévissent dans le pays », elles demandèrent que Jacquier puisse suivre le quotidien des soldats de la 4e division blindée commandée par le général Maher el-Assad (frère du président) et de la 18e division blindée, commandée par le général Wajih Mahmud. Les autorités syrienne furent surprises par l’arrogance des Français : d’une main, ils encadrent les groupes armés qui attaquent les troupes loyalistes, de l’autre ils entendaient infiltrer un agent de renseignement militaire dans leurs troupes pour informer les groupes armés de leurs déplacements. Il ne fut pas donné suite à cette demande.
Aussi, Gilles Jacquier tenta t-il une autre voie. Il sollicita l’entremise d’une religieuse grecque-catholique au franc-parler, estimée et parfois redoutée par le pouvoir, Mère Agnès-Mariam de la Croix, higoumène du monastère Saint-Jacques de l’Intercis. Elle avait facilité le premier voyage de presse ouvert aux journalistes occidentaux. La célèbre religieuse fit donc le siège du ministère de l’Information jusqu’à obtention d’un visa pour Jacquier et son cadreur.
Les choses s’accélérèrent le 20 décembre, d’autres médias prièrent Mère Agnès-Mariam de leur obtenir la même faveur. Gilles Jacquier, quant à lui, sollicita un autre visa pour sa compagne, la photographe Caroline Poiron, et pour la reporter Flore Olive, représentant toutes deux Paris-Match. Ce devait être au total un groupe de 15 journalistes français, belges, néerlandais et suisses. Selon toute vraisemblance, les Français et le Néerlandais étaient pour la plupart, voire tous, des agents de la DGSE. Le temps pressait pour leur mission.
Ici un petit retour en arrière est indispensable.
Pour affaiblir la Syrie, les groupes armés par l’OTAN entreprennent diverses actions de sabotage. Bien que le centre historique de la rébellion des Frères musulmans soit Hama, et que seuls deux quartiers de Homs les soutiennent, l’OTAN à choisi cette ville pour concentrer ses actions secrètes. En effet, elle est au centre du pays et constitue le principal nœud de communication et d’approvisionnement. Successivement, des « révolutionnaires » ont coupé le pipe-line, puis les ingénieurs canadiens qui dirigeaient la centrale électrique ont été rapatriés à la demande des États-Unis. Enfin, cinq ingénieurs iraniens chargé de faire re-fonctionner la centrale ont été enlevés, le 20 décembre 2011.
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En violation du droit international Paris-Match a publié cette photographie des otages iraniens sans flouter les visages. C’est que ce document constitue la preuve de vie de quatre d’entre eux.
Des médias ont reçu une revendication d’une mystérieuse brigade contre l’expansion chiite en Syrie. Puis, l’ambassade a confirmé avoir débuté une négociation avec les preneurs d’otages. Restaient à ceux-ci à transmettre une « preuve de vie », par exemple une photographie datable des otages en bonne santé. Contre toute attente, celle-ci ne fut pas envoyée directement à la République islamique, mais publiée par Paris-Match (édition du 5 janvier). Un photographe du magazine, disait-on, avait pu entrer secrètement en Syrie et réaliser ce cliché. Peut-être les lecteurs français se sont demandés si ce reporter était bien humain pour prendre des photos d’otages sans leur venir en aide. Peu importe, le message était clair : les ingénieurs sont en vie et les preneurs d’otages sont contrôlés par les services français. Aucune réaction officielle, ni d’un côté, ni de l’autre. C’est donc que les négociations se poursuivent.
Arrivés à Damas, les médias français et néerlandais furent logés par les autorités dans des hôtels différents, mais Jacquier les regroupa immédiatement au Fardos Tower Hotel. Le manager de cet établissement n’est autre que Roula Rikbi, la soeur de Bassma Kodmani, porte-parole du Conseil national basé à Paris. L’hôtel sert de cache aux services secrets français.
En résumé, un agent de renseignement militaire, ayant pour compagne une photographe dont une collègue a pu entrer en contact avec les otages, a formé un groupe de « journalistes » ayant une mission liée à ces otages, probablement leur remise par des Français à des Iraniens. Ils se sont rendus à Homs après s’être débarrassés des services de sécurité, mais le chef de mission a été tué avant de pouvoir établir le contact prévu.
On comprend que, dans ces conditions, l’ambassadeur de France soit devenu nerveux. Il était en droit d’envisager que Gilles Jacquier ait été assassiné par des membres des groupes armés, inquiets de la dislocation de l’alliance militaire France-Turquie, et jusqu’au-boutistes d’une guerre de l’OTAN. Hostiles à la négociation en cours, ils auraient fait capoter sa conclusion.
L’ambassadeur de France, qui n’avait pas le temps de reconstituer les événements, s’appliqua donc à empêcher les Syriens de le faire. Contrairement aux normes internationales, il refusa que l’autopsie soit réalisée sur place en présence d’experts français. Les Syriens acceptèrent de déroger à la règle à la condition de réaliser une radiographie. En réalité, ils en profitèrent pour photographier le cadavre sous tous les angles. Selon nos informations, le corps porte la trace d’éclats à la poitrine et de coupures sur le front.
Puis, l’ambassadeur prit dans ses voitures blindées les « journalistes  » français et le néerlandais, et la dépouille du défunt. Il partit avec eux accompagné d’une lourde escorte, laissant sur le carreau la Mère supérieure stupéfaite et un journaliste de l’Agence France Presse : le diplomate pressé avait récupéré ses agents et abandonné les civils. Le convoi passa récupérer les effets personnels de chacun à l’hôtel As-Safir de Homs, puis rejoignit l’ambassade à Damas. Le plus vite possible, il arriva à l’aéroport d’où un avion spécial affrété par le ministère français de la Défense évacua les agents vers l’aéroport de Paris-Le Bourget. Les barbouzes ne feignaient plus de réaliser des reportages en Syrie, ils oubliaient avoir obtenu un allongement de leur visa, ils fuyaient juste avant que les Syriens ne découvrent le pot aux roses de cette opération ratée. Arrivé à Paris, le corps fut immédiatement transféré à l’institut médico-légal et autopsié avant l’arrivée d’experts mandatés par la Syrie. En violant les procédures pénales, le gouvernement français a invalidé le rapport d’autopsie, qui sera tôt ou tard rejeté par la Justice, et a définitivement écarté la possibilité d’établir la vérité.
Afin d’empêcher les journalistes français (les vrais) de mettre leur nez dans cette affaire, les journalistes (les faux) qui accompagnaient Jacquier ont, une fois revenus en France, multiplié les déclarations contradictoires, mentant de manière éhontée pour créer de la confusion et noyer le poisson. Ainsi, bien que 8 manifestants pro-Assad aient été tués, Jacques Duplessis dénonce « un guet-apens tendu par les autorités syriennes » pour l’éliminer avec ses confrères. Vérification faite, M. Duplessy a longuement travaillé pour une ONG réputée avoir servi de paravent …à la DGSE. Pour les Iraniens et les Syriens, la mort de Jacquier est une catastrophe. En laissant circuler le groupe d’espions français et en le surveillant discrètement, ils espéraient bien remonter aux ravisseurs et, à la fois, libérer les otages et arrêter les criminels.
Depuis un an, les services secrets militaires français sont placés au service de l’impérialisme états-unien. Ils ont organisé un début de guerre civile en Côte d’Ivoire. Par la suite, ils ont manipulé le séparatisme de la Cyrénaïque pour faire croire à une révolution anti-Kadhafi et s’emparer de la Libye. Maintenant, ils encadrent des repris de justice recrutés par le Qatar et l’Arabie saoudite pour semer la terreur, accuser le gouvernement syrien et menacer de venir le changer. Il n’est pas sûr que le peuple français apprécierait de savoir que Nicolas Sarkozy a rabaissé son pays au niveau d’un vulgaire preneur d’otages. Et il ne faudra pas s’étonner si un Etat qui pratique le terrorisme chez les autres doive un jour le confronter sur son sol.

La vérité sur la Syrie : des hommes fous en costume gris

Dans son discours auprès d’étudiants universitaires le 10 janvier 2012, Bachar el-Assad a parlé de conspiration contre la Syrie. Utilisez un autre mot si ça vous chante, mais il est certain qu’il y en a une.

Les sous-fifres subalternes dans cette campagne qui vise à destituer le gouvernement syrien sont des miliciens qui se font appeler « armée syrienne libre » ainsi que divers gangs armés. Ni les uns ni les autres ne pourraient poursuivre leurs campagnes de violences sans une aide extérieure. Sans soutien armé depuis l’extérieur, ils ne seront pas en mesure de renverser le gouvernement. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est continuer leurs tueries et provoquer le chaos dans l’espoir que le régime s’effondre. Leurs sponsors sont : les USA, la Grande Bretagne, la France, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Frères Musulmans, le Conseil National Syrien, des « activistes » syriens en exil, dont certains sont liés de près aux ministères des Affaires Etrangères britanniques et étasuniens, ainsi que tous les salafistes présents dans la région. La réforme n’est pas la question. Leurs plans divergent sur bien des aspects, mais convergent sur un seul et même point : leur détermination à détruire le gouvernement baathiste. Pour les USA, la Grande Bretagne et la France – « l’Occident » -–, la destruction d’un gouvernement et d’un parti politique qui leur a longtemps tenu tête est l’enjeu. Pour l’Arabie saoudite, la question d’est d’affronter l’Iran et de contenir le chiisme dans la région. Pour les Frères Musulmans, la question est la revanche sur la répression de leur révolte de 1982 par Hafez al Assad, la destruction d’un gouvernement laïque, et la mise en place d’un gouvernement basé sur la sharia, gouvernement qu’ils entendent dominer. Tant pour les salafistes que pour les Frères Musulmans, la question est également de détruire les alaouites en tant que force sociopolitique en Syrie.

Pour les USA et l’Arabie saoudite, l’Iran et la Syrie, ainsi que le Hezbollah, sont les composantes d’un même problème. L’Arabie voit en l’Iran la tête du serpent et souhaitait qu’il soit attaqué lors des dernières années de l’administration Bush. Mais une attaque directe, enlevant le voile d’une guerre masquée déjà en cours, serait extrêmement dangereuse pour les pays qui sont en train de la mener. C’est ce qui les retient d’aller de l’avant, et non pas le fait que cette guerre serait catastrophique pour le peuple iranien et la région. (Notez au passage qu’il est assez extraordinaire que, bien que l’Iran vive depuis des années sous la menace constante d’une pareille offensive, les médias occidentaux n’ont pas encore parlé des conséquences possibles d’une attaque sur des sites nucléaires actifs.)

L’Iran serait sérieusement affaibli par une intervention armée directe en Syrie (contrairement à une guerre sous couvert actuellement en cours). Une telle intervention aurait des conséquences fort similaires à une attaque directe sur l’Iran. En 2006, les deux pays ont signé un accord de défense pour contrer les « menaces communes », et l’Iran verrait toute offensive ouverte dirigée contre la Syrie comme un prélude à une attaque sur lui-même.

La forme la plus probable d’intervention armée serait la déclaration d’une « no-fly zone », ou d’un « cordon humanitaire » juste au dessus de la frontière turco-syrienne. C’est ce qui s’est passé en Lybie, où près de 50.000 personnes ont perdu la vie après que la France, la Grande Bretagne, les USA et leurs alliés de moindre envergure, eussent décidé d’attaquer au nom du maintien de la no-fly zone. La Russie et la Chine ont indiqué qu’ils s’opposeraient à quelque manœuvre de la sorte au Conseil de Sécurité des Nations unies. À la lumière de ces difficultés, la seconde meilleure option est de déstabiliser la Syrie avec le même objectif final qu’une attaque ouverte. Faire tomber le gouvernement syrien, rompre ses liens stratégiques avec l’Iran et le Hezbollah, c’est là le but recherché par les USA et ses alliés d’Occident et du Golfe. Plongée dans des turbulences internes si fortes qu’elle ne sera plus en mesure de riposter, la Syrie est écartée des calculs militaires. Dans la mesure où l’Iran est concerné, cette situation renforcerait considérablement la position des USA et d’Israël et pourrait rendre une guerre plus probable.Depuis le début de l’année, la carte géopolitique de la région a été redessinée de manière significative. Les partis islamistes sont arrivés au pouvoir ou sont en train d’y arriver au Maroc, en Tunisie et en Egypte, et il est fort probable qu’ils fassent de même lorsque des élections seront organisées en Lybie. Entre ce que les partis disent lorsqu’ils sont dans l’opposition, et ce qu’ils se sentent obligés de faire une fois au pouvoir, il y a généralement une certaine différence, et les partis islamistes ne font pas exception à la règle. Sur la question sensible des relations avec Israël, Rachid Ghannouchi, le leader du parti tunisien Ennahda, a eu des discussions tranquilles avec les Israéliens à Washington et a indiqué que la Palestine ne serait pas une priorité pour le nouveau gouvernement tunisien.

Des signaux assez vagues proviennent par contre des Frères Musulmans en Egypte. D’après le ministère des Affaires Etrangères à Washington, les Frères Musulmans ont donné des garanties qu’ils s’en tiendraient au Traité de 1979 concernant Israël. Ceci fut presque immédiatement démenti par des séniors emblématiques du mouvement, affirmant que le Traité ne pouvait être considéré comme sacrosaint, et répétant qu’il est possible qu’un referendum soit organisé afin que le peuple décide. Ce sera là l’un des thèmes les plus brûlants pour le nouveau gouvernement égyptien, mais puisque ce dernier a besoin des milliards de dollars promis par les USA, l’Arabie saoudite, le Qatar et le F.M.I. , il est probable que le pragmatisme l’emporte, à court terme, voir aussi longtemps qu’Israël lui-même ne met pas en péril le Traité avec une nouvelle attaque sauvage contre Gaza ou le Liban.

Dans cet environnement qui change très vite, la Syrie reste ferme, que ce soit contre les USA et Israël d’une part, ou contre la montée croissante des islamistes/salafistes d’autre part. L’opposition pacifique fut plongée dans la violence il y a bien longtemps, alors que l’armée continue à se battre contre des « déserteurs » et des gangs armés dont les médias nous disent toujours qu’ils ne sont qu’une invention de l’Etat. Les médias occidentaux doivent encore interviewer les familles de milliers de soldats et de civils tués par ces « rebelles » et autres « gangs armés » pour voir ce que les Syriens pensent de ce qu’il se passe dans leur pays. S’appuyant sur des accusations non vérifiées d’ « activistes » ou sur des sources suspectes hors de Syrie, les médias ont joué un rôle crucial dans le développement d’un récit trompeur. La semaine dernière, le Guardian s’est nouvellement livré à une bassesse avec l’accusation d’un « activiste » syrien résidant à Londres comme quoi les forces de sécurité syriennes remplissent de détenus des conteneurs qu’ils jettent ensuite à la mer. Il n’y a aucune preuve que ça se soit passé, mais c’est la façon de traiter l’information que le Guardian a préconisé pour « relater » cette crise. Lorsque Damas a été la cible d’attentats à la bombe, la BBC et le Guardian ont tous deux déclaré en toute hâte que ces attentats étaient l’œuvre du gouvernement – selon des activistes. À nouveau, ils n’avaient aucune preuve pour soutenir de telles accusations, faites au moment même où les Syriens nettoyaient le sang dans les rues et ramassaient les morceaux de corps de civils qui avaient été tués. Lorsque la Ligue Arabe a publié un rapport de gestion intermédiaire sur le travail de ses inspecteurs en Syrie, celui-ci appelait à la cessation de violences de la part du gouvernement et des gangs armés. Sur sa page internet, la BBC a uniquement relayé qu’il appelait à une cessation des violences de la part du gouvernement syrien.

L’Occident part à la chasse d’une nouvelle guerre au Moyen Orient. C’est là l’essence de cette campagne contre la Syrie. Cette semaine [11 janvier 2012, ndlr], un autre scientifique nucléaire iranien a été assassiné. L’intention très claire est de provoquer l’Iran pour qu’il riposte, fournissant du même coup le prétexte pour une attaque armée que beaucoup en Israël et aux USA souhaitent. Il n’y a aucun doute sur le fait que la Syrie a besoin d’une réforme. Mais quiconque pense que les USA, la Grande Bretagne, la France, l’Arabie saoudite et le Qatar mènent campagne contre la Syrie pour que cette réforme ait lieu vit dans le monde des rêves. Chaque accusation sauvage faite par des activistes et relayée par sens du devoir dans les médias est de l’eau qui alimente leur moulin. Ces puissances ne veulent pas que la violence cesse. Elles veulent que cela continue jusqu’à ce que le gouvernement syrien tombe, et elles ont de quoi faire durer cela éternellement. Si les USA et leurs alliés franchissent le pas et attaquent la Syrie ou l’Iran, il est très probable qu’ils déclenchent une guerre régionale, puis selon certains, une guerre globale. Dans leurs costumes gris et avec leurs cravates couleur pastelle, ces hommes sont aussi fous que n’importe quel fasciste en uniforme marron.


Jeremy Salt enseigne l’histoire moderne du Moyen-Orient dans le département de science politique à l’Université Bilkent, à Ankara. Il a enseigné précédemment dans les universités d’Istanbul ( Bogazici, Bosphore) et de Melbourne. Ses publications incluent ” The Unmaking of the Middle East : a History of Western Disorder in Arab Lands” (University of California Press, 2008). Il a contribué à la rédaction de cet article sur PalestineChronicles.com .


Source originale : The Palestine Chronicle
Traduit de l'anglais par Fabricle Lambert pour Investig'Action
Source : michelcollon.info

L'ASL au portes de Damas

Le régime syrien a déployé, dimanche, près de 2.000 militaires en renfort afin de reprendre les localités limitrophes de Damas, dans l’est de la capitale, tombées aux mains de l’Armée Syrienne Libre (ASL).

Les combats se sont essentiellement déroulés ce dimanche entre l’aéroport, Saqba, Fkafar Batna et Jisreen, faisant au moins une vingtaine de morts.

Le dispositif du régime est cependant fragilisé avec la défection du général Mohamed Khallouf, de la redoutable Section Palestine des Renseignements syriens, avec 300 de ses hommes. Or Khallouf est le premier haut gradé alaouite à quitter le régime et à rejoindre l’ASL.
Les renforts envoyés pour la reprise de la périphérie est de Damas comprennent une cinquantaine de chars. Mais selon des sources syriennes, l’ASL pourrait faire face notamment grâce à la défection d’une unité d’artillerie et d’un détachement de missiles, qui ont également rejoint les déserteurs.
La bataille se rapproche de Damas. selon plusieurs sources concordantes, des combats ont eu lieu près de la place des Abbassides (Al-Abbassiyine), à l’intérieur même de la capitale. De ce fait, les habitants de Damas osent désormais descendre dans la rue pour appeler à la chute du régime. L’étau se resserre sur Bachar Al-Assad. L’ASL s’approche de sa capitale et de son palais, sa fuite aussi. Lire ici l’échec de la fuite de la famille du président.

Le jeu tactique de l'iran en Amérique Latine

Au début janvier, l’Iran a captivé l’attention du monde en menaçant de fermer le détroit d’Hormuz et a brandi ses missiles de croisière sol-mer lors de ce qui devait être un exercice naval de dix jours. Cette même semaine, le Président iranien Mahmoud Ahmadinedjad a annoncé un voyage dans cinq nations à travers l’Amérique Latine pour faire progresser l’influence de son pays et ses capacités opérationnelles sur le seuil des Etats-Unis. Ce serait difficile, de la part de la République Islamique, de prétendre que ces évènements simultanés n'étaient qu’une pure coïncidence. Téhéran ne fait pas mystère de sa détermination à transposer ses techniques de guerre asymétrique vers l’hémisphère occidental. Le Ministre de la Défense iranienne, Ahmad Vahidi se trouvait en Bolivie, en mai 2011, lorsqu’il a promis « une réplique ferme et écrasante » à toute offensive américaine contre l’Iran. De telles provocations font partie de ce que l’on doit interpréter comme une poussée de l’Iran, depuis cinq ans aux Amériques.
L’Administration Obama et les diplomates carriéristes américains ont fait preuve de lenteur à reconnaître la menace que pose cette avancée rampante. Ce n’est seulement qu’après que plusieurs candidats Républicains à la Présidentielle ont mis ce problème en lumière, lors d’un débat, le 22 novembre, en partie parrainé par l’American Enterprise Institute, à Washington D.C, que le Président Obama a réellement cru utile de déclarer : « Nous prenons les activités iraniennes, y compris au Venezuela, très au sérieux, et nous continuerons de les observer de très près ». Malheureusement, ne faire seulement qu’observer la percée iranienne en Amérique Latine reste très insuffisant. Les Etats-Unis doivent trouver leur voie pour adopter de nouvelles politiques proactives qui feront échouer les plans de Téhéran visant à menacer la sécurité et les intérêts des Etats-Unis si près de chez eux.
 
Au cours des cinq dernières années, l’Iran a commencé à tirer pleinement avantage de l’hospitalité sans précédent de l’homme fort aux Amériques, Hugo Chavez. La Pétro-diplomatie de Chavez a permis à Ahmadinedjad de cultiver des partenariats avec les régimes anti-américains de Cuba, d’Equateur, et aussi bien, de Bolivie. Aujourd’hui, un réseau de l’ombre fait d’entreprises commerciales et industrielles implantées dans divers pays autorise la présence physique de l’Iran à proximité des frontières de son plus grand ennemi. Il est, de plus en plus, évident que l’Iran a l’intention de faire usage de sanctuaires sûrs dans ces pays pour déployer un armement conventionnel et non-conventionnel qui pose une menace directe contre le territoire des Etats-Unis, ses voies maritimes stratégiques et ses alliés américains.
Renforçant ses capacités en vue de l’épreuve de force générée par son programme nucléaire illégal et enhardi par la distraction de Washington concernant ses activités en Amérique Latine, l’Iran cherche, logiquement, à obtenir un avantage stratégique, en mettant sur pied une menace militaire à proximité des côtes américaines. Et, en tant que promoteur notoire du terrorisme international, il travaille cet angle d’attaque. L’Iran exploite ses liens intimes avec les agents opérationnels du Venezuela, autant qu’avec les connexions de ses propres agents de la Force Qods, auprès d’un réseau ancien de plusieurs décennies dans la région, pour faire du prosélytisme, recruter et entraîner la jeunesse radicalisée du Venezuela, du Brésil, de Colombie, du Mexique et au-delà.
Arrestation de membres du gang de narcoterroristes Los Zetas, au Mexique.
Nous savons désormais que nous sous-estimons l’audace de Téhéran à nos risques et périls. En octobre dernier, des responsables américains ont découvert le plan scandaleux des agents opérationnels des Forces Qods d’utiliser les narco-gansters mexicains pour mener un attentat à la bombe en plein cœur de la capitale des Etats-Unis. Le complot n’a été mis en lumière que grâce à des agents de l’Administration de la Répression du trafic de Drogues (DEA), qui ont fait preuve de bon sens et de présence d’esprit, pour fixer des bornes aux conceptions criminelles de Téhéran. Les comploteurs espéraient assassiner l’Ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, dans un attentat à la bombe qui aurait entraîné dans la mort un grand nombre d’innocents. Même de la part d’un pays qui a fait du terrorisme et de la violation des normes internationales des aspects vitaux de son savoir-faire politique, il s’agissait d’une escalade éhontée dans les tactiques d’agression, sinon d'un acte de guerre planifié. Ce qui prenait son origine dans une opération lancée avec l’assistance latino-américaine aurait dû alerter les autorités qu’il existe une menace croissante dans notre propre hémisphère.
Quoi qu’il en soit, les décideurs politiques dans l’Administration Obama se sont montrés remarquablement complaisants. Et le danger que représente l’implication latino-américaine est multidimensionnelle, allant très au-delà de l’assistance de fantassins mexicains. Alors même que l’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA) affirmait, dans un rapport récent, que le soutien international est crucial pour la capacité de l’Iran à développer des armes nucléaires, les agences de la diplomatie, des renseignements et de la sécurité américaines restent dans l’incertitude concernant le fait de savoir si l’Iran extraie du minerai depuis les vastes bassins d’uranium du Venezuela, ou de l’Equateur, ou encore, si l’Argentine a repris son partage de technologie nucléaire avec Téhéran.
Il est évident que certains décideurs politiques américains, ainsi que de prétendus experts de l’Iran et du terrorisme international traînent les pieds dans l’ajustement de leur mode de pensée, aux formes que prennent les complots de Téhéran aux Amériques. De telles hautes personnalités, par exemple, citent fréquemment un rapport de 2010, préparé par le Service de Recherche du Congrès (CRS) quand ils cherchent à démentir les affirmations des capacités et des intentions de l’Iran en Amérique Latine. Par exemple, lorsque Mitt Romney a fait référence, au cours du débat présidentiel des Républicains, au réseau du Hezbollah en Amérique Latine, politifact.com/ a sorti l’argument du rapport du CRS qui ne mentionnait que le problème du financement du terrorisme, dans cette partie du monde. De façon tout-à-fait remarquable, la seule mention de l’implication du Venezuela dans ce manuel de 56 pages correspond à une note de bas de page faisant référence au niveau élevé de complicité militaire du Venezuela avec les narco-terroristes colombiens. De plus, les décideurs politiques demeurent aveugles à cette menace croissante, parce que le Département d’Etat refuse d’exiger de la Communauté du renseignement qu'elle examine minutieusement les activités de l’Iran et du Hezbollah dans l’hémisphère occidental.
Une exception notable à une telle négligence se manifeste par le travail de l’Administration de la Répression du trafic de Drogues (DEA) et du Bureau du Contrôle des Avoirs Etrangers du Département du Trésor, qui ont sanctionné de nombreux responsables vénézuéliens et des entités de même acabit pour leur complicité avec et leur soutien à l’Iran et au terrorisme international. Encore une fois, selon des sources de ces agences, les officiers du Département d’Etat font systématiquement obstacle à l’application de sanctions contre des responsables d’entités vénézuéliennes, même si ces personnes jouent un rôle de plus en plus large dans l’extension des capacités opérationnelles de l’Iran à proximité du territoire es Etats-Unis.
Dans le but de faciliter sa percée dans l’hémisphère occidentale, l’Iran augmente le nombre de ses ambassades dans la région, de 6 en 2005 à 10 en 2010. Le véritable catalyseur du changement, cependant, c’est l’alliance qui se développe entre Ahmadinedjad et Chavez.
l'hôtel Hilton de Margarita
... et les séances de remise en forme dans l'Île
Hugo Chavez a fait ses preuves en matière d’anti-Américanisme et son soutien aux groupes terroristes, tels que les Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes (FARC) est bien établi. De plus, au cours de ces dernières années, l’île de Margarita, appartenant au Venezuela, est devenue le principal sanctuaire et le Centre opérationnel du Hezbollah aux Amériques. En tant qu’extension terroriste du Régime de Téhéran, le Hezbollah existe essentiellement pour réaliser le sale travail de l’Iran à l’étranger.
Des recherches à partir de sources ouvertes au public, des bases de données d’experts et des sources sensibles au sein de divers gouvernements, ont identifié au moins, deux réseaux terroristes parallèles et collaborateurs qui sont en train de grandir à un taux alarmant en Amérique Latine. L’un est mis en oeuvre par des collaborateurs vénézuéliens, et l’autre est géré par les Forces Qods. Ces réseaux englobent plus de 80 agents opérationnels dans au moins 12 pays dans toute la région, dont les plus vastes zones de concentration sont le Brésil, le Venezuela, l’Argentine et le Chili.
Ghazi Nassereddine, sous le portrait protecteur de Chavez.
Ghazi Nassereddine, né au Liban, qui est devenu citoyen vénézuélien il y a environ 11 ans, et qui est actuellement le diplomate de second-rang du Venezuela en Syrie, est le partisan le plus important du Hezbollah au Venezuela, du fait de son étroite relation avec le ministre de la Justice et de l’Intérieur de Chavez, Tarek el-Aissami. Aux côtés d’au moins deux de ses frères, Nassereddine dirige un réseau visant à étendre l’influence du Hezbollah au Venezuela et au-delà.
Tarek El-Aisami, ou l'antisémitisme d'Etat vénézuélien
Abdallah, le frère de Nassereddine, ancien membre du Congrès vénézuélien, fait usage de sa position en tant qu’ancien vice-Président de la Fédération des Entités Arabes et Américaines en Amérique Latine, et comme Président de sa représentation locale au Venezuela, pour maintenir des liens avec les communautés islamiques à travers toute la région. Il réside actuellement sur l’Île de Margarita, où il réalise une grande variété d’opérations de blanchiment d’argent et gère la majeure partie des affaires de trafics du Hezbollah en Amérique Latine, selon des preuves documentées obtenues de sources vénézuéliennes.
Le plus jeune frère, Oday, est responsable de l’établissement de centres d’entraînement paramilitaire sur l’Île de Margarita. On le soupçonne de recruter des Vénézuéliens à travers les círculos bolivarianos (des Comités de surveillance du voisinage composés des partisans les plus radicaux de Chavez) et de les envoyer en Iran pour poursuivre un entraînement plus intensif.
 
 
Hojjat al-Eslam Mohsen Rabbani (voir : mandat d'arrêt Interpol), qui était l’attaché culturel de l’Ambassade de la République Islamique d’Iran à Buenos-Aires, supervise un réseau parallèle de recrutement du Hezbollah depuis l’intérieur même de l’Iran. Rabbani est actuellement le conseiller pour les Affaires Internationales de l’Institut Culturel Al-Mostafa Al-Alam de Qom, dont la mission est la propagation de l’Islam chi’ite. Rabbani, que le magazine brésilien influent Veja a surnommé “Le Professeur Terroriste”, est un défenseur jusqu’auboutiste de la Révolution iranienne et le cerveau qui se trouvait derrière les deux plus importants attentats terroristes contre des cibles juives à Buenos-Aires, en 1992 et 1994, qui ont tué 144 personnes. A la requête de l’Argentine, Interpol a diffusé un mandat d’extradition concernant Rabbani et plusieurs autres, en mars 2007.

 
 
A l’époque des faits, Rabbani était accrédité en tant qu’attaché culturel de l’ambassade iranienne dans la capitale argentine, qu’il a utilisé comme une tribune pour y répandre une propagande extrémiste, s’y adonner au recrutement et à l’entraînement, qui ont culminé avec ces attentats. En fait, il continue d’exploiter ce réseau de convertis argentins pour étendre le rayonnement de l’Iran et du Hezbollah, en les employant dans l’identification et le recrutement d’agents opérationnels à travers toute la région, la radicalisation et l’entraînement au Venezuela et en Iran (particulièrement autour de la ville de Qom).
Au moins deux mosquées de Buenos-Aires- Al Imam et At-Tauhid- sont dirigées par les disciples de Rabbani. Le Cheikh Abdallah Madani dirige la mosquée Al Imam, qui sert aussi de quartier général de l’Association Islamique argentine, l’un des centres culturels islamiques les plus prédominants de toute l’Amérique Latine.
Certains des disciples de Rabbani ont tiré parti de ce qu’ils ont appris de leur tuteur en Argentine et l’ont répliqué partout ailleurs dans la région. Le Cheikh Karim Abdul Paz, un Argentin converti à l’Islam chi’ite, a étudié sous les auspices de Rabbani à Qom durant cinq ans et il est aujourd’hui l’imam d’un centre culturel à Santiago, au Chili.
Un autre converti argentin à l’Islam radical et disciple de Rabbani, présent actuellement au Chili, c’est le Cheikh Suhail Assad, professeur à l’Université de Santiago. Il fait des conférences dans des universités à travers toute la région et apparaît fréquemment à la télévision. Plus récemment, il a établi des relations avec la communauté musulmane d’El Salvador.
Sheik Khaled Taki Eldyn
 
Mais la récompense suprême du travail du réseau Rabbani –et du Hezbollah en général -, c’est le Brésil, là où réside toute la puissance économique des Amériques et qui abrite environ un million de musulmans. L’un des frères de Rabbani vit ici : Mohammad Baquer Rabbani Razavi, le père fondateur de l’Association Iranienne au Brésil, auquel il rend souvent visite et avec lequel il se coordonne systématiquement. Sheik Khaled Taki Eldyn, sunnite radical de la mosquée Guarulhos à Sao Paulo, est un autre de ses principaux collaborateurs. Taki Eldyn, qui est très actif dans les activités œcuméniques envrs les mosquées chi’ites, détient également le poste de Secrétaire Général du Conseil des Dirigeants des Sociétés d’Affaires Islamiques au Brésil. Une source sensible «établit le lien entre cette mosquée et un réseau désigné par le Département du Trésor américain pour fournir un soutien financier et logistique essentiel au Hezbollah. En remontant aussi loin qu’en 1995, Taki Eldyn a accueilli le dirigeant d’Al Qaeda, Ousama Ben Laden et le cerveau du 11/09, Khalid Sheik Mohammed. Selon des sources du renseignement brésilien citées par Veja, au moins 20 agents opérationnels du Hezbollah, d’Al Qaeda et du Jihad Islamique utilisent le Brésil comme foyer pour leurs activités terroristes.
 
Les autorités des gouvernements des Etats-Unis et d’autres pays ont identifié et sanctionné certains des dirigeants de ces réseaux, et les agences d’application des lois américaines – orientées par l’Administration de lutte contre la Drogue (DEA) – ont fait de grands efforts visant à évaluer et à affronter cette menace en montant des dossiers contre les responsables étrangers et pour sanctionner les entités qui soutiennent cette organisation criminelle et terroriste. Ce dangereux réseau, cependant, requiert une stratégie globale de l’ensemble du Gouvernement, qui commence par une révision inter-agences pour évaluer la nature transnationale, multifacettes du problème, renseigne et forme les gouvernements amis, et instaure des mesures unilatérales, ainsi qu’avec des partenaires ayant la volonté d’interrompre et de démanteler ses opérations.
La visite d’Ahmadinedjad en janvier, au Venezuela et ailleurs dans la région, avait clairement pour intention de consolider les intérêts de l’Iran en Amérique Latine, alors que Chavez succombe à un cancer. On peut s’attendre à ce que l’Iran fasse cause commune avec Cuba, la Russie et la Chine pour protéger son sanctuaire –si nécessaire en encourageant le mouvement gauchiste de Chavez pour saborder les élections d’octobre 2012 au Venezuela. Si les Etats-Unis étaient plus vigilants à cette phase de transition critique de l’ère post-Chavez, il deviendrait possible de déjouer les plans de l’Iran en soutenant une solution pacifique, lors de ces élections.
Après avoir dangereusement dérapé dans ses efforts pour stopper la quête d’armes nucléaires par l’Iran, Washington peut difficilement se permettre de céder du terrain à la République Islamique, sur ce qui est, entendu dans des termes globaux, l’arrière-cour des Etats-Unis. L’Iran, enhardi par ses réussites à éviter des sanctions significatives de l’Occident et maintenant la puissance militaire américaine au large, devient plus provocateur. Si Washington n’opère pas la transition de l’observation à l’action contre les avancées iraniennes en Amérique Latine, il pourrait ben se retrouver confronté à une menace grave et croissante qu’il ne pourrait alors ni réduire, pas plus qu’il ne parviendrait à y échapper.

Au sujet de l’auteur

 
Roger F. Noriega was ambassador to the Organization of American States from 200103 and assistant secretary of state from 200305. He is a visiting fellow at the American Enterprise Institute, the managing director of Vision Americas LLC, and a contributor to interamericansecuritywatch.com.
 
Était ambassadeur de l’Organisation des Etats d’Amérique, de 2001 à 2003 et Assistant au Secrétaire d’Etat de 2003 à 2005. Il est expert invité à l’American Enterprise Institute, dirercteur et manager de Visons des Amériques LLC, et contributeur de http://interamericansecuritywatch.com/
 

dimanche 29 janvier 2012

A Successful Rescue in Somalia and a Psychological Lift for America


Last night, a joint force from America’s Tier One special operations command conducted a raid on a pirate camp in Somalia, freeing two hostages – an American and a Dane – and killing their captors before exfiltrating north to Djibouti via helicopter.
USA Today‘s lead paragraph  captures the mission well, while also serving as the best recruiting pitch for the Navy’s Sea, Air, and Land teams that I’ve seen a newspaper run:
The same U.S. Navy SEAL unit that killed Osama bin Laden parachuted into Somalia under cover of darkness early Wednesday and crept up to an outdoor camp where an American woman and Danish man were being held hostage. Soon, nine kidnappers were dead and both hostages were freed.
The hostages, two aid workers who had been kidnapped three months earlier, were victims of an expanding land-based kidnapping enterprise engaged in by Somali pirates in response to the growing difficulty of hijacking ships in the Gulf of Aden.
“The same U.S. Navy SEAL unit that killed Osama bin Laden,” of course, refers to the Navy’s Special Warfare Development Group (DEVGRU), also known as SEAL Team Six, though as with all JSOC operations there were almost certainly representatives from other services involved as well (possibly Air Force aircraft, and certainly joint terminal attack controllers and pararescuemen from the Air Force special mission unit organic to JSOC).
As with the bin Laden raid, it is worth noting that what sets this mission apart from any other JSOC or DEVGRU operation is not the fact that it took place, but the publicity it is receiving. Hostage rescue is a core component of JSOC’s special mission units’ capabilities, as are counterterrorism, direct action, and strategic reconnaissance. Further, the operational tempo for special operations units as a whole – both “white” and “black” (with JSOC falling in the latter category) – continues to be incredibly high, making this highly publicized mission just another one of hundreds being carried out around the world every month (according to ISAF, for example, 1,879 special operations raids  were carried out in Afghanistan alone in the first eight months of 2011).
Aside from results the raid itself – two hostages rescued unharmed, and nine heavily armed “tangoes” dead – part of the reason this mission is being so highly publicized is the high psychological importance of its success, a position which it holds for two main reasons.
THE GHOSTS OF ‘BLACK HAWK DOWN’
Make no mistake: this raid, and its publicization, sends a powerful message about America’s willingness to put boots on the ground in Somalia nearly two decades after the withdrawal of US forces from that country in 1994.  Though this mission neither took place in “Mog” (Mogadishu) nor in daylight, the success of JSOC’s effort will go a long way to exorcise the lingering demons of 1993′s ‘Black Hawk Down’ incident that left 18 American Rangers and Delta Force operators dead and many more wounded.
This isn’t America’s first action in Somalia since then. As Bill Roggio notes , at least three direct action missions or campaigns have been carried out in Somalia in the last half-decade:
First, US forces (CIA and special operations forces) are known to have engaged the Islamic Courts Union several times in late 2006 and early 2007 when the Ethiopians invaded Somalia in December 2006.
Second, a US Navy warship and US personnel targeted al Qaeda leader Saleh Ali Saleh Nabhan in June 2007  off the coast of Somalia’s semi-autonomous region of Puntland. After the USS Chafee opened fire on their speedboats, 35 Islamic Courts fighters were killed.
Third, US special operations forces killed Saleh Ali Saleh Nabhan in September 2009  during a daring helicopter raid in the southern Somali town of Barawe. Nabhan’s body was recovered during the raid.
Additionally, at least nine drone strikes have been carried out between 2006 and the present month .  However, there is no question that this is the highest-profile and most-publicized American mission to have taken place on Somali soil since our 1994 withdrawal, which convinced Osama bin Laden  “that the American soldier was just a paper tiger.”  As such, it sends a clear, if indirect, message that the lingering demons of the ‘Black Hawk Down’ incident won’t prevent our forces from operating on the ground in Somalia if there is a mission there that needs to be done.
BOUNCING BACK FROM THE TANGI TRAGEDY
Though special operations forces conducted upward of 2,000 missions in Afghanistan alone in 2011, two JSOC missions in general – and DEVGRU missions in particular – made more headlines than all of the others combined.  The first, both chronologically and in terms of overall attention, was the DEVGRU-led May 1 raid in Abbottabad, Pakistan that resulted in the death of the world’s most wanted terrorist, Osama bin Laden.
The second, and more recent, was entirely different.  On August 6, when entering an objective area to support a Ranger element on the ground, an Army National Guard CH-47 helicopter carrying JSOC operators, Afghan commandos, and an interpreter was shot down in the Tangi Valley in Wardak Province, eastern Afghanistan.  Not only was it was the deadliest incident and deadliest day of the ten year war in Afghanistan, but the primary force on board was a troop from DEVGRU’s Gold Squadron – different operators than those who had carried out the Abbottabad raid, but members of the same SEAL Team.
If the bin Laden raid had reaffirmed the legendary (some might say “mythic”) status of the Navy’s premier special mission unit, the Tangi Valley disaster acted as a chemical stripper to these commandos’ hard-earned and carefully crafted veneer of invincibility.  Among the 38 killed in that crash were fifteen DEVGRU SEALs and three Air Force special tactics personnel – eighteen operators from Tier One units.
Until last night, that tragedy had been the last highly publicized event involving JSOC in general, and SEAL Team Six in particular, despite hundreds of missions having been carried out between then and the present.  Now, JSOC and DEVGRU are back on Americans’ radars for a positive reason.
On the surface, last night’s successful rescue, which exemplifies the work that special operations forces do on a nightly basis, left nine pirates dead and put two hostages on the road home after a three month ordeal.  Taking a wider view, though, this mission and the publicity it is receiving will go a long way toward exorcising the demons of Mogadishu 1993 and Tangi 2011 that have haunted the American psyche, for similar reasons but in differing amounts, ever since.