Publié sur Mars Attaque
Lors de l'opération de
contre-terrorisme menée à Toulouse, certains observateurs ont remarqué
l'importante interférence politique qui aurait pu jouer un rôle dans le déroulement des événements
(en particulier dans la définition des objectifs et des moyens pour y
parvenir ainsi que dans le timing du lancement de l'assaut).
En
effet, cela a pu se faire via le président de la République tenu au
courant quasiment en temps réel (en particulier grâce à des moyens de
communication qui permettent aujourd'hui de plus en plus d'assurer un
micro-management sur le terrain) ou par la présence d'un ministre de
l'Intérieur au plus prêt des hommes du RAID.
ANSF can do, "Afghan first", et autres mantras : la transition est en marche (à Kaboul depuis quelques années d'ailleurs...)
Plaignons-nous,
car en Afghanistan, les hommes politiques font bien plus et prennent
les armes pour mener eux-mêmes l'assaut contre les éléments
"terroristes" conduisant les attaques multiples qui se déroulent
actuellement dans la capitale afghane et dans différentes localités des
environs lors du lancement de cette offensive du printemps.
Offensive
plus impressionnante par la coordination entre les différents éléments
ou la foudroyance des actions dans des zones considérées comme
sécurisées (zone verte de Kaboul pour la majorité), que par les pertes
et des destructions mineures, pour le moment, qu'elle produit.
Ainsi,
le membre du Parlement afghan, Muhammad Naeem Hamidzai Lali, un député
pashtoun de la région de Kandahar, est monté sur le toit du Parlement
avec quelques collègues pour faire le coup de feu aux côtés des gardes
de sécurité de ce bâtiment officiel.
La
biographie de ce député explique bien des choses. En effet, avant
d'être élu en 2010, c'est un ancien commandant de l'Afghan Border Police
(ABP) de Spin Boldak (région bien connue de quelques discrets Français
souvent barbus...) et a ensuite intégré l'Afghan Counter-Narcotics
Police of Afghanistan.
Un
portrait, et une expérience, a rapproché de celui du gouverneur de la
province de Parwan (Nord de Kaboul), qui en août 2011, a saisi l'AK-47
de son garde du corps pour abbatre lui-même un insurgé qui avait pénétré
dans son bureau lors d'une attaque.
Cet
épisode, peu significatif, s'inscrit plus globalement dans
l'environnement informationnel (façonné par l'ISAF qui multiplie les
communiqués et les interviews) qui vise à montrer que les forces de
sécurité afghanes assurent elles-mêmes la gestion de ces événements,
avec une participation mineure de militaires occidentaux.
Haka
effectué par des SAS néo-zélandais lors de la cérémonie de transfert de
responsabilité aux forces spéciales norvégiennes du mentoring de la CRU
Par
rapport aux dernières attaque du 13 septembre 2011, moins de
conseillers occidentaux semblent présents sur le terrain. A part,
peut-être, des forces spéciales norvégiennes qui encadrent la Crisis response unit
(CRU ou unité d'intervention) afghane en remplacement des forces
spéciales néo-zélandaises rapatriés depuis le 31 mars 2012 et quelques
hélicoptères (a priori américains en hippodrome dans le ciel).
Les Afghans ont le lead et l'ISAF n'assure uniquement qu'un soutien
ponctuel, au niveau commandement ou pour la défense de certaine bases
comme la base de Warehouse (qui abrite la logistique française et qui a été attaquée), où des militaires français sont stationnés et où, jusqu'il y a peu, des personnels félinisés du 1er RI du BG Picardie assuraient des missions de protection.
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