Oubliées les poursuites de la CPI et le mandat d’arrêt international pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité lancé contre le président soudanais.
Le puissant Soudan du Nord, bien équipé militairement vient d’envoyer ses Mig 29 et un Antonov bombarder des marchés au Sud Soudan.
Le Sud Soudan qui ne dispose pas d’aviation ne peut pas vraiment répliquer.
Des enfants ont été tués.
Les médias occidentaux, produisent des dépêches « équilibrées ».
Au mieux d’une neutralité glaciale au pire d’une partialité déroutante.
Les agences de presse qui semblent dans l’impossibilité de livrer des informations fiables reproduisent les communiqués du Soudan islamiste (et allié de l’Iran) qui jure la main sur le cœur que son aviation n’a procédé à aucun bombardement.
Des bombardements que l’ONU condamne, tout en prenant la précaution d’appeler les victimes sud soudanaises à cesser également les hostilités.
Alors qui se soucie du Sud Soudan ?
Le Rwanda. Le Rwanda victime du dernier génocide du 20ème siècle dans l’indifférence des Nations, d’avril à juillet 1994.
Déjà présent au Darfour dans le cadre d’une mission de l’ONU avec presque autant d’hommes sur le terrain que la France en maintient en Afghanistan.
Le principal journal de Kigali titre : « on ne peut pas abandonner le Sud-Soudan ».
Un contingent de 850 soldats rwandais (en plus des 3200 hommes des Forces de Défense du Rwanda présents au Darfour) est en cours de déploiement dans le cadre de la mission des Nations Unies pour le Sud Soudan.
Pour le chef d’Etat Major des Armées, le Lieutenant Général Charles Kayonga, la présence rwandaise au côté du sud soudan est une obligation morale, induite par la nouvelle constitution rwandaise.
Rwanda has to be ready to rescue and not to abandon those in need. I request you to serve humanity as you did in 1994 when you stopped the Genocide and liberated this country.
Le contingent de 850 hommes dépêché au Sud Soudan rejoint un détachement de 150 hommes bien équipés, déjà arrivé sur place via l’Ouganda.
Les troupes rwandaises vont stationner en Equatoria formé de 3 provinces historiques du Sud Soudan, l’Equatoria oriental, central et occidental (le Sud Soudan est une fédération de 10 états).
L’Equatoria, hautement stratégique, dispose de frontières communes avec la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, l’Ouganda, le Kenya et l’Éthiopie…
Par ailleurs, les trois quarts des réserves pétrolières soudanaises se trouvent au Sud soudan qui hérite ainsi d’un pactole potentiel de 6,5 milliards de barils. Le Sud Soudan apparaît déjà comme le futur troisième producteur de pétrole en Afrique après le Nigeria et l’Angola. D’où le bellicisme du Nord. Et certains silences embarrassés.
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