Un groupe touareg a proclamé « l’indépendance de l’Azawad ». L’Union africaine a annoncé vendredi qu’elle « rejetait totalement (cette) prétendue déclaration d’indépendance ».
AFP
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping, a « condamné fermement cette annonce, qui est nulle et sans aucune valeur », et a « appelé toute la communauté internationale à soutenir pleinement cette position de principe de l’Afrique ».
S’exprimant au nom de l’UA, M. Ping a souligné « le principe fondamental de l’intangibilité des frontières héritées par les pays africains à leur accession à l’indépendance et a réitéré l’attachement indéfectible de l’UA à l’unité nationale et à l’integrité territoriale de la République du Mali ». « L’UA et ses Etats membres ne ménageront aucun effort pour contribuer à rétablir l’autorité de la République du Mali sur l’ensemble de son territoire national et mettre un terme aux attaques perpétrées par des groupes armés et terroristes dans la partie nord du pays », poursuit-il.
Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé « l’indépendance de l’Azawad ».
« Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce jour », a déclaré Mossa Ag Attaher, qui a indiqué vouloir respecter « les frontières avec les Etats limitrophes ».
Le porte-parole a condamné l’enlèvement jeudi du consul d’Algérie à Gao (nord-est) « par un commando terroriste » lors d’une opération « très violente ». Alger a confirmé qu’un groupe d’assaillants « non-identifiés » avait emmené le consul et six de ses collaborateurs « vers une destination inconnue ».
« Nous venons de terminer un combat très important, celui de la libération (…) », a ajouté M. Ag Attaher, dans des termes identiques à celui du communiqué du MNLA signé par son secrétaire général Billal Ag Achérif. L’Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touareg.
Le coup d’Etat contre le régime du président Amadou Toumani Touré, il y a deux semaines, a plongé le Mali dans une situation chaotique : des rebelles touareg et groupes islamistes ont pris en fin de semaine dernière le contrôle des trois métropoles du Nord – Kidal, Gao et Tombouctou – sans rencontrer de résistance de la part d’une armée malienne sous-équipée, désorganisée et en déroute, coupant de fait le pays en deux.
Les islamistes d’Ansar Dine, dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont, depuis lors, pris le dessus sur le MNLA, qui a annoncé unilatéralement jeudi soir la fin de ses « opérations militaires ».
L’ONU doit intervenir
Le front anti-junte au Mali, qui regroupe partis politiques et organisations de la société civile, a appelé les Nations unies à intervenir d’urgence « pour éviter une catastrophe humanitaire à Gao », grande ville du nord du pays tombée sous le contrôle de rebelles et islamistes armés.A Gao, « la population est actuellement assiégée et commence à manquer de nourriture », affirme le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR).
Le FDR affirme rassembler une cinquantaine de partis politiques et une « centaine » d’associations et organisations syndicales et conteste la junte militaire ayant renversé le 22 mars le régime du président Amadou Toumani Touré (ATT).
(d’après Belga et AFP)
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