La
campagne électorale française a été consternante, et elle le sera sans
doute jusqu’au bout. Je m’abstiendrai, pendant quelques jours, de la
commenter.
La
campagne électorale américaine, en l’occurrence les primaires
républicaines, s’est située, jusqu’à présent dix mille coudées plus
haut, ce qui explique qu’elle ait échappé à la plupart des journalistes
français. Quand ils parlaient d’économie, les candidats républicains
savaient de quoi ils parlaient, ce qui suffirait à disqualifier un
candidat en France. Lorsqu’ils parlaient de géopolitique, ils savaient
aussi de quoi ils parlaient, ce qui aurait été inconcevable en France.
Le
nom du candidat républicain est désormais connu. Il s’appellera Mitt
Romney. Ce qu’on ignore encore est qui il choisira comme candidat à la
vice-présidence : on parle de Marco Rubio, de Paul Ryan, de Chris
Christie et de Rob Portman. Ce qu’on peut espérer est que Mitt Romney
mènera une campagne plus incisive que celle qu’il a mené au cours des
derniers mois et que, pour reprendre la comparaison utilisée récemment
par un homme d’affaires américains, il se conduira non plus en joueur de
golf pour country Club, mais en joueur de hockey, rendant coup pour
coup, et prêt à abattre l’adversaire.
On
doit absolument espérer que Mitt Romney se conduira en joueur de hockey
car il a en face de lui un homme sans le moindre scrupule, sans la
moindre éthique, prêts à tous les mensonges et à tous les coups bas.
On
doit s’attendre à ce que la campagne de Barack Obama soit très sordide.
Et on le doit parce que la campagne de Barack Obama est déjà,
aujourd’hui, alors qu’elle n’est pas censée avoir commencé, très
sordide.
La
thématique générale d’Obama est choisie depuis longtemps : la lutte des
classes. L’opposition entre les quatre vingt dix neuf pour cent qui
constituent le peuple américain, les humbles, les sans grades, et les un
pour cent, les sales riches, les milliardaires rapaces.
Après
avoir tenté de multiples fois d’augmenter les impôts et s’être heurté à
la Chambre des représentants à majorité républicaine, Obama vient de
procéder à une nouvelle tentative, en citant son ami milliardaire de
gauche Warren Buffett. Il a échoué une fois encore : ce qui lui permet
de présenter le parti Républicain comme l’ennemi de classe. Les
Républicains répondent en disant qu’augmenter les impôts en période de
crise économique serait désastreux et briserait la très timide reprise
en cours. Obama n’en a cure : il compte sur les voix de ceux qui ne
déchiffrent pas un message économique élaboré.
C’est
la première fois qu’un candidat à l’élection présidentielle américaine
utilise la thématique de la lutte des classes, l’envie, le ressentiment,
pour parvenir à ses fins. Dans un pays où la lutte des classes est dans
tous les discours politiques, la France, cela ne choque pas, je sais.
A
la thématique de la lutte des classes, Obama a tenté d’ajouter la
thématique de la lutte des sexes, avec un certain succès, puisqu’il
attire des voix féminines par millions. Une militante démocrate athée
s’est inscrite dans une université catholique aux fins d’y revendiquer
le droit à l’avortement et à la contraception libres et gratuits. Elle a
été invitée voici quelques jours à témoigner au Congrès, par des
démocrates, bien sûr. Son intervention a été retransmise à la
télévision. Elle a affirmé que sa vie sexuelle impliquait des frais de
plusieurs milliers de dollars par an, et a ajouté que l’administration
fédérale devait contraindre les institutions catholiques à fournir aux
étudiants des assurances couvrant ce genre de frais. Des commentateurs
conservateurs n’ont pas vu le piège : ce fut le cas de Rush Limbaugh,
qui a traité la militante de « salope ». La campagne Obama s’est emparé
de la déclaration et a dit que les conservateurs menaient une « guerre
contre les femmes ». On doit constater que certaines femmes ont cru au
message de la campagne Obama. Hélas.
A
la lutte des sexes, Obama a ajouté ces derniers temps la lutte des
races, et tente de présenter les Républicains comme des racistes
hostiles aux noirs. Il a pour cela utilisé la mort d’un jeune noir tué
par un vigile au cours d’une rixe en Floride. Le nom du jeune noir est
désormais connu dans tout le pays ; Trayvon Martin. Le nom du vigile est
connu aussi dans tout le pays, George Zimmerman. J’en ai déjà touché un
mot ici. Ce qui s’est passé est un tel scandale que je devrai y revenir
en détail. Barack Obama a mis des louches entières d’huile sur le feu
en disant que Trayvon Martin aurait pu être son fils. Le New Black
Panther Party a appelé à lyncher George Zimmerman et a mis sa tête à
prix. Les racistes noirs anti blancs habituels, Al Sharpton, Cornel
West, ont quasiment lancé des appels à l’émeute. Après s’être livré à la
police, qui avait d’abord considéré qu’il n’y avait pas matière à
poursuite, Georg Zimmerman a été inculpé de meurtre sans préméditation,
une charge qui n’a pas le moindre fondement, et qui a été énoncée aux
fins d’apaiser les hordes sauvages qui commençaient à se lever. Cette
charge devrait tomber dans les mois à venir. Après avoir été remis en
liberté sous caution ; George Zimmerman doit se terrer dans un endroit
tenu secret. Au cours des jours qui ont suivi, des jeunes noirs ont été
tués par d’autres jeunes noirs, mais ces jeunes noirs là n’ont attiré
aucune compassion de la part d’Obama. Des blancs ont été tués par des
noirs, mais Obama n’en a pas parlé. Trois cas de lynchage de blancs par
des noirs ont eu lieu au cours des trois derniers jours en divers
endroits du pays : tous plus atroces les uns que les autres. La lutte
des races se porte bien. La campagne Obama se porte bien aussi, merci
pour elle. Je ne sais si cela faisait partie de l’ « espoir » et du «
changement » promis par Obama en 2008. Peut-être, après tout. Quand elle
parle du sujet, la presse française tronque bien sûr les informations :
grâce à Obama, les Etats-Unis, qui sont aujourd’hui l’une des sociétés
les moins racistes du monde peuvent être présentés comme un pays
raciste.
Si
en ajoutant la lutte des classes, la lutte des sexes et la lutte des
races, Obama ne parvient pas à être réélu, c’est que ce qu’il a appris
en trente années passées à faire le révolutionnaire professionnel dans
la banlieue Sud de Chicago n’ont servi à rien. Ce serait à désespérer.
Mais je ne doute pas que la campagne Obama a encore quelques stratagèmes dans son escarcelle. Elle les sortira en temps utile.
Accessoirement,
le ministre de la justice d’Obama, très empêtré dans l’affaire Fast and
Furious, qui concerne des ventes d’armes par des fonctionnaires de la
justice américaine à des gangs de trafiquants de drogue mexicains, et
l’assassinat d’officiers des patrouilles de frontière avec ces armes,
poursuit l’Arizona, qui a autorisé les contrôles d’identité dans la zone
proche de la frontière, et les Etats qui veulent exiger la présentation
de pièces d’identité à l’entrée des bureaux de vote en novembre
prochain. La copie de l’acte de naissance d’Obama mise sur internet est
un faux et cela a été démontré, mais c’est un détail.
Accessoirement
aussi, Obama a reçu à la Maison Blanche des représentants des Frères
musulmans. Pourquoi ? Parce que ce sont ses alliés. Mais il y a déjà des
représentants des Frères musulmans à la Maison Blanche ou en sa plus
étroite proximité. Dalia Mogahed. Ingrid Mattson. Rashad Hussain. Azizah
al-Hibri. Si j’ajoutais quelques membres haut placés du Département de
la Sécurité intérieure, je craindrais d’abuser. Et un journaliste
demandera-t-il pourquoi Obama a choisi comme intermédiaire pour négocier
la passation des pouvoirs aux talibans en Afghanistan à Youssef al
Qaradawi ? Il n’y a que moi pour m’intéresser à des questions aussi
stupides.
Encore
quatre années d’Obama et les Etats-Unis seront une république
bananière, sans les bananes, mais avec le fils d’un communiste
alcoolique polygame kenyan à la Maison Blanche. Un fils qui accomplit
les « rêves de son père ».
Espérons, oui, que Mitt Romney se conduira en joueur de hockey. Et s’il ne sait pas jouer au hockey, qu’il apprendra vite.
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Guy Millière pour www.Dreuz.info
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