L’entre-deux tours de l’élection
présidentielle française de 2012 a au moins un point commun avec le premier :
aucun sujet d’importance n’est évoqué, seulement celui dont tout un chacun
mesurera la pertinence, à savoir conclure ou non pour l’UMP à l’avenir des
alliances avec le Front national…
Toute la gauche se mobilise comme à l’accoutumé pour hisser haut le vieil épouvantail du fascisme à combattre dont elle s’auto-persuade du retour depuis un demi-siècle… et les ténors de la droite parlementaire, unanime à rejeter la moindre entente avec les dirigeants frontistes, de confirmer, un peu façon méthode Coué, qu’ils ne feront jamais (ô grand jamais !) d’alliance avec ce parti tant honni de la bien-pensance citoyenne… tout en se demandant bien comment récupérer à leur avantage les électeurs de celui-ci, toujours aussi nombreux… Comme disait Jean Cocteau : « Le tact dans l’audace, c’est de savoir jusqu’où aller trop loin. »
Philippe
Randa est écrivain, chroniqueur politique et éditeur (www.francephi.com).
Toute la gauche se mobilise comme à l’accoutumé pour hisser haut le vieil épouvantail du fascisme à combattre dont elle s’auto-persuade du retour depuis un demi-siècle… et les ténors de la droite parlementaire, unanime à rejeter la moindre entente avec les dirigeants frontistes, de confirmer, un peu façon méthode Coué, qu’ils ne feront jamais (ô grand jamais !) d’alliance avec ce parti tant honni de la bien-pensance citoyenne… tout en se demandant bien comment récupérer à leur avantage les électeurs de celui-ci, toujours aussi nombreux… Comme disait Jean Cocteau : « Le tact dans l’audace, c’est de savoir jusqu’où aller trop loin. »
Le
plus hilarant, parce qu’il faut bien rire de tout et puisque c’est le propre de
l’homme, est d’entendre les uns comme les autres se retrancher derrière leur
haute conception de la « moralité » pour refuser toute légitimité républicaine
à Marine Le Pen tout autant qu’aux autres dirigeants de son mouvement…
Une
conception tout de même bien particulière pour une classe politique qui, pour
une partie d’entre elle, s’apprêtait voilà un an à présenter sans la moindre
vergogne Dominique Strauss-Kahn à la Fonction Suprême, ce qui aurait, on le
sait maintenant, transformé le Palais de l’Élysée en Palais des mille et une
nuits très chaudes… et pour l’autre partie d’entre elle, de compter parmi ses
dirigeants et notamment le prétendant à sa propre succession présidentielle,
des gens compromis dans des scandales financiers à répétition, pour les uns
celui de la fortune Bettencourt, pour d’autres l’argent sale des ventes
d’armes et son aboutissement sanglant dans l’attentat de Karachi qui coûta la
vie à onze de nos compatriotes, le 8 mai 2002… On en passe pour les uns comme
pour les autres sur tant et tant d’autres compromissions, prévarications,
mensonges, captations, abus de biens publics et autres crapuleries qui
éclaboussent toute la classe politique française aux Affaires depuis plus de
quarante ans…
Que
cette classe politique-là se targue d’être le parangon de la légitimité
républicaine, de l’honnêteté citoyenne et la défenderesse de nos si chères
libertés – si chères, d’ailleurs, qu’elles en deviennent de plus en plus hors
de prix ! – est décidément cocasse.
Toutefois,
et contrairement aux pronostics des instituts de sondage, les Français se sont
assez massivement déplacés pour aller voter… et pour qualifier justement les
deux prétendants de cette classe politique. Une fois de plus ! Alors,
pourquoi attendre que tout change pour que rien ne change ?
Les
supporters de messieurs Hollande ou Sarkozy qui, sincèrement, s’enthousiasment
ou se désespèrent à l’idée que l’un ou l’autre l’emporte dans une dizaine de
jours, sont touchants. Oui, réellement ! Leurs certitudes les portent avec
une telle audace que c’est à elle, paraît-il, qu’on ne manque jamais de les
reconnaître…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire