mercredi 6 février 2013

Chrétiens: le massacre continue


E

n 2012, toutes les cinq minutes, un chrétien a trouvé la mort pour sa Foi. C’est le bilan abominable de l’Observatoire de la liberté religieuse, organisme créé par le ministère italien des Affaires étrangères. À sa tête, le sociologue et chercheur turinois Massimo Introvigne alerte l’attention publique sur les persécutions dont sont victimes les chrétiens : « C’est devenu aujourd’hui la première urgence mondiale en matière de violence et de discrimination religieuse. Il n’existe aucune autre foi qui soit autant combattue. »
L’Afrique demeure le principal théâtre des violences interconfessionnelles. La palme revient au Nigéria, qui a vu son groupuscule islamiste Boko Haram perpétrer de véritables pogroms contre les fidèles chrétiens. En janvier, ils étaient 120 à périr sous les coups des soldats barbares qui ne cachent même plus leur volonté d’éradiquer le christianisme au sud du pays : « Nous avons attaqué simplement parce que c’est une église », déclarait Abul Qaqa, le porte-parole du mouvement. Dans l’indifférence la plus totale, les médias avaient alors évoqué un conflit social. Huit mois plus tard, les mêmes hommes armés s’en étaient pris à des étudiants chrétiens, allant jusqu’à les égorger à la machette, officiellement en raison d’une élection étudiante qui aurait tourné au vinaigre.

Aussi, il faut croire que les printemps arabes, consacrés à tort comme des croisades pour la liberté, n’ont fait qu’enfanter un désir de revanche contre l’Occident judéo-chrétien. En Égypte, les coptes sont tués au nom d’un Coran accepté par certains comme uniquement guerrier. Des jours sombres sont à venir pour nos amis chrétiens.
Il est de bon ton de dénoncer l’islamophobie et de taire le reste, par un souci pusillanime de ne pas stigmatiser les musulmans français. Lorsque 85 % des tombes profanées sont chrétiennes, il est préférable de noyer le poisson en s’émouvant avec un serrement de cœur des 15 % restantes. Car la culpabilité post colonialiste n’admet pas que nous soyons plaintifs et qu’il serait bien farfelu de vouloir remettre l’église au milieu du village.

L’année dernière, 105 000 chrétiens sont allés picorer leur croyance par la racine quand ils sont 200 millions à être toujours persécutés. La messe est dite. Fermer les yeux sur une telle épuration religieuse est un opprobre pour les 2,3 milliards de partisans du Christ dont je ne fais pas partie.

À l’heure où l’on nous répète sur tous les tons, sur tous les fronts, que le chrétien doit être cloué au pilori pour son conservatisme aigu, il faut croire que servir la noble cause de la défense de sa Foi est devenu un danger, sinon un crime.

Baudouin de Saxel

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