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n 2012, toutes les cinq minutes, un
chrétien a trouvé la mort pour sa Foi. C’est le bilan abominable de
l’Observatoire de la liberté religieuse, organisme créé par le ministère italien
des Affaires étrangères. À sa tête, le sociologue et chercheur turinois Massimo
Introvigne alerte l’attention publique sur les persécutions dont sont victimes
les chrétiens : « C’est devenu aujourd’hui la première urgence mondiale en
matière de violence et de discrimination religieuse. Il n’existe aucune autre
foi qui soit autant combattue. »
L’Afrique demeure le principal
théâtre des violences interconfessionnelles. La palme revient au Nigéria, qui a
vu son groupuscule islamiste Boko Haram perpétrer de véritables pogroms contre
les fidèles chrétiens. En janvier, ils étaient 120 à périr sous les coups des
soldats barbares qui ne cachent même plus leur volonté d’éradiquer le
christianisme au sud du pays : « Nous avons attaqué simplement parce que
c’est une église », déclarait Abul Qaqa, le porte-parole du mouvement. Dans
l’indifférence la plus totale, les médias avaient alors évoqué un conflit
social. Huit mois plus tard, les mêmes hommes armés s’en étaient pris à des
étudiants chrétiens, allant jusqu’à les égorger à la machette, officiellement en
raison d’une élection étudiante qui aurait tourné au
vinaigre.
Aussi, il faut croire que les
printemps arabes, consacrés à tort comme des croisades pour la liberté, n’ont
fait qu’enfanter un désir de revanche contre l’Occident judéo-chrétien. En
Égypte, les coptes sont tués au nom d’un Coran accepté par certains comme
uniquement guerrier. Des jours sombres sont à venir pour nos amis
chrétiens.
Il est de bon ton de dénoncer
l’islamophobie et de taire le reste, par un souci pusillanime de ne pas
stigmatiser les musulmans français. Lorsque 85 % des tombes profanées sont
chrétiennes, il est préférable de noyer le poisson en s’émouvant avec un
serrement de cœur des 15 % restantes. Car la culpabilité post colonialiste
n’admet pas que nous soyons plaintifs et qu’il serait bien farfelu de vouloir
remettre l’église au milieu du village.
L’année dernière, 105 000 chrétiens
sont allés picorer leur croyance par la racine quand ils sont 200 millions à
être toujours persécutés. La messe est dite. Fermer les yeux sur une telle
épuration religieuse est un opprobre pour les 2,3 milliards de partisans du
Christ dont je ne fais pas partie.
À l’heure où l’on nous répète sur
tous les tons, sur tous les fronts, que le chrétien doit être cloué au pilori
pour son conservatisme aigu, il faut croire que servir la noble cause de la
défense de sa Foi est devenu un danger, sinon un
crime.
Baudouin
de Saxel
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