C’est un combat pour « défendre notre honneur » que les vétérans français de l’opération Turquoise ont mené à l’approche de la visite du président rwandais, Paul Kagame, en France.
Régulièrement accusés par ce dernier d’avoir été complices en 1994 du génocide contre les Tutsis, ils ont multiplié les démarches pour faire connaître leur colère contre les conditions de cette visite.
Avec à leur tête le général Jean-Claude Lafourcade, qui les commandait à l’époque au Rwanda lors de cette mission à but humanitaire, ils sont regroupés au sein de l’Association France Turquoise et ont diffusé un « mémorandum » indigné, le faisant notamment remettre à Nicolas Sarkozy.
L’opération Turquoise a duré deux mois, du 22 juin au 21 août 1994. Auparavant, à la suite de l’attentat du 6 avril ayant coûté la vie au président Juvénal Habyarimana, et l’essentiel de la force de l’ONU (Minuar) s’étant retirée, des centaines de milliers de personnes, en majorité des Tutsis, avaient été massacrées par les Hutus sans que la communauté internationale intervienne.
L’opération Turquoise est déclenchée après le vote par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 929 qui décide une opération humanitaire temporaire visant à protéger les populations civiles.
Le général Jean-Claude Lafourcade et ses frères d’armes d’alors, comme les généraux André Schill et Didier Tauzin ou le colonel Jacques Hogard, expliquent qu’il était « trop tard pour empêcher le génocide » , mais que « Turquoise a permis d’y mettre fin en sauvant plusieurs dizaines de milliers de vies » dans les deux ethnies.
Cela a été rendu possible, précisent-ils, « en fixant sur le territoire » une grande partie de la population qui fuyait vers le Zaïre (aujourd’hui la République démocratique du Congo), face à l’avancée de l’armée du Front patriotique rwandais (FPR, Tutsis de l’extérieur), commandé par le général Paul Kagame, qui mettait en déroute celle du régime en place.
Certaines lacunes ont certes pu être constatées, comme le retard pris pour sauver les Tutsis réfugiés dans la région de Bisesero et l’absence de moyens pour arrêter les génocidaires, ce que le général Lafourcade a reconnu dans un livre en 2010 (1). « Mais, clame-t-il, les accusations de M. Kagame sont mensongères. Les soldats français ont fait un travail extraordinaire, ce qui a ensuite été reconnu par l’ONU. »
18 députés interpellent Sarkozy
À l’initiative de Michel Voisin, député UMP de l’Ain et vice-président de la commission défense de l’Assemblée nationale, 18 députés, tous UMP, ont interpellé par courrier Nicolas Sarkozy sur ses relations avec Paul Kagame. Ils dénoncent les « accusations » régulièrement portées « à tort » par le président du Rwanda « concernant la participation active de l’armée française au génocide ».
Ils souhaitent que, durant sa visite, ce dernier « cesse » ses « accusations » portées « à tort » contre l’armée française, mais aussi « reconnaisse le rôle positif » de cette dernière. Mercredi 7 septembre, Nicolas Sarkozy avait laissé entendre que tous les sujets pourront être abordés lors des discussions.
Avec à leur tête le général Jean-Claude Lafourcade, qui les commandait à l’époque au Rwanda lors de cette mission à but humanitaire, ils sont regroupés au sein de l’Association France Turquoise et ont diffusé un « mémorandum » indigné, le faisant notamment remettre à Nicolas Sarkozy.
« Nous constatons que M. Kagame n’a pas retiré ses accusations3
« Nous n’avons naturellement pas à commenter la reprise des relations diplomatiques de la France avec le Rwanda, que nous n’avons jamais contestée » , précisent d’abord les anciens militaires. Mais nous constatons que M. Kagame n’a pas retiré ses accusations (…). Le président de la République, à qui nous avons demandé de s’exprimer publiquement sur ce sujet, n’a pas cru devoir répondre, à ce jour, à cette légitime demande. Si rien n’est fait, une telle visite ne pourra que contribuer à inscrire dans l’Histoire l’affirmation selon laquelle des soldats français ont participé au génocide rwandais. Cette falsification des faits est naturellement inacceptable. »L’opération Turquoise a duré deux mois, du 22 juin au 21 août 1994. Auparavant, à la suite de l’attentat du 6 avril ayant coûté la vie au président Juvénal Habyarimana, et l’essentiel de la force de l’ONU (Minuar) s’étant retirée, des centaines de milliers de personnes, en majorité des Tutsis, avaient été massacrées par les Hutus sans que la communauté internationale intervienne.
L’opération Turquoise est déclenchée après le vote par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 929 qui décide une opération humanitaire temporaire visant à protéger les populations civiles.
2 550 militaires français
Environ 2 550 militaires français et 500 autres soldats de plusieurs pays d’Afrique seront déployés. Ce détachement fut chargé de former une « zone humanitaire sûre » dans le sud-est du Rwanda.Le général Jean-Claude Lafourcade et ses frères d’armes d’alors, comme les généraux André Schill et Didier Tauzin ou le colonel Jacques Hogard, expliquent qu’il était « trop tard pour empêcher le génocide » , mais que « Turquoise a permis d’y mettre fin en sauvant plusieurs dizaines de milliers de vies » dans les deux ethnies.
Cela a été rendu possible, précisent-ils, « en fixant sur le territoire » une grande partie de la population qui fuyait vers le Zaïre (aujourd’hui la République démocratique du Congo), face à l’avancée de l’armée du Front patriotique rwandais (FPR, Tutsis de l’extérieur), commandé par le général Paul Kagame, qui mettait en déroute celle du régime en place.
Certaines lacunes ont certes pu être constatées, comme le retard pris pour sauver les Tutsis réfugiés dans la région de Bisesero et l’absence de moyens pour arrêter les génocidaires, ce que le général Lafourcade a reconnu dans un livre en 2010 (1). « Mais, clame-t-il, les accusations de M. Kagame sont mensongères. Les soldats français ont fait un travail extraordinaire, ce qui a ensuite été reconnu par l’ONU. »
18 députés interpellent Sarkozy
À l’initiative de Michel Voisin, député UMP de l’Ain et vice-président de la commission défense de l’Assemblée nationale, 18 députés, tous UMP, ont interpellé par courrier Nicolas Sarkozy sur ses relations avec Paul Kagame. Ils dénoncent les « accusations » régulièrement portées « à tort » par le président du Rwanda « concernant la participation active de l’armée française au génocide ».
Ils souhaitent que, durant sa visite, ce dernier « cesse » ses « accusations » portées « à tort » contre l’armée française, mais aussi « reconnaisse le rôle positif » de cette dernière. Mercredi 7 septembre, Nicolas Sarkozy avait laissé entendre que tous les sujets pourront être abordés lors des discussions.
(1) Opération Turquoise, de Jean-Claude Lafourcade, Perrin, 216 p
Source : http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/D-anciens-officiers-francais-denoncent-une-falsification-des-faits-_NG_-2011-09-11-710015
Source : http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/D-anciens-officiers-francais-denoncent-une-falsification-des-faits-_NG_-2011-09-11-710015
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