jeudi 29 novembre 2012

Le terrorisme monte encore d'un cran en Syrie / L'ONU se prononce sur le statut de la Palestine

Il n’est pas coutume à Polémia de traiter l’actualité à chaud, au jour le jour – ce n’est pas sa vocation. Néanmoins, le Proche-Orient est actuellement témoin de deux situations évolutives : hier, une série d’attentats mortels en Syrie ; aujourd’hui, le vote à l’ONU d’un statut pour la Palestine. Nous reproduisons ici les commentaires de l’équipe du Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie qui a développé ce matin même ces deux questions.
Polémia

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I/ Le terrorisme monte encore d’un cran en Syrie
Hier, deux attentats terroristes ont fait près de 40 morts et 80 blessés à Jaramana, une ville favorable à Bachar-al-Assad, non loin de Damas. Plus précisément, ce sont les quartiers chrétiens et druzes qui ont été visés par les terroristes. Si les attentats n’ont pas été revendiqués, le mode opératoire laisse à penser que des organisations terroristes puissantes, comme Al-Qaïda, sont désormais à la pointe du combat contre le régime syrien.
La Syrie, nouveau terrain d’action du terrorisme islamiste ?
C’est bien ce que l’on peut craindre, d’autant plus que chez les rebelles, les libéraux et les modérés sont désormais en minorité. Mi-novembre, les autorités syriennes ont d’ailleurs envoyé à l’ONU une liste de 142 djihadistes éliminés par l’armée régulière et membres d’Al-Qaïda. Parmi eux figuraient notamment 47 Saoudiens, 24 Libyens, 10 Tunisiens, ainsi que des Afghans, des Tchétchènes, des Turcs ou des Qatariotes.
Les grandes puissances continuent à soutenir les insurgés
En effet, on peut citer par exemple le don de 1.200.000 euros accordé lundi dernier aux rebelles par Laurent Fabius. Mais cette alliance n’est pas si étonnante qu’elle y paraît. En réalité, on retrouve un schéma tout à fait classique, où les islamistes du monde entier s’attaquent à une nation rivale des anciennes puissances tutélaires qui, en échange, les financent et les arment : c’était le cas contre l’Union soviétique en Afghanistan, contre la Serbie dans les années 1990, ou encore contre la Russie en Tchétchénie.
La Syrie condamnée à subir le même sort que la Serbie ou la Libye ?
Pour l’instant, le soutien de la Russie et de l’Iran a empêché toute action directe contre le régime syrien. Du reste, Bachar-al-Assad est toujours soutenu par une partie de son peuple, notamment les minorités chrétienne, chiite et kurde, mais aussi les fonctionnaires et les musulmans sunnites modérés. Cependant, l’armée régulière n’est toujours par parvenue à écraser les rebelles ; de plus, ces derniers disposent depuis peu de missiles sol-air, avec lesquels ils ont abattu un hélicoptère et un bombardier de l’armée au cours des dernières 48 heures. L’issue du conflit reste donc encore floue, mais une chose est sûre : une paix rapide semble désormais impossible.
II/ L’ONU se prononce sur le statut de la Palestine
Soixante-cinq ans après le plan de partage de la Palestine, le président Mahmoud Abbas demande ce jeudi le statut d’Etat non membre devant l’Assemblée générale des Nations unies.
Que recouvre ce nouveau statut ?
La demande palestinienne à l’ONU vise à ce que le statut d’observateur, dont la Palestine bénéficie depuis 1974, passe d’une « entité » à un « Etat non-membre ». Précisons que la « reconnaissance » d’un Etat est seulement le fruit d’une décision bilatérale entre deux Etats. Dans son discours devant l’Assemblée générale en septembre, le président Mahmoud Abbas avait mis en avant le fait que cette demande n’était pas un substitut à la négociation avec les Israéliens, mais allait dans le sens d’une Palestine partagée entre deux Etats : l’Etat d’Israël et celui de Palestine.
Qu’apporterait ce changement aux Palestiniens ?
L’obtention de ce nouveau statut, comparable à celui du Vatican, constituerait selon les Palestiniens une avancée de leurs droits nationaux. Mais l’Etat de Palestine, tel qu’il a été proclamé par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1988, est déjà reconnu par 132 Etats. Parmi ceux-ci, deux membres permanents du Conseil de sécurité : la Russie et la Chine. Mais ce n’est pas pour autant qu’il dispose de la souveraineté de son territoire. Toutefois, ce statut pourrait quand même ouvrir de nouveaux horizons diplomatiques et juridiques pour la Palestine, à l’heure où toute négociation avec Israël semble devenue impossible.
Quelle est la position des autres pays sur le sujet ?
Ils sont divisés. Pour l'Allemagne, la République tchèque et les Pays-Bas, ce sera « non ». La Grande-Bretagne, elle, hésitait encore hier entre l'abstention et le « oui ». Après quelques débats internes, la France va finalement soutenir la démarche palestinienne. Les Etats-Unis demeurent, quant à eux, résolument contre. Les Palestiniens sont toutefois assurés d'avoir gain de cause : ils doivent réunir 97 votes positifs (sur 193) et plus d'une centaine de pays ont d'ores et déjà pris position en leur faveur. Il s'agit notamment de ses alliés traditionnels : les pays musulmans et les non alignés.
(Source : Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie du 29/11/2012.)

La mafia de chicago règne sur Washington

J’avais promis de revenir sur le dossier de l’attentat de Benghazi.
Je le fais ici, car cette affaire me semble très significative du climat qui règne présentement sur les Etats-Unis, et qui va sans doute s’appesantir dans les mois qui viennent dans tous les domaines.
Commençons par l’affaire Petraeus, car elle est étroitement reliée au dossier.
Le général Petraeus a acquis aux Etats-Unis, on le sait, le statut de héros national au moment de la mise en oeuvre de la stratégie de « surge » en Irak. Celle-ci a permis à l’armée américaine de remporter la victoire sur les factions terroristes qui ensanglantaient le pays depuis le renversement de Saddam Hussein. Elle a rendu possible l’émergence d une démocratie qui aurait pu être stable et servir de modèle dans tout le Proche Orient arabe. Barack Obama en a décidé autrement et, en retirant toutes les troupes américaines du pays, a fait que le gouvernement irakien s’est tourné vers un autre protecteur, l’Iran islamique.
Le général Petraeus s’est vu ensuite confier la responsabilité d’une stabilisation de la situation en Afghanistan. Son action, là, a été moins couronnée de succès. Pouvait-il en être autrement ? Barack Obama avait donné aux talibans une date de retrait des troupes américaines et avait soumis celles-ci à des règles d’engagement qui nuisaient profondément à leur efficacité. Le prédécesseur de Petraeus, le général McCrystal, avait fait connaître son mécontentement et avait été limogé.
Petraeus ne pouvait gagner en Afghanistan. Il a fait son devoir de militaire, mais ce faisant, il a servi de caution à Obama, qui l’a récompensé en le nommant un peu plus tard directeur de la CIA. Disons que Petraeus a fait son devoir encore en acceptant cette nomination, et accordons lui le bénéfice du doute. Petraeus pouvait espérer restructurer un service de renseignement passablement détérioré depuis janvier 2009.
Il s’est avéré depuis que le général Petraeus avait noué une liaison avec une jeune femme ambitieuse et séductrice, Paula Broadwell, dès le moment où il servait en Afghanistan. Ce qui était une faute professionnelle selon le code militaire. Il s’est avéré que cette liaison s’est poursuivie pendant qu’il était à la CIA, ce qui était une faute professionnelle encore, étant donné ce qu’est la CIA, faute d’autant plus grave cette fois que la jeune femme avait accès à l’ordinateur du général.
Le FBI a enquêté sur la liaison, et disposait de tous les éléments dès juillet 2012. Le rapport d’enquête du FBI a été transmis au plus haut niveau.
Petraeus n’a pas été suspendu de ses fonctions. Nul ne peut savoir à l’heure actuelle si la Maison Blanche lui a fait savoir qu’elle savait ; ni ce qui a pu éventuellement en découler. Mais Petraeus ne pouvait qu’être un homme « tenu ».
 
L’affaire de Benghazi, dont j’ai dit ici, au moment où elle a éclaté, qu’elle était plus grave que le Watergate est survenue un peu plus tard.
Le « consulat » de Benghazi ( qui s’avère aujourd’hui n’avoir jamais été un consulat, mais un lieu de trafic d’armes et de transactions plus où moins occultes avec des islamistes) a été attaqué. Deux personnes, dont l’ambassadeur Stevens, ont été tuées au bout de plusieurs heures de combat. Des agents des forces spéciales américaines étaient en position dans une annexe servant au renseignement, et dépendant de la CIA. Deux d’entre eux ont décidé de porter secours aux gens du « consulat », et ont été tués à leur tour, ce qui porte le nombre de victimes à quatre.
Il s’est avéré, je l’ai écrit, que les gens du « consulat » ont demandé de l’aide lors de l’attaque, et ont été abandonnés à leur sort. Il s’est avéré que les agents de l’annexe ont demandé l’ordre d’intervenir, ce qui leur a été interdit, et ont agi de leur propre initiative, par sens du devoir : ils ont demandé de l’aide eux aussi, alors que le combat faisait rage, et ils ont été eux aussi abandonnés à leur sort.
Nul ne sait qui a décidé de n’apporter aucun secours aux gens du « consulat » de Benghazi, puis aux gens de l’annexe. Nul ne sait qui a interdit l’intervention des gens de l’annexe.
La direction de la CIA, donc Petraeus, a publié, quinze jours après les faits, lorsque tous les détails que je viens de donner ont été connus, un communiqué disant qu’aucun ordre de refus d’intervention et de refus de secours n’est venu de la CIA. Au-dessus du directeur de la CIA, il n’y a qu’un seul homme, le Président des Etats-Unis. La CIA n’a pas porté une accusation directe contre Barack Obama, mais cela n’en a pas moins ressemblé à une accusation directe.
En parallèle, au moment où le communiqué de la CIA a été publié, Leon Panetta, ministre de la Défense, a lui-même tenté de se défausser en disant que les renseignements disponibles ne permettaient pas une « intervention efficace », et qu’il avait dès lors décidé de ne pas intervenir. C’était une façon d’incriminer la CIA. C’était aussi une excuse fort peu crédible. Qui plus est, une décision de non intervention de l’armée américaine ne pouvait avoir été prise par Panetta sans l’aval du Commandant en chef, Barack Obama lui-même.
Il est logique que dans les heures qui ont suivi le communiqué de la CIA et la déclaration de Panetta, une commission d’enquête ait été mise en place par la Chambre des représentants. Il s’agissait d’un acte de non assistance à diplomate et personnel militaire dans des conditions où l’assistance était possible, ce qui relève de la trahison.
S’est greffé alors sur l’affaire de Benghazi une affaire dans l’affaire.
Pendant les quinze jours qui se sont écoulés entre les faits et la révélation des détails que je viens d’évoquer, qui ont conduit au communiqué de la CIA, à la déclaration de Panetta, puis à la mise en place de la commission d’enquête, le Président, la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, le Secrétaire à la Défense Leon Panetta, l’ambassadrice aux Nations Unies, Susan Rice, ont évoqué une « attaque spontanée » venue d’une foule rendue mécontente par une « video islamophobe » mis sur You Tube.
Dans un premier témoignage effectué devant la Commission d’enquête, Petraeus a parlé lui aussi d’ « attaque spontanée », en soulignant néanmoins que c’était là la « version officielle » des choses.
Il s’est avéré très vite que cette « version officielle » était un mensonge. Et que dès le jour de l’attaque, la CIA, le Secrétariat d’Etat, le Secrétariat à la Défense, la Maison Blanche, savaient que c’était une attaque préméditée, organisée par un groupe terroriste lié a al Qaida.
Il s’est avéré donc que tous ceux qui avaient parlé de l’attaque avaient menti dès le premier jour, ce qui aggravait la trahison puisqu’elle s’avérait être trahison face à une attaque terroriste.
La commission d’enquête de la Chambre des représentants s’est, bien sûr, intéressé au mensonge à partir de ce moment.
Elle n’a obtenu que des témoignages secondaires jusqu’à l’élection présidentielle du 6 novembre.
Juste après l’élection (deux jours après exactement), Petraeus a démissionné de ses fonctions en révélant sa liaison. Le dossier que le FBI avait sur Petraeus a été mis sur la place publique.
La Maison Blanche a déclaré que Petraeus ne pouvait plus témoigner puisqu’il n’était plus directeur de la CIA.
La commission d’enquête n’en a pas moins convoqué Petraeus, qui a de nouveau comparu devant elle.
Petraeus ne s’en est, cette fois, pas tenu à la version officielle et a dit la vérité, en soulignant, aux fins de n’être pas accusé de parjure, qu’il avait laissé entendre la première fois que la version officielle n’était que ce qu’elle était. Il a cité un rapport de la CIA rédigé peu de temps après l’attaque, qui comportait les mots « terrorisme » et « al Qaida ». La CIA a dû rendre le rapport public.
La commission d’enquête a, sur ces bases, demandé à entendre les autres personnes intéressés : aucune ne s’est rendue disponible à ce jour.
La Maison Blanche a déclaré par le biais de son porte-parole que le rapport de la CIA qui lui était parvenu, et qui était parvenu aux autres ministères n’était pas l’original, mais un texte modifié. James Clapper, directeur de la sécurité intérieure, a déclaré que ses services avaient modifié le texte, mais que le texte original reçu de la CIA ne comportait pas les mots « terrorisme » et « al Qaida ».
Il est visible que, après avoir été un homme « tenu », et après avoir endossé la « version officielle », Petraeus a été lâché aux fins d’être décrédibilisé et que l’attention se porte sur d’autres points que le mensonge sur Benghazi.
Il est visible que, maintenant que le mensonge est avéré, et flagrant, une tentative de cacher celui-ci derrière des écrans de fumée se met en place. James Clapper sert de fusible tout en incriminant la CIA du temps de Petraeus, qui ne peut plus répondre au nom de la CIA puisqu’il n’y est plus. Comment l’original rendu public et rédigé au temps de Petraeus est-il censé être devenu un autre original avant que James Clapper le modifie ? Mystère.
Qui peut croire que l’original n’est parvenu à personne, et que seule la version modifiée de l’original, qui n’était pas l’original rendu public et rédigé au temps de Petraeus, a été remise à la Maison Blanche, à Hillary Clinton, Leon Panetta, Susan Rice, Barack Obama lui-même ?
Les écrans de fumée fonctionnent en tout cas, avec la complaisance des grands médias : plus personne ne parle de la trahison. Le point central devient le mensonge, et au delà du mensonge, le fait de savoir s’il y a eu vraiment mensonge. Quel original est vraiment l’original ?
Barack Obama entend nommer Susan Rice en remplacement d’Hillary Clinton au Secrétariat d’Etat. La commission d’enquête, la majorité républicaine à la Chambre des représentants, la minorité républicaine au Sénat s’indignent : non seulement Susan Rice a colporté et diffusé le mensonge, mais, après avoir déclaré s’être fiée au document transmis par James Clapper qui ne parlait pas de terrorisme et d’al Qaida, elle a déclaré avoir toujours su qu’il s’agissait d’une attaque terroriste. La commission d’enquête, la majorité républicaine à la Chambre des représentants, la minorité républicaine au Sénat, considèrent qu’une menteuse qui en rajoute ne peut pas être Secrétaire d’Etat.
Mais Hillary Clinton, qui a menti aussi, peut-elle être Secrétaire d’Etat ? Leon Panetta, qui s’est défaussé pour justifier la non assistance aux gens de Benghazi et qui a menti aussi peut-il être Secrétaire à la Défense ?
Et qui peut croire, disais-je, que l’original n’est parvenu à personne et surtout qu’il n’est pas parvenu jusqu’à Barack Obama lui-même ?
C’est, ai-je écrit, une affaire plus grave que le Watergate.
Il y a quatre morts dont un ambassadeur. Il y a trahison et non assistance. Il y a du mensonge emboîté dans le mensonge. Il y a du trafic d’armes en liaison avec des groupes terroristes. Il y a dissimulation de faits et dossier compromettant utilisé contre le directeur de la CIA. Il y a entrave à la justice dans le dossier Petraeus.
Et pourtant, il est très vraisemblable maintenant que tout ce joli monde s’en sorte sans problème majeur. Il est tout à fait possible que Susan Rice devienne Secrétaire d’Etat et qu’Hillary Clinton puisse préparer sa candidature pour 2016.
La Maison Blanche laisse entendre que l’opposition des Républicains à Susan Rice est « raciste ». Il ne manquait plus que cet argument.
Les sondages montrent que l’opinion publique ne s’intéresse pas du tout à cette affaire. Les grands médias font décidément bien leur travail.
L’affaire du Watergate est devenue l’affaire du Watergate parce que les médias, à l’époque, avaient une conception de leur travail. Les médias ont à présent un autre conception de leur travail. Je ne suis pas du tout certain qu’ils fassent encore du journalisme d’investigation, ou, tout au moins, ils font un certain journalisme d’investigation. Paula Broadwell les intéresse, mais les mensonges de Susan Rice ne les intéressent pas, et l’opinion suit.
La commission d’enquête poursuivra ses travaux en janvier. Apprendra t-on quelque chose ? J’en doute désormais.
Il flotte sur la Maison Blanche d’Obama une atmosphère mafieuse. Obama a des allures de parrain et parle à nouveau avec arrogance. Il peut se le permettre. Il peut presque tout se permettre. Ce sont les moeurs de Chicago qui règnent désormais, dit-on dans les milieux conservateurs à Washington.
Les ficelles semblent tirées, outre Obama, par quelques lieutenants, à la tête desquels on trouve David Axelrod et Valerie Jarrett, également chargée de négociations secrètes avec le régime iranien.
Ni David Axelrod ni Valerie Jarrett n’ont de fonction officielle au sein de l’administration. Ce qui ne les empêche pas d’avoir, semble-t-il, accès à des documents classés « secret défense ». Valerie Jarrett n’a aucun mandat officiel pour négocier quoi que ce soit et négocie quand même.
Les Etats-Unis sont-ils encore un état de droit ? Ce qui se passe ne ressemble pas aux pratiques dignes d’un état de droit, et je le dis avec peine et indignation.
Ce qui se passe ressemble effectivement aux pratiques d’une mafia.
Si cela se passait dans une minuscule république bananière d’Amérique centrale, ce serait moins grave. Mais cela se passe aux Etats-Unis d’Amérique.
Il me faudra parler de la politique économique qui se poursuit, de la « fiscal cliff » qui vient, et de ses conséquences.
Il me faudra revenir sur de multiples aspects de la politique étrangère en train de prendre forme.
Je vais le faire dans les jours qui viennent.
Il m’arrive d’envier ceux qui ne s’informent pas, ceux qui regardent Barack Obama comme s’il était une réincarnation de Michael Jackson ou un Dieu vivant.
La bêtise et l’ignorance procurent un confort confondant.
Comme le disait la chanson de Jacques Brel, « être une heure, une heure seulement, beau et con à la fois ».
© Guy Millière pour www.Dreuz.info

Mali : l'indécision française peut-elle déboucher sur la création d'un « Sahélistan » ?

Il y a quelques jours, nous apprenions l’enlèvement d’un ressortissant français au Mali. Ce rapt, revendiqué par un groupe islamiste armé, le Mujao, porte à sept le nombre de nos concitoyens détenus au Sahel. Ce nouvel événement n’incite pas la France à sortir de son indécision entre solution politique ou diplomatique et solution militaire pour la reconquête du nord du pays. En revanche, les risques de contamination du conflit armé dans les pays voisins se précisent pour déboucher sur un nouveau « Sahélistan » historique. L’africaniste Bernard Lugan fait le point.
Polémi
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Au mois de janvier 2012, au Mali, la résurgence d’une crise née au moment des indépendances, imposait de fixer l’abcès afin d’éviter sa dissémination et pour ensuite le traiter en profondeur à travers trois volets :
  • - Politique, en prenant en compte la légitime revendication des populations nordistes, notamment celle des Touareg ;
  • - Diplomatique, en faisant comprendre à l’Algérie que si ses intérêts régionaux n’étaient à l’évidence pas ceux de la France, les nôtres ne s’effaceraient pas devant les siens ;
  • - Militaire, en appuyant les Touareg contre les groupes islamiques qui, à l’époque, totalisaient moins de 300 combattants qui avaient commis l’erreur de sortir de la clandestinité désertique pour se rassembler à Gao et à Tombouctou.
Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France :
  • - S’est réfugiée à l’abri du principe de l’intangibilité des frontières ;
  • - A cédé devant les exigences algériennes de non intervention ;
  • - A camouflé sa pusillanimité derrière l’argument d’une « action » de la CEDEAO, ce « machin », ce « volapuk », cette tour de Babel, dont l’efficacité militaire relève de la méthode Coué ;
  • - A laissé les islamistes liquider militairement les Touareg.
Le résultat de cette addition de démissions décisionnelles est qu’un incendie limité pouvant être rapidement éteint, notamment au moyen d’une de ces opérations « discrètes » que nos forces savent encore si bien mener, est aujourd’hui devenu un foyer régional de déstabilisation. En effet :
  1. Le Mnla ayant été militairement défait et repoussé vers la frontière algérienne, les islamistes qui ne risquent plus d’être pris à revers sur leur flanc nord ont désormais toute la profondeur saharienne pour manœuvrer. Quant à leur flanc ouest, il semble également s’ouvrir car au sein des tribus arabes de Mauritanie, certains, de plus en plus nombreux, commencent à se poser des questions…;
  2. Sur le flanc oriental la situation leur devient également de plus en plus favorable car le chaos en retour se fait sentir en Libye où tout le sud du pays est mûr pour devenir un nouveau Mali. Quant au sud de la Tunisie, la contamination y a largement commencé ;
  3. La contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour cependant qu’un continuum fondamentaliste est en passe de s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria.
Ainsi donc, le « Sahélistan », fantasme il y a encore quelques mois, devient-il peu à peu réalité. L’une de ses forces est qu’il s’agit d’une résurgence historique ramenant directement aux jihad sahéliens du XIX° siècle qui enflammèrent la totalité de la région depuis le Soudan à l’Est jusqu’au Sénégal à l’Ouest. Or, l’islamisme sahélien de 2012 s’abreuve à cette « fontaine de rêve » fermée par la colonisation. Comment cette réalité inscrite dans la longue durée peut-elle être comprise par des journalistes ou des politiciens esclaves de l’immédiateté et de leur inculture ? Comment pourrait-elle l’être par ces « africanistes » élyséens dont la principale activité semble être de torpiller les informations que les militaires font « remonter » depuis le terrain ?
Dans le Sahel, au cœur de ce qui fut notre « pré carré », ceux qui inspirent la politique de la France ont donc laissé s’écrire le même scénario que celui que nous avons connu dans la région des Grands Lacs et qui peut être exposé en quatre points :
  1. Une erreur d’analyse reposant sur la priorité donnée aux postulats idéologiques aux dépens des réalités géographiques, anthropologiques et historiques ;
  2. L’absence de toute véritable stratégie de défense ;
  3. Le tropisme de l’abandon de nos alliés ou amis ;
  4. La place laissée libre à des acteurs extérieurs. Dans le cas présent, l’Algérie et les Etats-Unis qui attendent le moment propice pour intervenir, mais à leur manière. Les conséquences de l’incompétence hexagonale seront alors camouflées sous l’alibi facile de « complot anglo-saxon » contre les intérêts français...
Alors que tout ce qui se passe dans la zone concernée nous est connu, alors que nous savons tout, et au-delà, de ceux qui la déstabilisent, alors que nous y disposons de tous les réseaux utiles, alors enfin que, parfaitement immergées, nos forces auraient pu rapidement « régler » le problème, l’Elysée a laissé la situation lui échapper.
Faut-il s’en étonner quand la tête de l’Etat dodeline entre indécision et repentance ?
Bernard Lugan
Afrique Réelle

Syrie : désinformation et bruits de Guerre froide…

Alors que les médias désinforment et brouillent les cartes, pour que personne ne comprenne plus rien de ce qui se passe en Syrie, et se contente de souhaiter que les massacres cessent, Alexandre Del Valle produit ici une brillante description géopolitique de la situation, des forces en présence, et permet, pour la première fois depuis le pourrissement du conflit, une lecture claire et synthétique dans cet exposé dont la lecture est indispensable.
Jean-Patrick Grumberg
Ahmad Moaz Al-Khatib coté présentable
Le remplacement de la description des faits en Syrie par une diabolisation du régime – les crimes commis par les rebelles sunnites sont généralement niés ou attribués au régime syrien – est-il le signe avant-coureur d’une intervention militaire ?

Le président François Hollande a reconnu récemment la nouvelle « Coalition nationale » syrienne (forces anti-Bachar Al-Assad majoritairement sunnites), constituée parallèlement au Conseil National Syrien (CNS), comme l’unique représentante de l’opposition syrienne. Cette Coalition Nationale est présidée par le Cheikh sunnite Ahmad Moaz Al-Khatib, ancien Imam de la Mosquée de Damas, réputé « modéré », car se disant soufi.

En réalité, Al-Khatib, proche des Frères musulmans, est un admirateur du théologien des Frères musulmans, Yousuf al-Qaradawi, le célèbre téléprédicateur qui déverse sur Al-Jazira sa haine envers les mécréants et promulgue des fatwas justifiant les attentats islamistes en Irak. Al-Khatib a d’ailleurs reçu le soutien du Président égyptien Morsi, lui-même frère musulman, qui l’a accueilli au Caire.

Coté réel
Les forces laïques prônent (en vain) des solutions de sorties pacifiques refusées par le CNS et la Coalition nationale.
Quant au CNS, créé en 2011 à Istanbul sur le modèle du CNT libyen et par conséquent appuyé par le régime AKP islamiste au pouvoir en Turquie, il est lui aussi dominé par les Frères musulmans, d’où le fait que nombre d’opposants à Bachar el-Assad et hostiles aux idées théocratiques des Frères musulmans, tel Haytham Manaa (président du CNCD, deuxième groupe d’opposition après le CNS), Michel Kilo ou même Louay Hassan (fondateur du Courant pour l’édification de l’État syrien lancé en septembre 2011) n’en sont pas membres. Et le fait que ces mouvements laïques et pacifiques ne soient pas considérés comme des interlocuteurs légitimes par les Occidentaux et leurs alliés (monarchies du Golfe, Egypte, Turquie) a de quoi inquiéter. Car les forces laïques prônent (en vain) des solutions de sorties pacifiques refusées par le CNS et la Coalition nationale. Les jusqu’auboutistes du CNS et de la Coalition ainsi que leurs armées islamistes jihadistes, qui refusent tout dialogue depuis un an, sont donc co-responsables de l’actuelle guerre civile syrienne, dont on ne connaît pas l’issue, et qui transforme peu à peu la Syrie, jadis laïque, en une nouvelle terre du Jihad.
La France, grande alliée du Qatar, pays parrain des Frères musulmans, semble jouer à fond la carte des forces sunnites islamistes et abandonne les forces laïques
Malgré cela, la France, grande alliée du Qatar, pays parrain des Frères musulmans, semble jouer à fond la carte des forces sunnites, majoritairement islamistes, soutenues par l’Axe Ankara-Doha-Le Caire-Gaza, abandonnant ainsi les forces laïques d’opposition, comme le déplore Randa Kassis, opposante syrienne chrétienne laïque qui préside le Mouvement de la société pluraliste. Une vision partagée par le leader historique de l’opposition pacifique, le dissident chrétien Michel Kilo, qui a créé en 1999 les Comités de la société civile et qui n’est pas membre de la coalition, jugée trop dominée par les Frères musulmans. Selon Randa Kassis et d’autres leaders laïcs, il faut certes combattre le régime, mais avec une opposition raisonnable comprenant des forces alaouites significatives convaincue d’abandonner al-Assad en échange d’une amnistie. Cette solution passe aussi par l’offre à Bachar al-Assad d’une porte de sortie, ce que propose en substance le plan Brahimi, option hélas refusée par les rebelles jusqu’auboutistes du CNS et de la Coalition nationale.

La peur des Frères musulmans

La peur des Frères musulmans et des salafistes jihadistes se fait sentir jusqu’au sein de la rébellion, elle-même divisée : on peut citer notamment les Comités locaux de coordination (LCC), dont la propre porte-parole, Rima Fleihane, déplore qu’aucune femme n’ait été élue parmi la quarantaine de membres de la direction du CNS. Les minorités alaouïtes, druzes, chiites et chrétiennes craignent-elles aussi pour leur avenir, tout comme les Kurdes du PYD (proches du PKK turc et du Kurdistan irakien), qui combattent actuellement les salafistes dans le Nord. Nul doute que les Alaouites qui tiennent le régime et l’armée se battront jusqu’à la mort, car ce refus de tout compromis de la part de l’opposition islamiste renforce leur complexe de persécution et leur phobie de redevenir des « citoyens de seconde zone », en cas de victoire des islamistes.
Durant des siècles, la Syrie fut dominée par les Ottomans – qui appliquaient la Charià -, et par la majorité syrienne sunnite, qui traitait les Alaouïtes en quasi esclaves
Rappelons que durant des siècles, la Syrie fut dominée par les Ottomans – qui appliquaient la Charià -, et par la majorité syrienne sunnite, qui traitait les Alaouïtes en quasi esclaves. Ceux-ci sont d’ailleurs décrits par l‘Islam sunnite orthodoxe comme les pires des apostats, d’où une fatwa du célèbre juriste Ibn Taymiyya (XIVè siècle), ancêtre du salafisme, les condamnant à mort, faute de conversion au sunnisme, ce qui les poussa à trouver refuge dans les montagnes de Syrie.
La minorité alaouite, par son poids démographique et militaire, demeure la seule force capable d’endiguer l’islamisme radical en Syrie
En réaction, les Alaouites prirent leur revanche au milieu du XXè siècle, lorsque les bourgeois sunnites les laissèrent intégrer l’armée. Et leur façade politique fut rapidement le parti nationaliste laïque Baath, créé par un chrétien orthodoxe, Michel Aflaq. Aujourd’hui, la minorité alaouite, par son poids démographique et militaire, demeure la seule force capable d’endiguer l’islamisme radical en Syrie. De leurs côtés, les Frères musulmans, même les plus « modérés », courtisés par le Qatar, la Turquie et les Occidentaux, sont incapables de contrôler les brigades jihadistes venues du monde entier qui composent « l’Armée Syrienne de Libération » (ASL), en réalité un ensemble de milices et de déserteurs désorganisés dominés par l’islamisme radical. Exemple parmi tant d’autres qui rappelle le scénario libyen : l’une de ces bandes terroristes salafistes a proclamé un « Etat islamique » à Idleb, dans le Nord du pays.

Syrie : nouvel Afghanistan ?

Les ennemis de Bachar al-Assad ont déjà fait venir des dizaines de milliers des moujahidines islamistes de Tunisie, d’Irak, de Libye, de Jordanie, d’Égypte, d’Afghanistan, du Pakistan, de Tchétchénie, et même des banlieues musulmanes d’Europe…
Comme l’a révélé le Daily Mail du 3 septembre 2012, le MI6 (services de renseignement britanniques) a déjà identifié une centaine de terroristes européens venus faire leur Jihad en Syrie. Et lorsque l’ASL a menacé d’abattre des avions civils syriens, on a appris que les rebelles islamistes syriens ont reçu des Manpads, systèmes portatifs de défense aérienne qui rappellent l’envoi par les Américains de missiles Stinger aux jihadistes Afghans dans les années 1980…. Pays de transit incontournable pour les milices islamistes sponsorisées par le Qatar, la Turquie du Premier ministre islamiste R.T Erdogan (nouveau Sultan néo-ottoman retrouvant ses anciennes possessions arabes) a en effet laissé transiter vers la Syrie des dizaines de tonnes d’armes destinées aux islamo-terroristes syriens.

Désinformation médiatique

Ces « combattants de la liberté » ont déjà commis des massacres de milliers de civils,
Autres faits en général passés sous silence dans les médias occidentaux (mais pas russes), ces « combattants de la liberté », qui rappellent les Moujahidines afghans durant la guerre froide, ont déjà commis des massacres de milliers de civils, dont de nombreux chrétiens et autres membres de minorités non-musulmanes. Hélas, l’Occident, d’habitude si vigilent face à l’islamophobie et au sort des minorités, n’a pas l’air de se soucier du sort de ces minorités là, régulièrement attaquées par l’ASL, qu’il s’agisse des chrétiens arabes et syriaques araméens ou même des Arméniens qui, pour la première fois depuis le génocide arménien de 1915, sont menacés en Syrie, où ils avaient trouvé refuge après leur exil de Turquie et où ils vivaient en paix jusqu’à peu. Mais il est vrai que si l’ALS s’en prend aux chrétiens arméniens, c’est peut être aussi parce qu’elle est pilotée par la Turquie qui accuse la diaspora arménienne de comploter contre elle depuis toujours et règle ainsi ses comptes par milices interposées…
Les dérives terroristes et christianophobes de l’ALS sont passés sous silence dans nos médias
Non seulement les dérives terroristes et christianophobes de l’ALS sont passés sous silence dans nos médias, mais le manichéisme concernant la Syrie est tel que tout crime commis par les rebelles sunnites est soit systématiquement nié soit immédiatement attribué au régime syrien, de sorte que la diabolisation a pris la place de la description des faits, ce qui est en général le signe avant-coureur d’une intervention militaire d’envergure (« guerre des représentations ou préparation médiatico-psychologique des interventions militaires »).
Parmi les intox flagrantes relatives au conflit syrien, qui rappellent les conflits en ex-Yougoslavie dans les années 1990, « très bien » préparés médiatiquement, on peut citer par exemple :
- la mort à Homs, le 11 janvier 2012, du grand reporter français Gilles Jacquier, imputée par le CNS au régime de Bachar, accusé d’avoir délibérément tiré sur un groupe de journalistes. Or l’enquête judiciaire a prouvé que Jacquier fut tué par un obus rebelle. Malgré cela, les médias français ont longtemps relayé la désinformation, ce qui a rappelé l’affaire des faux charniers de Ceaucescu à Timisoara en 1989.
- les deux voitures piégées qui ont explosé le 10 mai à Damas, (55 morts et 372 blessés). Comme d’habitude, l’attentat a été attribué à la « provocation des services syriens, mais on sait qu’il s’agissait du Front al-Norsa, groupe jihadiste salafiste proche d’Al Qaida, qui a revendiqué les attaques dans une vidéo postée sur Internet.
- la tuerie de Houla-Taldo du 25 mai 2912, petite ville au nord de Homs touchée par des bombardements (108 morts dont 49 enfants), imputée au régime: le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung a révélé depuis que les coupables étaient les insurgés salafistes et que les victimes étaient non pas des Sunnites mais des Chiites et des Alaouites pro-régime…),

En guise de conclusion

On pourrait multiplier les exemples des crimes commis par les rebelles salafistes totalement occultés par les chancelleries occidentales et les médias aux ordres.
D’évidence, cette campagne de désinformation et de diabolisation, typique de toute période de guerre, de même que le soutien de l’Occident et des pays musulmans sunnites à la coalition nationale syrienne puis aux rebelles de l’ALS, sans oublier l’accord de François Hollande de lever l’embargo sur la livraison d’armes aux rebelles islamistes syriens, sont autant de signes avant-coureurs d’une tentative de renversement du régime de Bachar al Assad.
Si la Russie abandonne son allié, comme ce fut le cas en Yougoslavie, en Irak et en Libye, l’intervention pourra être menée par les forces de l’OTAN, par exemple en prétextant d’une attaque syrienne contre l’un de ses membres, la Turquie, ce qui serait possible, du fait que le régime en place à Ankara, ami des Frères musulmans et du Qatar, accueille et entraîne les rebelles de l’ALS (choix que les partis laïcs turcs kémalistes, nombre de militaires laïques et les Alevis turcs, cousins des Alaouites syriens, dénoncent).
Les Alaouïtes, qui contrôlent l’armée nationale, épurée de ses sunnites, lutteront jusqu’au bout car ils ont tout à perdre
Mais si Moscou ne lâche pas Damas, le conflit s’enlisera encore longtemps, car les Alaouïtes, qui contrôlent l’armée nationale, épurée de ses sunnites, lutteront jusqu’au bout, comme la plupart des Kurdes et certains groupes issus des minorités religieuses ou ethniques qui ont tout à perdre. Au cas où les rebelles islamistes et les Frères musulmans gagnent la bataille ultime en dépit de l’appui russo-iranien et du Hezbollah au régime, les Alaouites replieront dans leurs montagnes, où ils ont édifié depuis des décennies un mini Etat les mettant à l’abri des Sunnites. Car dans cet Orient compliqué, là où les Occidentaux ne voient que des « bons démocrates » rebelles face à des « méchants dictateurs sanguinaires », il faut surtout voir une lutte impitoyable entre d’une part l’Axe pro-russe et pro-iranien chiite-alaouite, et, de l’autre, l’axe pro-occidental, pro-qatari et pro-turc sunnite. Une lutte intra-islamique sur fond de nouvelle guerre froide qui n’est pas prête de s’arrêter…
© Alexandre Del Valle,
L’article original peut être consulté ici
 
« Hélas, l’Occident, d’habitude si vigilent face à l’islamophobie et au sort des minorités, n’a pas l’air de se soucier du sort de ces minorités là »
tout recent, est ce que les appels de ces archeveques seront entendus, j’en doute, c’est un appel au secours
Appel urgent de Mgr Behnan Hindo,Archevêque syrien catholique de Hassaké-Nisibe, Syrie
http://www.les4verites.com/international/appel-urgent-de-mgr-behnan-hindoarcheveque-syrien-catholique-de-hassake-nisibe-syrie?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+les4verites+%28les+4+v%C3%A9rit%C3%A9s%29

mercredi 28 novembre 2012

Découverte de pétrole au Paraguay




ASUNCIÕN — Le président paraguayen Federico Franco a annoncé lundi la découverte de réserves de pétrole dans la région du Chaco, près de la frontière argentine, qui, selon lui, feront entrer le Paraguay dans le club des producteurs de brut dès 2013.

« Du pétrole de la meilleure qualité a été découvert en quantité abondante dans le bassin (du fleuve) Pirity », a déclaré M. Franco à la presse en marge d'une réunion avec des investisseurs étrangers.

« À partir de 2013, le Paraguay fera partie de la liste des pays producteurs de pétrole », a-t-il encore assuré, estimant que les premiers barils seraient extraits dès les mois d'avril, mai ou juin. M. Franco n'a toutefois pas fourni de précisions sur les réserves estimées de ce gisement.
L'exploitation du pétrole dans le département de Boqueron, situé à quelque 500 km au nord-est d'Asuncion, la capitale, a été attribuée par l'État paraguayen aux compagnies américaines Pirity Hidrocarburos (filiale de PetroVictory) et Crescent Global Oil Paraguay (filiale de Crescent Oil).

Le président de Pirity Hidrocarburos, Richard Gonzalez, avait récemment assuré que cette région « abrite du pétrole dans des quantités économiquement exploitables ».

Il avait estimé l'investissement total des deux compagnies dans ces nouveaux gisements à quelque 100 millions de dollars. Pour l'heure, elles ont investi plus de 10 millions de dollars dans l'exploration, selon M. Gonzalez.

Les premières explorations sont prévues début décembre, a annoncé, par ailleurs, l'agence officielle Information publique (IP).

Le Paraguay, petit pays enclavé d'Amérique du sud, est actuellement totalement dépendant de l'étranger pour se fournir en hydrocarbures. Il bénéficie notamment de tarifs préférentiels pour l'achat de pétrole en provenance du Venezuela.
 
En Argentine voisine, on exploite des gisements d'hydrocarbures près de la frontière paraguayenne. Les puits les plus proches sont situés à environ 20 km du Chaco paraguayen.

Afrique du Sud: bilan social catastrophique pour l’ANC




FPI-Le Gaulois - Bilan social catastrophique pour l’Afrique du Sud, 18 ans après la prise du pouvoir par l’ANC (African National Congress), membre de l’Internationale socialiste. Pays pourtant le plus riche du continent africain, celui-ci compte aujourd’hui plus d'un quart d'habitants trop pauvres pour manger à leur faim (26,3%) et plus de la moitié vivant sous le seuil de pauvreté (52,3%).

Un sacré résultat pour un régime qui devait « tout casser » après avoir chassé les Blancs du gouvernement… des Blancs auxquels on ne pourra tout de même pas imputer ce bilan lamentable.
Selon l'enquête sur les conditions de vie publiée hier par « Statistic South African », l'agence nationale de statistiques, être pauvre en Afrique du Sud n'exclut pas que l'on possède un réfrigérateur (57,2%), une radio (55,4%), un téléviseur (62,6%) et surtout un téléphone portable (80,1%, soit presque autant que les ménages non pauvres 89,1%).

Par ailleurs, contrairement à de nombreux autres pays africains, les ménages pauvres ont majoritairement accès à l'électricité (70,1%), à l'eau courante (51,8%) et à l'aide sociale pour au moins un membre de la famille (70,6%), selon l'enquête.

La pauvreté est le lot de 25,5 millions de Sud-Africains, soit 61,9% des familles noires et 32,9% des métis, tandis qu'elle touche 7,3% des familles indiennes et 1,2% des familles blanches. Un tiers des Sud-Africains noirs (32%) ne mange pas à sa faim. Notons ici que le gouvernement « noir » n’a pas interdit les statistiques ethniques… bien au contraire.

Le phénomène de pauvreté se concentre surtout dans les zones traditionnelles, rurales ou dans les bidonvilles.

Ainsi, au Limpopo (nord), province rurale frontalière du Zimbabwe, près de la moitié des habitants (48,5%) vit en dessous du seuil de pauvreté alimentaire et les trois-quarts sous le seuil de pauvreté (74,3%).

Autres provinces très pauvres: le Cap oriental (sud), région natale de Nelson Mandela qui fournit des bataillons de travailleurs migrants dans les mines; le Mpumalanga et le Kwazulu-Natal, province la plus peuplée et fief du président Jacob Zuma. Un quart des ménages pauvres d'Afrique du Sud vit en pays zoulou.

À l'opposé, les deux-tiers des ménages au Cap et de son arrière-pays, échappent à la pauvreté.

Actuellement, la politique d'allocations familiales ou vieillesse mise en place par l'ANC est la seule soupape de sécurité pour éviter l'explosion car les aides sociales sont la principale source de revenu pour 54,7% des ménages sud-africains pauvres. Mais pour combien de temps encore ?

vendredi 23 novembre 2012

No comment




Indignez-vous : les chrétiens du Nigeria continuent de se faire cramer la gueule


Quatre personnes ont été tuées, une église et des magasins brûlés aujourd’hui dans le nord du Nigeria lors d’une émeute de jeunes Musulmans, qui, selon la police et des habitants, a pour prétexte une simple erreur de prononciation prise pour un blasphème.
« Des rumeurs ont circulé selon lesquelles quelqu’un avait blasphémé le prophète et cela a provoqué des troubles de l’ordre public », a déclaré le chef de la police de Kano (Nord) Ibrahim Idris.
« Troubles de l’ordre public ». Comme c’est mignon… une erreur de prononciation peut-être…
Selon la presse britannique, le Guide iranien, Ali Khameneï, a demandé aux Gardiens de la Révolution de s’en prendre aux intérêts des pays accusés de soutenir la révolte syrienne. Depuis, l’Arabie saoudite a subi une première attaque informatique d’envergure, qui a failli provoquer une véritable crise mondiale. Le Hezbollah, qui alimente l’embrasement de Tripoli, au nord du Liban, s’infiltre aussi dans le Sinaï et à Gaza, en prévision d’une guerre imminente avec Israël, sur fond de crise syrienne et de nucléaire iranien.


La réélection d'Obama comme symptôme de la « brésilianisation » des Etats-Unis

Comme Samuel Huntington, dans Qui sommes-nous ?, l’avait pressenti, l’immigration a changé la nature des Etats-Unis. Reste à savoir comment les communautés de cette polyarchie ethnique vont parvenir à vivre en société ensemble ? Comment parviendra-t-elle à imposer de nouveaux impôts à ceux qui les payent alors qu’ils ont de moins en moins de choses en commun avec ceux qui en bénéficient ? Pour le professeur Gérard Dussouy les turbulences de la mondialisation atteignent désormais les Etats-Unis.
Polémia.
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Dans une étude qui a presque vingt ans, Michaël Lind divisait l’histoire sociale, culturelle et politique des Etats-Unis en trois périodes (Lind, 1995). Aux « deux premières républiques américaines » de l’Anglo-Amérique (1788-1861) et de l’Euro-Amérique (1875-1957) avait succédé, selon lui, une « Fédération de races » de moins en moins cohésive malgré l’existence réaffirmée d’une culture américaine. Née de l’adoption des lois sur les droits civiques (années 1960-1970), puis confortée par l’Affirmative Act (à savoir la politique des quotas qui favorise l’accès des ressortissants des communautés non blanches aux emplois publics et privés, à l’enseignement secondaire et supérieur), cette « troisième république», vient, on peut l’écrire, d’être consacrée par la réélection de Barack Obama. Celle-ci donne raison à Lind, parce qu’elle est symbolique des nouveaux rapports de forces sociodémographiques qui caractérisent une société américaine de plus en plus multiculturelle, par suite d’une immigration intense. Obama a été réélu, même s’il existe d’autres causes inhérentes aux faiblesses du parti républicain et aux aspects rétrogrades de son programme, grâce à l’alliance des minorités, y compris les Blancs les plus nantis qui sont à l’abri de toute catastrophe économique, contre le vieux stock européen.
Maintenant, la question qui se pose est de savoir comment va fonctionner cette polyarchie ethnique (Blancs, Noirs, Latinos, Asiatiques, musulmans, etc.), qui signifie aussi la fin du leadership anglo-saxon, lui qui a évité, dans le passé, la transposition aux Etats-Unis des antagonismes européens et qui leur a imprimé leur style diplomatique.
Les turbulences de la mondialisation sur le sol américain ?
Après avoir voulu formater le monde à son image, en s’ouvrant démesurément à lui pour mieux le conquérir, l’Amérique ne risque-t-elle pas, faute d’y avoir perdu sa culture politique homogène, de subir toutes les turbulences de la mondialisation sur son propre sol ?
La question est d’autant plus d’actualité que le changement politique et culturel s’accompagne, comme le redoutait Lind, d’une « brésilianisation » (*) des Etats-Unis. Il faut entendre par là, outre la fin de la suprématie de la population blanche et la reconnaissance du pluralisme culturel, toute une série de phénomènes qui vont compliquer la résolution des problèmes financiers et sociaux, et qui, à terme, pourraient affaiblir la puissance américaine.
L’immense responsabilité de Bill Clinton
Le premier phénomène est celui d’un retranchement exacerbé des catégories sociales qui ne se limite pas à un séparatisme spatial, mais qui se manifeste par une privatisation systématique des services, ce qui équivaut, pour les plus nombreux, à cause de la faillite de l’Etat fédéral et de nombreuses villes, à la privation de ces derniers. Le premier mandat d’Obama a été ainsi marqué par une régression sociale inconnue aux Etats-Unis depuis les années trente. Il faut dire qu’il n’en est pas le premier responsable. Le mal vient de la mandature de William Clinton qui a commis une double faute. D’une part, il a autorisé l’adhésion de la Chine à l’OMC et a ouvert le marché américain à l’afflux des produits chinois ; il en a résulté un déficit commercial américain abyssal et la désindustrialisation des Etats-Unis. D’autre part, il a fait supprimer la séparation des banques d’affaires et des banques de dépôts, en vigueur depuis 1933. Une telle décision a relancé toutes les activités spéculatives et elle est à l’origine du grand endettement des ménages américains. Sur le moment, et c’était l’effet recherché par Clinton pour se faire réélire, le pouvoir d’achat des Américains s’en est trouvé amélioré : ils pouvaient s’endetter et acheter des produits importés à bas prix. Au final, les Etats-Unis ont connu les deux krachs de 2007 et 2008, et de nombreux quartiers des villes américaines n’ont, aujourd’hui, pas grand chose à envier aux favelas brésiliennes…
Le deuxième phénomène est l’accroissement considérable des inégalités sociales (1% de la population détiendrait 80% des richesses), de la paupérisation (26 millions de personnes au chômage ou sous-employées ; 1 personne sur 8 vit de bons alimentaires), et, toujours en rapport avec les faillites des collectivités locales et l’affaiblissement du pouvoir fédéral (contrairement au discours de la droite extrême), la dégradation accélérée des services publics. Une économiste américaine a dressé un bilan désolant de la situation (Huffington, 2007). Pourquoi et pour qui de nouveaux impôts ?
C’est à la lumière de ce contexte économique et sociétal que le débat sur la réforme fiscale, qui vient de s’ouvrir, prend tout son sens. Certes, à son origine, il y a l’intérêt général de réduire la dette, sous peine de coupes budgétaires automatiques. Mais, sachant que les classes moyennes blanches seraient les principales contributrices aux nouvelles recettes, ce débat sera un test. Il va montrer à quel niveau se situe la solidarité nationale dans une société éclatée comme celle des Etats-Unis. Le pourquoi et le pour qui de nouveaux impôts sont plus difficiles à légitimer quand les liens sociétaux et intergénérationnels se défont, quand, à l’intérieur d’une même population, des groupes humains considèrent qu’ils n’ont plus beaucoup en commun. Si aucun accord n’intervient, la fuite en avant (le relèvement du plafond de la dette) permettra, seule, de retarder les effets de l’anomie sociale…
L’élargissement de la polyarchie ethnique à de nouveaux groupes va se traduire aussi, en parallèle avec l’affaissement du leadership anglo-saxon, par une révision des choix et des préférences, lesquels relèvent souvent de l’affectivité, en matière de politique étrangère. Si le changement ethnoculturel en cours éloigne, sans aucun doute, les Etats-Unis de leurs sources et de leurs affinités européennes, il ne leur procurera pas forcément de nouveaux repères sur l’horizon mondial.
Ceci pourrait avoir l’avantage d’entraîner un désengagement américain du continent européen (en obligeant les Européens à regarder la réalité géopolitique en face et s’assumer au plan stratégique), tant il est devenu clair que pour Obama la relation avec la Chine est devenue primordiale. Néanmoins, il ne faut pas se cacher que les sollicitations intérieures multiples et divergentes rendront moins lisible qu’auparavant l’action extérieure des Etats-Unis.
Gérard Dussouy
Professeur émérite à l’Université de Bordeaux
15/11/2012
(*) Note de la rédaction : à rapprocher de la citation d'Eric Zemmour, à propos de la France, qui, selon le journaliste, encourt le même risque : « C’est la "brésilianisation" qui nous menace : ségrégation raciale, milliardaires à foison et appauvrissement de la classe moyenne. Misère du monde aux portes des antiques cités. La Défense sera notre Brasilia. Et la Seine-Saint-Denis, nos favelas.»
Bibliographie :
Michaël Lind, The Next American Nation. The New Nationalism and the Fourth American Revolution, New York, The Free Press, 1995.
Arianna Huffington, L’Amérique qui tombe, Paris, Fayard, 2011.

Bombes guidés, les femmes et les enfants


Les bombes guidées, les femmes et les enfants comme kamikazes

 Par Anat Berko

 Rowman & Littlefield Publishers, 2012. 212 p, 42 $

 ISBN: 978-1-4422-1952-6

 

Anat Berko a passé les quinze dernières années dans les prisons à interviewer des terroristes, ce qui lui a donné une maîtrise incomparable de ce sujet parmi les chercheurs universitaires; et personne n'a montré une aussi grande capacité qu'elle pour obtenir des personnes interrogées qu'elles s'expriment. Les résultats, publiés dans une série d'études sur les personnalités, les circonstances et les motifs, ont ouvert un sujet, jusque-là mystérieux, à l'examen public.

Après s'être concentrée sur les prisonniers de sexe masculin, le Dr Berko, dans ce livre, oriente son attention vers les femmes et les enfants. Les différences sont profondes, comme on pouvait s'y attendre, surtout dans la société musulmane, où les femmes sont particulièrement défavorisées. Les restrictions concernant le sexe qui dominent la vie d'une femme ont des implications profondes pour l'engagement des femmes dans le terrorisme: Le chapitre 7 montre que les femmes rêvent de «cette chose» (c'est-à-dire le sexe) [existant] sans cesse au paradis. Les chapitres 8 et 15 établissent le profil des femmes partant en mission terroriste après avoir eu des relations sexuelles avec ceux qui les envoient [en mission].Le chapitre 11 démontre le fait remarquable qu' «un nombre significatif [de femmes palestiniennes] ont préféré la prison israélienne à leur propre maison» en raison de mauvais traitements infligés par les parents; en effet, certaines d'entre elles font semblant d'attaquer les Israéliens afin d'aller en prison et laisser la vie malheureuse qu'elles ont à la maison. Le chapitre 14 montre l'occasion récurrente pour les femmes d'échapper au déshonneur sexuel par la violence.

Anat Berko, auteur de "The Smarter bomb." 

Le Dr. Berko, qui travaille à l'Institut international pour la lutte contre le terrorisme en Israël, demande provocante, "Une femme qui a mené une attaque suicide à la bombe, sa bombe est-elle une bombe intelligente ou une bombe stupide?" En d'autres termes, ces femmes savent-elles ce qu'elles font et sont-elles efficaces? En réponse à la première question, elle distingue un large éventail de terroristes, depuis les raffinées instruites et hyper-politisées jusqu'aux aux rustres illettrées. Quant à leur efficacité, à l'exception de celles qui sont raffinées et instruites, généralement des femmes font un mauvais travail, se donnent la mort sans faire de graves dommages aux Israéliens. 

Le livre contient une mine d'informations, en grande partie présentée comme des données brutes sous forme de rapports sur les conversations. D'autres peuvent bénéficier du travail précieux du Dr. Berko pour tirer leurs propres conclusions. Quelques-uns des grands thèmes qui se dégagent de ces pages comprennent:

 •Le contraste entre l'utilité des femmes dans le terrorisme (en raison du fait qu'elles ont moins de soupçons que les hommes) et leur piètre performance (en raison du fait qu'elles tiennent moins à l'idéologie).

 •La tension entre l'admiration pour une femme qui renonce à la vie et le soupçon que son sacrifice a pu impliquer une certaine forme de culpabilité sexuelle. Comme un journaliste palestinien l'a dit, quand une femme exécute un attentat terroriste, les autres blaguent qu '«elle a explosé en se masturbant .... Elle n'a pas assez de sexe .... Elle n'était pas satisfaite.»

 •Dans certains cas, des circonstances désespérées poussent les femmes à des actions désespérées dans l'espoir de mettre fin à leur existence misérable. Comme un complice d'un attentat-suicide a dit: «Ces filles ne pensent pas qu'elles iront en prison, elles pensent qu'elles vont mourir. Elles pensent que la mort c'est mieux que de vivre comme elles le font.»

 •Dans d'autres cas, les femmes prisonnières délibérément recherchent la prison comme un abri sûr pour échapper à des mariages forcés, à des accusations de comportement inapproprié, ou à la violence domestique. Pour atteindre la prison, elles poignardent les soldats, brandissent des couteaux dans l'air, ou jettent de l'acide sur un soldat israélien.

 •Les terroristes considèrent les Israéliens comme des êtres inférieurs, mais après avoir passé du temps dans les prisons israéliennes, où les prisonniers (comme on l'a dit) "donnent du respect et sont respectés», elles améliorent souvent leurs attitudes: "les Juifs prennent mieux soin de moi que nous [les Arabes] . "

 •Dans une mesure surprenante, les femmes terroristes s'engagent dans la violence pour s'associer étroitement aux hommes vers qui elles sont attirées physiquement. Comme un avocat de la défense l'a dit: «Je n'ai jamais rencontré une femme seule qui ait été motivée par l'idéologie ... toute femme impliquée dans le terrorisme est une romantique.»

 •Pour ces raisons, le Dr Berko trouve qu '«un nombre important» de femmes détenues préfère rester dans une prison israélienne plutôt que rentrer dans leur propre maison. Comme une l'a dit, «Je préfère être en prison, ils m'aident ici.»

 •Les détenues sont généralement issues de familles éclatées ou de familles qui n'ont pas une forte protection masculine.

 •La notion même de femmes qui font la guerre et vont pour cela en prison bouleverse les concepts palestiniens de l'ordre. Dans les mots qui illustrent cela de l'administrateur général du Hamas: «Si une femme est en prison pour longtemps, elle va devenir un homme" (ce qui signifie, qu'elle aura des idées aberrantes d'indépendance).

 •En conséquence, les Palestiniens gardent leurs distances avec les détenues femmes: «C'est une héroïne mais je ne laisserais jamais mon fils ou mon frère épouser une femme comme ça»

Un membre de la famille tient une image célébrant Fatma An-Najar, 57 ans, la plus vieille kamikaze palestinienne.

Au passage, le Dr Berko révèle aussi beaucoup de choses sur les détails quotidiens des prisonnières dans les prisons israéliennes. Peut-être le plus surprenant, c'est l'optimisme de beaucoup d'entre elles quand il s'agit de quitter la prison dans le cadre des échanges avec l'Autorité palestinienne ou le Hamas. Il s'avère que ce n'est pas seulement de la chevalerie de la part du gouvernement d'Israël, mais plutôt une reconnaissance du fait que les terroristes femmes sont beaucoup moins susceptibles de se réengager dans le terrorisme que les hommes.

Enfin, l'étude du Dr Berko fait allusion à des tactiques de contre-terrorisme. Par exemple, la sensibilité profondément heurtée quand il s'agit de voir les corps de femme nus, même dans la mort, même explosé en plusieurs parties («Si une femme se fait exploser toute sa chair sera vue, et cela conduit à une situation très difficile"), suggère que les autorités israéliennes et d'autres peuvent dissuader les femmes kamikazes musulmans en distribuant des photos de leurs restes nus , et surtout de leurs parties sexuelles. (La même tactique, à un degré moindre, pourrait également être utile vis-à-vis des terroristes musulmans) 

Le traitement sensible par Anat Berko d'un sujet répugnant met la mentalité et l'univers social des ennemis d'Israël femmes en pleine lumière. Les idées qu'elle glane profitent à tous les engagés dans la lutte antiterroriste concernant les femmes musulmanes, indépendamment de l'emplacement de ces femmes ou de leur cause.

Différents scénario d'attaque d'Israël contre l'Iran

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Michel Garroté, réd en chef – A peine la « trêve » (ou le « cessez-le-feu » ; on sait par expérience ce que cela signifie dans la bouche des ennemis jurés d’Israël) est-elle entrée en vigueur, et voici qu’une importante agence de presse russe publie une infographie des différents scénarios de frappes préventives israéliennes contre le nucléaire offensif des ayatollahs iranien. Chacun interprétera comme il le voudra le fait que les officines de Poutine publient cela précisément maintenant.
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mercredi 21 novembre 2012

Un lobbyiste de Shell à la tête de la Coalition nationale syrienne

Les multiples visages de cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib

Totalement inconnu du public international, il y a une semaine encore, cheikh Moaz al-Khatib a été propulsé président de la Coalition nationale syrienne, représentant l’opposition pro-occidentale au gouvernement de Damas. Décrit par une intense campagne de relations publiques comme une haute personnalité morale sans attaches partisanes ou économiques, il est en réalité membre des Frères musulmans et cadre de la compagnie pétrolière Shell.

émiettement de l’opposition syrienne armée reflète les conflits entre les États qui tentent de « changer le régime » de Damas.
On retiendra surtout le Conseil national (CNS), dit aussi Conseil d’Istanbul parce qu’il fut constitué là-bas. Il est tenu d’une main de fer par la DGSE française et financé par le Qatar. Ses membres, qui ont obtenu le droit de séjour en France et diverses facilités, sont en permanence sous la pression des services secrets qui leur dictent leur moindre prise de parole.
Les Comité locaux de coordination (CLC) représentent sur place les civils soutenant la lutte armée.
Enfin l’Armée syrienne libre (ASL), principalement encadrée par la Turquie, regroupe la plupart des combattants, y compris les brigades d’Al-Qaida. 80 % de ses unités reconnaissent comme chef spirituel le cheikh takfiriste Adnan Al-Arour, basé en Arabie saoudite.
Cherchant à reprendre le leadership et à remettre de l’ordre dans cette cacophonie, Washington a enjoint la Ligue arabe de convoquer une réunion à Doha, a coulé le CNS, et a contraint le plus grand nombre de groupuscules possibles à intégrer une structure unique : la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la Révolution. En coulisses, l’ambassadeur Robert S. Ford a lui-même distribué les places et les prébendes. En définitive, il a imposé comme président de la Coalition une personnalité qui n’avait jamais été citée jusqu’ici par la presse : le cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib.
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L’ambassadeur Robert S. Ford
Robert S. Ford est considéré comme le principal spécialiste du Moyen-Orient au département d’État. Il fut l’assistant de John Negroponte, de 2004 à 2006, lorsque le maître espion appliqua en Irak la méthode qu’il avait élaborée au Honduras : l’usage intensif d’escadrons de la mort et de Contras. Peu avant le début des événements en Syrie, il fut nommé par le président Obama ambassadeur à Damas et prit ses fonctions malgré l’opposition du Sénat. Il appliqua immédiatement la méthode Negroponte à la Syrie avec les résultats que l’on connaît.
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Epouse de l’ambassadeur Robert S. Ford, Alison Barkley supervise la logistique de l’ambassade des Etats-Unis en Arabie saoudite.
Si la création de la Coalition nationale acte la reprise en main de l’opposition armée par Washington, elle ne règle pas la question de la représentativité. Rapidement, diverses composantes de l’ASL s’en sont désolidarisées. Surtout, la Coalition exclut l’opposition hostile à la lutte armée, notamment la Coordination nationale pour le changement démocratique d’Haytham al-Manna.
Le choix du cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib répond à une nécessité apparente : pour être reconnu par les combattants, il fallait que le président de la Coalition fut un religieux, mais pour être admis par les Occidentaux, il devait paraître modéré. Surtout, en cette période d’intenses négociations, il fallait que ce président puisse s’appuyer sur de solides compétences pour discuter de l’avenir du gaz syrien, mais de cela il ne faut pas parler en public.
Les spin doctors US ont rapidement relooké le cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib en costume sans cravate. Certains médias en font déjà un leader « modèle ». Ainsi, un grand quotidien US le présente comme « un produit unique de sa culture, comme Aung San Suu Kyi en Birmanie » [1] .
Voici le portrait qu’en dresse l’Agence France Presse (AFP) :
« Cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib, l’homme du consensus
Né en 1960, cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib, est un religieux modéré qui a été un temps imam de la mosquée des Omeyyades de Damas et n’appartient à aucun parti politique.
C’est cette indépendance, et sa proximité avec Riad Seif à l’origine de l’initiative d’une coalition élargie, qui a fait de lui un candidat de consensus pour la direction de l’opposition.
Issu de l’islam soufi, ce dignitaire religieux qui a étudié les relations internationales et la diplomatie n’est lié ni aux Frères musulmans, ni à aucune force d’opposition islamiste.
Arrêté à plusieurs reprises en 2012 pour avoir publiquement appelé à la chute du régime de Damas, il a été interdit de parole dans les mosquées syriennes par ordre des autorités et a trouvé refuge au Qatar.
Originaire de Damas même, il a joué un rôle décisif dans la mobilisation de la banlieue de la capitale, notamment Douma, très active dès le début de la mobilisation pacifique en mars 2011.
"Cheikh al-Khatib est une figure de consensus qui bénéficie d’un véritable soutien populaire sur le terrain", souligne Khaled al-Zeini, membre du Conseil national syrien (CNS).
» [2].
La vérité est toute autre.
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Ahmad Moaz Al-Khatib en costume sans cravate
En réalité, il n’y a aucune trace que cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib ait jamais étudié les relations internationales et la diplomatie, mais il a une formation d’ingénieur en géophysique et a travaillé six ans pour la al-Furat Petroleum Company (1985-91). Cette société est une joint-venture entre la compagnie nationale et des compagnies étrangères, dont l’anglo-hollandaise Shell avec laquelle il a maintenu des liens.
En 1992, il hérite de son père cheikh Mohammed Abu al-Faraj al-Khatib la prestigieuse charge de prêcheur de la Mosquée des Omeyyades. Il est rapidement relevé de ses fonctions et interdit de prêche dans toute la Syrie. Cependant, cet épisode ne se situe pas en 2012 et n’a rien à voir avec l’actuelle contestation, mais il y a vingt ans, sous Hafez el-Assad. La Syrie soutenait alors l’intervention internationale pour libérer le Koweït, tout à la fois par respect du droit international, pour en finir avec le rival irakien, et pour se rapprocher de l’Occident. Le cheikh, quant à lui, était opposé à « Tempête du désert » pour des motifs religieux qui étaient ceux énoncés par Oussama Ben Laden —dont il se réclamait alors—, notamment le refus de la présence occidentale sur la terre d’Arabie considérée comme un sacrilège. Cela l’avait conduit à proférer des harangues antisémites et anti-occidentales.
Par la suite, le cheikh poursuit une activité d’enseignement religieux, notamment à l’Institut néerlandais de Damas. Il entreprend de nombreux voyages à l’étranger, principalement aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Finalement, il se fixe au Qatar.
En 2003-04, il revient en Syrie comme lobbyiste du groupe Shell lors de l’attribution des concessions pétrolières et gazières.
Il revient à nouveau en Syrie début 2012 où il enflamme le quartier de Douma (banlieue de Damas). Arrêté, puis amnistié, il quitte le pays en juillet et s’installe au Caire.
Sa famille est bien de tradition soufie, mais contrairement aux imputations de l’AFP, il est membre de la confrérie des Frères musulmans et l’a d’ailleurs montré à la fin de son discours d’investiture à Doha. Selon la technique habituelle de la Confrérie, il adapte non seulement la forme, mais aussi le fond de ses discours à ses auditoires. Parfois favorable à une société multi-religieuse, parfois au rétablissement de la charia. Dans ses écrits, il qualifie les personnes de religion juive d’« ennemis de Dieu » et les musulmans chiites d’« hérétiques réjectionnistes », autant d’épithètes qui valent condamnation à mort.
En définitive, l’ambassadeur Robert S. Ford a bien joué. Une fois de plus Washington roule ses alliés dans la farine. Comme en Libye, la France aura pris tout les risques, mais dans le grand compromis qui s’annonce, Total ne bénéficiera d’aucune concession avantageuse.
[1] “A model leader for Syria ?”, éditorial du Christian Science Monitor, 14 novembre 2012.
[2] « Un religieux, un ex-député et une femme à la tête de l’opposition syrienne », AFP, 12 novembre 2012.