vendredi 31 août 2012

Syrie – Les rebelles massacrent les chrétiens

Damas (Agence Fides) – Un attentat terroriste a frappé hier, 28 août, des fidèles chrétiens et druzes innocents dans le quartier de Jaramana, un faubourg de Damas.
A 14h00, une bombe placée à bord d’une automobile a explosé au passage d’une foule de fidèles – familles, personnes âgées, femmes et enfants – qui se dirigeait vers le cimetière pour procéder à la sépulture de deux jeunes. Ces derniers étaient morts la veille, 27 août, victimes eux aussi d’une bombe artisanale.
Alors que la foule, une fois célébrées les obsèques, accompagnait les corps vers le lieu de la sépulture, un taxi a explosé causant 12 morts – d’autres sources parlant même de 27 – dont 5 enfants et plus de 50 blessés graves.
A Jaramana, vivent environ 600.000 personnes, presque toutes appartenant aux minorités religieuses. Y vivent en effet 250.000 chrétiens (assyriens, arméniens, chaldéens, melkites, orthodoxes et d’autres confessions) outre à des druzes et à quelques 120.000 réfugiés irakiens ayant fui en Syrie au cours de ces dernières années.Ainsi que l’indiquent des sources de Fides à Damas, les chrétiens subissent une forte pression de la part de groupes armés djihadistes dans les faubourgs de Jaramana (dans le sud-ouest de Damas) et de Zamalka (dans le sud-est de la cité). Aujourd’hui, à Zamalka, une famille de chrétiens arméniens a été retrouvée massacrée, tous les membres de la famille ayant été horriblement décapités. L’exécution fait penser à l’action de radicaux islamiques salafistes.De tels actes, qui frappent des innocents, ont provoqué l’indignation et le trouble au sein de la communauté chrétienne.
Un responsable de la communauté catholique latine de Damas, qui demande à conserver l’anonymat, déclare à Fides : « Il s’agit d’actes terroristes. Nous ne savons pas qui se cache derrière. Dans tous les cas, il s’agit de groupes qui veulent détruire la Syrie. Des bandes armées djihadistes ont commencé à semer la terreur. Le fait est qu’en Occident aussi les chrétiens sont souvent représentés comme des amis du régime ou des collaborateurs de la répression mais il n’en est rien. Les chrétiens vivent avec la population syrienne et veulent seulement la paix. Mais cette propagande fournit aux groupes terroristes, infiltrés parmi les rebelles, un prétexte pour nous attaquer ».
(PA) (Agence Fides 29/8/2012)

Relations tendues entre Intel US et israéliennes

Le chef de la station de la CIA à Tel Aviv avait déverrouillé la boîte qui contenait le matériel sensible dont il se servait à son domicile de Tel Aviv, en Israël, pour communiquer avec le siège de la CIA en Virginie, et n’avait pu que constater que quelqu’un l’avait trafiqué. Ce dont il référa à ses supérieurs.
Cet incident, décrit par trois anciens cadres des services secrets US aurait pu être rangé simplement parmi les péripéties qui émaillent le monde de l’espionnage international, sauf que la même chose était arrivée au précédent chef de station en Israël.
C’était un rappel pas très subtil que, même dans un pays ami des Etats-Unis, la CIA elle-même était sous surveillance.
Dans un incident distinct, selon deux autres anciens officiels US, un agent de la CIA en Israël était rentré chez lui pour découvrir que la place des aliments dans le réfrigérateur avait été modifiée. Dans tous les cas, les autorités US pensent que les services de sécurité israéliens en étaient responsables.
Une telle ingérence souligne ce qui est largement connu mais rarement discuté en dehors du milieu des services de renseignements : malgré les liens incontestables entre les Etats-Unis et leur allié le plus proche au Moyen Orient et malgré les déclarations des politiciens US qui claironnent cette amitié, les officiels de la sécurité nationale des Etats-Unis considèrent qu’Israël est, par moment, un allié frustrant et une véritable menace pour le contre-espionnage.
Outre ce que les anciens officiels US ont décrit comme des violations de domicile au cours de ces dix dernières années, Israël a été impliqué dans des affaires criminelles d’espionnage contre les Etats-Unis, dans des procédures disciplinaires contre les agents de la CIA et mis en cause dans la mort d’un espion important qui travaillait pour le compte de la CIA en Syrie pendant l’administration George W. Bush.
La CIA considère Israël comme étant sa menace n°1 en matière de contre-espionnage pour sa division Proche-Orient, le groupe qui chapeaute les activités d’espionnage au Moyen-Orient, selon d’anciens et d’actuels officiels.
Le contre-espionnage est l’art de protéger les secrets du pays contre les espions étrangers. Ce qui veut dire que la CIA pense que les secrets d’Etat des Etats-Unis sont plus à l’abri des autres services secrets de la région que d’Israël.
Israël a des services d’espionnage hautement sophistiqués et professionnels qui rivalisent avec les services américains en technicité et capacité à recruter de la ressource humaine.
A la différence de la Syrie et de l’Iran, par exemple, Israël, en qualité d’allié indéfectible, bénéficie d’un accès aux niveaux les plus élevés des cercles militaires et du renseignement au sein du gouvernement des Etats-Unis.
Les officiels nous ont parlés sous condition d’anonymat parce qu’ils ne sont pas autorisés à parler publiquement de ces questions sensibles pour les relations diplomatiques entre les deux pays.
Les inquiétudes du contre-espionnage persistent alors même que la relation entre les Etats-Unis et Israël comprennent une étroite coopération sur des programmes de renseignement qui incluraient le virus Stuxnet qui a attaqué les ordinateurs des principaux sites iraniens d’enrichissement d’uranium. Alors que l’alliance [avec le régime sioniste] est centrale dans l’approche des Etats-Unis au Moyen-Orient, il y a quand même place pour un désaccord important, tout particulièrement dans la tourmente diplomatique au sujet des ambitions nucléaires de l’Iran.
« C’est une relation compliquée », déclare Joseph Wippl, un ancien officier supérieur des actions clandestines la CIA, et ancien chef du bureau de la CIA pour les affaires parlementaires (Congrès). « Ils ont leurs intérêts. Nous avons nos intérêts. Pour les Etats-Unis, il y a un équilibre à trouver. »
La façon dont Washington caractérise sa relation avec Israël est importante aussi dans la manière dont les Etats-Unis sont perçus dans le reste du monde, particulièrement dans les pays musulmans.
Les éloges à l’égard des Etats-Unis sont allés crescendo [dans l’entité sioniste] avant la rencontre prévue dimanche entre le candidat à la présidentielle Mitt Romney et le Premier ministre Israélien Benjamin Netanyahou à Jérusalem. Leur relation remonte à plusieurs dizaines d’années, quand ils s’étaient brièvement croisés dans les années 1970 au Boston Consulting Group. Tous deux travaillaient comme conseillers de cette firme au début de leur carrière, avant que Romney fonde en partenariat sa propre société de gestion de placements. Romney a déclaré dans un discours la semaine dernière qu’Israël était « un de nos amis les plus chers », et a critiqué Obama pour ce qu’il a qualifié de « traitement médiocre » de l’Etat juif par l’administration Obama.
« Le peuple d’Israël mérite mieux que ce qu’il a reçu de la part du leader du monde libre », a déclaré Romney dans un appel clair à l’électorat juif américain et aux électeurs évangélistes pro-Israël.
Obama, dont on avait appris qu’il semblait avoir approuvé des critiques contre Netanyahou formulées par le président français d’alors, Benjamin Netanyahou, a défendu son travail avec Israël. « Nous avons fait beaucoup de choses avec Israël ces trois dernières années », a déclaré Obama dans le courant de l’année. « Je pense que le Premier ministre – et certainement le ministre de la Défense – reconnaîtra que la coopération dans le domaine militaire et du renseignement n’a jamais été aussi étroite. »
Un porte-parole israélien à Washington, Lior Weintraub, a déclaré que son pays avait des liens étroits avec les Etats-Unis.
« Les services de renseignements et de sécurité israéliens entretiennent une coopération étroite, étendue et continue avec leurs homologues des Etats-Unis », a déclaré Weintraub. « Ils sont nos partenaires dans la confrontation avec de nombreux défis communs. Toute suggestion qu’il en serait autrement est sans fondement et contraire à l’esprit et à la pratique de la coopération de nos deux pays en matière de sécurité. »
La CIA a refusé de commenter.
La tension existe des deux côtés.
La National Security Agency (NSA) a toujours exercé une surveillance d’Israël. Les Etats-Unis ne veulent par exemple pas être pris au dépourvu si Israël lançait une attaque surprise qui pourrait précipiter la région dans la guerre, mettre en péril les livraisons de pétrole et mettre en danger les soldats américains.
Matthew Aid, auteur de « The Secret Sentry », qui traite de la NSA explique que les Etats-Unis ont commencé à espionner Israël avant même la création de l’Etat en 1948. Aid précise que les Etats-Unis avaient une station à Chypre chargée d’espionner Israël jusqu’en 1974. Aujourd’hui, des hébréophones sont stationnés dans les locaux de la NSA à Fort Meade dans le Maryland où ils écoutent les interceptions de communications israéliennes, dit-il.
La politique de la CIA interdit généralement à ses agents à Tel Aviv de recruter des sources dans l’administration israélienne. Ce qui ne peut se faire qu’avec l’approbation de hauts responsables de la CIA, expliquent deux anciens cadres de cette agence. A l’époque de l’administration Bush, l’accord devait être donné par la Maison Blanche.
Israël n’est pas le plus proche allié de l’Amérique, du moins quand il s’agit de savoir à qui Washington fait confiance pour les informations les plus sensibles pour la sécurité nationale. Cette confiance est l’apanage d’un groupe de nations désignées officieusement sous le terme des « Five Eyes » (« Cinq Yeux »). Sous ce couvert, les Etats-Unis, le Canada, la Grande Bretagne, la Nouvelle Zélande et l’Australie acceptent d’échanger des informations et de ne pas s’espionner mutuellement. Souvent, les agents des services secrets US travaillent directement avec leurs homologues de ces pays pour traiter des informations top secrètes qui ne sont partagées avec personne d’autre.
Israël se situe dans le cadre d’une relation de second rang désignée par un autre nom officieux, « Friends of Friends. » Ce nom dérive de la phrase « les amis n’espionnent pas les amis », et cet arrangement date de dizaines d’années. Mais les services de renseignements extérieurs d’Israël, le Mossad, et l’équivalent du FBI, le Shin Bet, tous deux considérés comme étant parmi les meilleurs du monde, ont été soupçonnés de recruter des officiels US et d’essayer de voler des secrets américains.
Vers 2004-2005, la CIA a révoqué deux agents de sexe féminin pour avoir eu des contacts non signalés [à la hiérarchie] avec des Israéliens. Une des deux femmes a reconnu, sous détecteur de mensonges, avoir eu une relation avec un Israélien qui travaillait pour le ministère [sioniste] des Affaires étrangères, explique un ancien officiel de la CIA. La CIA avait appris que l’Israélien avait présenté la femme à son « oncle. » Ce dernier travaillait pour le Shin Bet.
Jonathan Pollard, fonctionnaire civil de la marine chargé d’analyse de renseignements, a été convaincu d’espionnage pour Israël en 1987 alors que l’accord Friends on Friends était en vigueur. Il a été condamné à la prison à vie. Les Israéliens essayent depuis des années d’obtenir sa libération. En janvier 2011, Netanyahou avait demandé à Obama de libérer Pollard tout en reconnaissant que les agissements d’Israël dans cette affaire avaient été « une faute et complètement inacceptables. »

Ronald Olive, un ancien superintendant du Naval Criminal Investigative Service (le fameux NCIS) qui avait enquêté sur Pollard, déclare qu’après l’arrestation, les Etats-Unis avaient formé un groupe de travail pour déterminer quels dossiers gouvernementaux Pollard avait volés. Olive explique que ce  qu’Israël a rendu ne représente qu’une « goutte d’eau dans la mer ».
Après l’affaire Pollard, les Israéliens avaient promis de ne plus avoir d’agents secrets en opération sur le sol des Etats-Unis.
Ancien ingénieur mécanicien de l’armée, Ben-Ami Kadish a plaidé coupable en 2008 pour la remise de documents classés secrets aux Israéliens pendant les années 1980. Son officier traitant était le même que celui qui gérait Pollard.
Kadish avait permis aux Israéliens de prendre des clichés de documents sur des armes nucléaires, une version modifiée de l’avion de chasse F-15 et du système de missiles anti-aérien Patriot. Kadish, qui avait 85 ans au moment de son arrestation, avait évité la prison et reçu une amende de 50 000 dollars. Il avait déclaré au juge « Je pensais que j’aidais Israël sans faire de tort aux Etats Unis. »
En 2006, un ancien analyste du Département de la Défense a été condamné à plus de douze ans de prison pour avoir donné des informations classifiées à un diplomate israélien et à des lobbyistes pro-Israël.
Malgré l’affaire Pollard et les autres, Olive dit avoir la conviction que les deux pays doivent maintenir d’étroites relations « mais devons-nous rester vigilants ? Absolument. Les Israéliens sont bons dans ce qu’ils font. »
A l’époque de l’administration Bush, la CIA avait classé certains services de renseignements étrangers en fonction de leur disposition à aider à la lutte contre le terrorisme menée par les Etats-Unis. Un ancien officiel de la CIA qui avait vu la liste achevée indique qu’Israël, qui n’a jamais été visé directement par des attentats d’Al-Qaïda, arrivait derrière la Libye qui avait récemment accepté de renoncer à son programme d’armement atomique.
Les incidents en matière d’espionnage n’ont pas vraiment ralenti le transfert de milliards de dollars en fonds et en armement des Etats-Unis vers Israël. Depuis l’arrestation de Pollard, Israël a reçu plus de 60 milliards de dollards d’aide américaine, essentiellement sous forme d’assistance militaire, selon le Congressional Research Service. Les Etats-Unis ont fourni à Israël des missiles Patriot, ont participé au financement d’un programme de défense anti-missile et fourni du matériel radar très sensible pour détecter les menaces de missiles iraniens.
Pas plus tard que vendredi dernier, Obama a annoncé qu’il allait ouvrir une ligne d’aide militaire supplémentaire de 70 millions de dollars, une décision anticipée de manière apparemment à éclipser le voyage de Romney (dans l’entité sioniste), et il a parlé de « l’engagement inébranlable [de l’Amérique] envers Israël. » L’argent aidera Israël à développer la production d’un système de missiles à courte portée.
Certains officiels de la CIA sont encore remontés au sujet de la disparition d’un scientifique syrien qui, à l’époque de l’administration Bush, était le seul espion de la CIA dans le programme militaire syrien de développement d’armes biologiques et chimiques. Ce scientifique fournissait à l’agence des informations extraordinaires sur les agents pathogènes utilisés pour ce programme, expliquent d’anciens officiels US à propos de cette opération d’espionnage précédemment inconnue.
A l’époque, il y avait une pression pour un échange d’informations sur les armes de destruction massive, et la CIA avait fourni les siennes à Israël. Un ancien offiiel de la CIA, qui a une connaissance directe de ce dossier, explique que des détails sur le programme syrien avaient été publiés dans la presse. Même si la CIA n’a jamais conclu formellement à la responsabilité d’Israël, les officiels de l’Agence avaient protesté auprès d’Israël parce qu’ils croyaient que les Israéliens laissaient fuir des informations pour faire pression pour que la Syrie abandonne son programme. Les Syriens avaient cherché qui avait accès à ces informations sensibles et avaient fini par identifier le scientifique comme un traître.
Avant de disparaître et d’être probablement tué, le scientifique avait dit à son agent traitant que les renseignements militaires syriens se concentraient sur lui.
Article original : US sees Israel, tight Mideast ally, as spy threat

Les services de sécurité « ne parviennent pas » à empêcher les djihadistes britanniques d’aller en Syrie

par Andrew Gilligan pour The Sunday Telegraph
On craint de plus en plus qu’une nouvelle génération de djihadistes britanniques soit en train de se faire les dents en Syrie.

Commentaire du traducteur
Alistair Burt, ministre britannique chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, promettait au gouvernement syrien un afflux de combattants djihadistes si Damas ne se rendait pas aux conditions édictées par l’Occident et les pétromonarchies.
Chose promise, chose due puisque les filières d’envoi de combattants en Syrie s’organisent tranquillement au Royaume Uni.
Les autorités fermeraient les yeux laisse entendre l’article que je vous propose, alors qu’en réalité elles participent évidemment à l’organisation de ces réseaux comme elles l’avaient fait pour l’Afghanistan quand il était question d’en chasser les Soviétiques.
Partis d’Angleterre, ces « djihadistes » seront pris en charge par les services de sa gracieuse majesté près de la frontière syro-turque.
Et gageons qu’à côté des homologues de Mohamed Merah, plus ou moins entraînés au combat mais qui seront de toute façon formés en Turquie ou en Syrie même, se trouvent des hommes autrement plus redoutables, spécialistes des explosifs, des télécommunications ou de l’encadrement. Arrêtez vous sur le passage où est repris le témoignage du photojournaliste John Cantlie qui nous parle de ces jeunes gens qui n’ont jamais manipulé un fusil de guerre pais qui, ingénument, évoquent le programme de formation qu’ils vont subir : apprendre à progresser à découvert, à neutraliser un tank, à nettoyer un immeuble ou une maison.
Un programme effectivement assez complet.
A part ça, je confirme que le terme ‘kuffar’ n’est pas injurieux : il signifie simplement non croyant (au sens de non musulman) ou ingrat (envers Dieu).

Les services de sécurité ne parviennent pas à empêcher les djihadistes Britanniques d’aller en Syrie

Ils avaient appelé ça « blowback » [retour de bâton, effet boomerang] – les djihadistes britanniques qui avaient été autorisés à se rendre en Afghanistan pour combattre les Russes, semant ainsi les germes d’une sérieuse menace pour la sécurité du Royaume Uni. La même chose pourrait-elle se produire en Syrie ?
Une enquête du Sunday Telegraph a établi que des organisations fondamentalistes qui participent à la guerre civile syrienne recrutent en Grande Bretagne de plus en plus de jeunes gens qui n’ont aucun lien avec la Syrie. Des parlementaires, des responsables communautaires et des militants contre l’extrémisme sont très préoccupés par la radicalisation d’une nouvelle génération en Syrie, de la même manière que les poseurs de bombes britanniques et les conspirateurs terroristes de la dernière décennie avaient été formés le long de la frontière pakistano-afghane. Mais les services de sécurité semblent prendre peu voire pas de mesures à ce sujet.
Un de ces jeunes Londoniens est Alshafie Elsheikh, 23 ans, de White City à Londres ouest, qui s’est rendu en Syrie ce printemps, selon le Dr. Salah al Bander, un ancien conseiller municipal Libéral Démocrate qui est directeur du Sudanese Diaspora and Islamism Project à la Sudan Civic Foundation. M. Elsheikh est d’origine soudanaise, pas syrienne – et il a dit au Dr. al Bander qu’il en connaissait plus de 20 autres comme lui qui se préparaient à partir pour combattre.
« Il m’a dit avant de partir qu’il allait rejoindre les brigades du djihad en Syrie, en parlant comme d’une cause sacrées », déclare le Dr. al Bander. « Il a dit qu’il allait retrouver deux autres moudjahidins venus de Grande Bretagne, un d’origine somalienne et l’autre d’origine marocaine. »
« Il disait qu’ils n’avaient pas d’entraînement à l’utilisation d’armes à feu mais qu’ils préparaient le voyage depuis l’année dernière en pratiquant des exercices physiques intensifs. Quand je lui ai demandé le nombre de ses camarades qui envisageaient d’aller en Syrie, il a répondu que pour ce qu’il en savait, il y avait 21 personnes prêtes à quitter sous peu le Royaume-Uni. »
La mère de M. Elsheikh, Maha Elgizouli, dit que son fils lui a laissé un mot comme quoi il était « parti pour combattre pour Dieu », mais elle a refusé d’en dire plus.
Nous n’avons pas pu contacter personnellement M. Elsheikh dont on pense qu’il se trouve toujours en Syrie.
Au moins 30 jeunes Britanniques qui ne sont pas d’origine syrienne ont fait le voyage pour prendre part à la guere civile, selon Khalid Mahmood, député travailliste de la circonscription de Pery Barr à Birmingham. « Il y a beaucoup de cheikhs [leaders et éridits religieux] dans les West Midlands qui impliquent de jeunes gens dans cette activité », dit-il. « Ils les suivent là-dedans, mais nous ne semblons pas réaliser où ça mène. »
« Je suis extrêmement inquiet en ce moment parce que je constate des choses semblables à ce qui s’était passé dans les premières phases de la guerre en Afghanistan quand nous soutenions les moudjahidine contre les Russes. Nous voulions faire sortir les Russes et nous avions armé des gens, nous avions encouragé des gens à aller là-bas et à combattre dans le djihad. »
Les jeunes Britanniques qui vont en Syrie – de parents en majorité Bengalis, Pakistanais et Soudanais – sont séparés des centaines de personnes d’origine kurde ou syrienne qui résident en Grande Bretagne qui se sont aussi rendus dans la région pour combattre pour leur patrie.
Le régime d’Assad a longtemps cherché à discréditer ses opposants en les présentant comme des étrangers et des extrémistes du genre Al-Qaïda, ce qui n’est dans l’ensemble pas vrai. Les principales organisations rebelles en Syrie, dont l’Armée Syrienne Libre (ASL) n’ont pas une idéologie djihadiste et ne veulent pas vraiment de combattants étrangers qui ignorent la langue ou la culture locales.
Cependant, un petit groupe d’organisations islamistes radicales – aux idées beaucoup plus extrémistes et plus disposées à accepter des étrangers – est récemment entré dans le conflit et il y a des indices que les barrières entre eux et les autres organisations [mainstream] sont en train de tomber. John Cantlie, un photojournaliste britannique enlevé le mois dernier par une de ces organisations extrémistes, a dit que 10 à 15 de ses ravisseurs avaient des accents britanniques.
« Il était évident qu’ils n’avaient jamais vu une Kalashnikov avant. Ils étaient excités d’être en Syrie », écrivait M. Cantlie. « Toutes leurs discussions portaient sur la manière de neutraliser un tank, comment avancer en terrain découvert et comment nettoyer un bâtiment. Le camp était comme un parcours d’aventure pour des jeunes de 20 ans désenchantés. »
Un autre militant bien connu basé au Royaume Uni, Abd-al Mun’em Mustafa Halima Abu Basir, connu aussi sous le nom d’ Abu Basir al-Tartusi, a récemment quitté son domicile londonien pour se rendre en Syrie et il a posté des vidéos sur YouTube où on le voit là-bas avec un fusil. M. al-Tartusi a à plusieurs reprises exprimé son soutien à l’idéologie d’al Qaïda – quoiqu’il ait attaqué une de ses émanations en Syrie, la brigade Jabat al-Nusra et qu’il ait condamné les attentats du 7 juillet 2005 à Londres (contre des bus et dans le métro). On ne sait pas vraiment pour quelle organisation il se bat, mais ce pourrait être l’ASL. Selon le Dr. al-Bander, la mosquée Dar us Sunnah de Shepherd’s Bush Market que fréquentait M. Elshafie fonctionnait comme un « incubateur » pour des idées religieuses extrémistes – quoique pas nécessairement violentes. Le site web de cette mosquée condamne fermement le terrorisme et Al-Qaïda.
Il semble pourtant fortement influencé par l’idéologie salafiste radicale. Une conférence accessible sur son site web parle des non-musulmans en employant le terme insultant « kuffar » et dit qu’il « n’est pas permis » de leur ressembler.
Le directeur de la mosquée, Salah al-Iranee, insiste sur le fait que le mot kuffar n’est « pas une insulte, mais un état de fait. Il veut simplement dire en arabe quelqu’un qui n’est pas croyant dans la religion musulmane. » Il conteste que sa mosquée soit extrémiste ou un « incubateur » pour l’extrémisme, affirmant que [son] salafisme était « orthodoxe, ni radical, ni extrémiste. »
Le Dr. al-Bander explqie que : « Il n’est un secret pour personne qu’il y a une route qui amène de jeunes gens extrémistes au Liban, en Turquie et puis en Syrie. Les services de sécurité ont la très grande responsabilité d’intervenir. »
Avant le 11 septembre 2001, des centaines de jeunes Britanniques étaient partis pour l’Afghanistan et les zones tribales du Pakistan pour combattre ou travailler avec les Talibans. A l’époque, les services de sécurité britanniques avaient agi contre eux, beaucoup ayant été ensuite mêlés à des complots terroristes en Afghanistan.
Noman Benotman, ancien djihadiste lui-même et actuellement membre de la Quilliam Foundation, un think tank anti-radicalisation, affirme : « C’est un vrai problème de sécurité, il n’y a aucun doute là-dessus. Son ampleur est faible pour l’instant, à un niveau très bas, mais ma principale préoccupation, c’est que des réseaux se construisent et qu’ils doivent être neutralisés par les services de sécurité. »
M. Benotman précise qu’à sa connaissance, il n’y a eu aucune arrestation pour l’instant ni aucune action de la police britannique contre des djihadistes résidant en Grande Bretagne en partance pour la Syrie. « C’est typique de l’approche britannique », dit-il. « Elles [les autorités britanniques] veulent toujours éviter de perturber les communautés. Elles savent, et elles surveillent, mais elles ne bougent pas sauf quand c’est nécessaire. »
Andrew Gilligan
Article original : Security services ‘failing’ to stop British jihadis heading to Syria
Traduction : Mounadil al Djazaïri

Un pur-sang lâché dans les steppes kirghizes

par Melkulangara K. Bhadrakumar pour Asia Times Online
Le grand jeu en Asie centrale a une histoire aux courants tumultueux parfois. La Turquie en est peut-être devenue sa dernière victime.

Prima facie, il n’y a rien de commun entre l’état de santé du président turc Abdullah Gül, un cheval de haras anglais du nom d’Islander One et la prolongation du bail de la base aérienne américaine de Manas au Kirghizistan.
Mais Gül pourrait bien, semble-t-il, être un politicien doué, et après avoir atterri à Bichkek, à la veille de la réunion au sommet du Conseil de coopération des États turcophones (CCTSS) qui a eu lieu dans la capitale kirghize, il a eu la prémonition qu’une tempête politique était sur le point d’éclater dans les steppes, et s’est rapidement éclipsé.
Sans participer au sommet de l’CCTSS, bien qu’il soit le leader turc de la diplomatie régionale en Asie centrale, Gül a exprimé ses regrets à ses hôtes en invoquant un mal d’oreille récurrent et qu’il lui était nécessaire de retourner immédiatement à Ankara pour des soins. Puis il a brusquement mis fin de sa visite.

Originalité absolue

Le jeudi, la tempête a éclaté. Le gouvernement du Kirghizistan s’est désintégré de façon irréversible dans la journée lorsque deux des partenaires de la coalition ont quitté la coalition au pouvoir, alléguant de graves accusations de corruption contre le Premier ministre Omourbek Babanov. L’allégation la plus grave contre Babanov serait qu’il a accepté un pot de vin; un cheval pur sang anglais d’une valeur de 1,3 millions de dollars d’une entreprise turque pour l’obtention d’un contrat de construction d’une tour de contrôle du trafic aérien et de pistes sur la base aérienne de Manas.
Babanov prétend qu’il a acheté l’étalon pour seulement 20.000 dollars, tandis que la société turque affirme qu’elle a remporté le contrat du Pentagone par ses propres moyens en tant qu’entrepreneur militaire expérimenté, mais il semble qu’il n’y a pas de preneurs dans la classe politique kirghize pour cette version.
En effet, le lien entre l’étalon et le gouvernement turc, demeure incertain. Il n’a pas été démontré si l’entrepreneur turc était informé des moments privilégiés et des offres de service du Pentagone afin d’influencer des personnes au sein même de la structure du pouvoir kirghize, le tout oeuvrant pour le bien de la base de Manas. Le Pentagone a sagement gardé le silence.
La base aérienne a été mêlée à des controverses licencieuses et sordides à plusieurs reprises ces dernières années, mais celle-ci bat probablement tous les records dans l’absurdité pure – un étalon britannique en pleine tractation pour un renouveau politique.

Le Pentagone escompte contre tout espoir que le bail de Manas soit prolongé au-delà de 2014, date de son expiration, mais à l’ombre de cette dernière controverse, il semble peu probable que n’importe quel politicien kirghize sérieux veuille compromettre sa carrière en dénaturant la pensée du président kirghize Almazbek Atambaïev, consistant à convertir la base militaire de Manas en un aéroport civil et de se débarrasser des militaires américains.
Avec l’effondrement du gouvernement Babanov, le Kirghizistan va probablement plonger dans une longue instabilité politique. Bien sûr, l’étalon fournit un bon prétexte; la politique kirghize devenait turbulente ces derniers temps. Autrement dit, les hommes politiques kirghizes n’ont pas été en mesure de s’adapter au système de république parlementaire initié il y a deux ans – ironiquement, sur l’insistance du conseiller américain de la présidente du gouvernement provisoire de l’époque, Rosa Otounbaïeva.
Depuis la « révolution colorée » avortée en 2005 (connu sous le nom de Révolution des Tulipes), il s’accomplit un constant processus de fragmentation de l’économie politique kirghize, et les choses sont telles, qu’aucun parti politique ne peut prétendre aujourd’hui obtenir plus de 10 % à 20 % des sièges au parlement, et les luttes intestines entre (et dans) les partis politiques des gouvernement de coalition sont chroniques et devenues l’ordre du jour.

Pourvoyeur de sécurité

Avec la démission de Babanov, le pouvoir passe au président Atambaïev, qui jouera un rôle clé dans le choix du nouveau Premier ministre. Atambayev pourrait se voir remettre une grande partie du pouvoir exécutif entre les mains, puisque selon toute probabilité le Kirghizistan doit avoir à régler l’enlisement dans la lutte pour survivre d’un gouvernement minoritaire. Entre-temps, une décision majeure comme la prolongation du bail de Manas deviendra problématique quant à son orientation avec un parlement agité.
En tout cas, Atambaïev n’a jamais été très enthousiaste sur le projet d’une base militaire américaine permanente sur le sol kirghize. Cela est particulièrement vrai aujourd’hui, après avoir négocié de manière satisfaisante trois accords importants avec la Russie la semaine dernière, assurant le profond engagement à long terme de Moscou dans l’économie du Kirghizstan et la sécurité. On peut dire, qu’à ce stade, Atambaïev peut même se féliciter d’être débarrassé de Babanov et d’avoir la chance de détenir les leviers du pouvoir entre ses mains – avec la forte probabilité du soutient de la Russie, bien sûr.
Les trois accords négociés il y a 15 jours entre Moscou et Bichkek envisagent, d’abord la construction et l’exploitation de la centrale de Kambarata-1 et des centrales hydrauliques de la cascade du Haut Naryn pour un montant de plusieurs milliards de dollars. Il ne s’agit pas seulement d’une question de construction de barrage ou de dépenses de quelques milliards de dollars de la part de la Russie pour celui-ci. Pour couper court, à une longue histoire, un fonctionnaire russe a été cité par le journal Kommersant disant :
« L’engagement de la Russie dans ce secteur stratégique de l’économie au Kirghizistan va consolider l’importance du partenariat entre Moscou et Bichkek et renforcer l’influence de la Russie sur la géopolitique de l’ensemble de la région. »
Le deuxième accord prévoit la radiation par Moscou de presque la totalité de la dette d’un montant de 500 millions contractée envers la Russie. En théorie, une partie de cette dette pourrait être déduite par la Russie en faisant l’acquisition de parts dans des actifs kirghizes comme de la société « Dastan », fabriquant de torpilles sous-marines. Le léviathan russe de l’énergie Gazprom est également toujours à la recherche d’une plus grande présence au Kirghizstan.
Le troisième accord porte sur la prorogation de l’accord sur les bases militaires russes au Kirghizistan pour 15 ans au-delà de 2017. La Russie renforcera sa présence militaire au Kirghizstan et à son tour deviendra le fournisseur et garant de la sécurité pour ce pays. La question controversée du montant du loyer pour les bases russes semble être résolue.
En d’autres termes, la reprise en mains du gouvernement par Atambaïev à la suite de son effondrement et la confusion régnant dans les partis politiques kirghizes pourraient jouer en faveur de la Russie. Moscou peut s’attendre au plus tôt à rappeler au bon souvenir d’Atambaïev sa promesse que la base de Manas sera convertie en un aéroport civil. Les États-Unis disposent de leur propre lobby dans les partis politiques kirghizes – et des groupes de la société civile – et comptait sur le système parlementaire kirghize pour asseoir son autorité sur les prises de décision, mais cette influence ne peut s’exercer que si le pays dispose d’un parlement et d’un gouvernement qui fonctionnent.

Une ligne Maginot dans les steppes

Pendant ce temps, Moscou examine la demande d’adhésion du Kirghizistan à l’Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan, qui fera de Bichkek un allié stratégique. Atambaïev est partisan d’une plus grande intégration du Kirghizistan aux processus de direction régionales de Moscou. A l’heure actuelle, Moscou considère déjà Kirghizistan comme son partenaire le plus proche en Asie centrale, juste derrière le Kazakhstan.
Il y a un sentiment d’urgence à Moscou pour cimenter l’alliance stratégique avec Bichkek, en réponse aux récentes mesures prises par les Etats-Unis afin d’établir une présence militaire à long terme au Tadjikistan et en Ouzbékistan. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton envisage de se rendre à Douchanbé et Tachkent les 21-22 octobre. Ce sera sa deuxième visite en Asie centrale au cours des deux années écoulées, c’est dire l’importance accordée par Washington pour abattre une « sphère d’influence » dans la région, en tenant compte des impératifs de la présence militaire américaine à long terme en Afghanistan. L’Ouzbékistan et le Tadjikistan les pays clés de la stratégie américaine régionale ont été pris pour cible.
Les experts russes voient les récents pourparlers entre des responsables américains en visite et les dirigeants ouzbeks à Tachkent comme briguant la mise en place d’un centre de déploiement rapide en Ouzbékistan, qui pourrait éventuellement devenir une base militaire américaine, où l’équipement militaire de l’OTAN pourrait également être stocké suite au retrait des troupes d’Afghanistan au cours de 2013-2014.
Les experts russes voient la décision de Tachkent de suspendre son adhésion à l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) comme une étape préliminaire dans cette direction. L’OTSC interdit expressément la mise en place de bases militaires par des puissances étrangères sur les territoires de l’alliance sans l’approbation de tous les pays membres.
Ainsi, Moscou a effectivement pris une grande décision quant à la construction de la centrale hydroélectrique de Kambarata-1, ignorant l’opposition de Tachkent à la construction de barrages dans les rivières en amont au Tadjikistan et au Kirghizistan, qui fournissent de l’eau pour les besoins de l’Ouzbékistan. En bref, le Kirghizistan devient une sorte de ligne Maginot dans la stratégie russe située au sud de l’Asie centrale. D’une part, Moscou marque ses divergences à Tachkent en matière de politique étrangère, tandis que, d’autre part, il peut maintenant s’attendre à une offre déterminante dans les prochaines semaines afin de retrouver son influence perdue au Tadjikistan.
En effet, « Islander One » a mortellement blessé l’égo « néo-ottoman » de la Turquie en Asie centrale. Aujourd’hui, alors que l’agence de renseignement kirghize connue sous son acronyme de GKNB (l’organisme successeur du KGB de l’époque soviétique) commence à déterrer l’arbre généalogique d’« Islander One » – et s’ils trouvent sa séquence d’ADN – le simulacre savamment cultivé par la Turquie et les États-Unis de petites puissances bénignes et étrangères en Asie centrale pourrait connaitre un sérieux revers. Même Tachkent pourrait développer des doutes sur la sagesse de s’aventurer à l’aveuglette, et lâcher l’OTSC.
Le moment ne peut pas être plus mal choisi pour les États-Unis, puisque le grand jeu en Asie centrale est en train d’atteindre un crescendo, et pour les joueurs sérieux il n’y a plus de temps à perdre d’ici à 2014, lorsque, comme diraient les Américains, une « balle neuve » rentre dans le jeu en cours.
Melkulangara K. Bhadrakumar
Article original : Thoroughbred loose on the Kyrgyz steppes
Traduction : MecanoBlog

Un think tank américain élabore des projets d’escalade militaire contre la Chine

par Peter Symonds pour WSWS

Une publication du groupe de réflexion de Washington, Center for Strategic and International Studies (CSIS, Centre d’études stratégiques et internationales) intitulé « Stratégie de positionnement de la force armée américaine dans la région Asie-Pacifique: un évaluation indépendante », fournit au gouvernement Obama ce qui revient à être un plan directeur pour des préparatifs militaires en vue d’un conflit avec la Chine.
Bien que le CSIS soit un organisme non gouvernemental, son évaluation a été commanditée par le ministère de la Défense, ainsi que l’exige la Loi d’autorisation de la Défense nationale de 2012, donnant un statut semi-officiel à ses conclusions et ses propositions. Cette publication a impliqué des discussions approfondies avec le personnel militaire américain haut placé du Commandement du Pacifique au Pentagone. Le rapport du CSIS a été remis au Pentagone le 27 juin mais n’a eu de couverture médiatique qu’après que ses principaux auteurs, David Berteau et Michael Green, ont témoigné le 1er août devant le Comité des forces armées de Etats-Unis.
Le rapport a fait grand bruit dans les médias australiens qui ont fait d’une de ses propositions les gros titres des journaux, celle de faire une base d’opération avancée d’un groupement tactique de porte-avions américain à HMAS Stirling, une base navale d’Australie occidentale. Si cela était mis en pratique, la recommandation transformerait la base et la ville voisine de Perth en une cible potentielle de missiles nucléaires russes et chinois. La proposition sert à souligner les implications immenses de l’évaluation du CSIS qui est en droite ligne avec le « pivot » conflictuel du gouvernement Obama envers l’Asie et visant la Chine.
L’évaluation du CSIS déclare que l’objectif géostratégique américain sous-jacent dans la région Asie-Pacifique est d’empêcher « la montée de tout Etat hégémonique dans la région qui pourrait représenter une menace pour les intérêts américains en cherchant à en obstruer l’accès aux Etats-Unis ou à dominer le domaine maritime. A partir de cette perspective, le problème le plus significatif pour les Etats-Unis aujourd’hui en Asie est la puissance montante de la Chine, son influence et ses espérances de prééminence régionale. » en d’autres termes, l’hégémonie dominante des Etats-Unis dans la région doit continuer.

Le document reconnaît que la stratégie militaire est liée aux impératifs économiques. Il identifie « les accords commerciaux tels le Partenariat Transpacifique (PTP) et l’Accord de libre commerce USA-Corée » comme étant cruciaux à « une architecture transpacifique durable qui soutienne l’accès des Etats-Unis à la région et son influence dans cette région. » Bien qu’il déclare que les Etats-Unis « doivent intégrer chacun de ces instruments de puissance nationale et ne pas compter excessivement sur les capacités militaires des Etats-Unis », c’est précisément le déclin économique relatif des Etats-Unis qui motive le recours à la puissance militaire pour maintenir sa domination en Asie, tout comme au Moyen-Orient.
Ayant identifié la Chine comme principal rival potentiel, le rapport exclut toute répétition de la stratégie américaine d’endiguement utilisée pour isoler l’Union soviétique durant la Guerre froide, ce qui indique la dépendance économique des Etats-Unis par rapport à la Chine. Il est significatif que les auteurs rejettent un accord de partage du pouvoir avec la Chine, ou pour reprendre les termes du comité des forces armées, « un condominium bipolaire qui reconnaisse les intérêts essentiels de Beijing et divise implicitement la région. » Cette dernière conception, sous une forme ou une autre, est promue par quelques analystes stratégiques aux Etats-Unis et en Australie comme étant l’unique moyen d’empêcher une guerre. Le rapport du CSIS rejette tout retrait d’Asie des Etats-Unis, qui équivaudrait dans les faits à céder la région à la Chine.
Ayant exclu toutes les alternatives pacifiques, la publication du CSIS définit une stratégie militaire. Les auteurs ne prônent pas ouvertement une guerre avec la Chine, déclarant que « les conséquences d’un conflit avec cette nation sont presque impensables et il faut faire plus que tout son possible pour les éviter tout en respectant les intérêts des Etats-Unis. » Mais les auteurs n’excluent pas la possibilité d’un conflit dans le cas où les intérêts américains sont menacés, et ajoutent que la capacité à « maintenir une paix favorable » dépend de la perception que les Etats-Unis sont capables de sortir vainqueurs en cas de conflit. « Le positionnement de la force armée américaine doit démontrer sa volonté et sa capacité à se battre et à gagner, même dans les circonstances plus difficiles associées à A2D2 [stratégie d'interdiction d'accès à la région] et autres menaces à l’encontre des opérations militaires américaines dans le Pacifique occidental », déclare le rapport.
Ainsi au nom de la paix, les Etats-Unis préparent une guerre catastrophique avec la Chine. Les planificateurs stratégiques américains sont particulièrement préoccupés par les capacités militaires chinoises appelées A2AD, développement de sous-marins, missiles et avions de combat sophistiqués capables de poser un danger pour la marine américaine dans le Pacifique occidental. Bien que, comme ils en ont l’habitude, les Etats-Unis présentent de telles armes comme représentant « une menace » pour leur armée, en réalité la Chine riposte de façon défensive à la présence d’une puissance navale américaine écrasante dans les eaux proches de son territoire. La prépondérance navale américaine en Mer de Chine orientale, Mer de Chine méridionale et les points « d’étranglement » tel le détroit de Malacca, menace les voies maritimes en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique dont la Chine dépend pour son approvisionnement en énergie et matières premières.

Le rapport du CSIS approuve le repositionnement et le renforcement des forces militaires américaines dans le Pacifique occidental qui se sont accélérés sous le « rééquilibrage » vers l’Asie du gouvernement Obama. Cela comprend :
  • la consolidation des bases américaines, des troupes et des atouts militaires au Japon et en Corée;
  • le développement des forces américaines sur l’île de Guam et sur les îles Mariannes du nord, situées stratégiquement dans le Pacifique occidental;
  • le stationnement à Singapour de navires de combat de littoral, navires de guerre relativement petits, rapides et flexibles capable de récolter des informations, de faire des opérations spéciales et de déposer sur terre des soldats avec des véhicules armés;
  • la possibilité de faire un plus grand usage des bases aériennes et navales australiennes et de positionner 2 500 Marines dans la ville septentrionale de Darwin.
De plus, la publication confirme que les USA ont eu des discussions avec la Thaïlande, les Philippines et le Vietnam sur une possibilité d’accès aux bases et d’entraînement commun.
Le document examine aussi les efforts américains pour renforcer les liens militaires dans toute l’Asie, de l’Inde, Bangladesh et Sri Lanka jusqu’en Birmanie, Indonésie et Nouvelle Zélande, ainsi qu’avec ses alliés officiels.
Il est significatif qu’en classant les éventualités militaires par degré d’intensité, le document identifie l’Australie, le Japon et la Corée du Sud comme des alliés cruciaux « dans le spectre plus élevé d’intensité », à savoir un conflit militaire avec la Chine, « avec d’autres alliés et partenaires dans le spectre de moindre intensité. »
Bien qu’elle traite de façon large de toutes les contingences, l’évaluation du CSIS se concentre en premier lieu sur « la haute intensité. » Ses recommandations impliquent un développement plus important des accords militaires avec la Corée du sud, le Japon et l’Australie et qu’entre ces alliés eux-mêmes.
Elle recommande l’application des derniers accords militaires en date avec le Japon et la Corée du sud. Pour ce qui est du Japon, le document insiste sur la signification stratégique d’Okinawa. Okinawa est « centralement situé » entre l’Asie du nord-est et l’Asie du sud-est maritime, et est « positionné pour combattre tactiquement à l’intérieur de l’enveloppe A2AD dans les scénarios de haute intensité », autrement dit Okinawa est d’une importance cruciale dans toute guerre avec la Chine. Le gouvernement Obama s’est opposé de façon intransigeante aux appels du Japon à délocaliser la base navale américaine de Futenma au large d’Okinawa.

Le document du CSIS n’est pas la politique officielle du gouvernement Obama : ses conclusions sont présentées comme des recommandations. Il envisage tous les scénarios, dont celui de maintenir le statu quo et de diminuer les forces américaines de la région Asie-Pacifique, mais n’est favorable à aucun des deux. Cependant l’aspect le plus menaçant du rapport traite d’une liste substantielle de mesures qui pourraient être prises pour renforcer de façon marquée l’armée américaine dans toute cette région.
En plus de baser un porte-avion nucléaire américain en Australie occidentale, on compte parmi ces mesures les suivantes :
  • doubler le nombre de sous-marins d’attaque nucléaire basés sur Guam;
  • déployer des navires de combat en zone littorale en Corée du sud;
  • doubler la taille des forces amphibiennes à Hawaï;
  • baser de façon permanente un escadron de chasseurs-bombardiers sur Guam;
  • renforcer les équipements de surveillance avec ou sans personnel en Australie ou Guam;
  • optimiser les défenses antimissiles au Japon, en Corée du sud et Guam;
  • consolider les forces terrestres américaines.
Tout en recommandant que ces options soient envisagées, le CSIS appelle spécifiquement à ce que davantage de sous-marins d’attaque soient placés sur Guam, c’est à dire à distance de frappe aisée des voies maritimes et des bases navales chinoises.
Chacune de ces mesures ne fera qu’accroître les tensions avec la Chine et le danger d’une course aux armements et d’un conflit dans la région Asie-Pacifique.
L’évaluation du CSIS indique des poudrières potentielles, de la péninsule coréenne et du détroit de Taïwan à la Mer de Chine méridionale et aux frontières contestées entre l’Inde et la Chine. Le rapport représente clairement la façon de penser plus large au sein du gouvernement Obama et des cercles militaires et du renseignement américains les plus élevés qui préparent et planifient de façon téméraire une guerre avec la Chine.
Peter Symonds
Article original : US think tank plans military build-up against China

jeudi 30 août 2012

Chavez

Les élections présidentielles auront lieu le 7 Octobre 2012 sera la plus importante campagne électorale des 14 dernières années au Venezuela, sûrement la dernière s'il est élu.
 Pour ceux qui espèrent voir le Venezuela se tourner vers plus de démocratie, son programme n'offre aucun espoir.
Un programme édifiant : 
Tout droit inspiré du bolchevisme, un document de 39 pages intitulé ". Proposition du Candidat de la Patrie, Commandant « Hugo Chávez ». Le document est assez clair sur ce que Chávez a l'intention de le faire s'il est réélu. Il convertit la société vénézuélienne dans un état totalitaire ​​contrôlé par l'état, lui même sous contrôle militaire.
Toute répression de la liberté les médias est néfaste à la démocratie dans tous les pays à tout moment. Au Venezuela, Hugo Chávez abuse de ce pouvoir de manière particulièrement flagrante.
A cela s'ajoute une répression continue et intensive contre les opposants.
Le programme est terrible : 
Bien sûr, le "document" offre un large éventail d'idées banales et inattaquables, comme par exemple, intensifier la lutte contre la pauvreté, accroître la production agricole,ou garantir la survie "de l'espèce humaine "de la planète.
D'autres objectifs sont manifestement irréaliste : transformer le Venezuela en un centre du monde du « pouvoir économique ».
Mais lorsque le document se réfère aux affaires militaires et la société, les objectifs sont sacrément ubuesques, s'ils n'en étaient pas effrayants, il souhaite simplement et modestement "être le professeur de la plus grande salle de classe dans le monde".
L'armée est explicitement mentionné dans au moins 23 points. L'armée est appelée non seulement à protéger les frontières, mais aussi d'être présent dans " toutes les structures de l'Etat vénézuélien ". Chavez veut non seulement augmenter les dépenses militaires (déjà l'une des plus importante des Amériques), mais aussi « renforcer et accroître" l'armée du renseignement et des services de contre-espionnage. " 
Chavez appelle à la réelle « massification » des efforts. Chaque citoyen ordinaire sera informateur pour la sécurité de l'État. Chavez veut aussi renforcer le nombre de « patriotes » de sa milice bolivarienne, force paramilitaire directement sous son commandement. Tout cela est nécessaire pour produire un « point de non-retour » dans le but de « pulvériser complètement l'Etat bourgeois."
Le texte laisse a penser que le gouvernement se prépare à entrer dans la Troisième Guerre Mondiale. 
Chávez veut en finir avec le fédéralisme. Réformer la constitution. Terminé les gouverneurs, maires, élus et autres conseillers municipaux, à sa place, il veut créer 39.000 conseils communaux. Il veut Avoir « 68% pour cent de la population vénézuélienne" vivre sous système de Conseil Communal en 2019.
Bien entendu, rien n'est dit sur la façon dont ces conseils seront sélectionnés. Il n'est pas jamais fait mention de démocratie ou d'élections dans les plus de 30 paragraphes consacrés à ce sujet. Tout ce qu'on nous dit, c'est que ces conseils seront donnés les « compétences administratives » actuellement attribuées aux gouverneurs, aux maires et des organismes municipaux. Ils les remplaceront et auront « tout contrôle » sur la mise en œuvre des politiques.
Par ailleurs, le gouvernement envisage de créer un corps de 4.500 "inspecteurs des idées subversives" formés "socio-politique" (et pas seulement techniquement) pour superviser ces conseils. La proposition prévoit également la création de 43.029 "Comités de prévention » groupes chargés de repérer les « déviationistes » qui ne partageraient pas ses idées, et tout cette organisation sera encadrée par 3.000 partisans nommés par le gouvernement. Curieusement (et peut-être révélateur) le document ne fournit pas de détails sur la répartition territoriale, les méthodes desélection de ces entités étatiques parallèles.
Chavez organise une future dictature pyramidale de la société vénézuélienne sous la tutelle dl'Etat, et la réorientation de l'État sous commandement militaire. Pluralisme et équilibre des pouvoirs ne seront plus, à la méthode de l'ancienne URSS. On croyait le totalitarisme enterré au XXe siècle, la planification est de retour dans un pays d'Amérique du sud.
Dans les élections de 1998, Chávez a promis de mettre fin au système des partis, et il l'a fait. Il n'y a aucune raison de douter de lui cette fois.

Toute répression de la liberté des médias est néfaste à la démocratie dans tous les pays à tout moment. Au Venezuela, le président Hugo Chávez abuse de manière particulièrement flagrante. 
La répression de Chavez sur la liberté des médias a un impact direct sur la démocratie.
La répression médiatique se fait sur 3 axes.
1-D'abord et surtout, l'abus inappropriée du spectre des médias publics à des fins politiques ce qui restreint considérablement la liberté de représentation égalitaire d'accès aux ondes, y compris la radio et la télévision officielle du Venezuela.
2-L'intimidation des médias privés, accentué dans le processus électoral en cours, la loi qu'il a institué les oblige à diffuser la ligne de chavez, annihiler le débat politique, au risque d'en subir des conséquences.
3-L'application disproportionnée des contraintes réglementaires et des amendes sur Globovisión, la dernière télévision privée et plus généralement, sur tous les médias d'opposition privés. Une persécution administrative, une menace permanente à la liberté de la presse au Venezuela, des tentatives flagrantes d'influencer l'électorat en contrôlant les médias publics et de limiter l'accès à une information pluraliste.
Parmi ces trois menaces globales, l'abus des médias publics a le plus grand impact sur ​​la liberté et l'équité des élections. En outre, alors que l'intimidation et la retenue des recettes publicitaires des médias indépendants est monnaie courante, l'utilisation illégale de la télévision d’état à des fins politiques est, outrancière.
Chávez utilise sans vergogne l’infrastructure médiatique d'état et ses ressources dans le cadre de sa campagne de réélection. En plus d'être anti-démocratique, une telle utilisation est en plus interdite par la Constitution vénézuélienne. Chavez dispose pour son propre usage et sa propagande d'un réseau de plus de cinq chaînes de télévision nationales et 500 stations de radio.
Imaginez vous que tous les discours télévisés de Chavez à l'opinion publique, sont obligatoires pour toutes les stations de radio et de télévision du Vénézuéla privées et publiques. Imaginez maintenant que le discours de Chavez continue pendant plusieurs heures et se concentre sur les soi-disant « maux » de l'opposition républicaine et les vertus de sa propre candidature à la réélection. Imaginez qu'il exerce ce pouvoir plusieurs fois par semaine, aux meilleures heures d'écoute.
Même si nos sociétés sont imparfaites, un tel contrôle partisan et un tel abus des ondes publiques et privées à un tel niveau n'a jamais est inégalé dans toutes les autres démocraties établies de la terre.
Chavez crie au scandale et réprime toute forme de dissidence ou d'une attaque des médias privés, il utilise illégalement tous les pouvoirs de l'État pour attaquer son adversaire et ses messages de campagne.
Cette année, les abus dépassent tous les niveaux précédents. 
Les émissions de couverture nationale, ne sont pas la seule façon dont les médias publics abusent. Le site Web du gouvernement sort des nouvelles, tous les jours de la semaine et en propagande politique, se faisant passer pour des reportages ou de manière plus flagrante comme publicité pour le parti politique de chavez, le Parti socialiste du Venezuela (PSUV).
 Les organisations nationales et internationales d'observation des élections se contenteront de vérifier uniquement la validité des scrutins. Ils passeront sous silence l'ingérence de Chavez et le lavage de cerveau permanent que subissent les Vénézuéliens.
Les élections présidentielles au Venezuela en Octobre seront ni libre ni équitable.
 http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/chavez-preludes-d-une-future-121883
Plus d'infos sur le pays :
http://www.americasquarterly.org/taxonomy/term/3533
http://americasquarterly.org/user/11
http://www.americasquarterly.org/user/28918


L’ère Chavez impose le Venezuela sur la scène mondiale Les profonds changements dans la politique, l’économie et la société ont propulsé le pays andin sur le devant de la scène internationale
A plus de mille mètres d’altitude sur la côte vénézuélienne des Caraïbes, une ville naît du néant. Elle occupe 1 200 hectares, dans l’état de Vargas, enclavée entre Caracas, la capitale, et le principal aéroport du pays. Le lotissement a été projeté pour être l’une des grandes vitrines du gouvernement de Hugo Chavez Frias, président de la République depuis février 1999.
En espagnol, le projet s’appelle Ciudad Caribia. Le chantier est dirigé par une société mi cubaine mi vénézuélienne, la Construtora Alba Bolivariana. Près de 7 000 personnes sont déjà logées dans 1 100 appartements. Quand l’ensemble sera conclu, en 2018, la zone urbaine aura une capacité de 20 000 logements. Cent milles Vénézuéliens y vivront.
Seuls des gens très pauvres sont devenus propriétaires ou auront accès à la propriété de ces appartements. Ce sont des cinq pièces de 72 m2 : trois chambres, deux salles de bain, une buanderie, une salle à manger, un salon et une cuisine. Tous complètement meublés et équipés.
Il ne s’agit pas seulement d’une cité résidentielle. Le quartier abritera des écoles, des parcs pour les enfants, des crèches, une bibliothèque, un commissariat, un club sportif, un centre commercial et des espaces pour les réunions et événements. Les véhicules ne pourront pas circuler dans son enceinte. Les déplacements seront assurés par un système de transports publics qui prévoit même un téléphérique pour que les habitants rejoignent la côte et la capitale.
Des conseillers municipaux élus gèrent cette grande copropriété publique. Ils ont également le pouvoir de développer des entreprises commerciales et industrielles. Le projet de collecte et de recyclage des déchets, par exemple, est déjà en marche. Son fonctionnement obéit à un modèle d’autogestion, soutenu par le gouvernement national, qui remplace la traditionnelle verticalité étatique.
« J’entends beaucoup de personnes dire que Ciudad Caribia n’existe pas, qu’il s’agit d’un mensonge du gouvernement », rapporte Carlos Marques. À 45 ans, il fait partie du premier groupe de familles qui sont arrivées. Il est le porte-parole d’un des quatre conseils municipaux. « Nous faisons partie d’une expérience. Je ne suis pas un de ces chavistes pur et dur qui est d’accord avec tout ce que dit le président. Mais en octobre je voterai pour lui. Il a changé ma vie. »
À ce sentiment de rédemption, qui est apparemment généralisé chez les plus pauvres, s’oppose le rejet parfois féroce des plus privilégiés. Quand Chavez a été élu la première fois, on imaginait qu’il serait un révolutionnaire en politique et un réformateur bienveillant de l’économie. Une partie du patronat l’a même soutenu car le système gangrené de la IV République (1958-1999), était devenu un fléau insupportable. Elle était si corrompue qu’elle représentait même un obstacle pour les affaires.
Ce mécanisme qui a prospéré consistait en un pouvoir duopole. D’un côté l’Action Démocratique (AD) de centre gauche. De l’autre, le social démocrate Comité d’Organisation Politique Électorale Indépendante (COPEI), de centre droit. Après la chute du dictateur Perez Jimenez, en 1958, ces deux partis ont conclu un accord connu comme le Pacte de Punto Fijo, du nom de la ville où il a été signé. Des règles implacables ont été établis pour empêcher les importuns de gâcher la fête. Pendant 40 ans, l’AD et le COPEI ont vécu sur la bête.
Pétrole
Dans le cas vénézuélien, la roue de la fortune tourne grâce au pétrole. Le pays est le cinquième exportateur mondial et possède les plus importantes réserves prouvées. Jusqu’en 1976, l’exploitation a été entre les mains d’entreprises privées, principalement nord-américaines. Les hommes d’affaires locaux se sont enrichis en étant des associés minoritaires ou prestataires de services des grandes compagnies pétrolières.
Pendant le règne du capitalisme prédateur, le Venezuela a utilisé les dividendes de l’or noir pour importer presque tout ce qu’il consommait. Son niveau de développement agricole et industriel était très bas. Ceux qui avaient accès aux négoces pétroliers vivaient comme des nababs. La majorité de la population, sans travail fixe ni revenus stables, s’entassaient dans les villes et vivaient d’emplois précaires.
L’élite politique aussi en profitait. Les deux partis qui s’alternaient au gouvernement vivaient des commissions grasses qui étaient versées en échange des licences d’exploitation et autre concessions publiques. De haut en bas, le pays a été ligoté par l’un des plus grands schémas de corruption au monde.
La hausse des prix du pétrole, à partir de la crise mondiale de 1973, a conduit le président Carlos Andrés Perez, du parti AD, à nationaliser l’activité et à créer, en 1976, la PDVSA – Petroleos de Venezuela SA. Sans nuire aux intérêts des multinationales, puisque les activités de raffinage et de commerce international demeuraient entre les mains du privé, le nouveau modèle a alimenté le vol à grande échelle, en utilisant comme alibi un nationalisme de façade.
Les bénéfices engrangés grâce aux hydrocarbures et gérés directement par les hommes politiques du pacte Punto Fijo a engraissé la ploutocratie para-étatique. Elle a profité des contrats divers et variés de PDVSA. Ces barons du pétrole ont aussi renforcé leur hégémonie dans les secteurs peu risqués de la banque, de la télévision, de l’importation. L’establishment politique s’est alors confondu définitivement avec les maîtres de l’argent.
Durant ces dix ans de bien-être, les couches sociales les plus basses ont aussi reçu leur lot de bonheur. Au bout du compte, même avec les poches pleines, les politiques ont besoin de votes. Ce qui exige de satisfaire une clientèle. Le Venezuela du pétrole était un pays saoudien mais avec un régime de démocratie électorale.
Quand le cours du pétrole a chuté, à partir des années 80, le modèle a fait banqueroute. L’inflation a bondi de 7,4 % par an en 1978, à 103 % en 1996. Les intérêts de la dette ont fini par représenter 30 % du budget de la nation. Le PIB par habitant, en tenant compte de l’inflation, a reculé de presque 19 % entre 1978 et 1998. Dans le même temps, le salaire réel a perdu 48 % de sa valeur, provoquant une baisse de 25 % de la consommation des familles, alors que le chômage est passé de 4,3 % à 14,5 %.
Cependant tout le monde n’a pas été ruiné. Le secteur privé, qui auparavant vivait grassement grâce à la rente pétrolière, a compensé ses pertes éventuelles par des gains financiers en or. Et ce, grâce aux taux d’intérêts que l’État a concédé en mettant sur le marché des titres de la dette publique. Les plus de 30 milliards de dollars envoyés à l’étranger entre 1984 et 1998 sont la preuve de cette abondance alors que le pays agonisait.
Le transfert accéléré des ressources publiques vers les groupes privés durant les gouvernements pré-Chavez, a été accompagné de l’une des versions les plus radicales du programme d’ajustements recommandés par le FMI (Fond Monétaire International) : révision des tarifs des services publics, coupe des aides sociales, privatisation des entreprises publiques.
Le fait est que, quand l’actuel président est arrivé aux affaires, il a fait face à une économie brisée et une société décomposée. Dix pour-cents de la population, qui représentait alors de 23 millions d’habitants, intégraient la patrie du pétrole et de la finance. Les 90 % restant ont vu leur niveau de vie dégringoler, détérioré par le chômage, le blocage des salaires et l’élimination de leurs droits. La majorité de ces personnes ont donné leur aval pour enterrer la IV République et lancer un impétueux processus de changement.
L’initiation
Le premier pas du nouveau régime, renommé V République à partir de la Constitution de 1999, a été d’exploser le système politique dont il héritait. Adossés à une majorité parlementaire, les partisans de Chavez ont pu adopter une série de mécanismes plébiscitaires et de participation politique, qui ont détoné le contrôle institutionnel exercé par le bipartisme. Les forces déroutées par le chavisme ont perdu leur hégémonie sur l’assemblée nationale, le pouvoir judiciaire et les forces armées.
Les nouvelles règles du jeu ont permis que des consultations improbatives, via référendums, puissent être convoquées par le président, le parlement ou par initiatives populaires avec un minimum de signatures. Les mandats législatifs ou administratifs ont pu être révoqués par vote populaire. Les lois ont pu être approuvées sans l’aval du parlement, si elles ont été entérinées par les urnes.
Cette offensive politique a affaibli les secteurs les plus conservateurs. Fin 2001, Chavez s’est senti assez fort pour lancer ses premières réformes structurelles dans l’économie. Les principales ont été la Loi des Terres (qui a fixé les paramètres de la réforme agraire) et la Loi des Hydrocarbures (qui a augmenté les impôts sur les entreprises privées et le contrôle du gouvernement sur l’activité pétrolière).
La réaction de l’opposition et des grands groupes économiques a été immédiate. Elle a convoqué la classe moyenne dans la rue et incité les militaires à se rebeller contre le gouvernement. Profitant de sa main mise sur les moyens de communication, ces cercles ont créé un climat de chaos et se sont lancés dans la tentative de coup d’État d’avril 2002. L’aventure a duré moins de 48 heures. Les militaires légalistes encouragés par des centaines de milliers de manifestants dans les rues, ont restitué son mandat constitutionnel à Chavez.
Une nouvelle révolte insensée s’est produite à la fin de l’année 2002. Les patrons ont paralysé l’économie du pays. Au centre de cette grève, PDVSA, encore sous le contrôle de directeurs et de gérants qui refusaient d’obéir au gouvernement. À nouveau le président a gagné le bras de fer à la suite d’une bataille de 60 jours. À la suite du coup d’État d’avril, les mouvements adversaires au sein de l’armée se sont dissouts. La paralysie pétrolière surmontée, Chavez a finalement réussi à prendre les commandes de l’entreprise publique, malgré la démission de 32 000 fonctionnaires qui avaient adhéré au blocus.
L’opposition a encore trouvé la force de convoquer, en 2004, un référendum révocatoire afin de destituer le président par voie constitutionnelle. D’ailleurs, dans le Venezuela de Chavez noirci par ses ennemis, qui qualifient le président de despote, 20 % des électeurs peuvent plébisciter un scrutin pour limoger le chef de l’État. Malgré ce nombre de signature minimale, l’opposition a été battu lors de la consultation populaire. Le président a poursuivi son mandat et a été réélu en 2006, avec plus de 60 % des voix.
Test de Chavez
Cette administration prend fin en janvier 2013. La troisième, du leader bolivarien (la première n’a duré qu’un an et demi, 1999-2000, et s’est terminée après la promulgation de la nouvelle Constitution). Lors des cinq années suivantes, il a surtout mené une révolution politique. Il a éloigné les vieilles élites du pouvoir et dérouté leurs attaques anticonstitutionnelles. Ces six dernières années, il s’est engagé dans la construction d’un nouveau projet économique et social que les urnes jugeront en octobre.
Le président a ouvert de nombreux chantiers. La première de ses inventions : les missions sociales. Elles sont principalement destinées à affronter les déficiences des systèmes de santé et scolaire. En même temps, il a accéléré le processus de nationalisation qui a commencé par le secteur pétrolier. Il a aussi touché d’autres secteurs stratégiques comme le système financier, la sidérurgie et les communications. Mais aussi d’autres moins importants : comme la distribution et les services. Une partie des bénéfices de PDVSA, de l’augmentation des impôts et de la dette publique ont servi à acquérir ces entreprises.
La stratégie de Chavez, depuis 2006, est baptisée de « socialisme du XXI siècle ». Elle repose sur un État fort, pourvoyeur de droits et régulateur de l’économie. Un État qui détient les moyens de production et participe significativement à leur gestion. L’élimination des capitalistes n’est pas une finalité comme elle a pu l’être lors d’autres expériences socialistes. Ses opposants, d’ailleurs, ont pris l’habitude de le critiquer d’avoir créé la « bolibourgeoisie ». Des entrepreneurs attelés au gouvernement et au projet bolivarien. De toute façon, il est indéniable qu’en nageant à contre courant, en rejetant les idées néolibérales triomphantes qui ont suivi le collapse de l’Union Soviétique, Chavez a attiré l’attention du monde sur son pays.
Cette attention s’explique actuellement par la polarisation politique et idéologique entre le Venezuela d’un côté, et les Etats-Unis et autres puissances occidentales de l’autre. Les conflits internes avec l’opposition attise aussi la curiosité mondiale. Défenseur de l’intégration latino-américaine et d’une géopolitique, qui ignore la suprématie exercée par la Maison Blanche, le président vénézuélien est devenu un acteur important sur la scène internationale. La récente filiation de son pays au Mercosul, célébrée le 31 juillet, atteste ce caractère instigateur.
Mais le Venezuela de Chavez mérite d’être exploré au-delà des batailles d’idées. Les résultats de ces presque 14 ans de gestion ne peuvent pas être ignorés. Malgré les problèmes, comme les difficultés rencontrées dans la diversification de l’outil industriel ou l’augmentation de la criminalité dans les grandes villes, le pays a conquis des succès notables. L’Unesco l’a déclaré libéré de l’analphabétisme. Ce n’est pas rien. Ou encore, selon le Cepal et l’indice Gini, le pays détient la meilleure distribution de revenus d’Amérique du Sud. Il affiche aussi le salaire minimum le plus élevé de la région selon les chiffres de l’OIT (Organisation Internationale du Travail). Il peut aussi se féliciter d’avoir connu la plus forte accélération de l’IDH (Indice de développement humain) du continent lors des dix dernières années, information relayée par un récent rapport des Nations Unies.
De la patrie fondée par Simon Bolivar jaillit désormais plus que du pétrole. Les expériences et changements, que l’on soit pour ou contre, sont des sujets importants pour ceux qui veulent discuter avec sérieux les défis de notre époque...............
Breno Altman, Jonatas Campos, Marina Terra
http://operamundi.uol.com.br/conteudo/babel/23764/l%E8re+cha...
Traduction : Jérôme da Silva
 Source : http://www.legrandsoir.info/dossier...
 
 



CRIMES MEDIATIQUES ou les conséquences meurtrières de la désinformation – Guillaume de Rouville

Depuis la chute du mur de Berlin, l’emprise des médias atlantistes sur les opinions publiques occidentales, au lieu de décliner en raison de la disparition de la menace communiste, s’est développée au point de supprimer quasiment toutes les voix dissidentes des canaux d’information non marginaux ou alternatifs. En France, pays un peu plus rétif que ses voisins à la mainmise atlantiste, ce travaille de nettoyage médiatique a été achevé par Nicolas Sarkozy avec l’aide de personnalités néoconservatrices comme Christine Ockrent ou Philippe Val (legs sur lequel le nouveau Président très atlantiste ne reviendra évidemment pas).
Il en résulte un unanimisme de l’information dont on pourrait s’accommoder en invoquant l’imperfection des Homo Sapiens s’il n’avait pour objectif principal de cacher des crimes de masses dont les élites dirigeantes des démocraties occidentales se rendent coupables avec une impunité déconcertante.
Les crimes médiatiques sont une composante à part entière des crimes politiques plus généraux qui ensanglantent la scène internationale où nos dirigeants déchaînent leur volonté de puissance. Sans une complicité active des médias atlantistes avec les élites occidentales les guerres en Irak et en Afghanistan, le dépeçage de la Libye et la descente aux enfers de la Syrie, n’auraient pas pu être réalisés aussi facilement.
Ainsi, il y a eu crime médiatique quand l’Otan a décidé d’attaquer l’Afghanistan dans la foulée des attentats du 11-Septembre parce que les médias ont refusé sciemment d’interroger les motivations de l’administration Bush dans cette guerre et de questionner la responsabilité directe des néoconservateurs dans ces attentats.
Il y a eu crime médiatique quand les États-Unis et leurs alliés ont envahi l’Irak en 2003 parce que les médias ont relayé volontairement de fausses informations sur la présence d’armes de destruction massive.
Il y a eu crime médiatique quand les médias ont inventé la fable du bombardement de Benghazi par Kadhafi pour envahir la Libye, quand ils ont laissé, sans broncher, les dirigeants occidentaux, avec la caution morale de quelques intellectuels atlantistes (dont J.B. Botul), donner le pouvoir à des milices wahhabites proches d’Al-Qaeda et créer une guerre civile afin d’accomplir des objectifs géostratégiques dont les peuples d’Occident et d’Orient ne verront jamais les bénéfices (moraux ou matériels).
Il y a crime médiatique quand les médias attribuent de manière opportune la paternité des massacres en Syrie (Houla) au clan au pouvoir pour faire tomber un régime qui ne répond plus à leurs objectifs dans la région ; il y a crime médiatique quand l’Occident peut, sans que les médias ne s’en émeuvent, armer des groupes terroristes, organiser des massacres de civils et apporter la guerre civile et religieuse dans un pays en paix.
Il y a eu crime médiatique quand les médias ont choisi de taire le soutien des États-Unis à un coup d’État au Honduras en 2009 et que ce silence couvre les cris des torturés et des suppliciés.
Il y a un crime médiatique quand les médias passent sous silence les implications pour les libertés fondamentales de la loi NDAA votée par l’administration Obama en décembre 2011 qui autorise les détentions arbitraires (des citoyens américains ou étrangers) comme au temps de l’absolutisme royal en France.
Il y a crime médiatique quand aucun grand média ne cherche à expliquer les raisons et les dessous de la guerre contre le terrorisme ni l’alliance des Occidentaux avec les défenseurs du terrorisme islamique (Arabie Saoudite et Qatar).
Il y a eu crime médiatique dans tous ces exemples parce que les médias mainstream ont délibérément choisi de se faire les porte-parole d’une élite à la quelle ils appartiennent ou à laquelle ils s’identifient, élite qui commet, de manière répétée, des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité contraires aux valeurs des Lumières.
« Cachez-nous nos crimes que nous saurions voir ! »
L’incompétence n’est pas une excuse suffisante pour écarter la responsabilité directe des médias dans les crimes que nous avons mentionnés (d’autant que les médias alternatifs ont offert ou offrent des analyses précises et pertinentes sur l’ensemble de ces événements). L’incompétence ne peut pas être, en effet, à ce point partagée, voire unanime, tandis que la soumission volontaire à la parole officielle peut l’être en raison du commun dénominateur qui caractérise l’ensemble des médias qui comptent pour forger l’opinion des bourgeois cultivés : l’idéologie atlantiste. En effet, sans une idéologie commune et puissante capable de souder ensemble les intelligences humaines les plus diverses, autant d’erreurs et d’approximations dans l’information ne pourraient pas être commises de manière répétée et à propos de la plupart des événements cruciaux.
Nul besoin ici de mentionner tous les crimes médiatiques commis par les médias atlantistes tant la liste est longue et presque sans fin. Nous voulions juste rappeler l’évidence suivante au moment où le traitement médiatique du drame syrien semble atteindre en Occident un degré d’abjection rarement égalé : la désinformation tue des innocents.
Aux citoyens de rendre leurs journalistes comptables de celle-ci lorsque cette désinformation est manifestement volontaire, à défaut d’en accepter la part d’ombre pour soi-même et de démobiliser sa conscience face à la brutalité du monde. Aux citoyens de s’organiser pour faire tomber les tyrannies médiatiques qui dominent les opinions publiques occidentales. Pour que cessent les crimes des mass media.
Guillaume de Rouville
http://lidiotduvillage.org/2012/06/13/crimes-mediatiques-ou-les-consequences-meurtrieres-de-la-desinformation/


Syrie : Bachar Al-Assad, droit dans ses bottes et plus serein que jamais

Par 
Allain Jules 


Le président syrien, égal à lui-même, vient de faire la démonstration de sa force. C’est une force tranquille qu’on vient de voir et d’entendre. Aucune hésitation, une analyse de la situation sur le terrain qui prouve qu’il coordonne avec brio la reconquête de son pays souillé par des terroristes et des mercenaires. Intelligence, sérénité, loin des gesticulations du camp d’en face qui n’a comme unique argumentation, le mensonge à satiété. C’est incontestable, ce soir, entre rage et douleur, gueule de bois et désespérance, le temps a suspendu son vol, et une épée de Damoclès est suspendue sur la tête des terroristes qui, jour après jour, essuient des défaites cuisantes…L’ambiance est visiblement morose chez les roses de Libération qui titrent : “Impitoyable Bachar Al-assad”, s’ensuit alors les “dictateur”, “rester au pouvoir à tout prix” , “refus de zones tampons”et tutti quanti, sans toutefois revenir sur les massacres perpétrés par la soi-disant opposition…des terroristes…
Petit trackbacks de son interview d’hier soir sur Addounia TV :
Nous progressons, la situation sur le terrain est meilleure mais nous n’avons pas encore gagné, cela nécessite encore du temps
Nos forces armées font absolument un travail héroïque.”
Nous pouvons utiliser notre force et détruire tous les terroristes en Syrie, mais ce n’est pas raisonnable, car cela fera de lourdes pertes parmi les civils.”
La Ligue arabe est une imposture qui ne garantie en rien l’arabisme”
Ce qui se passe n’est ni une révolution ni un printemps, il s’agit d’actes terroristes“.
La Turquie porte une responsabilité directe dans l’effusion du sang en Syrie“.
C’est le sort d’une patrie qui est en jeu, non pas d’un régime“.
soit la Syrie s’en sort soit elle coule“.
Les patriotes et les vrais gens, ne fuient pas, ni ne quittent leur patrie. Finalement, cette opération est positive, c’est une opération d’auto-nettoyage de l’État, en particulier, et de la nation en général
Les Syriens peuvent être fiers d’un président aussi fort et intelligent, contrairement aux Tunisiens qui en ont un, quelconque et pusillanime. Quand on lit les salmigondis qu’assène le président tunisien Marzouki, qui n’est rien du tout sans les salafistes d’Ennhadah, ces derniers qui sévissent en toute impunité en Tunisie, on ne peut qu’avoir pitié de lui, lorsqu’il dit ceci :
« Le président syrien illégitime Bachar Assad doit être traduit devant la Cour pénale internationale (CPI), ainsi que toutes les personnes impliquées dans les massacres perpétrés en Syrie ».
« Le massacre de Daraya constitue un crime contre le peuple syrien qui lutte pour sa liberté », a-t-il indiqué. Il a également condamné vivement les attaques contre les civils par une armée qui « agit comme une armée d’occupation intérieure ».
Le pauvre Marzouki, qui est incapable de condamner l’abjection absolue lorsque ses amis salafistes en Syrie commettent un attentat contre un cortège…funèbre, ne sait-il pas que, à Daraya, ce sont encore eux ?
L’incontournable Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) affirme, toute honte bue, que les combats du jour (mercredi) ont fait au moins 52 morts , 32 civils, 15 soldats et cinq rebelles. Vous remarquerez que, chaque fois, il y a plus de soldats tués que de terroristes. Consultez ses chiffres, vous allez plutôt rire tous les jours. C’est une bonne thérapie. Hélas, les grands médias se font complices d’une telle falsification…
Damas : Les forces de sécurité syriennes ont attaqué tôt, hier matin, un repaire situé près d’Abu Baker Al-Sakeek dans Kafar batna, domaine de la campagne de Damas. Elles ont liquidé les 15 terroristes qui s’y trouvaient. Elle se sont ensuite emparées d’un grand stock d’armes.
Hier soir, 80 terroristes ont été tués à Alep. Des images très violentes. C’est une unité de l’armée syrienne qui a donné l’assaut sur leurs bases, en annihilant des dizaines de terroristes dans le quartier de Seif al-Dawleh.
Homs : Du côté est de la ville, les forces de sécurité syriennes se sont affrontées avec un groupe de terroristes qui tirait des obus de mortier sur le petit village de Al-Mashrafa. Le bilan ne nous a pas été communiqué mais, le groupe a été mis en déroute.
Au moment ou nous bouclons ce papier, de nombreux Syriens, à Lattaquié, Homs, Alep, Damas et ailleurs, sont descendus dans les rues comme un seul homme, contents de la fermeté de Bachar Al-Assad sur Addounia TV. Klaxons, youyous, cris de joie et liesse populaire ont accompagné cette procession improvisée.