samedi 25 août 2012

L’Iran mène sa première attaque contre l’Arabie saoudite et menace, le Hezbollah se renforce à Gaza : vers un embrasement généralisé

Selon la presse britannique, le Guide iranien, Ali Khameneï, a demandé aux Gardiens de la Révolution de s’en prendre aux intérêts des pays accusés de soutenir la révolte syrienne. Depuis, l’Arabie saoudite a subi une première attaque informatique d’envergure, qui a failli provoquer une véritable crise mondiale. Le Hezbollah, qui alimente l’embrasement de Tripoli, au nord du Liban, s’infiltre aussi dans le Sinaï et à Gaza, en prévision d’une guerre imminente avec Israël, sur fond de crise syrienne et de nucléaire iranien.


Selon le site « Middle East Transparent », « des sources saoudiennes officielles de la sécurité informatique accusent l’Iran d’avoir mené une violente cyber-attaque contre les installations de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco, durant le congé de Aïd el-Fitr ». Selon les mêmes sources, « l’enquête a identifié des dizaines d’employés de la compagnie, qui sont de nationalité saoudienne et libanaise, soupçonnés d’être impliqués dans cette agression planifiée par l’Iran ». Et d’ajouter que « plus de 70 personnes ont été arrêtées, soupçonnées d’avoir fourni aux Iraniens les codes de sécurité du réseau informatique d’Aramco, permettant l’introduction d’un virus sur le réseau et le serveur principal. L’attaque qui s’est produite quelques minutes avant le début du congé lié à Aïd el-Fitr, était destinée à détruire l’ensemble du réseau interne d’Aramco et de paralyser la production de pétrole en Arabie saoudite. Mais les techniciens de la compagnie ont déconnecté les unités touchées et réussi à stopper la progression du virus. Ils ont ainsi protégé l’ensemble du réseau, la chaîne de commandement et l’outil de production ».
Si l’ensemble du réseau a été sauvé, une source d’Aramco reconnait en revanche que les dégâts sont importants. Un responsable exécutif de la compagnie saoudienne souligne de son côté que « l’attaque a été commanditée par l’Iran et exécutée par une vingtaine d’employés de la compagnie ». Les Saoudiens rappellent que l’Iran avait mis en garde l’Arabie contre toute augmentation de sa production pétrolière en vue de combler le manque dû à l’embargo imposé sur Téhéran. L’Arabie est passée outre ces menaces en mettant sur le marché plus de 10 millions de barils par jour, afin de satisfaire la demande et de limiter la hausse des prix du pétrole, au moment où l’économie mondiale tourne au ralenti. Or, le maintien des prix à un niveau acceptable, confirmé par le ministre saoudien du Pétrole lors des dernières réunions de l’OPEP à Vienne, vise à asphyxier l’économie iranienne. Téhéran a riposté en s’en prenant à l’Aramco, et à travers elle à l’économie mondiale. Car, selon les spécialistes, « toute atteinte à la production saoudienne conduit automatiquement à une pénurie de pétrole, au niveau mondial, suivie d’une flambée des prix et d’une crise économique insurmontable ».
Ces informations semblent ainsi confirmer les révélations de la presse britannique de cette semaine, selon laquelle « le Guide Ali Khameneï a donné ses ordres aux Gardiens de la Révolution, et plus particulièrement aux Brigades Al-Quds (bras extérieur des Pasdarans), de s’en prendre aux intérêts des pays arabes et occidentaux qui soutiennent la révolte syrienne ». Et ce, pour inverser la situation en faveur de son allié Bachar Al-Assad. Car la chute de ce dernier aura des conséquences graves sur l’Iran et le Hezbollah. Rappelons qu’à travers le Hezbollah, l’Iran dispose de cellules dormantes dans une quarantaine de pays.
Bien que la cyber-attaque iranienne ait visé Aramco, c’est le monde entier qui a été ciblé à travers l’Arabie saoudite. Mais l’Iran ne menace pas seulement l’économie, considérée comme le nerf de la guerre. Les cellules terroristes dormantes, iraniennes, syriennes et du Hezbollah, seraient également sollicitées dans ce vaste projet. La Turquie n’exclut pas une implication syro-iranienne dans l’attentat de Gaziantep, lundi dernier. D’autant plus que le PKK a démenti toute responsabilité. Selon le quotidien « Asharq Al Awsat », les autorités du Bahreïn ont saisi, à la veille de l’Aïd el-Fitr, plusieurs centaines de cocktails Molotov prêts à l’emploi, accusant des activistes chiites, liés à l’Iran, de vouloir reprendre leur campagne de déstabilisation de la monarchie. La province est de l’Arabie est, elle aussi, le théâtre d’émeutes régulières, impliquant des activistes chiites.
C’est dans le cadre des menaces iraniennes qu’il convient d’interpréter les manœuvres de grande envergure réalisées la semaine dernière par le Hezbollah au Liban. Selon le quotidien libanais Al-Joumhouria, le parti chiite a mobilisé plus de 10.000 combattants d’élite lors de ces manœuvres, supervisées personnellement par Hassan Nasrallah. Les cadres du Hezbollah ont également changé de domicile, en prévision d’une nouvelle guerre contre Israël qui pourrait éclater dès que l’ordre en sera donné par Téhéran. « Al-Joumhouria » ajoute que « depuis que la direction du Hamas palestinien a quitté la Syrie et pris ses distances avec le dictateur Assad, le Hezbollah tente de remplacer le Hamas par le Djihad islamique palestinien dans son dispositif régional d’encerclement d’Israël. A ce sujet, le quotidien koweïtien Al-Seyassah d’hier jeudi affirmait que « le Hezbollah est impliqué dans les événements du Sinaï. La cellule libanaise dirigée par l’un des cadres du Hezbollah, Ziad Al-Kachache, aurait été infiltrée dans le Sinaï à la demande de Talal Hamieh, responsable des opérations extérieures du Hezbollah. Leur mission serait double : perturber les relations entre l’Egypte et Israël ; et mettre sur pied un dispositif lié au Hezbollah à Gaza, afin de prendre l’Etat hébreu en tenaille. D’ailleurs, depuis l’intervention de l’armée égyptienne, Al-Kachache et ses hommes se seraient repliés à Gaza à travers les tunnels ».
L’Iran et Israël sont ainsi engagés dans une course contre la montre. Téhéran tente d’accélérer son programme nucléaire et d’atteindre un point de non-retour avant les élections américaines de novembre prochain. Tel-Aviv menace de frapper les installations iraniennes en profitant justement du temps mort américain précédant les élections. Mais pour l’en empêcher, les Iraniens s’apprêtent à embraser la région. La cyber-attaque contre l’Arabie saoudite et l’embrasement de Tripoli, au Nord du Liban, à travers les Alaouites, alliés du Hezbollah et de Bachar Al-Assad, ne seraient qu’un début.
Dario S.

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