lundi 30 septembre 2013

France/Occident : les dissidents du XXIe siècle

« L’apparition de la dissidence montre qu’un système touche à sa fin. »
En France, en Occident, le temps de la transgression est venu, la dissidence explose : dissidents littéraires qui rejettent la médiocrité et le conformisme ; artistes dissidents qui refusent le non-art contemporain ; dissidents politiques qui ne croient plus aux partis institutionnels ; dissidents médiatiques qui ne supportent plus les bobards ; dissidents économiques qui préfèrent l’exil au fiscalisme ; dissidents moraux qui manifestent contre le mariage homosexuel ; dissidents scolaires qui fuient le naufrage de l’école publique ; dissidence populaire qui ne fait plus confiance à l’oligarchie ; dissidence identitaire contre le grand remplacement programmé des Européens ; dissidents contre les fauteurs de guerre occidentaux. Dissidents de toute tendance, unissez-vous ! Michel Geoffroy analyse le phénomène et le compare à ceux qui ont précédé la chute de l’Union soviétique.
Polémia


Honneur aux dissidents
Les dissidents soviétiques avaient bonne presse en Occident dans les années 1970, car ils permettaient d’attaquer l’URSS sur les droits de l’homme – dont l’idéologie commençait à prendre sa forme moderne – et en particulier sur le droit d’émigrer (déjà…). Ils révélaient aussi la réalité cachée du communisme, même si en fait on savait déjà tout depuis Victor Kravtchenko (J’ai choisi la liberté, 1946) et même bien avant.
On se souvient notamment de V. Boukovski, d’A. Zinoviev, d’A. Ginsburg, des frères Kopelev, ou Medvedev, de L. Pliouchtch et, bien sûr, d’A.Soljenitsyne.
Les dissidents ont cependant commencé à moins intéresser l’Occident quand, ayant quitté l’URSS, ils ont commencé à déclarer que le « monde libre » n’était pas non plus le paradis. Et plus encore quand ils ont préféré revenir en Russie après la chute du communisme, comme Soljenitsyne, par exemple. Mais tant qu’il s’agissait de mettre en accusation l’Union soviétique, l’Occident souhaitait la bienvenue aux dissidents. Mais aujourd’hui les rôles se sont inversés.
Le phénomène de dissidence marque l’usure d’un système
L’apparition de la dissidence montre qu’un système touche à sa fin.
Le phénomène de dissidence correspond au fait qu’un jour, et d’une façon imprévisible, des personnes du système décident de ne plus jouer le jeu en acceptant, en outre, d’en supporter personnellement les conséquences. Ce qui signifie qu’ils ne croient plus au système dans lequel ils vivent et qu’ils n’ont en outre plus peur de vouloir le changer.
Ainsi, recrutés avant tout parmi les intellectuels et les chercheurs choyés par le régime, les dissidents soviétiques montraient que le mythe communiste ne faisait même plus rêver « l’avant-garde du prolétariat ». Comme le décrit A. Soljenitsyne dans son livre Le Chêne et le Veau, l’existence de la dissidence portait des coups de boutoir répétés sur le régime soviétique d’autant plus redoutables qu’elle provenait de l’intérieur du système lui-même. Comme un jeune veau têtu peut finir par abattre à la longue un vieux chêne.
Ce phénomène s’est déjà produit dans l’histoire, notamment à la fin de l’Ancien Régime, quand une partie de la noblesse s’est ralliée aux « Lumières ».
Les dissidents du XXIe siècle
La dissidence réapparaît aujourd’hui en Occident.
Julian Assange, Bradley Manning et Edward Snowden sont en effet des dissidents du XXIe siècle. Et comme leurs homologues soviétiques, ils annoncent que le système occidental se fissure de l’intérieur.
Bien qu’anglo-saxons, donc issus de la population dominant le système occidental, ces trois dissidents ont décidé un jour, et d’une façon imprévisible, de révéler au monde la réalité cachée de la politique américaine, en faisant la lumière sur les activités secrètes d’écoute des communications mondiales par la NSA auxquelles il participait, pour Snowden, ou en organisant la divulgation de documents diplomatiques ou militaires américains classifiés, pour Assange et Manning, via Wikileaks.
Ces dissidents ne pouvaient ignorer les risques auxquels ils s’exposaient. Ils les ont pourtant assumés en démontrant par là même qu’ils plaçaient l’exigence de vérité plus haut que leur propre sécurité ou que leur loyauté vis-à-vis du système occidental.
Leur dissidence porte aussi sur les télécommunications et l’internet : donc sur le cœur du réacteur occidental contemporain et sur le levier principal de sidération des populations.
Tous les trois sont jeunes, enfin : ce qui montre que la contestation monte des profondeurs du système.
Comme en URSS
Le sort des dissidents occidentaux n’a rien à envier à celui des soviétiques. Les dissidents soviétiques ne trouvaient pas asile dans les pays du Pacte de Varsovie. Il en va de même pour les dissidents du XXIe siècle : aucun pays « libre » du bloc occidental – qui croule pourtant sous les « réfugiés » venus de toute la terre – n’a couru le risque de les accueillir et de mécontenter ainsi le « grand frère » américain. Y compris les pays espionnés par la NSA et qui se sont donc montrés pas très rancuniers ! L’oligarchie présente, bien sûr, les dissidents comme des délinquants et des hooligans, comme au temps de l’URSS.
Manning, qui a déjà passé 1200 jours sous les barreaux, a été condamné à 35 ans de prison, même s’il a évité l’incrimination de « collusion avec l’ennemi » qui lui faisait courir le risque d’emprisonnement à vie. Manifestement, pour la justice militaire américaine le reste du monde s’assimile donc à un territoire ennemi, cela soit dit en passant. Peut-être le retrouvera-t-on un jour pendu dans sa cellule, comme cela arrive parfois en Occident ? Assange, réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres, se trouve sous le coup d’une demande d’extradition et de différentes accusations notamment d’abus sexuel. On a fait aussi circuler la rumeur qu’il se compromettait avec l’extrême droite (Le Monde du 23 août 2013), ce qui correspond en Occident au crime suprême de « contre-révolution » dans le bloc soviétique. Snowden, accusé d’espionnage, de vol et d’utilisation illégale de biens gouvernementaux, n’a pu obtenir que l’asile temporaire en Russie.
Le goulag médiatique
Les médias, habituellement si aimables avec les délinquants de toute sorte, n’ont cessé, avec un bel ensemble, de dévaloriser la portée de leurs gestes (ils n’auraient révélé qu’un secret de Polichinelle) ou leur personnalité.
Manning, que l’on présentait ainsi comme un « jeune homme » un peu dépassé, en a d’ailleurs profité habilement devant le tribunal militaire pour faire adoucir sa peine ! Le goulag médiatique est, certes, plus soft que le goulag soviétique, mais il vise à produire les mêmes effets : réduire au silence et condamner à la mort sociale.
L’Occident, URSS du XXIe siècle
Les dissidents se multiplient en réalité en Occident, pour la même raison qu’en Union soviétique. Car on croit de moins en moins aux mensonges idéologiques sur lesquels repose le Système et ses résultats inspirent de plus en plus la défiance.
Dissidents littéraires qui rejettent la médiocrité et le conformisme, artistes dissidents qui refusent l’art officiel cosmopolite déraciné, dissidents politiques qui ne croient plus aux partis institutionnels, dissidents médiatiques qui ne supportent plus les bobards, dissidents économiques qui préfèrent l’exil au fiscalisme, dissidents moraux qui manifestent contre le mariage homosexuel, dissidents scolaires qui fuient le naufrage de l’école publique, dissidence populaire qui ne fait plus confiance à l’oligarchie, dissidence identitaire contre le grand remplacement programmé des Européens, dissidents contre les fauteurs de guerre occidentaux.
Malgré la police, malgré le goulag médiatique, malgré la menace économique, la dissidence progresse partout en Occident. Parce que le Système craque de toute part.
Nous sommes tous des Assange, des Manning et des Snowden !
Michel Geoffroy

La France face aux défis géopolitiques mondiaux, par Aymeric Chauprade


La France face aux défis géopolitiques mondiaux, par Aymeric Chauprade


Intervention du géopolitologue Aymeric Chauprade lors de l’Université d’été du Front National, le 14 septembre 2013

Mesdames et Messieurs,
Jamais dans notre histoire, à l’exception des périodes de défaites et d’occupation, la France n’avait autant tourné le dos à son rang, à son influence, à sa liberté.
Jamais ses dirigeants ne l’avaient autant détourné de ses constantes géopolitiques, qui lui assuraient dans le monde une place exceptionnelle, qui faisaient que où que l’on regardait, l’influence de la France se faisait sentir. Nous ne sommes pas ici cependant pour sombrer dans la nostalgie et le pessimisme. Nous sommes ici pour comprendre les défis géopolitiques qui sont lancés à la France, pour y répondre, pour apporter des solutions crédibles, efficaces, capables de rendre aux Français la foi dans leur pays, la conviction que le déclassement n’est pas inéluctable, que le redressement est possible.

D’immenses transformations sont en train de se produire dans l’ordre mondial de la puissance, des mécanismes identitaires et idéologiques inquiétants s’y développent, et face à cette réalité, le système actuel reste prisonnier de ses vieux schémas idéologiques, incapable d’affronter la réalité du monde et d’adopter en conséquence son mode de pensée, enfermé dans un mélange d’aveuglement et d’arrogance.
Oui, Mesdames et Messieurs, ces défis sont considérables et ils sont bien la réalité du monde, mais hélas le camp du déni de réalité, le camp du refus du réel, s’emploie à maintenir le voile qui obscurcit le regard des Français, qui ralentit leur prise de conscience.

L’incroyable perte de leadership de Barack Obama

Près d’un an après sa réélection, le président américain ne semble plus avoir la moindre emprise sur les grands dossiers du pays, a fortiori ceux du monde.
Parle-t-on vraiment du même homme ? En début d’année, le magazine « Time » consacrait Barack Obama comme la personnalité la plus puissante de la planète. Six mois après, il ne semble plus avoir la moindre emprise sur les grands dossiers du pays, a fortiori ceux du monde.

La première année de son second mandat s’annonce d’ores et déjà comme un terrible gâchis : la réglementation des armes à feu a capoté. La réforme de l’immigration est dans les limbes. Et le psychodrame budgétaire qui se déroule actuellement au Congrès donne comme une impression de déjà-vu, qui en dit long sur son incapacité à imposer une fiscalité plus juste. Le blocage à Washington n’est évidemment pas nouveau. Mais compte tenu des dernières semaines, Barack Obama ne peut plus en faire porter la faute à ses seuls adversaires républicains.
Sur trois sujets au moins, ce sont les démocrates qui ont contrarié ses projets, montrant à quel point son leadership s’était érodé. La première fissure du camp démocrate est apparue voilà deux mois, suite au scandale des écoutes de l’Agence de sécurité nationale (la NSA).
Lorsque des républicains ont déposé un texte à la Chambre des représentants pour limiter les prérogatives de l’Agence, il s’est trouvé 111 démocrates pour les soutenir. Jamais Barack Obama n’avait dû affronter une telle coalition contre lui. Jamais une majorité de parlementaires démocrates – 111 sur 200 – n’avait osé défier aussi ouvertement leur leader.
Heureusement pour la Maison-Blanche, le camp républicain était tout aussi divisé que le sien. Ils ont été 134 à soutenir l’action de la NSA, et seulement 94 à s’y opposer. Cette affaire marque certainement la seule occasion où les républicains ont protégé le président contre l’indiscipline de son propre camp.
Le désamour entre la Maison-Blanche et les élus démocrates s’est encore accru avec l’affaire syrienne. En annonçant vouloir consulter le Congrès sur une éventuelle intervention militaire, Barack Obama a mis nombre de ses partisans dans l’embarras. Difficile, en effet, de soutenir une nouvelle guerre au Moyen-Orient alors que l’opinion – et donc les électeurs – y est majoritairement hostile !
L’issue du vote n’était pas acquise. Heureusement, il n’a pas eu lieu. L’accord négocié entre les Etats-Unis et la Russie sur la destruction des armes chimiques syriennes a permis d’éviter cette terrible séquence. Mais le crédit de Barack Obama en a beaucoup pâti : en plus de froisser les élus démocrates, il a donné à Vladimir Poutine une formidable occasion d’endosser le premier rôle sur la scène du Moyen-Orient. Le chef du Kremlin a joué les faiseurs de paix, reléguant au second plan son homologue américain.
L’épisode était à peine achevé que les démocrates trouvaient une nouvelle occasion de jouer les trublions. Excédés par le pouvoir de Wall Street et la facilité avec laquelle elle recycle ses banquiers au sommet de l’Etat, ils sont parvenus à faire barrage à la nomination de l’économiste Larry Summers – consultant pour la banque Citigroup – à la tête de la Réserve fédérale.
Ce n’est pas la première fois que le président doit renoncer à nommer l’un de ses proches aux plus hautes fonctions de l’Etat. Son amie Susan Rice, qui était pressentie pour le département d’Etat aux Affaires étrangères, en a fait les frais il y a quelques mois. Mais la résistance était, à l’époque, républicaine.
L’affaire Summers atteste, elle, d’un profond malaise dans le camp démocrate. Elle révèle un manque de lucidité certain de la part de Barack Obama. Il ne s’est pas rendu compte à quel point son désir de nommer le candidat le plus proche de Wall Street, et de loin le plus riche, constituait un faux pas politique. Son obstination à défendre un homme polémique – notamment pour sa contribution à la dérégulation financière – n’a fait qu’accroître le soupçon d’une connivence avec Wall Street. Lui qui se présentait comme le défenseur des classes moyennes a ainsi renforcé son apparente proximité avec les plus aisés.
Les derniers indicateurs publiés par l’économiste Emmanuel Saez sur les revenus américains n’ont pas arrangé ses affaires : sous Bill Clinton, ceux faisant partie du 1 % le plus riche se sont adjugé 45 % des hausses de revenus, qu’il s’agisse de salaires, de plus-values ou de dividendes. Sous George Bush, ils en ont capté les deux tiers. Au cours des quatre premières années de Barack Obama, ils en ont raflé la quasi-totalité (95 %) !
Impopulaire dans son propre camp, le président le devient encore plus dans l’opinion. Sa cote de popularité s’est effondrée d’une dizaine de points depuis sa réélection, suivant dangereusement la courbe de George Bush au cours de son second mandat.
Incapable de gouverner, le président a offert un terreau fertile aux démocrates les plus à gauche – les « liberals » -, avides d’actions fortes contre la finance immorale et les inégalités de revenus. Elue en novembre dernier, la sénatrice du Massachusetts Elisabeth Warren est la figure qui incarne le mieux ce mouvement. Elle s’est évidemment opposée à la nomination de Larry Summers, et n’a jamais de mot assez dur pour dénoncer les lâchetés de Barack Obama face au lobby bancaire.
Si les républicains paraissent de plus en plus à droite, les « liberals » démocrates prennent ainsi de plus en plus l’avantage sur les « progressistes ». A New York, c’est le candidat le plus à gauche, Bill de Blasio, qui vient de remporter haut la main les primaires pour l’élection municipale du 5 novembre. Les élections de mi-mandat, qui auront lieu l’an prochain pour renouveler la Chambre des représentants et un tiers des sièges au Sénat, ne pousseront certainement pas, elles non plus, à la modération.
Les Echos

Les États-Unis n’ont jamais été aussi proches de la faillite

Les États-Unis n’ont jamais été aussi proches du défaut de paiement, selon le secrétaire au Trésor, Jack Lew. Les républicains refusent en effet de donner leur accord pour le relèvement du plafond de la dette tant que les démocrates n’auront pas accepté de couper dans les dépenses sociales.

Le blocage politique au Congrès finira-t-il par causer la faillite des États-Unis ? C’est en tout cas la crainte affichée par certains responsables démocrates et républicains. Même le secrétaire au Trésor Jack Lew, dont le rôle consiste généralement à rassurer sur la sécurité du papier américain s’en inquiète désormais.
Les réserves du Trésor s’épuisent
Les capacités d’emprunt des États-Unis seront en effet épuisées au plus tard le 17 octobre prochain, date à laquelle la trésorerie du pouvoir fédéral ne sera plus que de 30 milliards de dollars, a averti mercredi Jack Lew, dans une lettre adressée aux dirigeants du Congrès.
Les dernières réserves seront utilisées entre le 22 octobre et le 31 octobre si le plafond de la dette américaine, c’est à dire la limite maximale d’endettement américain décidée par le Congrès, n’est pas relevée d’ici là. Or, le Trésor devra faire face le 1er novembre prochain à 55 milliards de dollars de dépenses sociales, médicales et militaires.
D’importantes coupes budgétaires ont déjà été réalisées

Le problème vient de la difficulté qu’ont démocrates et républicains à trouver un accord sur le relèvement du plafond de la dette. Parmi les principaux motifs de préoccupation figure la volonté des élus républicains d’obtenir des coupes dans les dépenses publiques en échange du relèvement du plafond fédéral, actuellement fixé à 16.700 milliards de dollars.
Or, Washington a déjà coupé dans pratiquement tous les postes budgétaires, à l’exception de ceux de la sécurité sociale, chère au président Barack Obama, depuis la dernière crise politique du même type qui était survenue en 2011 et les coupes dans les dépenses imposées par les républicains lors des discussions sur le budget début 2013. Des coupes qui sont responsables d’un affaiblissement de la reprise selon le président américain.
Les républicains se préparent déjà au défaut
Jusqu’ici, un défaut était impensable. Mais contrairement aux fois précédentes, les marges de manœuvre qu’a le Congrès sont désormais très réduites. Ne restent en effet possibles que des réductions des pensions de retraite ou de l’assurance santé des seniors.
Ce à quoi Barack Obama, qui avait mis en garde les républicains contre une “crise montée de toute pièce“, en juillet dernier, et les démocrates dans leur ensemble sont opposés. Ce qui fait dire aux analystes que cette fois-ci, le risque de défaut serait réel.
Pour l’heure, les investisseurs ont une telle confiance dans la signature des États-Unis qu’ils minimisent généralement le risque de voir Washington incapable d’honorer ses engagements. Mais un tel défaut ne manquerait pas de faire remonter en flèche les coûts du crédit, que la Fed, la banque centrale américaine, s’évertue à maintenir au plus bas pour favoriser la reprise.
De leur côté, certains républicains préparent un compromis visant à établir une liste des créanciers prioritaires au cas où le Trésor serait effectivement à court de liquidités. Une idée que rejette en bloc la Maison Blanche.
La Tribune

Suisse : L’armée imagine une invasion française

Le scénario suisse ? Une France en déroute financière et totalement désintégrée agresse la Confédération suisse.


L’armée suisse a imaginé une attaque de la France contre la Confédération dans l’exercice 2013 des brigades blindées de Suisse romande, qui s’est déroulé du 26 au 28 août, révèle ce dimanche 29 septembre le journal “Le Matin Dimanche”.
Concrètement, l’armée a imaginé que la France, en complète déroute financière, s’est désintégrée en plusieurs entités régionales, sous l’effet de la crise, et l’une d’elle, baptisée “la Saônia” a décidé d’attaquer la Suisse, forcée ainsi de se défendre, selon le scénario retenu.
L’exercice, appelée Duplex-Barbara, est fondé sur une invasion de la “Saônia”, soit le territoire du Jura français, à partir de trois points de passage, proches de Neuchâtel, Lausanne et Genève, selon une carte reproduite par le journal, qui a pu consulter les détails de l’opération.
Une organisation paramilitaire proche du gouvernement de la Saônia, et appelée BLD (Brigade Libre de Dijon) veut “venir chercher l’argent que la Suisse a volé à Saônia”, selon l’exercice militaire et organise des attentats en Suisse.
En 2012, l’exercice militaire suisse, appelé “Stabilo Due”, prévoyait la chute de l’euro, entraînant un chaos social en Europe et un afflux de réfugiés en Suisse.

Selon Daniel Berger, commandant de la brigade blindée suisse, “l’exercice n’a strictement rien à voir avec la France que nous apprécions, il a été préparé en 2012, alors que les relations fiscales franco-suisses étaient moins tendues“.
Dimanche dernier, les Suisses ont voté à une très large majorité le maintien de leur système d’armée de milice, basé sur la conscription militaire obligatoire.
Ainsi, 73,2% des votants ont dit non à la proposition du Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA), qui demandait la fin du service militaire obligatoire et de le remplacer soit par des volontaires, soit par une petite armée de métier.
L’armée de milice constituée de citoyens-soldats est considérée comme l’un des piliers fondateurs de la nation suisse. Ses effectifs sont de 155.000 aujourd’hui.
En Europe, la majorité des pays ont abandonné le service militaire au profit d’une armée de métier.

Récit d’une jeune tunisienne partie faire le jihad du sexe en Syrie, revenue enceinte et atteinte du Sida

Les lois de la charia peuvent être modifiées pour servir la cause d’Allah.
Ainsi, des dignitaires salafistes ont émis une fatwa, approuvée par les Frères musulmans, afin de rendre licite ce qui, en principe, est illicite : le jihad al-nikah, qui permet des rapports sexuels hors mariage avec des partenaires multiples comme forme légitime de la guerre sainte.
Des jeunes tunisiennes sont ainsi parties en Syrie, revêtues de la burqa, pour encourager les mercenaires d’Allah, les soulager et les revigorer dans leur lutte sacrée contre les ennemis de l’islam, les Alaouites, les Chrétiens et autres minorités non musulmanes syriennes.
Recrutées pour la plupart dans les quartiers populaires de la périphérie des grandes villes tunisiennes, les jeunes filles sont amenées par des associations caritatives de la mouvance islamiste, à se prostituer pour « satisfaire les pulsions sexuelles des jihadistes en Syrie.
Voici le récit de l’une d’entre elles, une jeune femme tunisienne, revenue de son jihad al-nikah en Syrie, enceinte et atteinte du sida.
Le journal tunisien Al Sharaouk décrit la terrible expérience de Lamia, naïve victime de la mafia religieuse salafiste :
Agée de 19 ans, Lamia, pendant son séjour en Syrie, réconforta de nombreux jihadistes qui se battaient pour renverser le régime laïque de Bachar al Assad. Elle se souvient d’avoir eu des relations sexuelles avec des Pakistanais, des Afghans, des Libyens, des Tunisiens, des Irakiens, des Saoudiens, et des Somaliens.
Lamia raconte aux journalistes d’Al Sharouk qu’elle devint religieuse en 2011, après avoir vu un programme islamique et rencontré un imam. Elle décida alors de porter le hijab, et fait sienne la croyance selon laquelle une femme qui sort en public, commet un péché.
 
Ensuite, elle se persuada (grâce à l’aide du religieux) qu’une femme pouvait participer au jihad pour éliminer les ennemis de l’islam en offrant son corps aux combattants, après chaque combat, pour qu’il devienne leur propriété.
Masraway, un site internet égyptien, diffusa également une vidéo où une certaine Aisha, une autre jeune femme tunisienne,, raconta comment elle fit la connaissance d’une femme musulmane qui lui parla de toute l’importance de la piété, du port du hijab, et du voyage en Syrie pour aider les jihadistes à combattre et tuer les infidèles, afin de magnifier la parole d’Allah.
Cette « muslima » ajouta que les femmes qui mouraient dans le chemin d’Allah devenaient des martyrs et entraient dans son paradis. (Selon l’enseignement islamique, mourir en jihadiste est la seule garantie d’éviter l’enfer).
Pour en revenir à Lamia, au moment où éclata la guerre en Syrie, l’esprit de la jeune femme était modelé comme une pâte à pain par le religieux qui l’avait prise sous sa protection. Il prit les dispositions pour l’envoyer à Benghazi, puis en Turquie, et enfin à Alep en Syrie.
Le premier à se faire « revigorer » par Lamia
Là, dans un ancien hôpital, transformé en « camp de repos » pour jihadistes, elle rencontra de nombreuses femmes et jeunes filles. Un homme se disant l’émir se présenta à Lamia sous le nom d’Abu Ayoub le Tunisien. Mais, dit-elle, le véritable chef était un Yéménite, qui semblait diriger un groupe de jihadistes appelé les bataillons d’Omar. Il fut le premier à se faire « revigorer » par Lamia.
Lamia avoua qu’elle était incapable de dire avec combien d’hommes elle a eut des relations sexuelles. Tout ce dont elle se souvient, c’était l’enfer dans lequel elle a été plongée : elle a été violée, battue, et contrainte de se soumettre à des pratiques en contradiction totale avec toute dignité humaine. Elle déclara avoir rencontré des femmes tunisiennes qui furent torturées, et d’autres qui furent abattues par la suite pour avoir essayé de se soustraire à l’abomination.
De retour en Tunisie, Lamia subit un examen médical et découvrit qu’elle était enceinte de 5 mois et porteuse du virus du sida, ainsi que son bébé.
Lamia s’est sacrifiée pour la noble cause d’Allah, et elle a reçu sa récompense. Avant de rejoindre le paradis de sa divinité, elle et son enfant vivront l’enfer sur terre.
(Source :” AIDS and pregnant: Tunisian girl recounts her sex jihad in Syria” Raymond Ibrahim (Traduit, adapté et commenté par Rosaly)
 © Rosaly pour www.Dreuz.info

Ecoeurant de sauvagerie. Et quel silence sur les ondes radio et tv. Pas un mot bien entendu sur l’attitude abjecte de ces jihadistes qu’il faut se dépêcher de secourir en Syrie. Nos hommes politiques sont fous. Que l'Europe réagisse avant que ce soit bientôt notre tour chez nous.

Scoop : les experts du GIEC sont unanimes! La terre va tourner en sens inverse à partir du 1er janvier 2020

Il nous faut nous préparer. Les experts du GIEC vont bientôt rendre un rapport qui a de quoi donner des frissons. La terre va tourner en sens inverse.
Ils ont construits de savant modèles mathématiques, et ils ont même trouvé exactement à quelle date : le 1er janvier 2020. Les conséquences seront majeures sur les marées. Les horloges et tous les systèmes horaires devront être modifiés. Toutes les montres, toutes les horloges et tous les ordinateurs devront être remplacés, ainsi que tous les téléphones portables. Mais ce ne sera que le début de ce que la terre va subir. Deux ans plus tard exactement, le 1er janvier 2022, les océans vont se mettre à bouillir et s’évaporer complètement en quelques jours. L’extinction du soleil surviendra très prématurément, quelques mois plus tard. Ce sera la fin de toutes les civilisations humaines et du système solaire lui-même. Et les experts du GIEC vous le diront : nous l’avons bien cherché. A force d’utiliser le charbon, le pétrole et le gaz naturel, au lieu de vivre dans des cavernes comme nos ancêtres, qui avaient une vie saine et très écologique, nous avons provoqué tous ces cataclysmes. Y a-t-il encore un moyen d’arrêter l’apocalypse ? Oui.
  • Il ne faut plus utiliser du tout l’électricité, le pétrole, le gaz.
  • Il ne faut pas même songer aux bougies et aux chandelles, car elles produisent un gaz abominable en se consumant.
  • Il ne faut pas songer même à l’énergie solaire, car les panneaux photovoltaïques sont fabriqués en utilisant de l’électricité d’origine non photovoltaïque.
  • Il faut fermer tous les hôpitaux, qui consomment eux-mêmes énormément d’énergie, et laisser mourir les malades, sans lesquels il n’y aurait, de toute façon, pas d’hôpitaux.
  • Il faut fermer toutes les entreprises, interdire l’usage de tout véhicule, sauf le vélo, et encore, avec des limitations strictes, car la respiration humaine rejette elle aussi un gaz abominable.
Les êtres humains devront respirer une minute sur deux
Une recommandation du GIEC, que les gouvernements du monde envisagent de mettre en place est d’instaurer une règle ayant force de loi : les êtres humains devront respirer une minute sur deux. La police sera chargée de verbaliser les contrevenants dès que les moyens de vérification seront disponibles. En cas de récidive, les contrevenants seront condamnés à cesser de respirer pendant cinq minutes successives. S’ils ne survivent pas, ce sera tant pis pour eux.
Je plaisante, bien sûr. Mais je plaisante à peine.
Toutes les chaînes de télévision, toutes les radios, tous les journaux ne cessent de parler depuis quelques jours du nouveau rapport du GIEC. Et si le nouveau rapport du GIEC ne contient pas ce que je viens d’écrire, ce qu’il contient est tout à fait grotesque.
Tous les travaux sont effectués par des « scientifiques » pour qui il faudrait rétablir le titre de héros de l’Union Soviétique, même si l’Union Soviétique n’existe plus.
Le scientifique du GIEC, peu regardant, fait des graphiques quand on lui tend un chèque
Tournant le dos à l’éthique de leur métier, ceux-ci acceptent d’être rémunérés, fort bien, pour trouver ce qu’on leur demande de trouver. Et, miracle, ils trouvent. Pour le moment, on leur demande de trouver qu’il existe un réchauffement global anthropique. Et ils trouvent donc un réchauffement global anthropique. Si on leur demandait de trouver autre chose, ils trouveraient autre chose. Le chien bien dressé frétille et fait le beau quand on lui tend un sucre. Le scientifique du GIEC, peu regardant, fait des graphiques quand on lui tend un chèque. Si le scientifique du GIEC se contentait de faire des graphiques, ce serait déjà une imposture. Mais il fait des graphiques qui sont censés faire peur et que les gouvernements qui tendent le chèque utilisent ensuite pour édicter des réglementations qui, dans le monde occidental, asphyxient la croissance, créent de la pauvreté et du chômage, mais qui, dans les pays les plus pauvres, tuent. Ce qui fait du GIEC une organisation criminelle.
Il a été montré que, pour parvenir à de beaux résultats, les scientifiques du GIEC trafiquent les chiffres, biaisent les modèles informatiques qu’ils utilisent jusqu’au délire, et échangent entre eux les meilleures façons de biaiser. Des emails charlatanesques ont été mis au jour en novembre 2009 et ont donné lieu, lors de leur divulgation, à ce qui a été appelé à l’époque le Climategate. Avec le Climategate, on aurait pu penser que la réputation du GIEC serait aussi fanée que celle d’une petite sœur des pauvres qu’on retrouverait en train de faire le tapin sur les Champs Elysées, mais cela aurait été compter sans l’amnésie des journalistes, et sans les intérêts supérieurs des gouvernements, qui ne financent pas le GIEC sans vouloir en avoir pour leur argent. Donc, le Climategate est oublié.
Il a été montré que les climatologues qui ne se laissent pas corrompre sont unanimes pour dire que le GIEC est inepte. Mais comme ils ne sont pas corrompus et ne travaillent pas pour le GIEC, on ne les écoute pas, ou on les met dans un casier en leur plaçant sur le font une étiquette « climatosceptiques ». Et le tour est joué. Il devient inutile de les écouter.
Au temps où j’étais Président de l’Institut Turgot, j’ai traduit, préfacé et fait publier un livre de Paul Driessen, Peurs vertes, morts noires, aux fins de dénoncer tout cela. Le livre a été accueilli dans un silence médiatique remarquable. J’avais fait appel à Marcel Leroux, professeur de climatologie à l’université de Lyon, hélas décédé depuis, et aussi à Jean-Michel Bélouve, auteur d’un livre remarquable appelé La servitude climatique. J’avais contribué à diffuser les travaux de Vincent Montillot et de Claude Allègre. A l’échelle planétaire, ce sont des milliers de chercheurs que je devrais citer. Quand un rapport inepte du GIEC est publié, ils publient en général des contre rapports aux fins, très scientifiquement, de fournir un antidote au mensonge. Nous vivons dans une époque où dès lors que le mensonge a des estampilles officielles, les antidotes sont relégués vers la marge, et c’est ce qui se passe.
Effroyable époque que celle du mensonge triomphant, et que celle où des scientifiques acceptent de se conduire comme Lyssenko au temps de Staline, mais sur les cinq continents, et plus seulement à Moscou.
Hideuse époque que celle où la vérité vérifiable se trouve remplacée par des faux mortifères qu’on présente comme la vérité vérifiable, sans écouter une seule seconde ceux qui montrent que les vérités en question n’en sont pas.
La vérité vérifiable montre que les températures sur la terre sont stables depuis dix sept ans, que la fréquence des tornades et des ouragans est à son plus bas depuis des décennies, que les moments de sécheresse partout sur terre sont à leur plus bas depuis les années 1950, sauf là où le désert avance (et où il avance pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le climat), que les calottes glaciaires ne sont pas en recul, mais au contraire avancent (l’été arctique a été cette année le plus froid depuis des décennies), que, parce qu’il existe un léger réchauffement de long terme commencé à la fin de la dernière ère glaciaire, le niveau des mers monte de dix à quinze centimètres par siècle, depuis des siècles, que le développement économique produit moins de gaz à effets de serre, qu’une augmentation du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère est un facteur positif pour l’agriculture et les plantes en général.
Je pourrais allonger la liste.
Un institut de recherche américain, le Heartland Institute, vient de faire paraître l’un des contre rapports à même de servir d’antidote, Climate Change Reconsidered. J’en conseille la lecture à tous ceux qui veulent savoir. Les autres peuvent regarder les journaux télévisés et lire la grande presse aux fins de remplacer leur matière grise par du fromage blanc.
 
© Guy Millière pour www.Dreuz.info
 

Holodomor 7 millions de chrétiens exterminés


Article du journaliste politique Sever Plocker, qui fit couler beaucoup d’encre lors de sa récente publication, car Plocker, qui travaille pour le journal hébreu Yediot Ahronot, déchaîna à la suite de ce texte un torrent de commentaires injurieux à son encontre, déclenchant, bien que juif lui-même, un tombereau d’insultes diverses et variées.On le félicitera cependant d’avoir courageusement brisé le silence…



 
« Les Juifs de Staline »
Quelques uns des pires meurtriers
des temps modernes étaient Juifs
Sever Plocker
 
                                            Léon Bronstein dit « Trotsky »
 
Un événement historique est particulièrement passé sous silence, etpourtant nous ne devons pas oublier qu’il y a environ 90 ans, entre le 19 et le 20 décembre 1917, au cœur de la révolution bolchevique et de la guerre civile, Lénine signa un décret créant la Commission Panrusse pour la Répression de la Contre-révolution et du Sabotage, plus connue sous le nom de Tchéka.


En peu de temps, la Tchéka devint l’organisation de sécurité d’Etat la plus importante et la plus répressive. Son organisation et sa structure évoluèrent régulièrement, tout comme son nom : de Tchékaà GPU, puis à NKVD, et plus tard à KGB. Il est impossible de connaître avec certitude le nombre de morts dont la Tchéka fut responsable d’une manière ou d’une autre, mais il s’évalue probablement autour de 20 millions, incluant les victimes de la collectivisation forcée, des famines, des purges, des expulsions, des déportations, des exécutions et des tueries de masses dans les goulags.
 
 
Des pans entiers de la population furent éliminés: fermiers indépendants, minorités ethniques, membres de la bourgeoisie, officiers supérieurs, intellectuels, artistes, militants syndicalistes, « membres de l’opposition » à la définition très aléatoire, et un nombre incalculable de membres du parti communiste lui-même. Dans son dernier livre, qui recueille beaucoup de suffrages, The War of the World, l’historien Niall Ferguson écrit qu’aucune autre révolution dans l’histoire de l’humanité n’a dévoré ses enfants avec le même appétit insatiable que la révolution soviétique. De même, le Dr. Igal Halfin, de l’université de Tel Aviv, indique dans son livre sur les purges staliniennes que la violence y fut unique en ce qu’elle fut dirigée vers l’intérieur.
 
 
Mais Lénine, Staline, et leurs successeurs n’auraient pas pu mener à bien leurs objectifs sans une large coopération de la part d’”officiers de la terreur” disciplinés : enquêteurs cruels, mouchards, bourreaux, gardiens, juges, pervers, et de beaucoup d’idéalistes membres de l’aile gauche progressiste, abusés par le régime soviétique de terreur au point de lui décerner un certificat casher.

http://24.media.tumblr.com/tumblr_ljim4hfG9b1qgl35do1_400.jpg
 
 
Genrikh Yagoda le fondateur juif du NKVD
Genrikh Yagoda, fut le plus grand meurtrier juif du XXe siècle, chef adjoint de la GPU et fondateur-dirigeant du NKVD. Yagoda a consciencieusement exécuté les ordres de Staline pendant la collectivisation, et est responsable de la mort d’environ 10 millions de personnes. Ses employés juifs ont mis en place et géré le système des goulags. Après être tombé en disgrâce auprès de Staline, Yagoda fut dégradé et exécuté, puis remplacé en tant que chef des bourreaux, en 1936, par Yezhov, le « nain sanguinaire ».
 
 
 
Beaucoup de juifs ont vendu leur âme au diable de la révolution communiste et ont du sang sur les mains pour l’éternité. Nous n’en mentionnerons qu’un de plus : Leonid Reichman, dirigeant du département spécial du NKVD et interrogateur en chef de l’organisation, qui était un sadique particulièrement cruel. En 1934, selon des statistiques publiées, 38,5% des officiels détenant les postes les plus élevés dansl’appareil de sécurité soviétique étaient d’origine juive. Eux aussi, naturellement, furent graduellement éliminés dans les purges successives. Lors d’un cours fascinant à une convention de l’université de Tel Aviv cette semaine, le Dr Halfin décrivait les étapes de la terreur soviétique comme un carnaval de meurtres de masse, un feu d’artifice de purges et l’adoration du mal. Il apparaît que les juifs aussi, quand ils sont fascinés par une idéologie messianique, peuvent devenir de grands meurtriers, parmi les plus grands de notre histoire moderne.



Lazar Kaganovitch, l’exterminateur juif de l’Ukraine
Les juifs actifs dans l’appareil officiel de la terreur communiste (en Union soviétique et ailleurs), et qui l’ont parfois dirigé, ne l’ont évidemment pas fait en tant que juifs, mais plutôt en tant que staliniens, communistes, et « camarades soviétiques ». En conséquence, il nous est facile d’ignorer leur origine et de jouer les innocents: qu’avons-nous à voir avec eux ? Si ce n’est de les oublier. Mon opinion est différente.
« Je pense qu’il est inacceptable qu’une personne puisse être considérée comme un membre de la communauté juive quand elle réalise de grandes choses, mais en être exclue quand elle commet des actes particulièrement méprisables. »
Abram Aronovich Slutsky, un des dirigeants juifs du GPU
Même si nous le nions, nous ne pouvons pas échapper au judaïsme de « nos bourreaux » qui ont servi la Terreur rouge avec application et loyauté envers ses dirigeants. De toutes façons, d’autres nous rappelleront toujours leur origine.
Sever Plocker
Commémoration de l’Holodomor en Ukraine
Chaque année, le quatrième samedi de novembre est le jour de commémoration des victimes de l’Holodomor (famine), orchestré par l’Union Soviétique en 1932et 1933. Dans cet article, je décrirai principalement la carte présentée ci-dessous.

http://www.info-news.com.ua/wp-content/uploads/2012/11/Holodomor.jpg
 
Clic droit pour agrandir
 
Lieu : Ukraine Soviétique. Date : printemps 1933. Problème : chaque minute, 17 Ukrainiens sont morts de faim à cause de la collectivisation forcée par le gouvernement soviétique basé à Moscou.
Sur la carte, vous pouvez aussi voir la région de Kouban (Russie) en 1926, essentiellement peuplée par : des Ukrainiens – 915 000, des Russes – 498 000. En 1939, Ukrainiens – 150 000, Russes : 2 754 000. Il apparait effectivement que le but principal de Moscou était l’extermination des Ukrainiens.
 
http://25.media.tumblr.com/tumblr_m7k73sWgNc1r47p12o1_500.jpg
 
Regardons de plus près le tableau ci-dessous (groupes ethniques vivant en URSS en 1926 et 1937)
Nationality 1926 1937
Russians 77,791,124 93,933,065
Ukrainians 31,194,976 26,421,212
Belarusians 4,738,923 4,874,061
Uzbek 3,955,238 4,550,532
Tatars 3,029,995 3,793,413
Kazakhs 3,968,289 2,862,458
Jews 2,672,499 2,715,106
Azerbaijani 1,706,605 2,134,648
Georgians 1,821,184 2,097,069
Armenians 1,568,197 1,968,721
 
 
La reconnaissance de l’Holodomor en tant que génocide des Ukrainiens est encore en cours. Malheureusement – et comme d’habitude – la Russie fait obstacle et influence les Etats étrangers pour les inciter à ne pas reconnaitre le génocide comme tel. Cependant, la Verkhovna Rada (le Parlement ukrainien) a reconnu l’Holodomor en tant que génocide en 2006. Les pays suivants le reconnaissent également comme tel : Andorre, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chili, Colombie, République Tchèque, Equateur, Estonie, Géorgie, Hongrie, Italie, Lettonie, Lithuanie, Mexique, Paraguay, Pérou, Pologne, Slovaquie, Etats-Unis d’Amérique,Vatican.
Etant donné que cette extermination de masse a eu lieu au XXème siècle, nous devons la garder en mémoire et empêcher toute autre tentative au XXIème siècle par n’importe quel Etat.

Pour le Parlement européen, l'Holodomor est une famine artificielle, qu'il qualifie de « crime contre le peuple ukrainien et contre l'humanité »

Le rôle des juifs dans la révolution bolchevique et les debuts du regime sovietique
http://fr.novopress.info/7462/les-juifs-de-staline/
Un article du journaliste politique Sever Plocker, paru fin décembre 2006 sur le site a fait couler beaucoup d’encre. Il figure ci-après, en traduction.
www.ynetnews.com
Sever Plocker, qui travaille pour le journal hébreu Yediot Ahronot, a déchaîné à la suite de son article un ******* de commentaires qui valent le détour. A 95%, environ, il se fait couvrir, bien que juif lui-même, d’un tombereau d’insultes diverses et variées, qui s’étendent également au site, menacé de représailles, allant jusqu’au retrait de toute publicité! Pour les 5 % restants, environ, il est félicité d’avoir courageusement brisé le silence. En tout cas, il n’a pas laissé indifférent !
A vous de juger, à présent :
Nous ne devons pas oublier que quelques uns des pires meurtriers des temps modernes étaient Juifs. Il s’agit d’un événement historique particulièrement souvent passé sous silence : il y a environ 90 ans, entre le 19 et le 20 décembre 1917, au cour de la révolution bolchevique et de la guerre civile, Lénine signa un décret créant la Commission Panrusse pour la Répression de la Contre-révolution et du Sabotage, plus connue sous le nom de Tchéka.
En peu de temps, la Tchéka devint l’organisation de sécurité d’Etat la plus importante et la plus répressive. Son organisation et sa structure évoluèrent régulièrement, tout comme son nom : de Tchéka à GPU, puis à NKVD, et plus tard à KGB.
Il est impossible de connaître avec certitude le nombre de morts dont la Tchéka fut responsable d’une manière ou d’une autre, mais il s’évalue probablement autour de 20 millions, incluant les victimes de la collectivisation forcée, des famines, des purges, des expulsions, des déportations, des exécutions et des tueries de masses dans les goulags.
Des pans entiers de la population furent éliminés : fermiers indépendants, minorités ethniques, membres de la bourgeoisie, officiers supérieurs, intellectuels, artistes, militants syndicalistes, « membres de l’opposition » à la définition très aléatoire, et un nombre incalculable de membres du parti communiste lui-même.
Dans son dernier livre, qui recueille beaucoup de suffrages, The War of the World, l’historien Niall Ferguson écrit qu’aucune autre révolution dans l’histoire de l’humanité n’a dévoré ses enfants avec le même appétit insatiable que la révolution soviétique. De même, le Dr. Igal Halfin, de l’université de Tel Aviv, indique dans son livre sur les purges staliniennes que la violence y fut unique en ce qu’elle fut dirigée vers l’intérieur.
Mais Lénine, Staline, et leurs successeurs n’auraient pas pu mener à bien leurs objectifs sans une large coopération de la part d’officiers de la terreur disciplinés : enquêteurs cruels, mouchards, bourreaux, gardiens, juges, pervers, et de beaucoup d’idéalistes membres de l’aile gauche progressiste, abusés par le régime soviétique de terreur au point de lui décerner un certificat casher.
Tous ces faits sont bien connus, à des degrés différents, même si les archives de l’ancienne Union soviétique n’ont pas été entièrement ouvertes au public. Mais qui est au courant de ce qui suit ? Au **** de la Russie, très peu de personnes ont été portées devant la justice pour leurs crimes commis sous les ordres du NKVD ou du KGB. Aujourd’hui, le discours public russe ignore totalement la question du « Comment cela a-t-il pu nous arriver, à nous ? ». Contrairement aux nations d’Europe de l’Est, les Russes n’ont pas réglé leurs comptes avec leur passé stalinien.
Et nous, les Juifs ?
Un étudiant israélien termine le lycée sans avoir jamais entendu prononcer le nom de Genrikh Yagoda, le plus grand meurtrier juif du XXe siècle, chef adjoint de la GPU et fondateur-dirigeant du NKVD. Yagoda a consciencieusement exécuté les ordres de Staline pendant la collectivisation, et est responsable de la mort d'environ 10 millions de personnes. Ses employés juifs ont mis en place et géré le système des goulags. Après être tombé en disgrâce auprès de Staline, Yagoda fut dégradé et exécuté, puis remplacé en tant que chef des bourreaux, en 1936, par Yezhov, le « nain sanguinaire ».
Yezhov n'était pas juif, mais était marié à une femme juive très active. Dans son livre Staline : la cour de l'étoile rouge, l'historien juif Sebag Montefiore écrit que pendant les périodes les plus noires de la terreur, quand la machine communiste à tuer fonctionnait à plein régime, Staline était entouré de belles et jeunes femmes juives.
Parmi les fidèles et proches associés de Staline, on compte Lazar Kaganovich, membre du Comité Central et du Politburo. Montefiore le décrit comme le premier stalinien, et ajoute que les victimes de la famine en Ukraine, une tragédie humaine sans équivalent dans l'histoire de l'humanité exception faite des horreurs nazies ou de la terreur maoïste en Chine, ne le touchaient nullement.
Beaucoup de juifs ont vendu leur âme au diable de la révolution communiste et ont du sang sur les mains pour l'éternité. Nous n'en mentionnerons qu'un de plus : Leonid Reichman, dirigeant du département spécial du NKVD et interrogateur en chef de l'organisation, qui était un sadique particulièrement cruel.
En 1934, selon des statistiques publiées, 38,5% des officiels détenant les postes les plus élevés dans l'appareil de sécurité soviétique étaient d'origine juive. Eux aussi, naturellement, furent graduellement éliminés dans les purges successives. Lors d'un cours fascinant à une convention de l'université de Tel Aviv cette semaine, le Dr Halfin décrivait les étapes de la terreur soviétique comme un carnaval de meurtres de masse, un feu d'artifice de purges et l'adoration du mal. Il apparaît que les juifs aussi, quand ils sont fascinés par une idéologie messianique, peuvent devenir de grands meurtriers, parmi les plus grands de notre histoire moderne.
Les juifs actifs dans l'appareil officiel de la terreur communiste (en Union soviétique et ailleurs), et qui l'ont parfois dirigé, ne l'ont évidemment pas fait en tant que juifs, mais plutôt en tant que staliniens, communistes, et « camarades soviétiques ». En conséquence, il nous est facile d'ignorer leur origine et de jouer les innocents : qu'avons-nous à voir avec eux ? Si ce n'est de les oublier. Mon opinion est différente. Je pense qu'il est inacceptable qu'une personne puisse être considérée comme un membre de la communauté juive quand elle réalise de grandes choses, mais en être exclue quand elle commet des actes particulièrement méprisables.
Même si nous le nions, nous ne pouvons pas échapper au judaïsme de « nos bourreaux » qui ont servi la Terreur rouge avec application et loyauté envers ses dirigeants. De toutes façons, d'autres nous rappelleront toujours leur origine. »
Traduit par Anne Kling http://france-licratisee.hautetfort.com
Mark Weber

Les juifs actifs dans l'appareil officiel de la terreur communiste (en Union soviétique et ailleurs), et qui l'ont parfois dirigé, ne l'ont évidemment pas fait en tant que juifs, mais plutôt en tant que staliniens, communistes, et « camarades soviétiques ». En conséquence, il nous est facile d'ignorer leur origine et de jouer les innocents : qu'avons-nous à voir avec eux ? Si ce n'est de les oublier. Mon opinion est différente. Je pense qu'il est inacceptable qu'une personne puisse être considérée comme un membre de la communauté juive quand elle réalise de grandes choses, mais en être exclue quand elle commet des actes particulièrement méprisables.
Même si nous le nions, nous ne pouvons pas échapper au judaïsme de « nos bourreaux » qui ont servi la Terreur rouge avec application et loyauté envers ses dirigeants. De toutes façons, d'autres nous rappelleront toujours leur origine. »
Traduit par Anne Kling http://france-licratisee.hautetfort.com
Mark Weber
Commissaires du Peuple (Ministres) Noms Nationalité
Président V.I. Ulyanov (Lénine) Russe
Affaires Etrangères G.V. Tchitherin Russe
Nationalités J. Diougashvili [Staline] Géorgien
Agriculture Protian Arménien
Conseil Economique Lourié (Larin) Juif
Ravitaillement A.G. Schlikhter Juif
Armée et Marine L.D. Bronstein (Trotsky) Juif
Contrôle d'Etat K.I. Lander Juif
Terres d'Etat Kaufmann Juif
Travail V. Schmidt Juif
Aide Sociale E. Lilina (Knigissen) Juif
Education A. Lunacharsky Russe
Religion Spitzberg Juif
Intérieur Apfelbaum [Radomyslski] (Zinoviev) Juif
Hygiène Anvelt Juif
Finances I. E. Gukovs [et G. Sokolnikov] Juif
Presse Voldarski [Goldstein] Juif
Elections M.S. Uritsky Juif
Justice I.Z. Shteinberg Juif
Réfugiés Fenigstein Juif
Réfugiés Savitch (Assistant) Juif
Réfugiés Zaslovski (Assistant) Juif

Sur ces 22 membres du «Sovnarkom», résume Wilton, il y avait trois Russes, un Géorgien, un Arménien, et 17 Juifs.

Le Comité Central Exécutif , continue Wilton, était composé des membres suivants:

Y. M. Sverdlov [Solomon] (Président) Juif
Avanesov (Secrétaire) Arménien
Bruno Letton
Breslau Letton [?]
Babtchinski Juif
N. I. Bukharin Russe
Weinberg Juif
Gailiss Juif
Ganzberg [Ganzburg ] Juif
Danichevski Juif
Starck Allemand
Sachs Juif
Scheinmann Juif
Erdling Juif
Landauer Juif
Linder Juif
Wolach Tchèque
S. Dimanshtein Juif
Encukidze Géorgien
Ermann Juif
A. A. Ioffe Juif
Karkhline Juif
Knigissen Juif
Rosenfeld (Kamenev) Juif
Apfelbaum (Zinoviev) Juif
N. Krylenko Russe
Krassikov Juif
Kaprik Juif
Kaoul Letton
Ulyanov (Lenin) Russe
Latsis Juif
Lander Juif
Lunacharsky Russe
Peterson Letton
Peters Letton
Roudzoutas Juif
Rosine Juif
Smidovitch Juif
Stoutchka Letton
Nakhamkes (Steklov) Juif
Sosnovski Juif
Skrytnik Juif
L. Bronstein (Trotsky) Juif
Teodorovitch Juif [?]
Terian Arménien
Uritsky Juif
Telechkine Russe
Feldmann Juif
Fromkin Juif
Souriupa Ukrainien
Tchavtchévadzé Géorgien
Scheikmann Juif
Rosental Juif
Achkinazi Imeretian [?]
Karakhane Karaim
Rose Juif
Sobelson (Radek) Juif
Schlichter Juif
Schikolini Juif
Chklianski Juif
Levine-(Pravdine) Juif

Ainsi, conclut Wilton, sur 61 membres, cinq étaient Russes, six étaient Lettons, un était Allemand, deux étaient Arméniens, un était Tchèque, un était Imeretian (?), deux étaient Géorgiens, un était un Karaïm, un était Ukrainien, et 41 étaient Juifs.

La Commission Extraordinaire de Moscou (la Tchéka), la police secrète soviétique, ancêtre du GPU (Guépéou), du NKVD et du KGB, était composée comme suit:

F. Dzerzhinsky (Président) Polonais
Y. Peters (Vice-Président) Letton
Chklovski Juif
Kheifiss Juif
Zeistine Juif
Razmirovitch Juif
Kronberg Juif
Khaikina Juif
Karlson Letton
Schaumann Letton
Leontovitch Juif
Jacob Goldine Juif
Galperstein Juif
Kniggisen Juif
Katzis Letton
Schillenkuss Juif
Janson Letton
Rivkine Juif
Antonof Russe
Delafabre Juif
Tsitkine Juif
Roskirovitch Juif
G. Sverdlov (frère du Président du Comité Central Ex.) Juif
Biesenski Juif
J. Blumkin (assassin du Comte Mirbach) Juif
Alexandrovitch (complice de Blumkin) Russe
I. Model Juif
Routenberg Juif
Pines Juif
Sachs Juif
Daybol Letton
Saissoune Arménien
Deylkenen Letton
Liebert Juif
Vogel Allemand
Zakiss Letton

Sur ces 36 fonctionnaires de la Tchéka, un était Polonais, un Allemand, un Arménien, deux Russes, huit Lettons, et 23 étaient Juifs.

«En conséquence» conclut Wilton, «il n'y a pas de raison d'être surpris du rôle prépondérant des Juifs dans l'assassinat de la famille impériale. C'est plutôt le contraire qui aurait été surprenant.»



Dedefensa le 09/12/2012
Holodomor en Ukraine

Le mot Holodomor (“extermination par famine”) est employé pour la Grande Famine d’Ukraine, des années 1930, qui reste une des plus terribles périodes du stalinisme, avec un bilan qui se compte en millions de morts. Comme on a vu par ailleurs (notre F&C du 26 novembre 2012), un chercheur et historien russe, également économiste et démographe, Boris Borisov, développa une thèse, en 2008, traçant un parallèle entre cet événement tragique de la Grande Famine d’Ukraine et celui de la Grande Dépression aux USA, du point de vue des pertes humaines attribuées aux pressions de la situation économique (Borisov recense 7,5 millions de morts aux USA, entre 1932 et 1937, qu’il attribue à la crise économique).

On l’a déjà écrit, dans notre texte référencé, combien cette thèse de Borisov constitue une affirmation extrêmement audacieuse, sinon sacrilège par rapport aux conceptions économiques et historiques, par rapport à l’approche idéologique exigée dans l’historiographie du bloc BAO. Le passage auquel nous faisons allusion, portant à la fois sur cet aspect “sacrilège” d’une telle comparaison pour l’historiographie conforme du bloc BAO, et d’autre part sur l’actualité indirecte de cette comparaison par rapport à la situation économique, sociale, humaine et aussi idéologique présente est celui-ci :

«Il y a toute une école, qu’on qualifierait de complotiste pour faire bref mais sans nécessairement de nuance péjorative dans cette occurrence, pour estimer que le Système, sous la forme de l’une ou l’autre officine ou organisation globaliste du genre, prépare, ou réalise déjà, une forme de génocide, notamment par l’alimentation restreinte ou hors de prix et la forme de l’alimentation, pour diminuer radicalement la population et ainsi ne mettre aucunement en péril grave la marche de la doctrine économique dominante. On comprend combien cette comparaison entre la Grande Dépression et la Grande Famine d’Ukraine des années 1930 constitue pour ce genre de thèses un argument de premier choix. D’autre part, cette même comparaison constitue évidemment, pour la bonne réputation du Système une idée monstrueuse, abominable, sacrilège, etc. Par ailleurs, il faut observer que la logique et les développements de Borisov laissent en général une grande impression de sérieux. Le fait que l’économiste et démographe russe et sa thèse aient pratiquement disparu des références (notamment, référence-Système dites sérieuses) lorsqu’on consulte Google, avec ce qu’on sait de Google et de ses liens avec le Système, n’est pas particulièrement rassurant. On sait que le silence est la meilleure arme du Système lorsqu’il s’agit d’écarter une forme de pensée gênante.»

Il faut également préciser que la thèse de Borisov est apparue alors que la polémique centrale à propos de la Grande Famine d’Ukraine était née et faisait rage. Cette polémique porte moins sur le crime lui-même que sur la cause et l’objet du crime. L’Ukraine estime que la Grande Famine, événement favorisé et même organisé par l’OGPU (ex-Tchéka), était destinée à détruire la nation ukrainienne, tandis que le courant général officiel en Russie est de nier cette dimension génocidaire spécifique : selon ce second point de vue, la Grande Famine d’Ukraine s’inscrit dans le vaste mouvement de “dékoulakisation”, ou “industrialisation forcée”, entrepris par Staline à la fin des années vingt, et qui conduisit effectivement à des victimes par millions, dont ceux de la Grande Famine. (Voir, par exemple, Russia Today du 12 décembre 2008, sur ce sujet de la polémique. Sur le sujet de la “dékoulakisation” incluant la Grande Famine d’Ukraine selon la thèse russe, avec un total de pertes humaines de 8,5 millions pour l’ensemble, voir l’analyse de l’historien Krill Alexandrov, le 22 novembre 2008.)

Cette polémique n’est certes pas le centre de notre propos, mais elle confirme combien ces famines “artificielles” ont en grande partie à voir avec une conception et une doctrine économique, ce qui rend encore plus pertinente l’initiative de Borisov de faire un parallèle avec la Grande Dépression. Il est évident qu’il y avait, du côté des forces capitalistes et idéologiques US, une attaque contre la population déshéritée et pauvre, notamment au nom de conceptions suprématistes et social-darwinistes, qui a largement alimenté les terribles conditions faites à cette population, et les pertes humaines allant avec. Le climat à cet égard était très extrémiste dans les années 1920 et 1930 aux USA. L’intérêt du propos est bien entendu que l’on retrouve aujourd’hui cette même tendance, dans les mêmes USA (avec extension dans le monde, comme cadeau pour la modernité), avec l’opposition fameuse des “1% versus les 99%”.

Dans cette perspective, il nous paraît intéressant de mettre en ligne ce qui semble être le texte original de Boris Borisov, en date du 4 avril 2008. Il s’agit ici de l’édition par Russia Today, le 15 octobre 2012. Les détails donnés par Borisov, notamment les efforts faits par les autorités diverses aux USA pour masquer les disparités importantes dans les décès, – tout cela rappelle les élections démocratiques aux USA, – contribuent à renforcer l’idée qu’on doit avoir de la complète virtualisation, ou “potemkinisation” des USA, pour cette période comme pour toutes les autres. Les USA ne sont pas pour rien l’“empire de la communication”. Le texte de Borisov, qui est présenté par Russia Today sous la seule responsabilité de l’auteur, permet, à notre sens, d’explorer plusieurs domaines à la fois historiques, sinon métahistoriques, et à la fois d’une complète actualité, – simplement en considérant le fait, selon nous tout à fait acceptable, de la validité de la thèse présentée.

• La puissance que peut éventuellement prendre l’entreprise faussaire générale des USA, et, d’une façon plus générale, de la modernité& et du Système. A partir de là, on doit pouvoir mesurer l’extraordinaire puissance éventuelle, et même assurée à notre sens, des falsifications de l’histoire courante, notamment et essentiellement sous l’empire du Système, c’est-à-dire depuis le phénomène du “déchaînement de la Matière.

• La capacité de destruction, de déstructuration et de dissolution, qui caractérisent les doctrines économiques et, d’une façon plus générale, ce qu’on pourrait nommer l’“économisme”, en tant que tendance à tout considérer d’un point de vue économique et à tout faire évoluer selon le point de vue économique. Dans le cas envisagé, nous sommes avec deux doctrines économiques qui se font face, qui sont toutes les deux quasiment d’essence religieuse, ou plutôt de pseudo-essence religieuse, avec tous les vices possibles des religions (passion, aveuglement, intolérance, etc.), mais bien sûr sans leurs vertus fondamentales. Et voilà que ces deux doctrines se retrouveraient à agir exactement de même, dans la façon de faire évoluer les choses par l’élimination et l’extermination. Effectivement, le cas historique devient très actuel…

(Le titre du texte de Boris Borisov, “Golodomor ad usum externum”, signifie : Holodomor, applied externally, – “‘extermination par famine’ pour application extérieure”.)



mercredi 25 septembre 2013

L’Iran construit secrètement une base militaire pour approvisionner la Syrie et le Hezbollah

Soudan
Une base logistique pour du matériel, des systèmes de missiles, de l’artillerie et d’autres armes lourdes à destination de la Syrie et le Hezbollah est secrètement en cours de construction dans une partie de Port-Soudan. Cette base est louée par Téhéran à Omar al Beshir, le président génocidaire de Khartoum.
Des ingénieurs, des Gardiens de la Révolution en tenue civile supervisent des centaines d’ouvriers soudanais qui construisent cette deuxième base iranienne sur la mer Rouge après cesse d’ Assab dans le sud de l’Erythrée.
De crainte d’une frappe israélienne, la nouvelle installation iranienne colle directement aux installations pétrolières de Port Soudan , par lesquelles le Sud-Soudan, l’allié d’Israël, exporte son pétrole qui constitue la seule source de revenus de la nouvelle république.
Pour donner un aspect civil à cette base, les navires de guerre iraniens ne s’amarrent à Port Soudan, Téhéran leur préfère des cargos commerciaux et pétroliers pour transporter les armes pour ses alliés syriens et du Hezbollah.
Pourtant, les sources de renseignement occidentales sont certaines que ces nouvelles installations iraniennes sont un port militaire dans tous les sens du terme. Il est similaire à la base navale russe construite dans le port syrien de Tartous, sauf qu’à Port-Soudan cette base iranien est deux fois plus grande et est capable d’accueillir les plus grands navires de guerre iraniens ainsi que des sous-marins.
Téhéran profite de la force militaire et les liens de renseignement, qu’il a mis au point avec Omar El-Bashir au Soudan pour tracer des routes d’approvisionnement et livraison d’armes pour ses alliés en difficulté
Ce port dispose d’une clôture équipée de miradors et va bientôt se doter de systèmes de défense aérienne. Il est gardé par des gardiens de la révolution portant des vêtements civils et des soldats soudanais.
Cette nouvelle installation permettra à l’Iran de transférer des cargaisons plus importantes d’armes lourdes que le couloir aérien utilisé jusqu’à présent pour livrer du matériel militaire à l’armée syriennes et au Hezbollah. Le couloir aérien permettra de continuer à acheminer du matériel plus léger.
Ainsi, il sera possible d’embarquer du matériel à partir de la mer Rouge vers Suez et atteindre la Méditerranée pour répondre aux besoins urgents de la Syrie ou approvisionner des conflits potentiels avec Israël.
Ni les Etats-Unis, l’Egypte ou Israël n’ont jusqu’ici entravé la navigation de cargos chargés d’armes iraniennes passant par le canal de Suez et continuant leur route vers la Syrie et le Hezbollah libanais.
L’armée de l’air israélienne a frappé quatre convois d’armes et des cibles dans la région de Port Soudan – deux en 2009 et en 2012.
 
 


 

France : encore le couteau de l’islam : Elyes Aboubakeur a tenté de décapiter son épouse en pleine rue (devant leurs enfants)

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Hier mardi 24 septembre, Elyes Ben Aboubakeur, 43 ans, a été condamné par la cour d’assises du Rhône à 10 ans de réclusion pour avoir en pleine rue de Saint-Fons, tenté d’égorger – en fait il tentait de la décapiter – son épouse le 25 juin 2011.
10 ans, cela veut dire qu’il sort dans 4 ans et qu’il peut recommencer.
L’homme, constate le président du tribunal, ne s’est pas intégré depuis son arrivée en France en 2005. Il vit et pense selon la sharia de l’islam – vous savez, cette culture qui enrichit la France, et qui autorise l’homme à laver l’honneur de la famille en tuant les femmes infidèles et les jeunes filles qui fréquentent des garçons. Cette semaine, par exemple, le conseil des droits de l’homme palestinien a publié qu’en Judée Samarie, 34 filles et femmes ont été tuées l’année dernière – par lapidation, égorgement, ou autre, pour des crimes d’honneur – non punis par la loi.
Donc Aboubakeur a décidé, un jour de marché, de laver son honneur – sa femme voulant divorcer , avec « une violence inouïe dans un contexte de rumination » expliquera Véronique Escalano, l’avocat général, en réclamant 10 à 15 ans de réclusion expliquant que « les coups de couteau portés à trois reprises à la gorge, en présence des enfants, dans la voiture étaient la signature d’un guet-apens réfléchi ».
 
D’ailleurs Aboubakeur avait acheté le matin même les deux couteaux sacrificiels, et pas pour préparer un barbecue pour ses petits…
La cour a également conclu à « une altération légère» du discernement de l’accusé au moment des faits. Les juges ont besoin d’une meilleure formation : la France a changé, les criminels aussi, ils sont surtout immigrés, et arrivent avec des « altération légères » que l’on appelle aussi les enseignements de l’islam. Si vous doutez, allez faire du shopping au centre commercial Westgate de Nairobi, ou allez prier à l’église à Peshawar…
 © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
 

La chute du monde islamique (entretien avec Hamed Abd el Samad) (Partie 1)

La chaîne satellitaire Al Hayat a réalisé la semaine dernière une interview avec Hamed Abd el Samad, universitaire et écrivain égypto-allemand, auteur du livre "La chute du monde islamique". L'entretien a été conduit en langue arabe par Rachid, l'animateur de l'émission "Question audacieuse", ex-musulman marocain, converti au christianisme.
Il s'agit d'une interview en profondeur d'une durée de 90 minutes. Hélios d'Alexandrie l'a traduite pour le bénéfice des lecteurs de Poste de veille. L'interview (arabe) (YouTube) est postée à la fin du billet.
Hamed Abd el Samad est la cible d'une fatwa de mort émise par un religieux égyptien. La fatwa figure sur cette image et l'explication est donnée dans l'entrevue.
Allemagne-abdel-samad

Rachid: Je suis heureux que vous ayez accepté l'invitation du programme "Question audacieuse" malgré les problèmes que cet entretien pourrait vous causer avec nos frères du monde musulman. Qu'est-ce qui vous a convaincu d'apparaître sur un canal télévisé qui promeut le christianisme, alors que vous n'êtes pas chrétien et que vous ne professez aucune religion?
Hamed Abd el Samad: Je n'ai aucun problème à échanger avec tout être humain sauf certaines exceptions: ceux qui tuent, ceux qui incitent au meurtre et ceux qui font preuve de racisme. Je parle avec toutes sortes de gens, dès lors qu'il s'agit pour moi d'exposer mes idées et que mon interlocuteur accepte de répliquer avec les siennes. Comme vous l'avez précisé je ne suis pas chrétien, je suis même critique à l'égard du christianisme et de la pensée religieuse, mais je n'éprouve aucune gêne à discuter avec toute personne qu'elle soit croyante ou non, tant qu'elle ne cherche pas à m'imposer ses idées. Je suis d'avis qu'il est préférable de discuter en privilégiant la raison, je prends un exemple: peu importe pour moi ce que Mahomet a dit ou ce qui a été écrit dans le coran, ce qui m'intéresse avant tout c'est ce que le musulman d'aujourd'hui fait avec ces paroles et de quelle façon il les intègre dans sa vie. Comment il les met en pratique, s'il cherche à me les imposer, à me forcer d'y croire, et si je n'y crois pas à me traiter de mécréant (kafir) et s'il les utilise pour me châtier...
Rachid: Vous n'aviez pas peur d'apparaître sur le Canal Al Hayat et que cela vous cause des problèmes?
Hamed Abd el Samad: Je reconnais avoir suffisamment de problèmes, comme on dit couramment en Égypte: "La morgue est pleine, cessez de tuer!"
Rachid: (rire) Il semble que nous en rajoutons! Mais venons-en au Professeur Hamed Abd el Samad. Je suis au courant que vous n'aimez pas parler de vous-même, ni vous mettre de l'avant, mais si je vous posais cette question: "vous êtes égyptien de naissance et avez grandi en Égypte?
Hamed Abd el Samad: Je suis né en Égypte en 1972 dans un village du gouvernorat de Guizèh. J'ai étudié l'anglais et le français au Caire à la faculté des langues. Je suis parti par la suite pour l'Allemagne dans le but d'étudier les sciences politiques et les sciences islamiques. Après mes études j'ai enseigné à la section des études islamiques. J'ai également enseigné l'Histoire à l'Université de Munich. Actuellement je suis écrivain indépendant, auteur de livres et d'articles dans la presse arabe et allemande, le sujet principal de mes écrits et des entretiens télévisés c'est le monde islamique contemporain. Je traite du conflit de civilisation qui sévit entre les différents courants à l'intérieur du monde islamique.
Rachid: Vous avez écrit votre roman "Adieu au Ciel", ensuite un livre qui a fait beaucoup de bruit dans les pays musulmans "La chute du monde islamique". Pouvez-vous nous donner un aperçu du roman et du livre, et comment vous est venue l'idée de les écrire?
Hamed Abd el Samad: Le roman est quasi autobiographique, il relate mon expérience de l'éloignement de l'Égypte et de la vie en Allemagne et au Japon. J'y décris mon approche des religions, mon rejet du dogmatisme religieux, et les phases que traversent nombre de jeunes quand ils quittent leur pays: crise d'identité, recherche de son identité à travers la religion, l'abandon de la religion, l'impact de cet abandon, le retour subséquent à la religion. Tous ces phénomènes, j'ai tenté de les analyser dans mon roman "Adieu au Ciel". C'est à travers l'écriture de ce roman que s'est cristallisée en moi l'idée de ne traiter d'un sujet donné, qu'à la condition de faire preuve d'honnêteté intellectuelle. Le piège qui guette le penseur qui écrit sur des sujets islamiques est de les aborder sous l'influence de ses tendances et de ses idées personnelles. Le roman m'a servi de "filtre", il m'a permis d'exposer sincèrement ce que je ressentais et où je me situais. Cela m'a permis par la suite d'être objectif sur le plan académique et celui de la recherche.
Rachid: Comment vous est venue l'idée du livre "La chute du monde islamique"?
Hamed Abd el Samad: Elle m'est venue en lisant un ouvrage intitulé "La chute de l'Occident" du philosophe allemand Oswald Spengler. Il a prédit la chute de l'empire occidental due au vieillissement, à l'épuisement, à la dérive matérialiste et à son incapacité de s'adapter au changement. J'ai examiné les symptômes que l'auteur attribuait à l'Occident et j'ai trouvé qu'elles s'appliquaient tout à fait à l'empire ou à la civilisation islamique.
Saudis-online
Nous (musulmans) vivons en conflit avec la modernité, nous acceptons uniquement la moitié de la modernité, c'est à dire ses outils techniques: le téléphone portable, la télévision, l'internet... Mais pas les idées qui sont derrière ces outils. Je me souviens d'une histoire vécue, J'en ai d'ailleurs parlé dans mon livre: J'avais invité un professeur de la faculté d'éducation du Caire, à un congrès sur les manuels scolaires. Il est musulman observant; à l'Hôtel où nous logions, il s'est permis de faire l'appel à la prière au lever du soleil comme s'il était un muezzin à la mosquée! J'ai été comme foudroyé quand je l'ai entendu lancer l'appel dans le couloir de l'Hôtel, je lui ai dit que ce n'était pas convenable d'agir ainsi, à un moment où les clients de l'Hôtel dormaient. Il m'a rétorqué que c'était son droit et sa liberté religieuse! Le soir qui a suivi cet incident, alors que nous étions pour dîner avec des non-musulmans, il a remarqué que ces derniers buvaient de l'alcool. Il a alors piqué une colère et a fait mine de quitter la table, pour finir il les a obligé à cesser de boire durant le repas.
Le lendemain il a voulu acheter un I-POD pour écouter le coran, il m'a consulté sur le type d'appareil à acquérir. J'ai alors pris le I-POD dans les mains et je lui ai dit: "monsieur le Sheikh, sais-tu, ce I-POD d'où il vient? Il m'a répliqué: "de quel endroit?" je lui ai répondu: "de cinq cents ans de liberté, cinq cents ans de liberté de pensée et de liberté de croyance. Celui qui veut boire est libre de boire, celui qui veut faire quelque chose est libre de la faire. C'est cette liberté de pensée, cette liberté de recherche, c'est d'elle que vient cet appareil! La modernité ce n'est pas l'appareil tout seul, mais aussi tout ce qui a précédé son invention, la liberté de pensée et de croyance, chaque personne est libre de croire ou non et personne ne cherche à contrôler la croyance d'autrui. Chaque personne a ses idées et son style de vie, tout est permis dans le cadre de l'expression de l'opinion. Si nous ne reconnaissons pas cette vérité il n'y a pas de possibilité de progrès."
Et moi je vois que ce point précis a une bonne part dans la crise où se trouve plongé le monde islamique: choisir de ne considérer que la moitié de la modernité, la moitié matérielle et refuser la moitié liée à la pensée.
Rachid: Comme s'il s'agissait de savourer un fruit tout en détestant l'arbre qui le produit. C'est la civilisation occidentale dans tous ses aspects qui a permis ces réalisations techniques.
Hamed Abd el Samad: Je vous apporte un autre exemple: un Sheikh salafiste se fait traiter en Allemagne. Un avion fabriqué en occident assure son transport, il porte une montre fabriquée en Suisse, des médecins allemands prennent soin de lui, tous les instruments médicaux qui servent à son traitement et tous les médicaments qui lui sont prescrits sont produits en occident. Mais en bout de ligne, il vous dira: "ce sont des mécréants, Allah nous les a donnés comme esclaves pour notre service!" Ce regard et ce comportement suprématistes nous aveuglent et nous empêchent de tirer profit des connaissances et du progrès que les occidentaux ont acquis.
La civilisation c'est la capacité des gens à assimiler le nouveau, c'est aussi la possibilité que certaines choses qui relèvent du bon sens soient admises sans que l'on ait besoin de les inscrire dans des lois ou dans les constitutions, comme le respect des croyances. Ce à quoi vous croyez et ce à quoi je crois, c'est l'affaire de personne, la couleur de votre peau, vos origines... Vous êtes un être humain, je le suis tout autant, c'est sur cette base que nous établissons nos relations.
Rachid: Et ces éléments qui relèvent du bon sens devraient être admis sans difficulté. J'aimerais à présent que l'on entre dans les profondeurs de votre livre et citer certains passages pour en discuter. Mais auparavant je veux aborder le sujet des fatwas meurtrières lancées contre vous, par des religieux semblables à celui dont vous venez de nous parler, ou tels que le désormais célèbre Abou Ishaq el Houeini. Pourriez-vous nous faire part de votre expérience avec les religieux suite à la publication de votre livre et suite aux conférences et interviews que vous avez donnés par la suite?
Hamed Abd el Samad: J'ai été invité par un mouvement égyptien prônant la laïcité à donner une conférence. Ce mouvement qui porte le nom Elmaniyoun (laïcs) regroupe des jeunes qui réclament de séparer la religion de la politique. Il existe une profonde incompréhension dans le monde arabe au sujet de la laïcité. Je suis d'avis qu'elle constitue une véritable "miséricorde" pour les religions, elle leur permet d'être protégées dans leur cadre spirituel. La laïcité ne s'immisce pas dans les convictions des gens, elle empêche de mêler la politique à la religion, et par le fait même elle protège et la politique et la religion. Nous vivons dans les sociétés pluriconfessionnelles et multiethniques, tant en occident que dans le monde arabe. Si chacun insiste pour que sa religion encadre la société et devienne la source principale de la législation, il ne sera pas possible d'éviter la guerre civile. Si vous cherchez les lieux où les différentes religions cohabitent en paix, vous les trouverez en occident. Chrétiens musulmans juifs et athées jouissent des mêmes droits, et l'État, fort de sa neutralité, se tient à égale distance de toutes les croyances.
J'ai donc été invité à donner cette conférence au Caire; mais, de la même façon qu'il y a des personnes qui craignent de figurer dans vos émissions, il y a beaucoup de gens qui aiment mes idées, mais qui me font part de leur réticence à m'inviter à leurs émissions télévisées en direct. Selon eux le public n'est pas encore prêt. Cette idée que le public n'est pas prêt, je la récuse entièrement; le public ne forme pas un bloc monolithique, mais plusieurs blocs distincts ayant chacun sa disposition d'esprit et sa capacité à assimiler le message. Certains acceptent des idées que d'autres rejetteront; le fait est que je ne prétends pas posséder la "Vérité", je réfléchis et je couche sur papier mes idées, c'est tout. Je peux avoir raison comme je peux avoir tort, je désire simplement faire part de mes réflexions et que ceux qui ne sont pas d'accord avec moi me donnent la réplique.
Ma conférence avait pour sujet le fascisme religieux. J'ai dressé un parallèle entre le mouvement fasciste des frères musulmans et celui de l'Allemagne nazie. Je suis familier avec ces deux mouvements pour les avoir étudiés en profondeur; j'ai examiné la façon dont ils ont évolué, et j'en suis venu à la conclusion que le fascisme islamique a des racines dans l'histoire de l'islam, autrement dit il ne vient pas de nulle part. J'ai également dit qu'il ne m'est pas possible de qualifier l'islam des origines de fasciste, parce que le fascisme est un phénomène très récent. De mon point de vue il n'est pas juste de qualifier le prophète et l'islam de fascistes compte tenu de l'éloignement dans le temps.
Rachid: Il existe un fossé chronologique entre les deux.
Hamed Abd el Samad: Exactement, et tous ceux qui jugement les actes que le Prophète a commis à Médine et à la Mecque par la lorgnette des droits de l'homme d'aujourd'hui, se trompent lourdement. Notre conception des droits humains est le produit de connaissances et d'expériences qui n'existaient pas il y a quatorze siècles.
J'ai par conséquent formulé la proposition suivante:
Nous pouvons en arriver à une compréhension commune: s'il n'est pas approprié de qualifier l'islam des origines de fasciste à cause de la distance chronologique qui le sépare de notre époque, en contrepartie il n'est pas approprié d'imposer la charia qui date du septième siècle aux musulmans d'aujourd'hui.
À mon avis c'est la meilleure formule pour assurer la coexistence: tu ne m'imposeras pas les règles anciennes de la charia et en retour je ne jugerai pas l'islam des origines avec les critères d'aujourd'hui.
Rachid: Notre différend avec l'islam est justement cela, sa prétention que la charia est ce qu'il y a de mieux, qu'elle est valable pour tous les lieux et toutes les époques. Ceci dit je me permets de différer d'opinion avec vous. Les actes commis par le Prophète ne sont pas seulement contraires aux normes éthiques d'aujourd'hui, ils étaient également contraires aux normes reconnues de son temps, et nous pourrions en discuter longuement, mais il me suffit de dire que globalement je suis d'accord avec vous.
Hamed Abd el Samad: C'est la notion d'absolu qui pose problème. Moi je vois que l'islam est une religion qui a pris du retard, je veux dire que l'islam avait du retard au moment où il est apparu, il était en retard de six cents ans sur le christianisme. Le christianisme a passé par de nombreuses étapes violentes, avant le mouvement des Lumières il a traversé des périodes sombres que les chrétiens eux-mêmes reconnaissent. Tant que la religion domine l'État, la liberté et la démocratie sont impossibles. Je suis d'avis que l'islam traverse actuellement son moyen-âge, un peu comme le christianisme aux 14e et 15e siècles.
Pour en revenir à ma conférence, j'ai comparé le nazisme au mouvement des Frères musulmans sur le chapitre des idées et des méthodes de gouvernement. Leur propension à créer des divisions au sein de la société, le suprématisme religieux d'un côté et le suprématisme racial de l'autre, les chemises brunes nazies et les milices des Frères musulmans, leurs modes opératoires, leur idéologie de l'exclusion etc. Le fascisme exclut l'autre, rejette l'opinion contraire et liquide les opposants.
Les religieux ont réagi à mes propos, ils ont nié catégoriquement tout ce que j'ai dit. Ils se sont arrêtés à ma conclusion à l'effet que le fascisme islamique a des racines qui plongent jusqu'à l'époque de Mahomet, même si j'avais pris la peine de préciser qu'il n'est pas juste de qualifier Mahomet de fasciste. Les religieux se sont déchainés contre moi: "nous ne sommes pas fascistes, ce n'est pas vrai et c'est pourquoi nous allons te tuer!" Autrement dit ils ne sont pas fascistes, ils n'excluent personne, ils ne tuent personne, mais ils me tueront pour avoir exprimé mon point de vue! Une vraie blague! Plus d'un canal télévisé et plus d'un religieux se sont attaqués à moi. Mahmoud Chaabane d'al Azhar, notre "frère" terroriste à la retraite Assem Abd el Magued, et en dernier celui qui a ameuté les gens contre moi, le Sheikh Abou Ishaq el Houeini; il a déclaré la vendetta contre moi, une vendetta qui ne prendra pas fin tant que je vis.
Ils ont prétendu que j'ai insulté le Prophète, mais je ne l'ai pas mentionné dans ma conférence. J'ai simplement dit qu'il existait des éléments de fascisme dans l'islam des origines dues à l'exclusion des non-croyants et de la destruction de leurs dieux lors de la conquête de la Mecque par les musulmans.
Rachid: Vous n'avez pas mentionné spécifiquement le Prophète, l'allusion était indirecte.
Hamed Abd el Samad: Peut-être, mais tout ce que j'ai dit est tiré de l'histoire officielle de l'islam et de la Sira de Mahomet, je n'ai rien inventé.
À cet endroit, l'entretien est interrompu quelques minutes pour montrer des séquences d'un prêche-imprécation du Sheikh Abou Ishaq el Houeini contre Hamed Abd el Samad. Le prêche s'achève par l'institution du devoir de venger Mahomet, selon les termes mêmes du prêcheur, le feu de cette vengeance ne s'éteindra jamais.
Houeini
Sheikh Abou Ishaq el Houeini lance sa fatwa
Hamed Abd el Samad: Pour moi l'important n'est pas de faire des rapprochements ni de coller des étiquettes. C'est davantage ce qui est importé du septième siècle (la charia), qu'on me fixe autour du cou comme un carcan. C'est ce que je juge inacceptable et c'est ce à quoi je dois m'opposer, même si je n'ai pas de sentiments négatifs à l'égard du Prophète et de son époque.
Rachid: Mais il est désormais permis de répandre votre sang; à présent n'importe quel jeune salafiste a le droit de vous tuer s'il parvient à vous atteindre.
Hamed Abd el Samad: Bien entendu et ils ont affiché ma photo sur le Net avec la légende Amener mort. A insulté le Prophète. Et plus bas, Hamed Abd el Samad, Le chien qui hurle, Membre des infnidèles laïcs, et en bas de page, mon adresse détaillée au Caire et les points de repère pour s'y rendre. Une activité intense a été déployée pour se saisir de moi et me tuer, c'est un vrai scandale, même certains de mes amis qui se disent guidés par la raison me reprochent d'avoir poussé un peu trop loin le bouchon. Pour eux l'inacceptable n'est pas l'incitation à me tuer, mais bien les paroles que j'ai prononcées! C'est cela que nous devons dénoncer et qui doit changer.
Rachid: Il faut opérer un "shift."
Hamed Abd el Samad: Tout à fait, parce que le nœud de toute cette affaire ne se situe pas dans l'opinion que j'ai exprimée. Il existe six milliards d'êtres humains sur terre qui ne sont pas musulmans et qui ne sont pas tenus de témoigner de la révérence ou même du respect à l'égard de Mahomet, du coran et des rites islamiques. Il est bien plus simple que les musulmans apprennent à réagir avec calme face à la critique.
Rachid: Il y a plein de livres qui critiquent et se moquent de Jésus-Christ et du christianisme et pourtant...
Hamed Abd el Samad: Des livres, des pièces de théâtre et des films aussi. Pour moi, je ne cherche pas à désacraliser quoi que ce soit, mais le sacré doit être personnel. Ceux qui veulent généraliser leur vision de ce qui est sacré et l'imposer à tout le monde, ceux qui veulent interdire la critique du coran et du Prophète ne peuvent pas en sortir gagnants. Cette logique n'est pas gagnante, parce qu'ils ne pourront pas lier les langues de six milliards de personnes, plus un quart de milliard de musulmans plutôt sceptiques. Si leurs convictions sont vraiment profondes il leur sera plus facile de réagir calmement à la critique. Mais là où le bât blesse et qui me paraît évident, est que plusieurs d'entre eux ne sont pas convaincus ou ont de sérieux doutes; cela n'empêche pas qu'après avoir perdu beaucoup sur le plan identitaire, il ne leur reste qu'une seule chose sur laquelle ils peuvent s'appuyer: la religion. L'islam devient par conséquent une béquille pour le musulman: qu'il échappe la béquille et c'est l'effondrement.
C'est triste à dire mais l'enseignement et l'éducation dans nos sociétés au cours des derniers siècles nous ont à peu près tout enlevé sauf les béquilles identitaires de la religion. La réalité est telle que qui que ce soit qui approche de ces béquilles ne doit pas se surprendre de voir des foules qui se précipitent, tels des chiens enragés, à la défense de leur religion. Est-ce qu'on défend sa religion par des pleurs et des cris, et son identité en tuant? Voilà à quoi je veux en venir, le temps est mûr pour lancer le débat: où se situe le problème, dans les paroles ou dans les menaces de mort?
Rachid: Retour au livre "la chute du monde islamique, coup d'œil sur l'avenir d'une nation (oumma) à l'agonie." Ce livre a été publié d'abord en allemand en 2010...
Hamed Abd el Samad: Il a été publié simultanément en allemand, en néerlandais et en arabe.
Rachid: Il est disponible dans les librairies pour nos spectateurs qui voudraient le lire. J'ai remarqué que vous l'avez dédié à "l'esprit" de Hamed Nasr Abou Zeid. Quel est le secret qui se cache derrière cette dédicace?
Hamed Abd el Samad: Nasr Hamed Abou Zeid était un ami, il fait partie de ceux qui ont exercé une grande influence sur moi. Après sa fuite d'Égypte, il s'est réfugié en Hollande où il a poursuivi ses travaux. Je l'ai invité à donner une conférence en Allemagne. J'ai ainsi fait sa connaissance et me suis imprégné de sa pensée. Il avait de grandes qualités morales et c'était un savant de haut niveau. Il n'était pas compris de son vivant, cependant les jeunes commencent à présent à apprécier ses écrits. Il était de ceux qui ont fait appel à la rationalité dans l'analyse des textes sacrés. Il a été pénalisé à cause de cette approche et a reçu des menaces de mort, mais il a tenu bon. Il est décédé pendant que je rédigeais le livre. J'ai eu beaucoup de peine, nous avions échangé des e-mails à peine quelques jours avant sa mort. Je le considère comme l'un de mes pères spirituels.
Rachid: Dans votre préface... Et à propos de cette préface qui m'a beaucoup plue, je tiens à souligner l'effort que vous avez déployé dans l'écriture de cet ouvrage. C'est très bien écrit et c'est en même temps ambitieux et très courageux, si on tient compte de la complexité du sujet, de l'enchevêtrement des éléments qui le composent et de la nécessité de les condenser dans un nombre relativement restreint de pages.
Dans la préface, parlant de vous, vous avez écrit: "Soudain cet étudiant égyptien parti pour l'Allemagne à la recherche de la science et de la liberté, s'est transformé en soldat de la guerre des civilisations. Mais le soldat se sentait impuissant, ne possédant pour seule arme que sa propension à se glorifier et à maudire les autres." Ces expressions sont fortes et j'aimerais que vous les commentiez.
Hamed Abd el Samad: Hélas c'est le genre de crise que traversent les étudiants musulmans qui vont en Europe compléter leurs études. L'étudiant type rêve à une certaine liberté, il rêve à l'occident et à ses lumières. Rendu sur place, la religion et le type d'éducation religieuse qu'il a reçue, agissent sur lui comme un élastique qui se tend à mesure que notre étudiant cherche à prendre le large. À un moment donné le mouvement s'inverse et l'élastique ramène brutalement l'étudiant à son point de départ, non sans lui causer de la douleur. En ce qui me concerne j'ai vécu cette expérience et j'ai connu beaucoup de jeunes qui l'ont également vécue. Il s'agit d'un conflit intérieur: la liberté attire le jeune, mais les remords le ramènent à une pratique plus radicale de la religion. Pour se défaire des remords il entreprend de maudire la société occidentale dans son ensemble ou du moins celle qu'il côtoie. Il rejette sur les occidentaux la responsabilité de son conflit intérieur. C'est ce qui m'est arrivé au début de mes études ici. Cela m'a poussé à faire face à moi-même car je voyais bien qu'une telle réaction comportait une part non-négligeable d'hypocrisie.
Mais pour que l'étudiant musulman ne perde pas son identité, il se sent obligé de s'imaginer plus grand que dans la réalité. C'est l'inflation de soi et de l'Histoire islamique, c'est l'occultation des défauts de la culture et des erreurs de l'Histoire islamiques. Non content de se glorifier, il part à la chasse des erreurs et des défauts d'autrui. Malheureusement cela fait perdre à plusieurs étudiants et chercheurs musulmans l'occasion d'acquérir la liberté d'esprit. Ils se barricadent dans une prison mentale croyant défendre leur religion, leur identité ou leur appartenance.
Rachid: D'où vient ce phénomène? Beaucoup de gens me racontent ce qui est arrivé à certains de leurs proches: un cousin connu pour sa simplicité et sa gentillesse, après s'être rendu en Europe est devenu extrémiste. Un frère, habituellement doux et peu porté sur la religion, est devenu méconnaissable après avoir fréquenté la mosquée. J'ai l'impression que ce phénomène ne dépend pas nécessairement de l'influence des mosquées, on ne subit pas une telle influence contre son gré.
Hamed Abd el Samad: La société composée d'immigrants a une sensibilité à fleur de peau. Quand je vivais en Égypte j'étais musulman et je ne sentais pas le besoin de le prouver ou de l'exhiber. Quand on quitte son pays, la société dans laquelle on a choisi de vivre devient pour nous un miroir qui reflète notre image véritable. Le miroir est cruel parce qu'on s'y voit tout nu, les défauts, les manquements et les erreurs nous sont ainsi dévoilés. La société d'accueil nous révèle les défauts et les manquements de notre civilisation, de notre culture et de notre façon de penser. Elle nous oblige à prendre un temps d'arrêt pour faire face à la réalité. L'expérience est pénible et ceux qui sont capables de l'endurer ne sont pas légion. Quoi faire pour éviter cette confrontation avec soi? Briser le miroir et cacher sa nudité avec tout ce qui nous tombe sous la main.
Autre point: les sociétés islamiques possèdent dans leur structure une forme de surveillance collective. Nul ne peut s'adonner à un interdit, sans qu'un proche ou un voisin ne le surprenne en flagrant délit et sans qu'on lui impose un châtiment. À l'étranger le musulman devient lui-même son propre surveillant, s'il transgresse un interdit, s'il goûte aux fruits défendus offerts par la société, sexe, alcool, divertissements etc. il commence à se faire des reproches et à ressentir de la honte et du remord. Ce remord est une souffrance qui exige un traitement. C'est dans l'apprentissage de la liberté que se trouve le traitement le plus sain: comment parvenir à l'équilibre dans la vie sans se faire du tort et sans nuire aux autres. L'autre solution consiste à régresser dans la religion à travers le fondamentalisme et la violence. Ceux, et ils sont nombreux, qui fuient la mosquée et transgressent les interdits, y reviennent plus tard et deviennent plus extrémistes qu'au début.
Rachid: Celui qui quitte son pays pour vivre en Europe, se trouve du coup comme sur un plancher instable. Il se sent menacé dans son identité, sa planche de salut c'est l'identité religieuse à laquelle il s'agrippe de toutes ses forces, d'où l'idée de se laisser pousser la barbe et de changer sa tenue vestimentaire.
Hamed Abd el Samad: C'est exactement ça la béquille dont j'ai tantôt parlé. Par malheur l'éducation dans nos sociétés d'origine et dans les communautés d'immigrants, s'appuie sur les béquilles de la religion, tout autre support est jugé indésirable. Quand le jeune musulman se frotte à la société occidentale, il a la surprise de rencontrer une langue, une culture, des relations homme-femme et des règles de jeu très différents des siens. Soit qu'il s'ouvre l'esprit, s'adapte et s'intègre, soit qu'il retourne à son point de départ, c'est à dire à la béquille de la religion. Non seulement il s'y appuie, mais il lève la béquille pour frapper les autres.
Je me figure le monde islamique comme une séquence de cinéma où l'on voit un infirme qui marche en s'appuyant sur ses béquilles. Il a de la difficulté à avancer mais cela ne l'empêche pas de lever, tantôt une béquille et tantôt l'autre, pour frapper à droite et à gauche ceux qui ont le malheur de l'approcher, convaincu de son droit de contrôler l'humanité entière et de dominer le monde! En vertu de quoi? Et d'où lui vient cette prétention alors qu'il est incapable de se tenir sur ses jambes? Se voir tel qu'il est, incapable de marcher constitue un pas en avant qui exige du courage, mais en est-il capable?
Rachid: Je cite un autre passage de votre préface: "J'ai vu devant moi la civilisation islamique respirant difficilement, elle se tenait à la croisée des chemins sans savoir où son destin la conduira. Le monde entier voit les signes de la maladie sur son visage, mais les musulmans continuent de se vanter et de faire des reproches à tout le monde sauf à eux-mêmes." Expliquez-moi ce passage.
Hamed Abd el Samad: La civilisation islamique a perdu plusieurs occasions de se réconcilier avec la modernité et avec le monde contemporain. Cette réconciliation ne sera possible qu'à la condition que nous admettions notre faiblesse, que nous reconnaissions notre échec et que nous acceptions d'apprendre des autres. Il est vrai qu'il fut un temps dans l'histoire de l'islam, où la civilisation arabe, mélangée à la civilisation perse, a donné naissance à des foyers de civilisation au Caire, à Damas, à Bagdad, en Andalousie. Mais c'est parce qu'elle a été capable d'absorber les connaissances venues d'ailleurs. Elle a su tirer profit des chrétiens syriaques qui ont traduit les ouvrages grecs, du savoir des juifs, de la culture byzantine et de l'expertise des perses dans le domaine de l'administration publique. Les arabes ont réussi à absorber tous ces éléments. La civilisation vit et progresse quand ses fenêtres et ses portes restent ouvertes, afin de laisser entrer l'air frais qui vient des autres civilisations.
La civilisation vieillit et devient invalide quand elle s'active à boucher ses ouvertures, à murer ses fenêtres et ses portes par peur des étrangers, ce faisant elle se prive de lumière et d'air frais. La problématique de la civilisation islamique à notre époque, c'est exactement cela; elle voit dans les fenêtres un danger, le danger de l'ennemi occidental et de son influence sur notre identité. Cette peur de l'occident est proprement hystérique.
Rachid: Mais il est difficile à notre époque de boucher les ouvertures; Internet, canaux satellitaires... Les fenêtres ne manquent pas.
Hamed Abd el Samad: Vous avez raison, mais nous sommes en présence d'une civilisation qui respire artificiellement depuis longtemps. Ce que nous appelons l'islam politique est né du fantasme qu'un jour nous parviendrons à dominer le monde en maîtres. L'islam politique respire artificiellement grâce à deux facteurs: l'argent du pétrole et la haine de l'occident; mais il n'a aucun projet pour rendre la civilisation islamique féconde.
Rachid: Pouvez-vous nous éclairer davantage sur ce que vous venez de dire au sujet de l'islam politique?
Hamed Abd el Samad: En 1924 le califat islamique a cessé d'exister. La même année le Mouvement Islamique est né en Inde, avec à sa tête Abou el Aala el Mawdoudi. Quatre ans plus tard, c'était au tour de Hassan el Banna de mettre sur pied la confrérie des Frères Musulmans. Ces deux entités ont été à la base de l'islam politique. La pensée de Mawdoudi s'est développée en Inde et au Pakistan, elle a produit les talibans. L'idéologie des frères musulmans s'est développée en Égypte et dans les pays arabes et elle a engendré les mouvements jihadistes qui sévissent sous le parapluie d'al Qaeda. Ces deux organisations, celle de Mawdoudi et celle des frères musulmans ont opéré leur jonction en Afghanistan grâce à l'argent du pétrole. Telle est l'évolution de l'islam politique depuis sa naissance, il s'est établi en réaction à la défaite et à l'effondrement de l'empire ottoman.
Durant cette période les nations islamiques se sont trouvées face à deux choix, ou d'entreprendre d'édifier des états modernes, à l'exemple des autres nations, ou bien se lamenter sur les ruines et croire au retour prochain du califat! Mais à bien y penser qu'avons-nous récolté du califat? N'avons-nous pas assisté son échec et à sa décadence? N'était-il pas dépassé par la réalité et par les évènements?
Rachid: Le califat était ouvertement détesté en dernier, mais ça n'empêche pas les islamistes de chanter ses louanges et de vouloir le ressusciter. Ils devraient pourtant lire ce que ses contemporains ont écrit sur lui!
Hamed Abd el Samad: Ils refusent de reconnaître que le système adopté et mis en application par les états modernes d'occident, est celui qui convient le mieux. C'est le système démocratique réclamé par tous. Le fait est que nous ne voulons pas admettre que ce système vient de l'Étranger.
Rachid: Comment voyez-vous l'argent du pétrole? Croyez-vous qu'il fait partie du problème ou de la solution? La haine de l'occident de toute évidence pose problème, mais qu'en est-il de l'argent du pétrole?
Hamed Abd el Samad: Dans nos sociétés, particulièrement dans la société égyptienne que je connais bien, du temps où j'étais enfant, ma grand-mère était musulmane pratiquante, nos voisins étaient musulmans pratiquants, nous avions aussi des voisins coptes. Nos relations étaient très chaleureuses, nous n'avions pas de différends, la religion n'était pas politisée. La religion se résumait à la piété populaire sans composante politique, la haine et le fanatisme n'étaient pas concevables. Chacun adorait son Dieu à sa façon et tout allait bien. Par la suite nous avons vécu le retour de deux générations de gens venant de l'Arabie Saoudite. La première, celle des frères musulmans, ceux qui ont été réprimés du temps de Nasser et qui étaient partis en Arabie Saoudite pour y gagner leur vie comme enseignants et ingénieurs. La seconde est celle des travailleurs égyptiens partis en Arabie Saoudite pour améliorer leur condition économique en occupant un emploi rémunérateur. Ces gens ont ramené avec eux l'idéologie wahhabite qui repose sur le concept de la purification de la religion. La purifier de quoi si ce n'est des éléments de piété populaire tels que se recueillir et prier devant les mausolées des saints musulmans. Ils se sont d'ailleurs attelés à détruire ces mausolées et à accuser les gens du peuple de pratiquer l'idolâtrie.
Cette idée de purification s'est propagée dans le champ de l'éducation. Les enseignants de retour d'Arabie ont réintégré les écoles en Égypte, d'autres sont allés enseigner dans les pays arabes. Tous se sont fait un devoir d'inculquer aux élèves l'idéologie wahhabite de l'exclusion. Cette idéologie distingue les "vrais musulmans" et en fait une sorte d'élite peu nombreuse au sein du milliard et demi de "prétendus musulmans", lesquels peuvent être vus comme des Kouffars (infidèles). Elle conduit à diviser la société entre croyants et infidèles et va jusqu'à prévoir et prescrire le châtiment des infidèles. Les adeptes de cette idéologie s'arrogent le droit de traiter d'apostats tous ceux qui ont une conception de la religion qui diffère de la leur.
Cette idéologie a envahi le champ de l'éducation, non seulement en Égypte et dans les pays arabes, mais dans des pays comme la Malaisie et l'Indonésie, dont nous étions heureux de dire qu'ils avaient un pied dans la modernité. Les systèmes éducatifs de ces pays ont été pénétrés par l'idéologie wahhabite grâce à l'argent du pétrole, que je décris dans mon livre comme une calamité pour le monde arabo-musulman. C'est ce qui m'a amené à prédire la chute du monde islamique.
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Source : Islameyat, 12 septembre 2013. Traduction de l'arabe par Hélios d'Alexandrie pour Poste de veille
L'interview diffusée par la chaîne Al Hayat :

 
Une intelligence, une clairvoyance, une rationalité exceptionnelles. On est ramené à l'essentiel face au monde islamique qui prend une place de plus en plus grande chez nous. Souvent, les commentateurs ne voient rien ou ne veulent rien voir ; ils parlent de liberté de conscience, de religion, de liberté comme des absolus qui nous feraient tout accepter. Tout n'est pas égal, tout est relatif, il y a des degrés et toutes les religions ne sont pas identiques. On ne peut tout accepter.
 Deux réflexions:
- premièrement il est probable qu'effectivement nous assistions à une crise de modernisation de l'idéologie islamique qui n'est pas sans rappeler la crise du communisme. Il est possible que de même que le communisme s'est effondré l'islam s'écroule selon un processus interne similaire. Ceci explique laviolence contre les réformateurs internes qui risquent de jouer le même rôle que Gorbatchev avec sa pérestroïka. Sans coercition il est probable que la société islamique ne tienne pas.
- L'argument chronologique selon lequel l'islam aurait 6 siècles de retard sur le christianisme est mis de côté lorsqu'il s'agit d'évoquer l'âge d'or de l'islam face à un occident barbare qui aurait tout appris au cours des croisades. C'est oublier qu'au moment des croisades il y avait encore plus de chrétiens en orient qu'en occident. La société islamique de l'âge d'or reposait sur la domination militaire et politique de populations chrétiennes, juives ou autres qui faisaient prospérer la société malgré la dhimmitude et l'esclavage. Quand les réacteurs chrétiens et autres se sont éteints les dites sociétés sont entrées dans la décadence. La colonisation fut une période de pause dans l'imprégnation islamique qui a permis aux principes occidentaux d'irriguer à nouveau ces sociétés, on peut en voir un exemple dans l'influence des partis baas. Nous vivons actuellement la fin de l'influence occidentale post coloniale avec la disparition des régimes laïques, l'extinction des communautés chrétiennes orientales. Les musulmans sont maintenant à la croisée des chemin, soit ils rétablissent la charia dans leurs pays, les seules zones d'âge d'or potentielles seront les pays occidentaux qu'ils pourront maintenir d'une manière ou d'une autre sous leur joug, soit ils s'affranchissent de leur idéologie islamique délétère et s'ouvrent à la modernité dans son aspect le plus noble. Dans cette démarche le christianisme peut leur apporter beaucoup.