samedi 3 décembre 2016

Donald Trump choisit le général James "l'enragé" Mattis comme ministre de la Défense

Ce militaire au franc-parler arrive à un poste crucial de la future administration de Trump qui a promis d'intensifier la guerre contre Daech en Irak et Syrie.


 Le prochain président des Etats-Unis a annoncé jeudi qu'il confierait la tête du Pentagone au général à la retraite James Mattis, militaire au franc-parler et surnommé "Mad Dog" ("l'enragé", en français) lors d'un meeting inédit de remerciement pour ses électeurs.
James Mattis était l'un des finalistes pour ce poste crucial de la future administration, alors que Donald Trump a promis d'intensifier la guerre contre les jihadistes du groupe Etat islamique en Syrie et en Irak, deux théâtres d'opérations que le général Mattis connaît bien.
"L'enragé, il est excellent", a-t-il annoncé en surprenant les milliers de supporteurs venus le voir à Cincinnati, dans l'Ohio, l'un des Etats remportés par le milliardaire républicain le 8 novembre dernier.
L'enragé ("mad dog") est le surnom de James Mattis, 66 ans, le premier ex-général à devenir secrétaire à la Défense depuis 1950, et que Donald Trump avait déjà crédité de lui avoir fait comprendre que la torture n'était pas efficace. "C'est le meilleur", a-t-il aussi dit en le comparant à l'illustre général de la Seconde guerre mondiale George Patton.
Le meeting, premier d'une tournée de remerciement qui doit l'emmener dans les prochaines semaines dans plusieurs Etats déterminants dans sa victoire, a ainsi pris un tournant inattendu, au grand plaisir de ses électeurs, qui étaient toutefois moins nombreux et moins bruyants que lors d'une réunion publique électrique au même endroit durant la campagne électorale.
"C'est vraiment marrant de descendre des gens"
James Mattis est aussi un intellectuel, surnommé le "moine soldat", connu pour détenir une impressionnante bibliothèque de plus de 7000 livres, et pour donner de copieuses listes de lecture à ses officiers.
Ce célibataire natif du nord-ouest des Etats-Unis, né le 8 septembre 1950, a commandé une brigade des Marines pendant l'invasion de l'Afghanistan après le 11-Septembre, avant de diriger la Première division du corps des Marines au début de la guerre d'Irak en 2003, puis pendant la terrible bataille pour reprendre la ville rebelle de Falloujah, en 2004.
"Soyez poli, soyez professionnel, mais soyez prêts à tuer quiconque vous rencontrez", avait-il expliqué à ses Marines au début de cette guerre, pour résumer la situation périlleuse dans laquelle se trouvaient les militaires américains occupant le pays.
Le général dérape parfois, comme en 2005, lorsqu'il explique que "c'est vraiment amusant de se battre" et "marrant de descendre des gens" quand on est face à "des gars qui frappent les femmes pendant cinq ans de suite parce qu'elles ne portent pas le voile".
Ces propos, pour lesquels il s'est excusé, lui valent des remontrances, mais n'entament pas la confiance du Pentagone dans cet homme réputé pour être "direct, vif comme l'éclair et d'une résolution sans faille", selon les mots de l'ancien secrétaire à la Défense Leon Panetta.
Passage par l'Otan puis poussé vers la sortie
James Mattis occupe de 2007 à 2009 le poste de commandant suprême allié de la transformation de l'Otan. En 2010, l'administration Obama le nomme à la tête du Centcom, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient, qui compte encore 150.000 militaires, dont 66.000 en Afghanistan.
Mais la Maison Blanche n'aura jamais vraiment confiance dans le général, le voyant comme trop prompt à une confrontation avec l'Iran alors que la communauté internationale tente de négocier un accord pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire.
Début 2013, elle le pousse vers la sortie, quelques mois avant son départ prévu. Le général quitte l'armée. Mais contrairement au général Michael Flynn, le futur conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, également poussé dehors par l'administration Obama, il évite les propos incendiaires contre l'administration et reste une voix écoutée à Washington.
Au printemps 2016, il est poussé par certains républicains à se présenter comme candidat indépendant à la Maison Blanche, pour couper court à l'ascension de Donald Trump, mais il décline la proposition. James Mattis sera le premier ancien général à devenir secrétaire à la Défense depuis George Marshall en 1950, sous Harry Truman. Il aura besoin d'une autorisation spéciale du Congrès pour pouvoir entrer en fonction.
Nous somme entrain de voir un gouvernement très fort. à coté de Trump. Il y a une grande équipe de mini Trump. Cela ne va pas rassurer ni satisfaire certains pays.

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