mardi 8 août 2017

Djihad mondial

  • Cette semaine, il n'y a pas eu de modifications importantes sur le terrain en Syrie et en Irak :
  • En Syrie- La campagne de reprise d'Al-Raqqah est encore embourbée en raison de la persistance des combats des membres de l'Etat islamique. La campagne du Hezbollah dans la région de l'Arsal s'est terminée par une victoire, à l'issue de laquelle un cessez-le-feu a été conclu entre l'organisation et le Siège de Libération d'Al-Sham. Dans l'Est de la Syrie, les forces syriennes ont continué à nettoyer la zone située entre Homs et Al-Raqqah, ce, selon nous, dans le cadre des préparatifs de reprise de la ville de Sukhnah en vue de l'avancée vers Deir ez-Zor.
  • En Irak- La situation humanitaire dans la région de Mossoul continue d'être grave, et la plupart des habitants qui ont fui n'ont pas encore regagné leurs foyers. Dans la ville de Tal Afar, à l'Ouest de Mossoul, l'armée irakienne et les membres de la milice chiite de Mobilisation populaire se préparent à prendre le contrôle de la ville et l'ensemble de la zone. Les affrontements continuent entre les membres de l'Etat islamique et les forces de sécurité irakiennes dans diverses parties d'Irak, à ce stade, à un faible niveau d'intensité.
  • La déchéance de l'Etat islamique en Irak et en Syrie, avec la chute de Mossoul et la campagne d'Al-Raqqah, a accru la crainte dans plusieurs pays que les combattants étrangers de l'organisation retournent dans leur pays d'origine. Divers pays ont donc pris des mesures de prévention : le gouvernement britannique a révoqué la citoyenneté de plus de 150 individus détenteurs de deux passeports et leur interdit de retourner dans le pays ; des représentants de plusieurs pays d'Asie du Sud-Est se sont réunis en Indonésie et ont examiné les moyens de faire face à la menace posée par la possibilité que l'Etat islamique s'efforce d'établir d'autres places fortes dans leur pays.
  • Alors que les combats d'Al-Raqqah continuent, l'Etat islamique a publié une vidéo menaçant les pays occidentaux ("[…] Nos yeux sont sur Constantinople et Rome, et avec l'aide d'Allah, nous allons vous frapper dans vos maisons"). Deux membres de l'Etat islamique ont attaqué l'ambassade d'Irak à Kaboul, capitale de l'Afghanistan, apparemment en représailles à la chute de Mossoul. Selon l'organisation, 27 personnes ont été tuées dans l'attentat suicide et la fusillade.

La Russie et les Etats-Unis

Les accords de désescalade
  • L'accord de désescalade dans le Sud-Ouest de la Syrie, qui est entré en vigueur le 9 juillet 2017, a été maintenu, à l'exception de plusieurs violations sur une base quotidienne, principalement par les forces syriennes. Selon la télévision syrienne, qui suit le cessez-le-feu, la vie à Deraa est revenue à la normale, et les habitants de la ville ont repris leur routine quotidienne malgré des violations "négligeables" (Télévision syrienne, 31 juillet 2017).
  • Dans la zone de Ghouta, à l'Est de Damas, où un accord de désescalade a été atteint (22 juillet 2017), la police militaire russe a été déployée dans trois secteurs. Selon les rapports, les forces de police militaires sont censées être déployées dans plusieurs autres endroits. Deux "passages libres" sont censés être ouverts pour faciliter la sortie des civils (Al-Mudun, 30 juillet 2017).
  • Alexey Kuzin, chef adjoint de l'équipe d'inspection russe dans le Sud-Ouest de la Syrie, a rencontré des dignitaires locaux dans la région de Quneitra. Ci-après les principaux points de ses déclarations (Al-Watan, 1er août 2017) :
  • À ce jour, 12 centres de surveillance ont été établis dans le Sud de la Syrieet sont gérés conjointement par les armées russe et syrienne. L'un d'eux est situé dans la province de Quneitra. Il a souligné que "l'objectif est de mettre fin à la guerre en Syrie et de donner aux Syriens l'occasion de parler entre eux […]"
  • Un accord a été établi au sujet de l'unicité de la province de Quneitra, qui se reflète dans le déploiement de milices armées le long de la ligne de cessez-le-feu (cf., la frontière entre la Syrie et Israël) et au sujet du rôle d'Israël à ce sujet. Selon lui, les consultations sont en cours dans l'objectif de créer un ou deux passages dans la région de Quneitra "afin de réaliser l'intérêt de l'armée syrienne."
  • En réponse à la question de savoir si la Russie avait reçu des assurances et des garanties de "l'entité sioniste" qu'il ne procédera à aucune attaque contre l'armée syrienne à Quneitra, Kuzin a répondu que les conditions ont été fixées à Israël dans le cadre de désescalade. Selon lui, s'il y a une attaque israélienne sur la Syrie,  la partie russe, en tant qu'entité de surveillance, permettra d'identifier ces violations et, en tant que garant, "fera son devoir de la meilleure manière possible."
Frappes aériennes de la coalition en Irak et en Syrie
  • Le 27 juillet 2017, les forces de la coalition ont effectué quatre attaques aériennes contre des cibles de l'Etat islamique en Irak. Selon des rapports, un site de stockage de produits chimiques de l'organisation près de la ville de Rawa a été touché par l'une des frappes aériennes. Des frappes aériennes supplémentaires ont été réalisées dans les zones de Bagdad et Tal Afar. En Syrie, les forces de la coalition ont mené 17 attaques aériennes dans les secteurs d'Abu Kamal, Deir ez-Zor, Al-Shadadi, Al-Raqqah, et dans la partie orientale du pays. Ces attaques ont notamment détruit les installations de raffinage de pétrole de l'Etat islamique, un centre de communication et des systèmes de défense aérienne (Site de l'Opération, 28 juillet 2017).
  • Le Colonel Ryan Dillon, porte-parole de la force opérationnelle interarmées, a signalé la mort de plusieurs membres de haut rang de l'Etat islamique dans des frappes menées au cours des derniers mois en Irak et en Syrie. Selon les sources américaines, la mort de ces membres devrait perturber la capacité de l'organisation à diffuser ses messages de propagande et sa capacité à recruter et à financer des membres à l'étranger chargés d'effectuer des attaques terroristes. Ci-après les noms de plusieurs membres qui ont été mentionnés (Site Internet du ministère de la Défense, 27 juillet 2017).
  • Abu Suleiman l'Irakiena été tué début Juillet, dans la région de Mossoul. Abu Suleiman l'Irakien était chargé de la propagande de l'organisation. En cette qualité, il était responsable de la production des messages de propagande de l'Etat islamique, qui ont permis de recruter et de diriger des membres autour du monde.
  • Bassam al-Jayfus, chargé des budgets de l'Etat islamique,a été tué dans un bombardement le 18 juillet 2017 à Al-Mayadeen en Syrie. Dans le cadre de son travail dans l'organisation, Bassam al-Jayfus gérait des fonds alloués par de l'Etat islamique pour mener des attaques. Selon des rapports, son décès a provoqué des perturbations dans le réseau international de blanchiment de l'Etat islamique, par l'intermédiaire duquel des paiements étaient versés à des combattants étrangers.
Les Etats-Unis annoncent la cessation de l'appui à un groupe rebelle
  • Dans le secteur d'Al-Tanf, dans le Sud de la Syrie, les membres de la Brigade des martyrs d'Al-Qaryatayn,[1]l'une des organisations opérant dans la région sous la protection des Etats-Unis, ont effectué des opérations militaires hors de la zone de désescalade, sans la coordination des Etats-Unis et de la coalition. En conséquence, le porte-parole de la coalition le Colonel Ryan Dillon a déclaré qu'en dépit de l'importance de l'organisation dans les combats dans le Sud de la Syrie, les Etats-Unis ont décidé de cesser leur soutien. Il a ajouté que la raison est que la coalition ne prend en charge que les forces armées engagées dans la lutte contre l'Etat islamique. Selon le colonel Dillon, dans le cadre du processus de désengagement en cours, les États-Unis ont exigé que l'organisation remette les armes reçues des Etats-Unis, qui sont destinées à la lutte contre l'Etat islamique. Dillon a noté que c'était la première fois que les États-Unis ont dû rompre ses liens avec une organisation rebelle (Site Internet du ministère de la Défense, 27 juillet 2017).
  • Précédemment (24 juillet 2017), la Brigade des martyrs d'Al-Qaryatayn a annoncé avoirrompu ses liens avec la coalition internationale parce que la coalition a cessé de la soutenir dans les combats contre l'armée syrienne. Selon un haut fonctionnaire de l'organisation, la Brigade des martyrs d'Al-Qaryatayn a été averti par les États-Unis après une opération militaire dans laquelle ses membres ont pris le contrôle d'une salle des opérations de l'armée syrienne dans le désert de Syrie, à l'Est de Homs. Le directeur de l'information de l'organisation a déclaré que la coalition interdit strictement la lutte contre l'armée syrienne (Qasiyoun, 31 juillet 2017). Le 31 juillet 2017, la Brigade des martyrs d'Al- Qaryatayn a publié un tract affirmant que le général de Brigade et la coalition internationale avaient accepté de résoudre ce problème (Twitter, 31 juillet 2017).
  • La rupture des liens avec Al-Qaryatayn confirme la politique américaine de rupture des liens avec les organisations rebelles "modérées", à l'exception de celles qui luttent directement contre l'Etat islamique (Washington Post, 19 juillet 2017). Cette politique américaine est susceptible de conduire à la rupture des liens avec d'autres organisations rebelles, y compris les organisations rebelles dans le Sud de la Syrie. La rupture de ces liens est de nature à créer un vide sécuritaire et militaire qui pourrait être comblé par le régime syrien et ses alliés.

Principaux développements en Syrie

La campagne d'Al-Raqqah
  • A Al-Raqqah, les combats entre les forces des FDS, avec le soutien aérien de la coalition et les membres de l'Etat islamique sont enlisés. Les FDS font face aux combats acharnés des membres de l'organisation. Apparemment, les FDS auraient subi de nombreuses pertes. Les combats dans la vieille ville se sont déroulés cette semaine dans l'ancienne mosquée. Dans les secteurs repris au Nord, à l'Est et à l'Ouest d'Al-Raqqah, il reste encore des membres de l'Etat islamique, et les affrontements se poursuivent.
  • Le Colonel Ryan Dillon, porte-parole de la force conjointe, a indiqué lors d'une conférence de presse que cette semaine, les forces des FDS avaient repris une superficie d'environ neuf mille mètres carrés, mais avaient rencontré une résistance féroce de l'Etat islamique. Le colonel Dillon a estimé que les FDS contrôlent maintenant 45  % de la ville,et moins de 2 000 membres de l'Etat islamique demeurent à Al-Raqqah (Site Internet du ministère de la Défense des États-Unis, 27 juillet 2017). Le colonel Dillon a présenté la situation de la campagne d'Al-Raqqah : à l'Ouest, les FDS ont repris plusieurs immeubles qui servaient de points de surveillance et d'observation de l'Etat islamique ; à l'Est, les forces ont marqué plusieurs réalisations près de la route principale menant de l'Est à la partie Ouest de la ville ; dans le Sud, les forces des FDS devraient bientôt établir un contrôle total ; au Sud de l'Euphrate, les forces continuent de renforcer leurs positions et d'isoler Al-Raqqah.
  • Une vidéo de 30 minutes publiée par le bureau d'information de la province d'Al-Raqqah de l'Etat islamique montre des combattants étrangers venus se battre dans les rangs de l'Etat islamique à Al-Raqqah. Parmi eux, il y a des ressortissants de Somalie, du Tadjikistan, de Tunisie, du Yémen, de Tchétchénie et d'ailleurs. Dans la vidéo, les combattants sont filmés durant les  préparatifs de la campagne dans la ville et creusent des tunnels et posent des mines. La vidéo comprend également des scènes de combats. Un des combattants, d'origine somalienne, s'adresse en anglais au Président des Etats-Unis : "Vos yeux sont sur Al-Raqqah et Mossoul, alors que nos yeux sont sur Constantinople et Rome. Avec l'aide d'Allah, nous allons vous frapper dans votre maison." Un autre orateur, appelé Abu Abdullah al-Shami, s'adresse au leader de l'Etat islamique Abu Bakr al-Baghdadi disant que la situation des combattants à Al-Raqqah est bonne et qu'ils sont engagés à maintenir leur emprise sur les lieux (Akhbar Al-Muslimeen, 30 juillet 2017).
La zone de nettoyage au Nord-Est de Homs jusqu'à la zone du Sud d'Al-Raqqah
  • Cette semaine, les forces syriennes ont poursuivi leurs activités militaires dans l'Est de la Syrie. Elles se sont concentrées sur la zone de nettoyage au Sud-Est de Homs jusqu'à la zone au Sud d'Al-Raqqah. Selon nous, cette opération est réalisée en préparation dela reprise de Sukhnah et de l'avancée vers Deir ez-Zor.
  • Au cours de la semaine, il y a eu des affrontements entre les membres de l'Etat islamique et les forces syriennes dans la région au Sud d'Al-Raqqah. Les forces syriennes auraient subi des pertes à la suite de l'explosion de membres de l'Etat islamique au Sud de la ville de Rasafah, au Sud d'Al-Raqqah (Khotwa, 27 juillet 2017). Le 28 juillet 2017, l'organisation a annoncé que les forces syriennes ont subi dix blessés dans une attaque contre des avant-postes de l'armée syrienne dans le champ de pétrole d'Al-Wahhab au Sud-Ouest d'Al-Raqqah (Haqq, 29 juillet 2017).
  • Cette semaine, les forces syriennes ont repris plusieurs sites au Sud d'Ithriya (Al-Sham Network, 26 juillet 2017). Dans la ville d'Uqayribat (environ 65 km à l'Est de Hama), qui est un centre d'approvisionnement de l'Etat islamique dans les villages à l'Est de Salamiyah, l'armée de l'air syrienne a attaqué les lignes de l'Etat islamique. Des dizaines de membres de l'Etat islamique auraient été tués dans les frappes aériennes (Télévision syrienne, 29 juillet 2017). Le 29 juillet 2017, une vidéo a été publiée, montrant les forces syriennes sous le commandement de Suheil al-Hassan faisant route vers la zone à l'Est de Salamiyah, vers Uqayribat (Twitter, 29 juillet 2017).
Zone de Palmyre
  • Les forces syriennes sous le commandement de Hassan Suheil ont continué d'avancer vers la ville de Sukhnah à partir du Nord. Selon les rapports, les troupes sont à la périphérie de la ville et ont pris le contrôle du champ de gaz près de la ville et de plusieurs collines. Les avions de l'armée russe ont attaqué la ville de Sukhnah et le champ de pétrole d'Al-Hill (Khotwa, 26 juillet 2017). Muawiyah al-Hadrami, commandant militaire de l'Etat islamique, aurait été tué par les forces syriennes à Sukhnah (Dimashq Al-Aan, 30 juillet 2017).
Campagne du Hezbollah dans la région de l'Arsal
  • Le bureau d'information militaire du Hezbollah a indiqué qu'un accord de cessez-le-feu avait été conclu entre le Hezbollah et le Siège de Libération d'Al-Sham à partir du 27 juillet 2017, 6h (Al-Nashra, 27 juillet 2017). Selon l'accord, qui sera mis en œuvre par étapes et qui a déjà commencé, les membres du Siège de Libération d'Al-Sham se déplacent vers Idlib avec leurs familles. Dans le même temps, plusieurs membres du Hezbollah qui ont été capturés en 2015-2016 seront libérés (Al-Nashra, 27 juillet 2017).
  • Il a été décidé que le processus d'échange de prisonniers serait effectué par étapes, en fonction du nombre de personnes prêtes à partir pour Idlib. Après chaque étape, le Siège de Libération d'Al-Sham libèrera un prisonnier du Hezbollah.Le transfert se fera par bus libanais. Le Siège de Libération d'Al-Sham a exigé que le Hezbollah soit responsable de la sécurité de l'autobus faisant route vers Idlib (Al-Nashra, 29 juillet 2017).
  • Le 30 juillet 2017, il a été signalé que la première étape de mise en œuvre de l'accord avait commencé (Porte-parole militaire du Hezbollah, 30 juillet 2017). Cinq membres du Hezbollah détenus par le Siège de Libération d'Al-Sham ont été remis à l'organisation (Liban 24, 30 juillet 2017). Par la suite, la mise en œuvre de la deuxième étape a commencé. Dans ce cadre, 150 bus sont arrivés dans la ville de Falita dans l'Ouest des montagnes de Qalamoun pour évacuer les membres du Siège de Libération d'Al-Sham et leurs familles (Al-Aan Dimashq, 30 juillet 2017). Dans ce cadre, cinq corps de membres du Hezbollah ont été transférés au Hezbollah (Agence de presse libanaise, 30 juillet 2017).
Le secteur d'Idlib
  • Le Siège de Libération d'Al-Sham a publié le 27 juillet 2017 une lettre adressée aux commandants des organisations rebelles dans le "Nord libéré (la Province d'Idlib et ses alentours)." Selon la lettre, il est interdit aux organisations rebelles opérant dans ce secteur de mettre en place de nouvelles organisations et factions dans le Nord de la Syrie. En outre, il a été indiqué dans la lettre que toute personne ou groupe qui cherchera à se séparer des organisations rebelles, y compris du Siège de Libération d'Al-Sham, sera obligée de quitter les organisations sans arme.La lettre était signée par le "responsable suprême, l'ingénieur Hashem al-Cheikh" (Commandant du Siège de Libération d'Al-Sham, alias Abu Jaber) (Twitter, 27 juillet 2017 ; Haqq, 29 juillet 2017).
  • Selon nous, cette instruction a été publiée dans le cadre des efforts déployés par le Siège de Libération d'Al-Sham pour établir son contrôle dans la région d'Idlib, après ses victoires sur l'Etat islamique et Ahrar Al-cham. Sa présence dans ce secteur transforme la ville d'Idlib et la zone qui l'entoure en unezone de contrôle où sont concentrées la plupart de ses forces en Syrie. Dans le même temps, les autres organisations rebelles opérant dans ce secteur, y compris les organisations fonctionnant sous protection turque, risquent des'affaiblir.

Principaux développements en Irak

La situation à Mossoul après sa libération
  • La situation humanitaire à Mossoul est encore grave.Dans la vieille ville de Mossoul, il y a encore des affrontements sporadiques entre les forces de sécurité irakiennes et les membres de l'Etat islamique restés sur place (Al-Aan Channel, 29 juillet 2017 ; Al-Jazeera, 30 juillet 2017). En effet, selon les estimations de l'Organisation internationale des migrations, plus de 830 000 résidents de la ville ne sont toujours pas rentrés chez eux et vivent dans de mauvaises conditions humanitaires. L'organisation estime qu'environ un million de personnes ont quitté la ville depuis le début de la campagne de Mossoul et vivement dans des camps de tentes dispersés dans tout l'Irak (Al-Aan Channel, 29 juillet 2017).
  • Des sources irakiennes de sécurité estiment qu'environ 4 000 membres de l'Etat islamique et environ 3 000 partisans de l'organisation ou individus engagés par l'organisation sont encore présents en Irak.[2] Ces sources estiment qu'il reste en Syrie environ 7 000 membres et près de 5 000 partisans. Dans Al-Raqqah, selon les estimations, il y aenviron 2 000 combattants avec leurs familles (AP, 28 juillet 2017).
  • L'armée irakienne et la Mobilisation populaire chiite continuent leurs préparatifs de reprise de l'enclave de l'Etat islamique dans la région de Tal Afar, à l'Ouest de Mossoul(Al-Jazeera, 30 juillet 2017). Le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi a confirmé que la Mobilisation populaire (affiliée à l'Iran) devrait prendre part à la campagne de libération de Tal Afar (CNN en arabe, 29 juillet 2017).
  • Après la libération de Mossoul, l'Etat islamique continue de contrôler une partie des provinces de Ninive et d'Anbar, parties de la province de Kirkouket plusieurs autres secteurs. Ci-après un rapport sur les confrontations entre l'Etat islamique et les forces de sécurité irakiennes dans diverses régions d'Irak :
  • Haditha: Quinze membres de l'Etat islamique ont été tués dans une attaque terrestre de l'armée irakienne, avec le soutien des forces tribales et des frappes aériennes de la coalition, au Nord-Ouest de la ville de Haditha. Quatre voitures piégées ont été détruites dans l'attaque (Al-Sumaria, 30 juillet 2017).
  • Al-Baghdadi : L'Etat islamique a annoncé que trois de ses membres ont attaqué un avant-poste de l'armée irakienne dans la ville d'Al-Baghdadi. Deux d'entre eux ont activé des vestes explosives dans l'assaut contre l'avant-poste. Plusieurs soldats irakiens ont été tués (Haqq, 28 juillet 2017).
  • La zone de Tuz Khurmatu: De lourds échanges de tirs ont été signalés le 29 juillet 2017 entre les forces peshmergas turques et des membres de l'Etat islamique dans le secteur de Tuz Khurmatu, à environ 170 km au Nord-Est de Bagdad. Selon les rapports, les deux côté ont subi des pertes (Al-Sumaria, 29 juillet 2017).
  • Le ministère irakien de l'Intérieura révélé qu'une tentative de l'Etat islamique de mener des attaques à la voiture piégée dans les lieux saints chiites de Nadjaf, Karbala et Samarra et dans la maison de l'Ayatollah Ali Sistani, la principale personnalité chiite en Irak, a été déjouée.Selon les Irakiens, les attaques terroristes étaient à l'étape de planification et étaient dirigées par des commandants de l'Etat islamique arrivés en Irak de l'étranger (Al-Sumaria, 30 juillet 2017).

L'Egypte et la Péninsule du Sinaï

La Péninsule du Sinaï
  • Dans la Péninsule du Sinaï, les activités intensives des forces de sécurité égyptiennes contre les membres de l'Etat islamique se poursuivent (Page Facebook de l'armée égyptienne, 27 juillet 2017). Selon les rapports, les services de sécurité égyptiens ont augmenté les mesures de sécurité autour des églises et des installations vitales et ont interdit la présence de véhicules à une distance de vingt mètres de ces sites. Les forces de sécurité ont également mis en place des barrages afin de créer une aire de contrôle loin de l'entrée des églises (Al-Bawaba News, 28 juillet 2017).
  • A l'un des barrages du canal de Suez menant au Nord du Sinaï, l'armée égyptienne a annoncé que ses forces avaient déjoué une tentative de contrebande d'une grande partie de l'équipement et des explosifs destinés à la préparation d'engins piégés. L'équipement était dissimulé dans un gros camion (Page Facebook officielle du porte-parole de l'armée égyptienne, 30 juillet 2017). Dans un autre rapport, l'armée égyptienne a annoncé que ses forces avaient confisqué du matériel servant à fabriquer des engins piégés, des munitions, des caméras et des appareils radio dans des lieux cibles de l'Etat islamique à Al-Arish, Rafah et Cheikh Zuweid (Page Facebook officielle du porte-parole de l'armée égyptienne, 30 juillet 2017).
  • Issa al-Kharafin, cheikh de la tribu Rumeilat et chef de tribu le plus important dans le Nord du Sinaï, a déclaré dans une interview que la situation actuelle dans la Péninsule du Sinaï était meilleure que dans le passé depuis que les tribus ont rejoint les forces de sécurité égyptiennes dans la lutte contre les organisations terroristes. Issa al-Kharafin a noté que, selon lui, le nombre de terroristes dans la Péninsule du Sinaï ne dépasse pas le millier. Le Sud de Rafah, le Sud d'Al-Arish et Cheikh Zuweid sont les secteurs où se déroule la plupart de l'activité terroriste. Selon lui, environ 50 % des résidents de la Péninsule du Sinaï, principalement dans les secteurs de Rafah et Cheikh Zuweid, ont quitté leurs foyers en raison de la situation sécuritaires et se sont installés dans des zones plus éloignées dans le Sinaï. En outre, selon lui, les tunnels à Rafah ne posent plus de danger puisque la plupart d'entre eux ont été détruits et qu'il en reste moins de cinq aujourd'hui(Al-Masry Al-Youm, 30 juillet 2017).

Autres pays

Afghanistan
  • Le 31 juillet 2017, l'Etat islamique a annoncé que deux de ses membres avaient procédé à une double attaque terroriste contre l'ambassade d'Irak à Kaboul. Les deux terroristes ont attaqué l'ambassade avec des mitrailleuses et des grenades. Un des terroristes s'est fait exploser près du poste de garde, tandis que les membres du personnel de l'ambassade étaient retranchés à l'intérieur du bâtiment. La police afghane a sauvé le personnel de l'ambassade et a fouillé le secteur. L'Etat islamique a affirmé que sept agents de sécurité ont été tués à l'extérieur de l'immeuble, et plus de vingt personnes ont été tuées à l'intérieur de l'immeuble de l'ambassade (Haqq, 31 juillet 2017 ; site Internet du ministère afghan de l'Intérieur, 31 juillet 2017).
Yémen
  • Cheikh Khaled Batarfi, porte-parole d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique, a appelé les habitants du Sud du Yémen à mener le jihad contre l'armée des Émirats arabes unis. Il a affirmé que l'armée était encore pire que les Houthis puisqu'elle sert les intérêts d'Israël et des États-Unis (alors que les Houthis servent les intérêts de l'Iran). Il a appelé le peuple du Sud du Yémen à se rebeller par tous les moyens, y compris le jihad (Centre d'information Futuh, 27 juillet 2017).

La gestion de l'Etat islamique

  • La fondation Al-Hayat de l'Etat islamique a diffusé une vidéo surl'émission de monnaie islamique et l'obligation de l'utiliser dans les territoires du califat. La vidéo est en arabe avec des sous-titres anglais. Le narrateur dans la vidéo explique que l'État islamique poursuit son jihad et sa campagne contre le système monétaire international des tyrans. Selon le narrateur, seule la monnaie émise par l'organisation peut être utilisée dans chaque transaction financière dans les territoires de l'État islamique (Al-Hayat, 31 juillet 2017).

Activités de prévention

Algérie
  • Les forces de sécurité algériennesont démantelé une équipe terroriste dirigée par un individu baptisé Mohamed Yacine Aknouche, 43 ans, à la double citoyenneté française et algérienne. En 2004, Aknouche a été condamné par contumace en France à huit ans de prison pour avoir planifié des attentats sur le marché de Noël de Strasbourg. Il a été arrêté le 27 juillet 2017, dans la ville côtière de Tibaza, à environ 50 km à l'Ouest de la capitale Alger. Des dizaines de photos de sites ont été trouvés dans son appartement, y compris des photos de bases militaires destinées à servir de cibles à des attaques. Une première enquête a révélé un lien entre Mohammad Aknouche et Amedy Coulibaly, l'auteur de l'attaque sur le supermarché Hyper Cacher à Paris en Novembre 2015(Dijla, 26 juillet 2017).
Quatre personnes soupçonnées d'avoir planifié d'abattre un avion dans une attaque "d'inspiration islamique" ont été arrêtées à Sydney
  • La police australienne a démantelé une cellule de terroristes qui avaient apparemment prévu de commettre une attaque "d'inspiration islamique" contre un avion.Quatre australiens d'origine libanaise (deux pères et deux fils) ont été arrêtés. Selon le chef de la police australienne Andrew Colin, les membres de la cellule avaient prévu d'introduireun engin piégé sur un vol à destination du Moyen-Orient. Il a noté qu'à l'heure actuelle, ils n'avaient pas beaucoup d'informations sur l'attaque prévue, y compris son emplacement et sa date.Le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, a qualifié l'attaque prévue de grande envergure et de complexe et a déclaré que le gouvernement allait prendre des mesures de sécurité supplémentaires dans les aéroports du pays (The Australian, 31 juillet 2017).
Grande-Bretagne
  • Le gouvernement britannique a révoqué la citoyenneté de plus de 150 individus soupçonnés d'être impliqués dans des activités du jihad, dont des femmes mariées à des membres de l'Etat islamique et d'autres organisations jihadistes, et leur a interdit de retourner dans le pays. Seule la citoyenneté britannique des détenteurs de la double nationalité a été annulée parce que la loi n'autorise pas la révocation de la citoyenneté qui laisserait une personne apatride. Cette étape a été effectuée en raison de la crainte qu'un grand nombre de membres de l'Etat islamique reviennent en Grande-Bretagne en raison de l'effondrement de l'organisation (The Guardian, 30 juillet 2017). Le MI-5 estime qu'environ 850 citoyens britanniques se sont rendus en Syrie et en Irak pour combattre dans les rangs de l'Etat islamique (Daily Mail, 30 juillet 2017).
Coopération accrue contre l'Etat islamique dans les pays d'Asie du Sud-Est
  • A la lumière des revers de l'Etat islamique en Syrie et en Irak, plusieurs pays d'Asie du Sud-Est ont décidé de renforcer leur coopération, en raison de la crainte que l'organisation tente de créer des avant-postes dans leur pays. Ils se sont réunis dans la ville de Manado, en Indonésie, où les participants ont discuté des moyens de faire face à la menace. La réunion a rassemblé des représentants d'Indonésie, de Malaisie, des Philippines, de la Principauté de Brunei, d'Australie et de Nouvelle-Zélande (Reuters, 29 juillet 2017).

[1]La Brigade des martyrs d'Al-Qaryatayn (Liwa Shuhada Al-Qaryatayn) est une organisation rebelle qui se définit comme faisant partie de l'Armée syrienne libre, qui opère dans l'Est des montagnes d'Al-Qalamoun et dans le désert de Syrie.
[2]Selon les estimations américaines publiées par le Département de la Défense,le nombre de membres de l'Etat islamique en Irak et en Syrie est de 15 000 (Exact au mois de Mars 2017). A des fins de comparaison, les estimations de Février 2016 étaient de 19,000-25,000, et pour l'année 2014,  20,000-31,000.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire