mardi 31 juillet 2012

Prétendue opération de sécurisation de l’Ouest ivoirien : ce qui se passe vraiment par Frnck Totti

Depuis plus d’une année déjà, la région de l’ouest du pays est confrontée à une insécurité chronique plus intense que le reste de la Côte d’Ivoire. Mais il aura fallu l’assassinat de sept casques bleus, début juin, pour voir le régime Ouattara lancer d’urgence une opération dite de sécurisation de la région, où il ne fait pas bon vivre.




Depuis plusieurs jours, les Frci ont investi l’ouest du pays, particulièrement la région de Taï, où plusieurs attaques ayant entrainé morts d’hommes, ont été perpétrées par des hommes armés non identifiés ces derniers temps. Officiellement, selon l’Etat-major des Frci, il s’agit d’une opération de sécurisation de la zone frontalière avec le Liberia. Mais sur le terrain, le constat est tout autre. En fait d’opération de sécurisation, c’est plutôt une opération de persécution des populations, notamment des autochtones Oubis, qu’il est donné de constater sur le terrain. Des éléments des Frci, particulièrement déchainés contre les autochtones, accusés à tort de servir de bras séculiers à des prétendus « assaillants miliciens ». 

Ce qu’il est convenu d’appeler le « ratissage » des Frci dans cette région de Taï n’est rien d’autre que la traque d’autochtones stigmatisés comme étant des miliciens. Leur seul tort (comme toute la région de l’ouest d’ailleurs), c’est d’avoir massivement voté le président Laurent Gbagbo aux deux tours de l’élection présidentielle de 2010 qui a servi de prétexte à la guerre. Selon les informations en notre possession, la plupart des autochtones ont déserté les villages pour trouver refuge dans la ville de Taï et ses environs pour certains, et au-delà de la frontière libérienne pour d’autres. Parce qu’excédés de vivre le martyre du fait du harcèlement dont ils sont victimes de la part des Frci, des dozos et des milices burkinabè pro-Ouattara qui pullulent dans la région. Le groupe le plus connu pour ses hauts faits étant la milice d’Amadé Ouérémi, qui tient aujourd’hui toute la zone du mont Péko.

Contrairement aux informations données ça et là, les Frci ne sont pas en pleine bataille guerrière contre un quelconque embryon de « rébellion » dans la région comme on tente insidieusement de le faire croire au peuple. L’impressionnant renfort des Frci ne vise qu’à dissuader d’éventuelles attaques d’« assaillants ». Les éléments des Frci ont été pour cela prédisposés dans différents villages et à Taï. Malheureusement, cette présence surmédiatisée des Frci ne rassure guère les populations qui rechignent à regagner leurs lieux d’habitation. Alors que tout le monde est unanime pour dire que les « assaillants » proviennent de la forêt de Taï, personne au niveau des forces militaires mobilisées n’ose franchir le cap pour une fouille et un ratissage en bonne et due forme de cette immense forêt jugée « dangereuse ». Les prétendues offensives des Frci dont on parle depuis plusieurs jours ne le sont en réalité que sur papier. Et cela ne rassure guère les populations. Jusqu’à ce jour, le commandement des Frci n’a pas pris la décision de mener des expéditions dans la forêt de Taï. Comme on le voit, le régime qui a pourtant promis de dénicher les assaillants taxés sans preuve de pro-Gbagbo continue de mentir aux Ivoiriens.

Source : Nouveau Courrier

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