lundi 12 juin 2017

L’actualité mauricienne bruit, depuis quelque temps déjà, d’une rumeur qui inquiète beaucoup la population de l’île…

Marchand de vins et écrivain

L’actualité mauricienne bruit, depuis quelque temps déjà, d’une rumeur qui inquiète beaucoup la population de l’île : l’Inde voudrait créer une base militaire dans la petite île voisine d’Agaléga…
D’origine corallienne et d’une vingtaine de kilomètres de long, Agaléga comporte deux îlots, l’île du Nord et l’île du Sud. Elle est située par 10°26′ sud et 56°39′ est. On pense que l’île fut appelée ainsi par le Portugais Dom Pedro de Mascarenhas en 1512 quand il découvrit La Réunion et Maurice, dont Agaléga est une dépendance. Ses deux bateaux s’appelant le Santa Maria et le Galega, il donna à l’île qui se trouve au large des côtes de Madagascar le nom du premier (Sainte-Marie) et celui du second à la petite île qui nous intéresse (Agaléga).
L’île Maurice, que plusieurs observateurs appellent Little India en raison des liens étroits qui unissent l’île à l’Inde parce que la majorité de la population est d’origine indienne, a des relations étroites avec « Mother India ».
Les trois cents habitants de la petite île d’Agaléga ont vécu, jusqu’ici, de l’exportation du coprah, pulpe de la noix de coco, et de son huile, au rythme de la liaison maritime, et plus récemment aérienne, avec l’île Maurice, et des denrées essentielles apportées par le bateau venant de Port-Louis.
On connaît, maintenant, la rivalité de plus en plus grande qui s’est installée dans l’océan Indien entre la Chine et l’Inde, cette dernière étant depuis longtemps très présente dans cet océan qui porte son nom, alors que les Chinois n’avaient pas jusqu’ici les moyens maritimes de s’aventurer très loin en mer indienne. Depuis quelques années maintenant, la Chine est en train de bâtir une marine digne de ce nom qui sera bientôt capable de descendre très loin dans le sud-ouest de l’océan Indien pour montrer le pavillon, comme on dit, du côté de Madagascar, des Seychelles et de l’île Maurice notamment, où elle a des intérêts économiques.
Le gouvernement mauricien a récemment reçu de l’Inde un don en argent exceptionnellement important alors que, dans le même temps, on note la présence, sur Agaléga, de techniciens indiens venus agrandir la petite piste d’atterrissage qui servait jusqu’ici uniquement au ravitaillement de l’île. Le gouvernement mauricien parle, lui, d’un développement d’infrastructures qui ne servirait qu’à la modernisation de l’île, alors que les observateurs dénoncent une mainmise en bonne et due forme des Indiens sur ce petit bout de terre. Déjà, les journalistes locaux ne peuvent plus s’y rendre et un navigateur mauricien en partance pour un tour du monde à la voile s’est vu pour la première fois refuser d’y faire escale.
À Port-Louis, ce sujet est d’une extrême sensibilité, vu le précédent qui a vu l’île de Diego Garcia, qui appartenait à Maurice, vendue aux Anglais comme prix à payer pour l’indépendance de l’île en 1968. Diego Garcia est aujourd’hui une des bases les plus puissantes des États-Unis, qui la rachetèrent aux Anglais quelques années plus tard…

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