dimanche 22 avril 2012

Al-Maliki : la Turquie en train de devenir un ennemi dans la région


Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a affirmé vendredi que la Turquie était en train de devenir un ennemi dans la région en cherchant à la dominer et à interférer dans les affaires internes de ses voisins. « Poursuivre sa politique intérieure et régionale va nuire aux intérêts de la Turquie et en faire pour tous un Etat hostile », a affirmé Al-Maliki dans un communiqué.
Jeudi, le Premier ministre sunnite turc Recep Tayyip Erdogan s’en était une nouvelle fois pris à son homologue irakien chiite, l’accusant de monopoliser le pouvoir, d’égocentrisme politique et de discriminations à l’égard des groupes sunnites dans son gouvernement, selon la presse turque. « Les développements en Irak ne présagent rien de bon », avait ajouté M. Erdogan.
« M. Erdogan recommence à interférer dans les affaires intérieures (de l’Irak) et prouve qu’il vit toujours dans l’illusion qu’il domine la région », affirme M. Maliki. C’est regrettable que sa déclaration ait une dimension confessionnelle, car malgré ses démentis précédents, cette dimension apparaît (cette fois) très clairement et est rejetée par tous les Irakiens, a-t-il ajouté. En une semaine, M. Erdogan a reçu le vice-président sunnite irakien Tarek al-Hachémi, poursuivi par la justice de son pays qui l’accuse d’avoir dirigé un gang de tueurs, et le président de la région autonome kurde sunnite, Massoud Barzani. Ces deux responsables entretiennent des relations exécrables avec M. Maliki. Le premier se dit victime d’une chasse aux sorcières parce qu’il est sunnite. Le second accuse le Premier ministre de se conduire comme un dictateur, avec en toile de fonds le partage des revenus pétrolier. La Turquie est, après l’Iran, le deuxième partenaire commercial de l’Irak. Les échanges entre les deux pays ont atteint 12 milliards de dollars en 2011 et Ankara voudrait les porter à 20 ou 30 milliards en 2012. De nombreuses entreprises turques sont également présentes en Irak. Mais la situation en Syrie, où la majorité sunnite est en révolte contre le régime dominé par les alaouites, exacerbe les relations entre les deux courants de l’islam. Le 1er avril, M. Maliki s’en était déjà violemment pris à deux bastions du sunnisme, l’Arabie Saoudite et le Qatar, accusés de vouloir faire tomber par la force le régime syrien et de s’ingérer dans les affaires de chaque pays arabe. Parler de l’usage de la force pour faire tomber le régime syrien ne le fera pas tomber (...). Il ne tombera pas et pourquoi devrait-il tomber ?, avait-il lancé. Nous rejetons l’envoi d’armes (à l’opposition) et tout processus menant au renversement du régime car cela aggraverait la crise dans la région. La Turquie, qui a rompu toutes relations avec Damas, envisage en revanche, selon la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, d’invoquer la charte de l’Otan, qui prévoit la solidarité entre ses Etats membres, après des bombardements syriens sur sa frontière et l’afflux de réfugiés syriens. (AFP).

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