mercredi 4 décembre 2013

Ukraine : le coup d’état bruxellois, la démocratie totalitaire en action – Par Jean Bonnevey

Ce qui se passe aujourd’hui (photo) est peut être une deuxième révolution orange préparée par Bruxelles et Washington.
Il y a eu en Ukraine une révolution orange [en 2004]. On sait que c’était un leurre. Il s’agissait d’une opération préparée par les USA et leurs alliés pour renverser unrégime pro-russe au nom de la démocratie libérale alignée sur les intérêts économiques de l’occident. Le mouvement présenté comme spontané avait été préparé avec une formidable logistique mise en place par des mouvements humanitaires financés par les américains et dans un but de subversion démocratique.
Le résultat immédiat de la Révolution orange fut l’annulation par la Cour suprême du scrutin et l’organisation d’un nouveau vote le 26 décembre 2004 qui voit la victoire de Viktor Iouchtchenko avec 52 % des voix contre 44 % pour son rival Viktor Ianoukovytch. Sa présidence est cependant entachée de crises politiques multiples avec les gouvernements successifs. D’un point de vue géopolitique, la Révolution orange marque un rapprochement de l’Ukraine avec l’OTAN et avec l’Union européenne. Pro-européen convaincu, mais accusé de russophobie dans un pays très divisé entre l’est russophone et l’ouest plus pro-occidental, Iouchtchenko battra très vite des records d’impopularité. Il ne parviendra pas à gérer les problèmes de la crise économique mondiale de 2008-2010 dans un pays qui en est fortement affecté. La révolution orange était considérée comme close par la victoire du pro-russe Viktor Ianoukovitch à l’élection présidentielle ukrainienne de 2010. Quant à Iouchtchenko, il recueillera seulement 5,45 % des voix. Comme quoi !
Ce qui se passe aujourd’hui est peut être une deuxième révolution orange. En tout cas les manifestants contestent une décision d’un gouvernement légalement élu. C’est le refus de la signature d’un accord avec l’Europe de Bruxelles et un nouveau rapprochement avec Moscou qui est à l’ origine de ces manifestations qui veulent renverser le pouvoir, ce qui, n’en déplaise à Washington, est tout de même la définition d’une révolution.
Tout cela bien sûr est préparé pour stopper le retour en force de la Russie sur la scène internationale et rendre en fait à Poutine la monnaie de sa pièce de Damas. Ces manifestations sont devenues « incontrôlables » et leurs instigateurs utilisent des « méthodes illégales » pour renverser le pouvoir, s’est indigné dans la journée le premier ministre ukrainien, Mykola Azarov. « Ce qui se passe présente tous les signes d’un coup d’Etat. C’est une chose très sérieuse. Nous faisons preuve de patience, mais nous voulons que nos partenaires ne pensent pas que tout leur est permis », a-t-il ajouté.
« Nous ne considérons certainement pas des manifestations pacifiques comme des coups d’Etat », a déclaré le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney. Emboîtant le pas aux diplomates de Bruxelles, le président français François Hollande et le premier ministre polonais Donald Tusk avaient condamné plus tôt « les violences ».
Ukraine : le coup d’état bruxellois, la démocratie totalitaire en action - Par Jean BonneveyLes médias soutiennent la révolution et ont même trouvé une figure emblématique (photo). Ce n’est plus une blonde ukrainienne mais une brute de boxeur qui serait également- pourquoi pas – un intellectuel raffiné. Le chef du parti libéral Oudar est donc l’opposant le plus en vue. Cet ancien boxeur  – il a été champion du monde dans la catégorie poids lourds – est entré en politique il y a quelques années pour rapidement s’imposer comme l’une des étoiles montantes de l’échiquier politique ukrainien. Malgré un physique impressionnant (2,02 m pour 110 kg) et sa forte médiatisation, son manque de charisme lui est reproché, tandis que sa légitimité politique reste à construire.
Candidat malheureux à la mairie de Kiev en 2006, le seul mandat qu’il a exercé est celui de député, depuis 2012. Ces derniers jours cependant, devant la foule de manifestants, ses discours étaient les plus applaudis et son nom fréquemment scandé. Klitschko, qui a fait de la lutte contre la corruption sa principale bataille, est respecté dans le pays pour avoir bâti honnêtement sa fortune, par ses victoires sportives, et non par des affaires frauduleuses.
Voila la boxe devenu subitement à nouveau pour les journalistes « un noble art » et un sport éthique….adieu Rocky.
Reste à savoir si le judoka Poutine laissera ses alliés ukrainiens être mis KO par un boxeur aux gants préparés par Bruxelles et Washington.
Jean Bonnevey
Source : Metamag.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire