vendredi 17 avril 2015

NOUVELLES PREUVES DE L’IMPLICATION TURQUE EN SYRIE !

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Via : No Terror.EU
Le MIT (Millî İstihbarat Teşkilatı, en français : Organisation du renseignement national) est le service de renseignement turc.
Tous les spécialistes le savent, ce service est actuellement un des principaux acteurs de la guerre civile en Syrie. Nous l’avons déjà dénoncé ici. Mais l’interview récente d’un ancien de ses membres sur le site turc d’information OdaTV semble largement le confirmer avec moult détails.
L’homme qui donne cette interview, Onder Sigircikoglu, connaît bien le MIT puisqu’il y a travaillé pendant 19 ans.
Et c’est à ce titre que dès 2011, il est envoyé à la frontière turco-syrienne pour interroger les réfugiés qui fuient la guerre civile naissante en Syrie.
Très vite, il est étonné et déçu de l’attitude des autorités turques qui, non seulement, laissent faire les groupes rebelles mais les soutiennent même de plus en plus ouvertement. Y compris les plus djihadistes d’entre eux.
Sigircikoglu explique ainsi qu’il a ainsi rapidement vu les « réfugiés » les plus  politisés être équipés de téléphones satellites et de PC portables.
Il eut à traiter avec les premiers chefs militaires rebelles locaux dont le colonel Hussein al-Harmoush qui fut un des plus importants déserteurs de l’armée syrienne. Sigircikoglu explique que l’officier en question, loin de lutter pour plus de démocratie, était un fondamentaliste sunnite particulièrement sectaire. Au sein de l’armée syrienne, il avait d’ailleurs été depuis un certain temps en conflit ouvert avec sa hiérarchie à cause de sa rigidité religieuse.
Plus tard, ce seront de hauts responsables du MIT (du Département de Renseignement Stratégique) qui rencontreront eux-mêmes les chefs militaires rebelles. Chefs qui seront équipés de moyens de liaisons directs avec le QG du MIT à Ankara. Selon l’ex-MIT, Harmoush revendiquait d’ailleurs plusieurs tueries et ceci sans aucun complexe dont celle qui s’est déroulée sur les bords de la rivière Orontes. Selon lui, les prétendus rebelles modérés scandaient d’ailleurs régulièrement des slogans sectaires tels que « les chrétiens à Beyrouth, les Alawites au cimetière ».
Par après, Sigircikoglu assista au passage de milliers de djihadistes étrangers via la frontière turque au vu et au su des autorités qui faisaient tout pour leur faciliter la tâche. Il explique d’ailleurs que l’organisation de ces passages dépend du bureau régional du MIT à Adana. Ce bureau fournit des notes précises aux groupes qui vont passer la frontière afin de leur faciliter la tâche. Le MIT va jusqu’à leur fournir des véhicules. Véhicules portant parfois des couleurs pouvant faire penser qu’ils appartiennent à certains services de secours ou d’intervention…
Selon lui, de nombreuses bâtisses abandonnées sont reconditionnées pour servir de lieu de logements temporaires pour les djihadistes « en passage ». En particulier près des villages de Reyhanli, Yayladag ou Kilis proches de la frontière.
Ces zones sensibles reçoivent, toujours selon ses dires de nombreux représentants de services secrets : Américains, Britanniques, Jordaniens, Saoudiens…
Mais il n’y a pas que des hommes qu’on y retrouve. Ainsi, des centaines de containers y passent, en provenance du port d’Iskenderun, bourrés d’armes et passant la frontière en camions pour ravitailler les groupes rebelles. Armes provenant de Libye, du Kosovo, de l’ex-Yougoslavie…
Sigircikoglu, même s’il ne le reconnaît pas, finira par être probablement retourné par les services syriens et participera à l’enlèvement et à l’exfiltration du colonel Hussein al-Harmoush vers la Syrie. Arrêté par ses anciens collègues du MIT, il sera condamné à une lourde peine de prison, s’évadera et quittera la Turquie. Ce qui a permis qu’il donne cette fameuse interview.

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