mercredi 29 novembre 2017

Djihad

  • Cette semaine a marqué la fin de l'État islamique en Syrie et en Irak, qui a été déclaré par le chef de l'Etat islamique le 29 juin 2014. L'armée syrienne, avec l'appui de l'Iran, du Hezbollah, des milices chiites et de l'armée de l'air russe, a repris la ville d'Abu Kamal, le dernier bastion de l'État islamique en Syrie (19 novembre 2017). Deux jours plus tôt, l'armée irakienne a repris la ville de Rawa, le dernier bastion de l'État islamique en Irak (17 novembre 2017). Alors que les membres de l'Etat islamique ont mené de violents combats à Abu Kamal (qui ont duré près de deux semaines), l'organisation n'affiche pas une résistance importante à Rawa (la ville a été reprise en quelques heures).
  • L'État islamique s'est effondré, mais continue d'être une organisation de terrorisme et de guérilla en Syrie, en Irak et à l'étranger, et réalise même (et devrait réaliser) des attaques de masse pour démontrer qu'il demeure une force incontournable. En Syrie, les membres de l'organisation ont mené des attaques dans la vallée de l'Euphrate, certaines osées et complexes (cette semaine, un convoi syrien a été attaqué à l'Ouest d'Al-Mayadeen ; la semaine dernière, une cellule de l'Etat islamique a procédé à un attentat suicide à l'aérodrome militaire dans la région de Deir ez-Zor). L'organisation a également multiplié ses attaques terroristes et de guérilla dans l'ensemble de l'Irak. Un attentat suicide a été mené cette semaine dans un marché bondé dans une ville chiite turkmène au Sud de Kirkouk. En outre, une attaque de l'organisation contre le poste frontalier de Tel Sfouk dans le Nord-Ouest de l'Irak a été déjouée.
  • Au cours des deux derniers mois, la Province de Khorasan de l'Etat islamique (Afghanistan/Pakistan) a procédé à quatre attaques suicide dans la capitale Kaboul. La dernière attaque a eu lieu cette semaine dans un hôtel de Kaboul où Jamaat-e-Islami, le plus ancien parti politique d'Afghanistan, avait organisé une conférence (14 morts, 18 blessés). La série d'attaques terroristes de Kaboul témoigne de l'amélioration de la capacité opérationnelle de la Province de Khorasan et de l'augmentation de la motivation de ses membres, à un moment où l'effondrement de l'État islamique a été complété. En même temps, l'organisation a publié des photos de la cérémonie de fin de formation de ses recrues dans la province de Kunar, à l'Est de Kaboul.
Implication de la Russie et des Etats-Unis
La Russie
  • Selon un rapport du ministère russe de la Défense, au cours de la semaine dernière, l'armée de l'air russe a effectué plus de 500 sorties en Syrie afin de localiser des cibles de l'Etat islamique, détruisant plus de 1 250 actifs de l'organisation. Dans le même temps, l'unité des drones de l'armée de l'air russe a effectué plus de 300 missions de reconnaissance, identifiant 432 cibles de l'Etat islamique. En outre, l'unité russe de déminage a situé et neutralisé plus de 44 780 explosifs (Spoutnik, 17 novembre 2017).
  •   Selon une annonce du ministère russe de la Défense, les 15,17 et 18 novembre, six bombardiers Tu-22M3 à longue portée ont décollé d'une base en Russie et ont survolé le ciel irakien et iranien, effectuant une frappe contre des avant-postes, des concentrations de forces et des véhicules blindés de l'Etat islamique dans et autour de la ville d'Abu Kamal (qui a été reprise par les forces syriennes et leurs alliés le 19 novembre 2017). Des appareils de type Su-30SM de la base de Hmeymim ont couvert les bombardiers au cours de l'opération. Des combattants de l'Etat islamique, de l'équipement et des armes ont été touchés dans l'attaque (Page Facebook du ministère russe de la Défense, 15,17 et 18 novembre 2017).
  • Mikhail Mezentsev, responsable du Centre russe de défense nationale, a déclaré lors d'une conférence que plus de 40 enfants russes sont rentrés en Russie de Syrie au cours des six dernières semaines. Mezentsev a ajouté que le "retour des enfants russes des zones de conflit syriennes est particulièrement important dans les domaines politique, social et du point de vue humanitaire" (Site Internet du ministère russe de la Défense, 17 novembre 2017). Il s'agit apparemment des enfants de membres arrivés Syrie avec leur famille qui se sont enrôlés dans les rangs des organisations jihadistes.
Les Etats-Unis
  • Le Colonel Ryan Dillon, porte-parole de la Coalition internationale contre l'Etat islamique, a rejeté les craintes que les Etats-Unis et la Coalition abandonnent les forces démocratiques syriennes (FDS) après la libération d'Al-Raqqah. Selon le colonel Dillon, les FDS se sont battues courageusement et ont libéré des millions de personnes de l'Etat islamique, et la Coalition leur reste engagée Il a ajouté qu'il demeure nécessaire de lutter contre l'Etat islamique et a appelé toutes les parties à s'unir autour de cet objectif. Selon lui, les membres de l'Etat islamique se cachent toujours dans la vallée de l'Euphrate et mènent des combats à partir de là. L'objectif principal de la Coalition est encore de "vaincre l'Etat islamique dans tous ces secteurs" (Rudaw, 13 novembre 2017).
Principaux développements en Syrie
La reprise d'Abu Kamal

Le 19 novembre 2017, l'armée syrienne et les forces chiites qui la soutiennent, avec l'appui de l'armée de l'air russe, ont repris la ville d'Abu Kamal de l'Etat islamique. Abu Kamal était la dernière ville aux mains de l'État islamique en Syrie. Sa chute symbolise la fin de l'ère de l'État islamique en Syrie et la transformation de l'Etat islamique en une organisation de terrorisme et de guérilla qui n'a pas à défendre un cadre territorial.

  • Le 16 novembre 2017, l'armée syrienne est entrée dans la ville d'Abu Kamal. Avant cela, le 11 novembre 2017, l'Etat islamique a lancé une contre-attaque qui a repoussé le Hezbollah et les milices chiites de la ville. Du 16 au 19 novembre 2017, des affrontements ont eu lieu dans la ville, qui a finalement été reprise par l'armée syrienne et ses alliés. Les unités du génie de l'armée syrienne ont commencé à nettoyer la ville afin de neutraliser les mines, les engins piégés et les voitures piégées laissés par l'Etat islamique (Compte Youtube de la télévision syrienne, 19 novembre 2017).
Le rôle de l'Iran et des forces chiites dans la reprise d'Abu Kamal

Le Hezbollah et les milices chiites, sous la direction d'officiers iraniens et probablement aussi avec la participation d'une petite force des Gardiens de la révolution iranienne, étaient censés jouer un rôle-clé dans la reprise d'Abu Kamal et dans l'après-victoire. Ces forces ont joué un rôle clé dans la première attaque sur Abu Kamal. Cependant, comme indiqué ci-dessus, elles ont été repoussées par l'Etat islamique et ont subi de lourdes pertes. Apparemment, le fait que l'armée syrienne rejoigne la campagne a permis la reprise de la ville, même si les médias ont accordé une large place au rôle joué par l'Iran et ses forces chiites.

  • Dans la campagne de reprise d'Abu Kamal, plusieurs forces chiites opérant en Syrie sous l'égide de l'Iran ont pris part aux combats : la plus remarquable est le Hezbollah libanais. Il y a aussi des milices chiites irakiennes (Haydariyoun), avec notamment le mouvement Nujaba. [1]Des milices pakistanaises (la brigade Zeynabiyoun) et afghanes (la brigade Fatemiyoun) ont également pris part aux combats. Le Hezbollah et les milices chiites ont combattu aux côtés de l'armée syrienne également au cours de la phase finale de la campagne, où l'armée syrienne a été la force dominante.
 
Visite du commandant de la Force Qods Qassem Soleimani à Abu Kamal

Le Général Qassem Soleimani, le commandant de la force Qods des Gardiens de la révolution iranienne, a rendu visite aux forces chiites soutenant l'armée syrienne lors de la campagne de reprise d'Abu Kamal et a pris le commandement de la salle des opérations. Selon nous, la visite du Soleimani témoigne de l'intérêt de l'Iran pour le rôle joué par Téhéran et les forces chiites dans la campagne pour la reprise d'Abu Kkamal, le dernier bastion de l'État islamique en Syrie.

  • Dans la campagne d'Abu Kamal, les forces chiites ont reçu leurs ordres depuis une salle d'opérations. Apparemment, des officiers des Gardiens de la révolution iranienne ont joué un rôle clé dans la gestion de la salle. Qassem Soleimani, commandant de la force Qods, est arrivé dans le secteur d'Abu Kamal et a prit le commandement de la salle des opérations pendant la phase finale de la campagne de reprise de la ville (Compte Youtube du porte-parole militaire du Hezbollah, 19 novembre 2017). [2]
    
Pertes iraniennes et chiites dans la campagne d'Abu Kamal
  • Selon des sources syriennes, entre 40 à 50 combattants ont été tués dans la campagne pour Abu Kamal, dont 30 combattants du Hezbollah et des milices chiites. Parmi les morts figurent deux hauts commandants des Gardiens de la révolution iranienne avec le grade de colonel et deux commandants de rang inférieur. Les deux commandants iraniens tués sont Kheirollah Samadi et Alireza Nazari. Deux autres officiers iraniens tués sont Mehdi Movahednia, apparemment tué dans la région de Deir ez-Zor, et un autre officier nommé Aref Kaid, tué à Abu Kamal.
   
Hassan Nasrallah se réfère à la reprise d'Abu Kamal
  • Le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui a envoyé une force prendre part à l'offensive d'Abu Kamal, a déclaré dans un discours que l'Etat islamique s'était effondré, mais que l'organisation n'a pas été éliminée, puisque ses idées existent toujours. Nasrallah a félicité l'ensemble des forces qui ont pris part à la reprise d'Abu Kamal : l'armée syrienne, les milices irakiennes ("la résistance irakienne", comme l'a dit Nasrallah), la brigade afghane Fatemiyoun, la brigade pakistanaise Zeynabiyoun, les Gardiens de la révolution iranienne et le Hezbollah. Il a également remercié l'aviation russe d'avoir pris part à la campagne. Nasrallah a spécialement salué le commandant de la Force Qods Qassem Soleimani qui, a-t-il dit, était présent sur le champ de bataille, au péril de sa propre vie (Al-Manar, 20 novembre 2017).
Activité de l'Etat islamique dans la région d'Al-Mayadeen
  • Le 16 novembre 2017, l'Etat islamique a annoncé que cinquante soldats de l'armée syrienne avaient été tués dans une attaque de l'organisation contre un convoi motorisé à l'Ouest de la ville d'Al-Mayadeen. Un terroriste suicide a fait exploser une voiture piégée en plein milieu du convoi. Par la suite, des heurts ont opposé l'armée syrienne à des membres de l'Etat islamique pendant de plus de huit heures. L'organisation a fait valoir qu'elle avait saisi cinq camions transportant des munitions, des fusils, quatre canons de 122 mm, deux canons anti-aériens de 23 mm et d'autres armes (Haqq, 16 novembre 2017).
  • Le 15 novembre 2017, l'Etat islamique a publié des photos montrant certains de ses membres déployés dans des positions d'observation autour de la ville de Mahkan, à environ 4 km au Sud d'Al-Mayadeen (près de la route reliant Deir Ez-zor à Abu Kamal). Un membre de l'organisation a été vu à un poste d'observation monté sur une moto (plate-forme mobile relativement petite qui fait qu'il est difficile de la localiser et qui convient aux opérations de guérilla). Un autre a tiré d'un canon anti-aérien et un autre a été vu à une position de sniper (Haqq, 15 novembre 2017).
    
Principaux développements en Irak
Reprise de Rawa, le dernier bastion de l'Etat islamique en Irak

Le 17 novembre 2017, l'armée irakienne a annoncé que ses forces avaient repris la ville de Rawa, le dernier bastion de l'État islamique en Irak. Les milices sunnites de la Mobilisation populaire ont participé à la reprise de la ville, tandis que les milices chiites n'ont joué aucun rôle significatif, afin de ne pas aliéner la population sunnite de la Province d'Anbar. Le Premier ministre irakien Haydar Abadi a annoncé la libération de Rawa en un temps record de quelques heures et a précisé que les forces irakiennes ont continué de ratisser le désert et de sécuriser les frontières de l'Irak (Al-Sumaria News, 17 novembre 2017). Dans une autre déclaration, le Premier ministre irakien a annoncé la fin de l'Etat islamique en Irak d'un point de vue militaire. Il a ajouté que, dans le court terme, le nettoyage complet du désert d'Al-Anbar serait réalisé puis la défaite absolue de l'Etat islamique déclarée en Irak (Agence de presse irakienne, 21 novembre 2017).

   
Droite : L'armée irakienne annonce la reprise de la ville de Rawa (Twitter, 17 novembre 2017). Gauche : Le Premier ministre irakien Haydar Abadi annonce la fin de l'Etat islamique en Irak d'un point de vue militaire (Agence de presse irakienne, 21 novembre 2017)
  • Apparemment, l'Etat islamique n'a pas fait preuve d'une résistance importante à Rawa. L'organisation aurait subi plusieurs pertes, son matériel a été détruit, et beaucoup de ses membres se sont enfuis vers le désert. Les forces irakiennes ratissent la ville à la recherche de mines et d'engins piégés laissés par l'organisation. Le 17 novembre 2017, le jour de la reprise de la ville, les forces irakiennes ont construit un pont sur l'Euphrate au Sud-Ouest de Rawa et ont traversé le fleuve en direction de la ville.
Attaques et tentatives d'attaques de l'Etat islamique en Irak et opérations anti-terroristes des forces de sécurité irakiennes

Au cours de la semaine où l'État islamique s'est effondré, l'organisation a procédé à une attaque de masse dans la ville de Tuz Khurmatu, au Sud de Kirkouk (23 morts). Les forces de sécurité irakiennes ont effectué des opérations anti-terroristes pour prévenir certains des projets d'attentats.

Attentat de masse au Sud de Kirkouk
  • Le 21 novembre 2017, un terroriste suicide a fait exploser une voiture piégée dans un marché ouvert dans le centre-ville de Tuz Khurmatu, à environ 69 km au Sud de Kirkouk. [3]Au moins 23 personnes ont été tuées et 60 ont été blessées. La plupart des morts sont des civils. L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque.
Activités anti-terroristes des forces de sécurité irakiennes
  • Ci-après les principales activités antiterroristes menées par les forces de sécurité irakiennes contre l'Etat islamique :

La province d'Al-Anbar : Deux terroristes suicide (selon leurs photos, elles semblent âgées de 17 ans) ont été arrêtées par les forces de sécurité irakiennes dans la ville de Haditha. Elles avaient l'intention de se faire exploser dans l'appartement d'un officier appelé Bahajat al-Jreifi. L'officier appartenait à une unité qui a attaqué l'Etat islamique dans la province d'Al-Anbar (Agence de presse irakienne, 21 novembre 2017). Cette attaque peut être une indication des changements de l'organisation sur le terrain après l'effondrement de l'État islamique. Ces changements comprennent une plus grande utilisation des femmes parce qu'il est plus facile de les utiliser dans des missions telles que les attaques suicide (une femme peut faire semblant d'être enceinte et porter une ceinture d'explosifs ; les musulmans n'ont pas le droit de toucher son corps lors de fouilles).

  • La province de Diyala : Les forces de sécurité irakiennes ont empêché l'infiltration de dizaines de membres de l'Etat islamique qui avaient fui après la reprise d'Al-Hawija par les forces de sécurité irakiennes. Le nombre de membres de l'Etat islamique dans la province est maintenant estimé à environ 100 membres armés qui opèrent en escadrons secrets (Al-Sumaria News, 20 novembre 2017).
  • La province de Ninive : Le 18 novembre 2017, la Mobilisation populaire (un cadre de milices chiites sous protection de l'Iran) a annoncé qu'une force de la 29ème brigade de la Mobilisation populaire avait tué cinq membres de l'Etat islamique au terminal frontalier de Tel Sfouk entre l'Irak et la Syrie, dans le Nord-Est de la Syrie (Site Internet de la Mobilisation populaire, 18 novembre 2017).
  • La province de Kirkouk : Le 19 novembre 2017, la Mobilisation populaire a annoncé que ses forces, avec les forces de la 20ème division de l'armée irakienne, avaient tué 12 membres de l'Etat islamique dans la région d'Al-Hawija, à environ 58 km à l'Ouest de Kirkouk. Les membres de l'Etat islamique se cachaient en terrain rocheux et dans des maisons de la région (Site Internet de la Mobilisation populaire, 19 novembre 2017).
  • La province de Salah al-Din : Le 14 novembre 2017, la province de Salah al-Din (Nord de Bagdad) a publié une vidéo montrant des membres de l'Etat islamique lors d'affrontements avec les forces de sécurité irakiennes (Haqq ; site Internet de partage de fichiers, Novembre 2017).
 L'Egypte et la péninsule du Sinaï
Réponse de l'Etat islamique à l'annonce du porte-parole de Tsahal au sujet des blessures d'un soldat par des tirs du Sinaï
  • Le 20 novembre 2017, l'agence de presse de l'Etat islamique a cité le Major Avichay Deray, le chef des médias arabes au bureau du porte-parole de Tsahal, qui a dit qu'un soldat de Tsahal a été légèrement blessé par des tirs du Sinaï. L'annonce de l'Etat islamique ne fait pas référence à l'incident lui-même mais profite de l'occasion pour envoyer une menace à Israël de la Province du Sinaï de l'organisation (Haqq, 20 novembre 2017).
Activités de l'Etat islamique dans d'autres pays
Nouvel attentat suicide de l'Etat islamique en Afghanistan
  • Le 16 novembre 2017, un terroriste suicide portant un gilet d'explosifs s'est fait exploser à l'extérieur d'un hôtel à Kaboul où le Jamaat-e-Islami (le parti de la société islamique) organisait une conférence politique. Jamaat-e-Islami est considéré comme le plus ancien parti politique en l'Afghanistan. [4]Le terroriste a tenté d'entrer dans la salle, mais les policiers à l'entrée l'en ont empêché. Un total de 14 personnes ont été tuées, huit policiers et six civils. En outre, 18 personnes ont été blessées, dont sept policiers et 11 civils. L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque (Afghanistan Times, 16 novembre 2017).
  • La société islamique a été la cible de deux attaques cette année. La conférence à l'hôtel a été organisée par des partisans de l'organisation en l'honneur d'Atta Muhammad Nur, membre du parti et Gouverneur de la province de Balkh, au Nord de l'Afghanistan (près de la frontière avec l'Ouzbékistan). Atta Nur devrait être l'un des candidats à l'élection présidentielle en Afghanistan en 2019 (Afghanistan Times, 16 novembre 2017).

L'attentat suicide est le quatrième d'une série d'attaques suicide effectuées par l'organisation à Kaboul au cours des deux derniers mois(les trois attaques précédentes ont été effectuées à l'entrée de l'académie militaire de l'Ouest de Kaboul, à la mosquée de l'Imam chiite Zaman, et à l'aéroport international de Kaboul). Selon nous, cette série d'attaques témoigne de l'amélioration des capacités opérationnelles de l'Etat islamique en Afghanistan et de l'augmentation de sa motivation à effectuer des attaques, précisément au moment où l'État islamique en Irak et de la Syrie s'est effondré.

Fin de formation de l'Etat islamique à l'Est de l'Afghanistan
  • Le 20 novembre 2017, la Province de l'Etat islamique (Afghanistan/Pakistan) a publié des photos montrant de nouvelles recrues qui ont terminé leur formation. Les photos montrent le camp du cheikh Abd al-Hassib à Kunar (une province située à l'Est de Kaboul, près de la frontière avec le Pakistan). Les recrues (au moins 17 membres) ont rejoint les rangs de l'Etat islamique dans la province de Kunar (Haqq, 20 novembre 2017).

[1] Le mouvement Nujaba ("le mouvement des Nobles") est une milice chiite irakienne opérant principalement dans la région de Bagdad. Il est affilié à l'Iran. Son commandant est cheikh Akram Abbas al-Kaabi. Une partie de cette milice a été envoyée en Syrie et a combattu aux côtés de l'armée syrienne. 
[2] Les médias iraniens ont rapporté que Soleimani avait personnellement commandé les opérations de reprise d'Abu Kamal (Al-Alam, 19 novembre 2017). Cette fanfaronnade, dont le but était de glorifier le rôle de l'Iran et de Soleimani dans la reprise de la dernière place forte de l'État islamique, est sans fondement. Soleimani n'a pas commandé l'armée syrienne, qui a joué le rôle clé dans la reprise de la ville, mais plutôt les forces chiites ("les alliés"). 
[3] La ville de Tuz Khurmatu est à majorité Turkmène-Shiite et des Kurde et des Arabes y résidents également. 
[4] Le parti Jamaat-e-Islami (la société islamique) a été fondé en 1972 et est considéré comme le plus ancien parti politique d'Afghanistan. La plupart de ses membres sont des Tadjiks (sunnites) du Nord et de l'Ouest du pays. Il prône une idéologie anti-occidentale essentiellement fondée sur la loi islamique (charia), tel qu'elle est perçue par les Frères musulmans. Au cours de l'invasion soviétique en Afghanistan (1979-1989) et de la guerre civile qui a suivi (1989-1992), il est devenu l'un des plus importants groupes de moudjahidin. Le parti possédait une branche armée dirigée par Ahmad Shah Massoud, qui a fondé le Front Nord, qui a combattu les talibans après leur invasion de l'Afghanistan (1996-2001). Massoud a été assassiné dans un attentat suicide le 9 septembre 2001. Au cours des dernières années, le parti est principalement impliqué dans des questions nationales. 

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