jeudi 20 février 2014

Les voisins de l’Ukraine se partagent déjà le pays

 Les voisins de l’Ukraine se partagent déjà le pays
Alors que le pouvoir et l’opposition se rendent des comptes dans les rues de Kiev, les voisins de l’Ukraine se préparent à la division territoriale du pays et ont pu déjà se disputer dans ce processus entraînant.

Actuellement, on peut désigner trois forces qui, d’une manière ou d’une autre, projettent de revoir leurs frontières avec l’Ukraine. La force la plus puissante est l’alliance improvisée du Groupe de Visegrád, réunissant la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie. La situation en Ukraine met les dirigeants de ces pays dans une situation inconfortable. D’un côté, ils sont obligés de soutenir la révolution, mais d’un autre ils sont confrontés au risque de graves problèmes de politique extérieure, provoqués par le fait que la force motrice du putsch ukrainien est exercée par les néonazis xénophobes.
Les électeurs patriotes polonais, hongrois et slovaques ne comprennent pas pourquoi les dirigeants de leurs pays soutiennent les forces politiques, qui haïssent et oppriment les Polonais, les Hongrois et les Slovaques qui vivent en Ukraine. Dans ce contexte, la rencontre des diplomates de ces pays et la tentative de créer une stratégie commune d’ingérence dans le cas où la situation en Ukraine ne sera plus contrôlable semble logique.
L’establishment roumain a une position très agressive. La presse roumaine déclenche une hystérie autour de la « possibilité historique de rendre à la Roumanie la Bucovine du Nord et la Bessarabie du Sud ». Les analystes proposent au président roumain Traian Băsescu de venir à Kiev afin de proposer à l’opposition ukrainienne un « arrangement », qui consisterait en un « soutien total de la voie pro-européenne de l’Ukraine » en échange de concessions territoriales. Il n’est pas difficile de comprendre ce qui se cache derrière l’euphémisme « soutien total », car toutes les possibilités non diplomatiques pour soutenir la révolution en Ukraine ont déjà été explorées.
En profitant de la crise en Ukraine, Bucarest peut intensifier ses tentatives d’annexion de la Moldavie, ce qu’a indirectement confirmé l’ambassadeur roumain à Chisinau Marius Lazurcă. Il a déclaré que la Roumanie peut faire à Chisinau une « proposition politique » dans le cas où « la voie pro-européenne de la Moldavie serait menacée ». Dans le contexte d’adhésion de la Moldavie annoncé par le président roumain, il n’est pas difficile de comprendre en quoi consistera cette « proposition ».
Sofia est inquièt par rapport à la situation actuelle. L’organisation Bulgares d’Ukraine, qui représente les intérêts de la minorité nationale bulgare, a déjà réagi aux projets des révisionnistes roumains : « Nous rejetons toutes les prétentions territoriales de la part de la Roumanie et exigeons la préservation du statuquo territorial. »
La crise en Ukraine peut facilement prendre l’ampleur d’une crise régionale. Elle a un grand potentiel de transformation en un conflit de force multilatéral. Tous les jours, l’instabilité à Kiev augmente les chances des territoires ukrainiens de devenir une proie pour leurs voisins.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire