lundi 5 mars 2012

La Corée du Nord a testé une arme nucléaire iranienne

Des sources du renseignement allemand et japonais ont confirmé -et qualifié- à Debkafile ces reportages des journaux allemands Der Spiegel et Die Welt, disant que les renseignements occidentaux savent depuis 11 mois que la Corée du Nord a procédé à au moins un ou plusieurs tests nucléaires secrets sur une bombe radioactive ou une tête nucléaire iranienne.
Ces sources rapportent que cinq faits sont connus avec certitude :
1. La Corée du Nord a procédé à deux explosions nucléaires souterraines d’une puissance équivalente à 50 à 200 tonnes de TNT, à la mi-avril et aux environs du 11 mai 2010
2. Deux isotopes d’hydrogène hautement létal, du deutérium et du tritium, caractéristiques d’une explosion liée à la fission nucléaire et produisant une contamination de long terme dans l’atmosphère, ont été détectés et analysés par l’Organisation du Traité d’Interdiction des Essais Nucléaires (CTBOTO) qui gère des stations d’observation en Corée du Sud, au Japon et en Russie.
3. La présence de tritium lors d’un des tests a conduit plusieurs agences de renseignements observant le programme nucléaire de la Corée du Nord et ses relations de longue haleine avec l’Iran et la Syrie, à examiner la possibilité que Pyongyang ait testé le mécanisme interne d’une tête nucléaire au profit de l’Iran. Ceci indique fortement aux renseignements allemands et japonais que l’Iran a déjà développé le revêtement externe d’une ogive nucléaire et réalisé sa transformation en arme nucléaire.
4.  Une autre possibilité examinée est que la Corée du Nord ait pu tester une “bombe sale” iranienne – i.e : la détonation d’un engin conventionnel contenant des substances nucléaires. L’ajout de tritium décuplerait alors sa portée, sa puissance et sa létalité.
C’était une des conclusions du scientifique atmosphériste Lars-Erik De Geer, de l’Agence Suédoise pour la Recherche en matière de Défense de Stockholm, qui a passé un an à étudier les données recueillies par diverses stations de la CTBOTO, ayant établi la traçabilité des explosions nord-coréennes.
Le 3 février, De Geer a publié certaines de ses découvertes et conclusions dans Nature Magazine. Son article paraîtra dans le numéro d’avril-mai du Journal des Sciences et de la Sécurité Globale (SGSJ).
5. Les sources japonaises et allemandes ont trouvé confirmation de leurs soupçons que la Corée du Nord prêtait main forte aux aspirations nucléaires de l’Iran, dans au moins trois évènements :
a)   Peu de temps  après l’explosion d’avril, un groupe important de scientifiques et de techniciens nucléaires iraniens sont arrivés à Pyongyang. Ils seraient, apparemment, arrivés pour prendre part à la mise en place du second test de mai.
b)  Vers la fin du mois d’avril, Téhéran a transféré par bateau une vaste quantité d’uranium enrichi à + de 20%, vers Pyongyang, apparemment pour qu’elle soit utilisée lors du test de mai.


c)  Directement après le test de mai, la Banque Centrale d’Iran a transféré 55 millions de $ sur le compte de la Commission nord-coréenne à l’Energie Atomique. Le volume de cette somme suggère qu’elle couvrait les frais dus à la Corée du Nord, pour, non pas juste un, mais plutôt deux tests : le premier étant un test-pilote et le second étant pleinement exécuté.
Ce n’est pas tout-à-fait par hasard que cette révélation incriminante des réalisations nucléaires de l’Iran voit le jour, lundi, quelques heures à peine avant que Barack Obama ne reçoive le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou à la Maison Blanche, pour une discussion autour d’une action expéditionnaire militaire afin de stopper l’Iran de parvenir au bout de sa quête de l’arme nucléaire.
Cette révélation invalide totalement le point principal que le Président américain s’est permis de faire dans son discours de dimanche devant la Convention de l’AIPAC, le lobby pro-israélien, à Washington, disant qu’on disposait encore de temps pour les pressions diplomatiques et les sanctions, afin d’amener les dirigeants iraniens à la decision de stopper leur agenda nucléaire, avant d’en appeler à une action militaire, menée soit par les Etats-Unis soit Israël.
Il apparaît maintenant clairement que les renseignements occidentaux ont eu connaissance des tests nord-coréens pour l’Iran, il y a plus de 11 mois. Par conséquent, il est bien trop tard pour lui de tenter de persuader le premier ministre israélien qu’il reste énormément de temps à perdre avant de couper court à un Iran nucléaire.
On a annoncé lundi à Washington qu’aucun communiqué conjoint américano-israélien ne serait diffusé à la fin de leurs discussions, signifiant qu’ils se sont mis d’accord pour s’en tenir à leurs désaccords : Obama, de se tenir fermement à son refus de toute action militaire contre l’Iran ; Netanyahou, de décider ce qu’Israël doit faire dans l’intérêt de sa sécurité.
Il ne fait aucun doute qu’il aurait préféré une initiative américaine pour –ou un partenariat en vue de – une opération visant à réduire la menace nucléaire iranienne. Mais cela ne fait absolument pas partie de la politique d’Obama.
http://www.debka.com/article/21794/

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