vendredi 21 octobre 2016

Pour marquer le réunion pour la paix tenue à Berlin, l'armée ukrainienne bombarde 600 fois le Donbass

Au moment où se déroulait à Berlin une énième réunion tentant de sortir le processus de paix signé à Minsk, l'armée ukrainienne, quant à elle, a offert à la population du Donbass une nouvelle journée de bombardements intenses, avec environ 600 tirs effectués sur la seule République de Donetsk dont 378 pendant la soirée !.
  • A 18h00, le front s'est réchauffé sur Zaitsevo (Nord Gorlovka) par des tirs de mortier et des armes de petit calibre;
  • A 19h50, dans le secteur de Svitlodarsk, (Est Gorlovka) à Lugano, tirs de mortiers et chars;
  • A 20h00, Dans le secteur de Yasinovataya (Nord Est Donetsk) bombardement de la zone industrielle d'Avdiivka avec de l'artillerie lourde et des mortiers
  • A 20h30, Le secteur Ouest de Donetsk est également touché avec des tirs à Staromikhailovka (Ouest Donetsk) et  Aleksandrovka (Sud Ouest Donetsk)
  • Des bombardements frappent également la périphérie de Dokutchaievsk endommageant les gazoducs alimentant un quartier résidentiel
  • A 00h00, Les bombardements et les combats continuaient sur Zaitsevo, et Avdiivka au niveau du village de Krytaya Balka
Dans le Sud de la DNR, le front de Sahanka, Leninskoe et Kominternovo, dans le secteur de Shirokino a subi un nouvel assaut de la part d'unités d'Azov, appuyées par une forte préparation d'artillerie. Les assauts ont été repoussés, et les pertes subies par les assaillants sont une nouvelle fois importantes comme en témoignent la trentaine de blessés graves admis aux urgences de l’hôpital de Mariupol dans la journée. Face à ses pertes importantes (pas moins de 25 tués sans compter les dizaines de blessés) Azov a déclenché une nouvelle campagne de recrutement de chair à canon.
Dans le Nord de la DNR, en périphérie de Gorlovka, l'artillerie ukrainienne a employé à nouveau des munitions chargé au phosphore blanc. Ce type de munitions spéciales utilisées lors des bombardements de Slaviansk et Donetsk en 2014 est une violation grave de la convention de Genève qui interdit formellement leur emploi dans des zones résidentielles. Cette législation internationale (Protocole III de la Convention sur Certaines Armes Classiques) a été signé par 93 pays dont l'Ukraine le 10 avril 1981 qui  l'a ratifié le 23 juin 1982. Il s'agit donc d'un nouveau crime de guerre commis par Kiev.

L'activité de l'armée de l'air ukrainienne s'intensifie aux abords de la ligne de front. Plusieurs fois observés cette année des aéronefs ont été signalés depuis le mois de juin dans les secteur de Donetsk, Volnovakha (entre Donetsk et Marioupol) et au Nord de Lugnask. Le 13 octobre dernier, un hélicoptère MI8 ukrainien a été abattu à Krasnogorovka, sur le front ouest de Donetsk.

Ainsi, il y a 2 jours, on signalait l'arrivée de 6 hélicoptères de combat ukrainiens sur l'aérodrome de Kramatorsk près de Slaviansk (territoire du Donbass occupé par Kiev) et hier les vols d'avions de chasse été signalés venant de Dniepropetrovsk et se dirigeant vers Kramatorsk après avoir fait un crochet à proximité de la ligne de front au Nord de Donetsk.


A Berlin le Quartet Normandie "botte en touche"

Arrivée des dirigeants russe et allemand pour le réunion Minsk du 19 octobre à Berlin
Les dirigeants européens qui pilotent le processus de paix pour le Donbass (Allemagne France, Russie Ukraine) se sont donc rencontrés ce 19 octobre à Berlin sur le chemin boueux emprunté par des accords qui restent enlisés au même point depuis 2 ans. C'était la quatrième fois que les dirigeants se retrouvaient au chevet de la Paix dans le Donbass. La première réunion avait eu lieu en Normandie le 6 juin 2014 lors de le commémoration du débarquement (d'où le nom "Format Normandie") Les 2 autres réunions avaient eu lieu à Minsk en février 2015 (17 heures de négociations) puis en octobre 2015 à Paris (5 heures négociations comme la réunion d'hier)

Au départ cette réunion s'annonçait difficile, entre Kiev qui veut manipuler en es inversant les points définis par le protocole de Minsk et Moscou qui au contraire veut que ce dernier soit respecter à la lettre et dans sa chronologie.
Les discussions, qui peuvent résumées comme des "négociations sur les négociations" ont donc eu lieu tandis qu'à l'Est du Dniepr, entre l'artillerie de Kiev et l'enterrement de Motorola, les obus et les larmes tombaient sur la terre du Donbass, mais aucun document n'a été signé au sortir de cette nouvelle réunion. Seule un accord tacite a été annoncé concernant l'élaboration d'une nouvelle feuille de route pour la mise en oeuvre de ces accords utopiques... Ce document qui doit normalement être élaboré avant la fin du mois de novembre promet d'être un nouveau champ de bataille entre Kiev - Moscou et les Républiques du Donbass... 
  • Pour Moscou, qui privilégie toujours la solution diplomatique, cette nouvelle discussion a permis de "voir où nous en sommes, et de constater ce qui a empêché de réalisé les accords de Minsk" comme l'a déclaré le représentant du Kremlin Dimitri Peskov. Vladimir Poutine laisse donc la porte entrouverte aux négociation, quitte a faire de nouveaux compromis, mais en fixant la ligne rouge à ne pas franchir.
  • Pour Kiev, le cynique Porochenko qui, pendant que ses canons pilonnent le Donbass martèle que "tant que ne sera pas exécuté le package de sécurité, l'Ukraine ne s'engagera pas dans le processus politique" c'est surtout pour lui un prétexte provoqué pour gagner encore du temps et espérer aussi influencer la réécriture en sa faveur d'une nouvelle feuille de route. 

Porochenko au pied du mur tente de manipuler l'opinion

En effet, le pouvoir ukrainien post Maïdan qui est coincé entre la menace d'un coup d'état des radicaux russophobes en cas d’amorçage de Minsk et un abandon des pays de l'UE si le protocole est rejeté cherche à ménager le chèvre et le choux et surtout faire porter la responsabilité de l'échec inévitable des accords sur la Russie.  Voilà pourquoi Porochenko traîne des pieds en sabotant sur le front la mise en oeuvre des accords de paix et veut influencer la réécriture d'une feuille de route pour obtenir un encerclement militaire du Donbass (via le contrôle préalables des frontières) espérant asphyxier les républiques avant tout processus politique. Or ce contrôle préalable des frontières Sud des Républiques avec le même régime kiévien qui a lancée cette "opération spéciale" génocidaire dans le Donbass est tout simplement inconcevable mais dans les rêves les plus fous du dernier des ukropithèques...

Nous voyons donc se répéter (comme en octobre 2015) la même tactique du "botté en touche" qui refuse l'affrontement diplomatique (pourtant inévitable) et reconnaitre le sabotage ukrainien du processus de paix. Les seules nouveautés demandées en dehors de l'élaboration d'une nouvelle feuille de route, c'est l'augmentation à 7 des zones de retrait des forces combattantes. Actuellement 3 secteurs du front tentent d'appliquer le retrait réciproque des unités combattantes qui, parce qu'elles sont au contact l'une de l'autre, rendent de facto impossible l'application d'un cessez le feu. A ce propos l'un des hauts représentants de l'OSCE en Ukraine reconnaissait : "Dans tous les endroits où l'on voit les combats, principalement dans la région de Donetsk, les deux parties sont très proches les uns des autres: en Avdeevka et Yasinovataya ils se tiennent à une distance de 50 mètres les uns des autres, ce qui conduit à un stress constant, qui se développe souvent dans une bataille à long terme "

Mais sur ce point crucial concernant la cessez le feu sur la ligne de front, le Président ukrainien, qui ne doute de rien et prend vraiment ses interlocuteurs pour des cons, a immédiatement demandé à ce que la ville de Debaltcevo (à l'Est de Gorlovka et qui aujourd'hui est loin des combats) fasse partie de ces zones à démilitariser, sous prétexte qu'u moment de la signature de Minsk 2, elle était sous contrôle de son armée... Après tout "qui tente rien n'a rien" surtout quand on est con, on ose tout !

Puis les participants ont évoqué les difficultés de l'OSCE et l’ambiguïté de son statut sur le front. Ils ont convenu qu'il fallait faire évoluer les pouvoirs des observateurs pour mieux assurer la réussite de leurs missions.

Aussitôt, le satrape de Kiev a déclaré en sortant de la réunion que les participants avaient appuyé son projet de mettre en place dans la Donbass une mission armée de l'OSCE (pourtant refusée catégoriquement par les Républiques) "Maintenant nous allons déployer une mission de police armée, projet que la partie russe a aussi appuyé. Nous attendons de nos partenaires en Allemagne, de se prononcer sur cette question de l'OSCE"


Mais cette nouvelle rodomontade de la marionnette de Kiev a aussitôt été démentie par la chancelière allemande Merkel qui a déclaré : «Dans le processus de travail, ce n'est que lorsque la date de la préparation de la loi sur les élections locales sera fixée, que l'on poura parler de la mission de l'OSCE, qui peut être armée. Mais aujourd'hui, il n'y a pas d'urgence absolue.Nous avons besoin en priorité de la loi sur les élections». La position de Merkel a été d’ailleurs aussitôt confirmée par le Président français Hollande qui a déclaré :"Il s'agissait (à la réunion) de parler des principaux points de la "feuille de route", y compris des élections dans le Donbass. Et ce sera la tâche principale de nos ministres dans les prochains jours»

Et c'est là que ça coince pour Porochenko ! car cette loi sur des élections locales implique de réformer d'abord la constitution ukrainienne ce que la majorité du parlement ukrainien refuse, et en particulier les factions radicales et néo-nazies de la "coalition de la guerre" qui menacent le gouvernement d'un nouveau Maïdan si il tente de faire passer en force cette loi sur la décentralisation.

Cette réunion a donc finalement servi à Hollande et Merkel de sauver leurs faces et d'éviter de porter la responsabilité de l'échec programmée de Minsk 2. Les USA empêtrés dans le dossier syrien et dans l'attente du scrutin présidentiel se font plutôt discrets, et la Russie joue la carte diplomatique jusqu'au bout sachant qu'elle mettra les mensonges de Porochenko à nu et dévoilera sa duplicité et politique belliciste au grand jour.
Les participants à cette quatrième réunion tout en convenant de la nécessité de s'accrocher à ces malheureux accords, ont donc annoncé pour la fin novembre le prochain acte de cette comédie de Minsk où la Russie mais aussi à priori les occidentaux fatigués par le personnage, demandent à Porochenko d'assumer enfin ses responsabilités et de monter sur son trône éjectable et dont la mèche est déjà allumée.
Il reste donc 1 mois pour que le satrape de Kiev endosse enfin son costume présidentiel et décide d'engager ou de rejeter officiellement les accords de Minsk...


Dans les 2 cas, par un putsch ou par la guerre qui suivra sa décision, les fils de la marionnette étasunienne seront coupés par les armes !

Rappel :

Le texte du protocole se compose de treize points
  1. Cessez-le-feu immédiat.
  2. Retrait des armements de la ligne de contact
  3. Assurer le suivi et la vérification du cessez-le-feu par l'OSCE.
  4. Entamer un dialogue sur la réalisation d'élections locale et désignation des territoires concernés
  5. garantir l'amnistie des combattants
  6. assurer la libération des otages
  7. garantir l'aide humanitaire dans le Donbass
  8. mettre fin au blocus économique du Donbass
  9. Rétablissement du contrôle des frontières après: des élections concernant les territoires concernés et sous réserve de la mise en œuvre du point 11
  10. Retrait du territoire ukrainien de toutes forces armées et milices étrangères
  11. mise en œuvre de la réforme constitutionnelle prévoyant le statut spécial des territoires concernés
  12. Sur la base des lois ukrainiennes négociations sur la tenue des élections dans les territoires concernés
  13. Intensifier l'action du groupe de contact tripartite
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