samedi 26 novembre 2011

Peur des espions américains et israéliens


D’abord, c’est le Hezbollah qui révèle avoir démasqué un réseau de la CIA au Liban. Puis, mercredi 23 novembre, un magistrat iranien, Parviz Sorouri, membre du Comité des affaires étrangères et de la Défense du Parlement iranien, a revendiqué la capture d’espions de la CIA, en repérage du programme nucléaire et des bases militaires de l’Iran, de mèche avec le Mossad et d’autres agences régionales. Beyrouth et Téhéran ont clairement joint leurs forces, d’après les sources de Debkafile, afin de prouver qu’ils étaient au sommet de leurs performances en matière de sécurité et qu’ils avaient pulvérisé des réseaux dangereux du renseignement américain opérant au sein de leurs forces armées. L’Iran et le Hezbollah ont été jetés dans l’action par quatre circonstances pressantes :

1. Téhéran avait un besoin urgent de gommer la mauvaise impression laissée par l’explosion qui a anéanti la totalité de son commandement des unités de missiles, dont le Général-Major Hassan Moghaddam, à l’intérieur de la base secrète des Gardiens de la Révolution d’Aghadir, près de Téhéran, le 12 octobre. En dépit des efforts suprêmes que les autorités ont produit pour persuader le public que cette catastrophe avait été provoquée par un dysfonctionnement technique, elle rappelait étrangement les assassinats passés de scientifiques iraniens de haut vol, pour lesquels Téhéran a accusé la CIA et le Mossad.

2.  L’incapacité grandissante du principal allié de l’Iran, le Président syrien Bachar al Assad, à écraser l’insurrection contre son régime est, en elle-même, un reflet affligeant de la façon dont Téhéran choisit ses alliés, particulièrement, lorsque, cette semaine, l’Armée Syrienne Libre, mobilisée contre le régime, redresse la tête et frappe des cibles stratégiques en Syrie et en-dehors du pays,  singulièrement au Liban.

Qui plus est, mentionnent les sources du renseignement militaire de Debkafile, l’explosion inexpliquée du dépôt illégal d’armes du Hezbollah dans la ville de Siddiqin, au Sud Liban, mercredi 23 novembre, résulte du travail du bras armé des rebelles syriens, l’ASL. Elle a frappé une cible représentant l’allié d’Assad, qui est, plus que tout, le supplétif libanais de Téhéran.

Le graffiti laissé sur les lieux de l’explosion affirmait qu’il s’agissait d’une revanche contre l’aide fournie par le Hezbollah au régime Assad, dans la répression des villes syriennes et il promettait d’autres actions à venir. 

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L’explosion de Siddiqin a provoqué un choc au sein de la haute autorité à Téhéran, Damas et Beyrouth. Le conseiller militaire du Guide Suprême iranien, le Général Yahya Rahim Safavi, avait prévenu, plus tôt, que si l’Iran était attaqué, on n’aurait pas besoin de tirer des missiles balistiques contre Israël, « parce que toutes les villes sionistes se trouvent à portée des Katyushas de notre allié, le Hezbollah ».

L’explosion du dépôt d‘armes de Siddiqin a mis un gros point ‘interrogation sur la valeur de cette menace. Téhéran devra prendre en considération que les rebelles syriens sont capables d’identifier les caches de roquettes du Hezbollah et leurs zones de lancement, dans lesquels l’Iran a investi d’énormes sommes, et qu’ils peuvent les saboter, avant même qu’ils n’entrent en action.

Puisque le dépôt d‘armes détruit était abrité dans une place forte du Hezbollah très protégée, les responsables à Beyrouth et Téhéran doivent supposer que les saboteurs, qui se sont glissés à l’intérieur du site puis en sont ressortis sans se faire repérer, bénéficient d’une aide locale.

3.  Autant l’Iran que le Hezbollah se préparent à la guerre. Sous couverture d’un exercice militaire, les Gardiens e la Révolution iranienne et leurs unités de la milice Basij ont, la semaine dernière, commencé à s’organiser en batailles rangées sur les divers théâtres d‘opération qui leur ont été assignés.

Le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a inspecté les unités du Hezbollah. Lors de ses séances d’information en direction de leurs commandants et de leurs hommes, il les avertit que la guerre contre Israël et, sans doute d’autres forces armées occidentales, est très proche et qu’ils doivent être prêts.

La différence entre la victoire et la défaite, dit-il, devra reposer sur leur capacité à détecter les agents doubles travaillant en leur sein pour les Américains et les Israéliens. Même la volonté de se sacrifier et un armement supérieur sont insuffisants face au péril que posent ces espions en leur sein.

Cela constituait la première fois que Nasrallah admettait implicitement l’incapacité des services de sécurité, les siens et ceux de l’Iran, à éradiquer les infiltrations américaines et israéliennes de leurs forces, et leur besoin de se tourner vers l’aide que de simples soldats pourraient leur apporter.


4.   Ces prétendues affaires d’espionnage que l’Iran et le Liban ont rendues publiques cette semaine, font partie de leur réplique aux pressions américaines et occidentales des deux dernières semaines pour stopper les progrès nucléaires de l’Iran. Ils constituent également une contre-attaque aux allégations de Washington concernant une conspiration menée par l’Iran et visant à assassiner l’Ambassadeur saoudien aux Etats-Unis.

DEBKAfile Analyse exclusive

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