jeudi 25 octobre 2012

La violence des intellos de gauche

La gauche est en train de perdre la bataille culturelle. De plus en plus d’intellectuels (Millet, Sapir, Camus, Juvin, Guilly et tant d’autres) osent violer les canons du politiquement correct et penser l’indicible. La réponse des petits maîtres des médias est à la hauteur de leur désarroi : à court d’arguments, la gauche intello-bobo dénonce les « néos-fachos » et « les blanchisseurs d’idées sales » : un phénomène sectaire qui n’échappe pas à nos voisins suisses. Sociologue, professeur à l’Université de Genève, Uli Windisch a lancé en février 2012 le site suisse francophone de réinformation Les Observateurs. Voici un article d’Uli Windisch, découvert par Polémia sur le site http://metapoinfos.hautetfort.com/

La fin du monopole de l’intelligentsia de gauche
Pendant des années, des décennies, les intellos de gauche jouissaient d’un quasi-monopole de la parole dans le débat public, les journaux, les hebdomadaires et une grande partie des médias audiovisuels. Le cas français illustre de manière archétypique cette situation.
Or, depuis quelque temps d’autres voix, d’autres personnages, qui ont d’ailleurs toujours existé, apparaissent de manière plus visible et parfois bruyante. La révolte contre le politiquement correct et la bien-pensance de gauche se dit ouvertement, publiquement, politiquement et même médiatiquement. Un scandale. Le monopole est menacé, le magistère de gauche est bousculé. Insupportable.
L’heure est à la critique des critiques
Comme nous l’avons déjà dit, la fameuse attitude critique que revendiquait la gauche n’était en réalité le plus souvent que l’une des variantes du fameux politiquement correct. Or la critique est l’une des activités intellectuelles les plus difficiles, nobles et exigeantes, et non une posture facile de dénigrement et de mépris de tout discours différent cherchant à remplir au mieux ces exigences, notamment la recherche de la vérité, même si elle est désagréable et ne correspond pas au prêt-à-penser de gauche.
Confrontés à ces nouvelles exigences, les critiques de gauche se sentent menacés. En effet, l’heure est à la critique des critiques, à la critique de ceux qui se croyaient être seuls capables de cette activité, activité qui est devenue chez eux une activité paresseuse consistant le plus souvent en un simple alignement idéologique sur la gauche. Cela marchait tant qu’ils avaient le monopole, mais la concurrence fait apparaître leur misère, partialité et indigence prétentieuse au grand jour.
La gauche intellectuelle perd son magistère et devient violente
C’est là qu’il faut chercher l’origine de cette violence qui mérite d’être illustrée, tant elle est fanatique, inquiétante… Nous ne pouvons accepter que des médiocres, jaloux et devenus impuissants viennent gâcher l’image de l’ensemble de l’activité intellectuelle et journalistique.
La critique de ces pseudo-critiques ne sera pas facile car plus une analyse est simpliste et caricaturale, plus elle devient arrogante et violente. Cette rage dénigrante se crie sur le mode de l’intimidation, de la culpabilisation. La surenchère dans le dénigrement devient même l’objet d’un concours dans lequel croit l’emporter celui qui tire la charge la plus virulente et grossière. Les vrais fascistes excellaient dans cet emballement ordurier. Le Nouvel Obs: qu’il est difficile de vieillir !
C’est par exemple le Nouvel Observateur (20 septembre 2012) qui donne à haïr ceux qui osent critiquer les prétendus critiques en leur coupant la tête sur la page de couverture, têtes présentées sur toute la page, dans le style « Wanted », avec ce titre digne des délateurs professionnels : « Les néo-facho et leurs amis », toujours en très grand, au travers de la même page qui offre leurs têtes !
La gauche intellectuelle et journalistique française serait-elle encore plus destructive que la gauche politique au pouvoir ? Les dégâts risquent d’être doubles : dégradation du pays et de la vie intellectuelle. Avec elle, en tout cas, difficile de croire à l’avenir radieux. A l’avenir tout court.
Et si tout cela n’avait été que mensonge idéologique intéressé et qu’il faille maintenant reconstruire ? C’est ce à quoi nous essayons aussi de participer.
Il faut illustrer un peu ce travail de bas étage car on doit relire deux fois certains propos tant cela paraît incroyable.
Tel écrivain, certes audacieux et critiquable, Richard Millet, « révèle les contours d’une nébuleuse brune ». Pour la gauche, celui qui est à son opposé et qui conteste son magistère est nécessairement « facho ». Si quelqu’un ne progresse pas, c’est bien la gauche intellectuelle ; en fait elle régresse, gravement.
Etre patriote et aimer son pays : interdit ?
Valoriser l’identité nationale, ressentir et défendre le patriotisme, critiquer certains aspects de l’immigration qui n’étaient pas prévisibles il y a quelques années encore, certains aspects de l’islam, voilà le grand interdit de la gauche. Qui y touche est automatiquement brun, non plus de chemise mais d’esprit. On n’a pas le droit de critiquer l’unilatéralité de l’antiracisme, une attitude obligée, inconditionnelle, au risque, bien sûr, d’être un raciste congénital, raciste et rassis dans son attachement patriotique.
Telle journaliste à l’esprit authentiquement critique, et revendiquant une liberté d’expression effective (E. Lévy), devient avec son site Causeur.fr, un site remarquable, une « officine de blanchiment d’idées sales ». Rien que cela. Manque juste le terme de « criminelle ».
La surenchère dans la détestation : la dernière mode
Le plus détesté en ce moment est évidemment Richard Millet avec son court texte sur le tueur en série norvégien Anders Behring Breivik. Les actes de Breivik, totalement monstrueux, ont évidemment quelque chose à voir avec les effets pervers du multiculturalisme, avec les problèmes posés par une présence grandissante de la population musulmane et le délitement concomitant de l’identité nationale, même si ces actes atroces sont à condamner avec la fermeté la plus absolue.
Voir dans les actes de Breivik une « perfection formelle et une dimension littéraire » est certainement choquant et pas évident à admettre, mais est-ce pour autant « une rhétorique familière du nazisme et du fascisme qui martelait que les Juifs étaient responsables de la Seconde Guerre mondiale » ?
La rhétorique de Millet ressasse-t-elle, pour autant, « les leitmotive réactionnaires d’avant-guerre : décadence, métissage, atteinte à l’essence française et à la “pureté” de la langue, réification de la “race” » ? Retrouve-t-on là « les intellectuels collabos de la dernière guerre » ?
Pourquoi tant de haine ? se demande-t-on à chaque fois
Notre époque est confrontée à des problèmes redoutables, graves, nouveaux, imprévisibles pour certains il y a peu encore et qui ne sont pas compréhensibles dans les schémas anciens du marxisme et du socialisme de la gauche bobo. Le dénigrement et l’emballement haineux ne sont ici d’aucun secours et l’on peut déjà dire que ce ne sont pas les haïsseurs enragés qui vont apporter quelque lumière pour comprendre et agir.
On guérit rarement de la sénilité
La sénilité devient de plus en plus méchante et destructive.
Avant la reconstruction, il faut nécessairement une critique de ces critiques haineux d’autant plus radicale qu’ils veulent à tout prix garder un monopole qui s’étiole. C’est ce qui les perdra et les rendra insignifiants, avant qu’ils ne se réduisent à une secte, même plus dangereuse car autoréférente, jusqu’à l’implosion.
Le musée des antiquités idéologiques vous attend
Au travail, donc ! sur tous les fronts, sans tabou, sans retenue bien-pensante et sans égards envers les « antifascistes », « antinazis », anti-etc. d’une autre époque. L’affrontement est inévitable, comme le sera l’enrichissement des musées des antiquités idéologiques qui attendent de se meubler d’une nouvelle espèce en voie de disparition.
Uli Windisch
Les Observateurs
 

 

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