lundi 4 juin 2012

Obama soupèse une action pour empêcher Al Qaeda de mettre la main sur les ADM syriennes.

Obama teste Poutine
Le Président américain Barack Obama, bien qu’on s’attendait largement à ce qu’il poursuive une action directe contre le dirigeant syrien Bachar al Assad, à la suite des atrocités d’Houla, est préoccupé par ce qu’il perçoit comme une menace plus grave pour le monde : la mainmise potentielle d’Al Qaeda ou d’autres organisations terroristes sur les énormes stocks d’armes chimiques et biologiques syriennes. C’est une exclusivité des sources à Washington et dans les renseignements, de Debkafile.
Le Président américain tente de persuader le Président russe Vladimir Poutine d’accepter son nouveau plan en vue de l’assignation immédiate, par le Conseil de Sécurité de l’ONU, de 3000 observateurs armés en Syrie, afin qu’ils prennent en charge les six entrepôts d’armes chimiques et biologiques. Un autre contingent de 2000 hommes rejoindrait cette équipe plus tard. Pour apaiser les suspicions de Poutine d’une intrigue visant à intégrer des forces armées occidentales en Syrie, contre la volonté de Moscou, Obama a même suggéré que les observateurs soient russes ou des nationaux de gouvernements s’alignant sur son soutien au Régime Assad.
Nos sources apprennent que, dans l’une des conversations entre les deux présidents, Obama a fait le commentaire suivant : “Si jamais un seul et unique baril d’anthrax tombe entre les mains d’un groupe terroriste caucasien, les Russes seront confrontés à leur plus grave menace terroriste de leur histoire. Des millions de Russes pourraient périr ». Il était clair dans son commentaire que les ADM d’Assad ne sont pas entreposées sous la forme d’ogives, de bombes ou d’obus, mais conservées dans de gros barils ou tonneaux, dans six bunkers souterrains, détenant du Sarin (GB), du Tabun (GA) et des gaz innervant VX, soit quatre des différentes sortes de gaz moutarde et d’anthrax. Les silos d’entrepôt sont disséminés à travers Al Safir, la principale base de missiles syriens, dans le nord ; Cerin, un centre de recherche biologique sur les rives de la Méditerranée ; des installations militaires à Hama et Homs ; la base navale syrienne louée aux Russes à Latakieh ; et Palmyre, sur l’autoroute reliant Homs à Alep.
Selon des renseignements obtenus par les renseignements américains, trios de ces localisations sont situées dans des zones lourdement impliquées dans les combats entre l’armée syrienne et les rebelles, et, pour accroître le problème, des éléments d’Al Qaeda ont infiltré les quartiers déchirés par la guerre, dans l’objectif de s’emparer de quelques-uns des magasins où sont entreposés les ADM.
Obama a alerté Poutine du fait que les Jihadistes n’avaient jamais été aussi près de mettre la main sur de vastes quantités d’armes non-conventionnelles aussi meurtrières, particulièrement maintenant que la 4ème division de l’armée syrienne, commandée par le frère d’Assad, Maher, qui garde ces entrepôts, est assignée à la charge supplémentaire de réprimer la révolte et, par conséquent, utilisée de façon inadéquate pour être aussi en mesure de les sécuriser. Si le Président russe souscrit à son plan pour l’envoi de 5000 observateurs internationaux, pour veiller sur les consignes de sécurité, Obama espère qu’il persuadera également Assad et même Téhéran de l’accepter. Plus tôt jeudi 31 mai, le Président américain a tenu une vidéoconférence, convoquée sur le sujet, avec la chancelière allemande Angela Merkel, le Président français François Hollande et le Premier ministre italien Mario Monti, pour les briefer sur son initiative et ses discussions avec Poutine.  
Les sources de Debkafile à Washington et Jérusalem ajoutent qu’Obama a, aussi, envoyé des messages personnels au Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou et le Ministre de la défense Ehud Barak, les alertant que si jamais Al Qaeda ou n’importe quel autre groupe terroriste s’empare de ces armes de mort, elles pourraient être transférées clandestinement dans la Bande Occidentale de Judée-Samarie et la Bande de Gaza. « Israël serait alors leur cible numéro Une », a-t-il averti.
Ces messages ont été relayés aux dirigeants israéliens cette semaine, par l’entremise de personnalités de haut-rang du renseignement et du gouvernement américains en visite, munis de l’évaluation du Président disant que le danger représenté par le fait que des armes de destruction massive syriennes tombent entre des mains terroristes était désormais, plus aigu que la question de l’Iran nucléaire.
C’est ce qui a fourni les éléments de contexte, sous-jacents à la remarque du Général-Major Yaïr Golan, commandant en chef du front nord pour Tsahal : « Au cours des semaines ou mois à venir, nous risquons d’être confrontés à des attaques d’Al Qaeda depuis la Syrie ».
Le Président russe n’a pas encore apporté sa réponse à Obama, soupçonnant encore une ruse américaine visant à disposer des troupes occidentales à l’intérieur de la Syrie. D’où la déclaration de son porte-parole, mercredi : « La Russie n’envisage pas de modifier sa position sur la Syrie et, toute tentative de faire pression sur Moscou est totalement inappropriée ».
Téhéran prenant cela comme signifiant que Poutine n’avait pas rejeté la proposition d’Obama, en a appris suffisamment pour lancer une menace cinglante : « Une intervention occidentale en Syrie conduirait à un bouleversement régional qui, à n’en pas douter, engloutira Israël », a déclaré le porte-parole du Parlement iranien, Ali Larijani. « Il se répandrait en Palestine et les cendres chaudes éleveront des flammes qui engloutiront définitivement l’entité sioniste… Les responsables militaires américains devraient faire attention au jeu dangereux qu’ils jouent ».
Des sources à Washington ont interprété ces propos comme une menace iranienne d’enflammer Israël si le plan d’Obama de déployer 5000 observateurs armés en Syrie était appliqué. Des sources iraniennes ont confié à Debkafile, que la menace était également destinée à dissuader Poutine de coopérer avec lui.
Susan Rice, l’ambassadrice américaine à l’ONU a courroné ces échanges de messages voilés, en alertant le conseil de sécurité de l’ONU, mercredi soir : « Cela devient un conflit par procuration, avec ces flux d’armes qui proviennent de toutes parts. Et les membres de Conseil ainsi que les membres de Communauté Internationale sont laissés seuls, face à l’option d’avoir uniquement à considérer s’ils sont prêts à envisager des actions en dehors du plan Annan et sous l’autorité de ce Conseil ».
A travers ces paroles, la Maison Blanche a informé le Kremlin que si le Président Poutine rejette le plan d’Obama, consistant à déployer 5000 observateurs en Syrie, Washington se sentira libre d’outrepasser le cadre de l’ONU et le veto russe, pour lancer une action armée américano-occidentale en Syrie, en se défiant de l’avis de Moscou.

http://www.debka.com Reportage exclusif DEBKAfile
Adaptation : Marc Brzustowski

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