vendredi 14 septembre 2012

Victoire de NAPOLÉON à La Moskova, le 7 septembre 1812

Le 7 septembre 1812, sur les bords de la Moskova, près du village de Borodino, à 124 kilomètres de Moscou, la Grande Armée de Napoléon 1er trouve en face d'elle l'armée russe au grand complet.
Sous la pression de l'opinion russe comme de son état-major, le maréchal Mikhaïl Koutouzov (67 ans) décide de défendre autant que faire se peut la vieille capitale russe. Ainsi offre-t-il à l'Empereur des Français l'affrontement frontal que celui-ci attendait depuis son invasion de la Russie, neuf semaines plus tôt.


Il va en résulter une indécise bataille, dont chaque belligérant revendiquera la victoire. C'est le moment fort de la campagne de Russie que les Russes préfèrent qualifier de «Grande guerre patriotique», avec davantage de morts et de blessés qu'aucune autre bataille avant cette date.
Baptisée Borodino par les Russes, elle est plus connue sous le nom de Moskova par les Français, ce nom rappelant la proximité de Moscou, l'ancienne capitale russe.
Du fait de ses pertes antérieures et de l'effilochement de la Grande Armée sur plusieurs centaines de kilomètres, Napoléon ne dispose au moment crucial que moins du tiers des 440.000 soldats qui ont traversé le Niémen (non compris les hommes des équipages).  
Face à lui, les Russes, qui comptent également une centaine de milliers d'hommes, se sont positionnés sur cinq ou six kilomètres, entre deux routes qui mènent l'une et l'autre vers Moscou. Au nord est le village de Borodino. Plus au sud, sur une hauteur, les Russes aménagent à la hâte une «Grande redoute» avec des canons en batterie et des fortifications en terre et, à l'extrême sud, trois petites redoutes également bourrées d'artillerie.
Le 7 septembre, vers 6h30, l'artillerie française ouvre le feu et permet au prince Eugène de Beauharnais, beau-fils de Napoléon, d'occuper le village de Borodino. Il s'agit d'une manœuvre de diversion destinée à masquer la principale offensive vers les trois petites redoutes.
Louis-Nicolas Davout lance l'attaque avec succès et les conquiert. Au passage, son cheval est fauché par un boulet et lui-même perd connaissance. Mais il se replace quelques minutes plus tard à la tête de ses hommes. Succès éphémère. Les Russes reviennent à la charge et les reprennent. Entre alors en scène, avec succès, le maréchal Michel Ney. Son comportement à la tête du 3e Corps de la Grande Armée lui vaudra plus tard le titre de prince de la Moskova.
Côté russe, le prince Bagration est grièvement blessé à la cuisse. Il mourra quelques jours plus tard de gangrène. C'est un coup dur pour le moral de ses troupes. À dix heures, la victoire semble aux Français à portée de main mais il reste à prendre la grande redoute. L'assaut devient bientôt général.
Face à un ennemi nombreux et bien armé, qui a pris le temps de préparer la bataille, Napoléon est saisi par le doute. Sous le coup de la fatigue ou de l'âge, il commet l'erreur fatale de ne pas engager la Garde Impériale malgré les demandes réitérées de ses maréchaux. Il veut la garder intacte pour la suite.
En conséquence de quoi, la nuit venue, après l'interruption des combats, l'armée russe se retire discrètement mais non sans précipitation, abandonnant beaucoup de blessés à leur triste sort. L'armée française reste maîtresse du terrain et peut revendiquer la victoire. La route de Moscou lui est ouverte. Mais elle n'a pas encore pu détruire l'armée russe.
Les pertes humaines sont très lourdes : 28.000 morts, blessés et disparus du côté français dont 47 généraux, contre 45.000 côté russe, soit le tiers des effectifs. Koutouzov, remis de son erreur stratégique et heureux de s'en tirer à bon compte, reprend à son compte la tactique de la terre brûlée de son prédécesseur à la tête de l'armée russe, Barclay de Tolly, en refusant tout nouvel affrontement.
Le tsar Alexandre 1er lui offre le bâton de feld-maréchal, en récompense de sa «victoire» de Borodino. C'est que l'opinion publique, comme plus tard Léon Tolstoï, auteur de Guerre et paix, tiennent le vieux courtisan pour un grand stratège... Le tsar offre également cinq roubles à chacun des soldats.
 
Hérodote

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