jeudi 11 juillet 2013

50 collégiens juifs refusent d’être surveillés par des femmes !

« La religion la plus con, c’est quand même l’islam. » On se souvient encore de l’émotion suscitée par le jugement pour le moins lapidaire qu’avait émis Michel Houellebecq, il y a plus de dix ans, concernant la révélation, le message et les disciples du Prophète. Si les islamophobes avaient adhéré sans réserve au propos de l’auteur des Particules élémentaires, les musulmans s’en étaient grandement offusqués.
De leur côté, les libres-penseurs ou les hommes de gauche ne pouvaient se satisfaire d’une sentence que l’on pouvait considérer comme discriminatoire envers les sectateurs d’Allah et par là même indulgente vis-à-vis des autres croyants. Or, les représentants des deux autres grandes religions monothéistes, de leur côté, s’étaient sentis indirectement visés par l’écrivain et s’étaient solidarisés avec leurs confrères et collègues enturbannés. Quoi qu’il en soit, cette petite phrase extraite d’une interview apparemment alcoolisée avait cette année-là privé l’écrivain d’un prix Goncourt annoncé.
En fait, il est à la fois trop facile et sans portée de soumettre ce qui relève de la transcendance aux critères de la rationalité. Le surnaturel est d’un autre ordre. Mais il en est de la religion comme de la liberté. Si les principes en échappent à la discussion, il n’en est pas de même des sottises proférées, des interdits inventés et des crimes perpétrés en leur nom.
De ce point de vue, les élèves d’une école privée juive de la région parisienne viennent de prendre une sérieuse option pour coiffer sur le podium de Michel Houellebecq les adeptes de l’islam. Les faits, tels que vient de les révéler sur le site atlantico M. Guylain Chevrier, docteur en histoire, enseignant et membre du groupe de réflexion sur la laïcité auprès du Haut Conseil à l’intégration, se sont déroulés le 22 juin dernier au collège Pablo-Neruda de Gagny.
Cinquante jeunes garçons venus, kippa en tête, y subir les épreuves du Brevet de l’enseignement secondaire, se refusèrent ce jour-là à passer leur examen si la surveillance en était assurée comme prévu par deux femmes. Après discussion, il fut fait droit à leur demande et deux hommes furent désignés pour remplacer leurs collègues indésirables — ou trop désirables ?
Si, en France en 2013, des jeunes gens apparemment sains d’esprit sont persuadés que les femmes sont des êtres impurs et inférieurs avec lesquels ils ne sauraient entrer en contact et dont ils récusent l’habilitation, ce ne sont pas eux qui sont coupables mais les fanatiques imbéciles qui leur ont fourré cette idée dans la tête.
Si ces jeunes gens qui vivent et étudient en France ne veulent pas se plier aux coutumes et aux lois françaises, qu’ils aillent étudier et vivre sous d’autres climats. Ils n’ont pas leur place chez nous, ni dans une salle d’examen ni ailleurs.
Si notre République est laïque, comme l’affirme notre Constitution, il n’est que temps qu’elle s’en souvienne et qu’elle le prouve… Il y a danger.
Dominique
Jamet
Journaliste et écrivain.

Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais.
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