lundi 22 juillet 2013

Trappes : quand ils appellent à égorger la police

 
Altana
Otovic
Etudiante.
La ville de Trappes aura rarement si bien porté son nom. Ce vendredi 19 juillet fut l’occasion de quelques festivités sous la lourde chape d’un été cuisant.
La veille, et d’après les sources officielles, la police entendait contrôler l’identité d’une femme en niqab, qui leur avait aussitôt rétorqué qu’elle ne reconnaissait pas la loi de la République, laissant à son mari le soin de s’occuper avec vigueur des agents ; il en frappa un (le procureur de la République fait même état d’une tentative d’étranglement) puis fut accablé d’un mandat de dépôt.
Le lendemain, à 20h30, c’est une foule hostile qui se massa autour du commissariat. De 200 à 400 individus qu’une dizaine de fourgons de CRS, un hélicoptère et de nombreux policiers tentèrent de contrôler. Caillassages, incendies de poubelles, tirs de mortier et de flash-ball se succédèrent durant cette soirée houleuse.
Une autre version des faits bien différente, celle de la femme contrôlée, est relayée par Marwan Muhammad du CCIF.
Une chose demeure toutefois aussi certaine qu’importante : sur Twitter, certains gamins se réjouissent sans complexe des tourments de Trappes, exprimant leur soutien au rassemblement ainsi que le regret de ne pas être eux-mêmes présents sur place afin d’attiser plus encore l’implacable feu de la violence quotidienne qui saisit chaque occasion de se faire plus dévorante qu’à l’accoutumée. Quelques jeunes hommes appellent à égorger la police, quelques jeunes filles déplorent de ne pas être là pour participer au caillassage.

Cette commune ancienne qui en a tant vu, et que Saint Louis honora plusieurs fois de sa visite, s’est muée en une banlieue sinistre où la délinquance s’épanouit comme l’abcès grandissant. Jules César saluait déjà de son temps le bellicisme de ses habitants. Le bougre n’en parlerait peut-être pas avec autant d’enthousiasme aujourd’hui.
Trappes est de ces villes de la « Ceinture rouge » 1 où les gares sentent la crasse et les rues le danger. Elle fait partie de ces lieux d’apparence irrécupérable où le conflit se dessine sous de tristes préludes, que les gens ont honte de craindre mais qu’ils contournent avec une timidité coupable et dans lesquels ils ne se rendent que lorsque l’impérieuse nécessité les y contraint. Précaution et profil bas en sont les règles terrifiantes. 61 % des habitants qui survivent dans cette commune mouroir sont issus de l’immigration et l’on n’y affectionne pas l’assimilation outre mesure. Un Bronx français comme l’Hexagone en compte de plus en plus et dont les quais imbibés de pisse sont les éternels spectateurs des bastons et des invectives.
Cette ville aussi séduisante qu’un gouffre sans fond était décrite par son maire Guy Malandain comme l’une des plus « difficiles de France », il y a quelques années déjà. On le croit volontiers. La plaie s’infecte et rien n’annonce des jours meilleurs.
 
Notes:
  1. Ce terme désigne les villes de banlieue parisienne dirigées par le PCF

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