mercredi 30 octobre 2013

En Europe refoulez la déferlante islamiste !

Le Point.fr (lien en bas de page) a rencontré l’organisateur du Congrès Général pour les Chrétiens d’Orient, le docteur Fouad Abou Nader, actuel président du Parti libanais Front de la Liberté et ancien résistant chrétien au Liban aux côtés de Bachir Gemayel et Samir Geagea. Ci-dessous, quelques extraits adaptés.
Fouad Abou Nader : Nous avons organisé ce premier congrès de l’Assemblée des chrétiens d’Orient pour plusieurs raisons. Avec les révolutions, les coups d’État, les guerres civiles et le terrorisme qui secouent des territoires qui s’étendent du Maroc jusqu’au Pakistan, nous, chrétiens d’Orient, devions nous réunir pour unifier notre vision, penser notre avenir dans cette région, évaluer nos relations avec les musulmans, qui nous considèrent parfois comme des citoyens de seconde zone.
Fouad Abou Nader : Au Moyen-Orient, la religion et l’État sont indissociables. Il est donc capital pour nous d’étudier nos rapports avec les institutions étatiques, de revendiquer nos droits et une véritable citoyenneté, d’analyser notre problème démographique ainsi que l’émigration touchant nos communautés et enfin de faire face ensemble aux menaces sur nos vies.
Le Point.fr : C’est la première fois qu’un tel événement est organisé ?
Fouad Abou Nader : Il s’agit d’un événement sans précédent en raison des divisions tant au niveau politique que religieux des chrétiens d’Orient. Il y a énormément de communautés différentes, rien qu’au Liban vous avez des orthodoxes, des maronites, des syriaques, des catholiques, des chaldéens, etc. On nous a trop souvent dit qu’en raison de nos divisions il n’y avait pas d’interlocuteur chrétien possible. Si vous Ajoutez à cela la forte émigration qui nous frappe depuis des décennies et les pertes subies lors des conflits armés.
Fouad Abou Nader : Historiquement, nous sommes les premiers habitants de ces terres et jamais nous ne les quitterons, quoi qu’il en coûte. Aujourd’hui, nous sommes nombreux à vouloir transformer nos divisions en diversité et à placer cette diversité dans un cadre uni. Je suis fier d’avoir pu rassembler avec mes collaborateurs tous les représentants des 14 Églises d’Orient dans une seule institution mixte comprenant des religieux de premier rang et des laïcs travaillant ensemble. Nous avons réunis des chrétiens venant de Turquie, d’Iran, de tout le Proche-Orient, d’Égypte et même du Maroc. C’est exceptionnel.
Fouad Abou Nader : Le chrétien a un important rôle à jouer. C’est d’ailleurs la principale question sur laquelle s’est penché le congrès et sur laquelle va travailler la commission de suivi qui a été créée. Dans l’histoire de la région, les chrétiens ont contribué à la culture, la littérature, aux langues, aux sciences et à la civilisation. Ils ont lutté de tout temps contre la discrimination et la violence à l’égard des femmes, pour les droits de l’enfant et les libertés de toutes les communautés, sans aucune exception.
Fouad Abou Nader : La communauté chrétienne est incontournable. En Jordanie elle représente de 4 à 6% de la population du pays, mais elle couvre 30% de sa force économique. Les coptes en Égypte sont 7 millions sur les 85 millions d’habitants et contrôlent près d’un tiers des richesses. Au Liban, les chrétiens ont toujours veillé à ce que chaque citoyen puisse jouir de ses droits complets.
Le Point.fr : Les chrétiens d’Orient sont-ils abandonnés par l’Occident ?
Fouad Abou Nader : Je pense que les gouvernements occidentaux ne prennent pas la mesure de ce qu’en France on appelait la question des chrétiens d’Orient. Si l’islam a droit à une place en Occident, le christianisme a également droit à la sienne en Orient. Avec ce premier congrès, nous voulons porter haut et fort la question des chrétiens d’Orient en Europe et dans le monde. Nous demandons à être reçus et écoutés par les chefs d’État et de gouvernements, ainsi que par les ministres des Affaires étrangères et chefs des principaux partis d’opposition en Occident, à commencer par la France, avec qui nous avons des liens historiques très forts. Nous ne demandons pas de protection, nous ne voulons pas de protection de la part de l’Occident ou des musulmans dans le cadre de la dhimmitude. Nous exigeons une protection par l’État dans lequel nous vivons, au même titre que tout autre citoyen.
Le Point.fr : Comment convaincre l’Occident des enjeux autour des chrétiens d’Orient ?
Fouad Abou Nader : Je répondrai par une autre question : comment réussir pacifiquement l’intégration de l’islam en Occident si, en Orient, le christianisme venait à disparaître par la force ? Les enjeux autour des chrétiens d’Orient les dépassent. Les enjeux sont le christianisme, le rapport avec l’islam, la liberté, l’égalité, l’humanité, le droit, la femme, l’enfant, le rôle de l’État de droit, la citoyenneté, le dialogue des cultures et des religions. En deux mots, l’avenir du monde est en jeu. Si les chrétiens venaient à disparaître de l’Orient, préparez-vous en Occident à refouler la vague déferlante des islamistes. La France ne reçoit-elle pas déjà des menaces terroristes pour son implication dans les conflits malien, afghan, libyen et peut-être bientôt syrien ?
 
Michel Garroté réd en chef www.dreuz.info
 Source :
Lepoint.fr :
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