mardi 29 octobre 2013

Les chrétiens d’Orient parlent d’une seule voix

Alors que le Moyen-Orient souffre une nouvelle fois de la guerre des religions, le premier congrès général pour les chrétiens d’Orient s’est réuni au Liban.
Le Point.fr a rencontré l’organisateur du congrès général pour les chrétiens d’Orient, le docteur Fouad Abou Nader, actuel président du parti libanais le Front de la liberté et ancien chef de la résistance chrétienne au Liban aux côtés de Bachir Gemayel.
Le Point.fr : Pourquoi avoir organisé un tel événement ?
Nous avons organisé ce premier congrès de l’Assemblée des chrétiens d’Orient pour plusieurs raisons. Avec les révolutions, les coups d’État, les guerres civiles et le terrorisme qui secouent des territoires qui s’étendent du Maroc jusqu’au Pakistan, nous, chrétiens d’Orient, devions nous réunir pour unifier notre vision, penser notre avenir dans cette région, évaluer nos relations avec les musulmans, qui nous considèrent parfois comme des citoyens de seconde zone. Au Moyen-Orient, la religion et l’État sont indissociables. Il est donc capital pour nous d’étudier nos rapports avec les institutions étatiques, de revendiquer nos droits et une véritable citoyenneté, d’analyser notre problème démographique ainsi que l’émigration touchant nos communautés et enfin de faire face ensemble aux menaces sur nos vies. [...]
Les chrétiens d’Orient sont-ils abandonnés par l’Occident ?
Je pense que les gouvernements occidentaux ne prennent pas la mesure de ce qu’en France on appelait « la question des chrétiens d’Orient ». Si l’islam a droit à une place en Occident, le christianisme a également droit à la sienne en Orient. Avec ce premier congrès, nous voulons porter haut et fort la question des chrétiens d’Orient en Europe et dans le monde. Nous demandons à être reçus et écoutés par les chefs d’État et de gouvernements, ainsi que par les ministres des Affaires étrangères et chefs des principaux partis d’opposition en Occident, à commencer par la France, avec qui nous avons des liens historiques très forts. Nous ne demandons pas de protection, nous ne voulons pas de protection de la part de l’Occident ou des musulmans dans le cadre de la dhimmitude. Nous exigeons une protection par l’État dans lequel nous vivons, au même titre que tout autre citoyen.
Comment convaincre l’Occident des enjeux autour des chrétiens d’Orient ?
Je répondrai par une autre question : comment réussir pacifiquement l’intégration de l’islam en Occident si, en Orient, le christianisme venait à disparaître par la force ? Les enjeux autour des chrétiens d’Orient les dépassent. Les enjeux sont le christianisme, le rapport avec l’islam, la liberté, l’égalité, l’humanité, le droit, la femme, l’enfant, le rôle de l’État de droit, la citoyenneté, le dialogue des cultures et des religions. En deux mots, l’avenir du monde est en jeu !
Si les chrétiens venaient à disparaître de l’Orient, préparez-vous en Occident à refouler la vague déferlante des islamistes. La France ne reçoit-elle pas déjà des menaces terroristes pour son implication dans les conflits malien, afghan, libyen et peut-être bientôt syrien ?
Le Point

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