lundi 21 octobre 2013

Leonarda, présidente de la République ?

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME)
Elle est aussi l'une des personnalités qualifiées membres du Conseil Economique, Social et Environnemental.
Sophie de Menthon intervient régulièrement sur iTélé dans l'émission « On ne va pas se mentir ».
La position habile de François Hollande ne l’aura pas été très longtemps ! Le temps qu’une gamine ne juge même pas cool de remercier de son geste exceptionnel le Président de la République française ! En guise de remerciement, elle ne dit même pas « non merci ! ». On aurait dû le lui apprendre à l’école. Elle déclare devant les médias enchantés de l’aubaine qu’elle veut rester avec ses parents (ce que les habiles conseillers devaient espérer), mais qu’elle reviendra , quand elle voudra, et que c’est elle qui fera la loi ! (sic)
Pourtant, quelques instants auparavant, on a trouvé malin de ménager ainsi la chèvre et le chou : oui, on comprend l’émotion de nos petits au cœur tendre qui veulent sanctuariser leur école, appuyée en cela par la compagne du chef de l’ Etat. Oui, le ministre de l’Intérieur a raison (et pour cause, avec 74% des Français qui l’approuvent !). Oui, la loi n’est pas tributaire des valeurs revendiquées des uns et des autres (et vlan pour le président de l’Assemblée nationale ). Non, il n’y a pas eu de faute (on ne se met pas les malheureux policiers à dos). Oui Valérie, on va sanctuariser l’école dorénavant et élargir ses frontières… Jusqu’ou ? Le pâté de maison ? Hors vacances scolaires ?
Et le Président de faire la démonstration de son pouvoir (droit de grâce ?) en trouvant la solution : « si elle en fait la demande : Leonarda reviendra »
On imagine l’accueil médiatique au pied de l’avion et les lycéens à nouveau dans la rue pour fêter leur victoire.
Pour autant, la boite de Pandore est ouverte et la France une fois de plus va ratiociner sur les exceptions, les moyens à mettre en œuvre et se conforter dans une guérilla nationalo-mediatico-politique, entre les ordures (de droite) qui ne veulent pas d‘une terre d’asile ouverte à tous vents composés de répressifs indifférents à la douleur d’une enfant, et ceux qui la main sur le cœur défendent la veuve, l’orphelin et l’émigré (de préférence clandestin).Certes, la critique est aisée et l’art est difficile : on ne peut pas laisser les lycéens jouer dehors, et il faut ménager une majorité totalement divisée, le tout sans donner de signal de laxisme.
Mais voilà, en fait, ce n’est pas si rusé que cela, on entend déjà les objections et les débats : « comment vous osez séparer une enfant de sa famille ? (les associations familiales ) et qui sera responsable s'il lui arrive quelque chose ? Et à sa majorité, que se passe-t-il ? Et le regroupement familial ça marche dans ce sens-là ? Et les parents pourront lui rendre visite ? Et qui paiera les études, l’hébergement ? La surveillance ? Et les vacances scolaires ? Pourquoi elle et pas les autres ?
Parmi les 13.500 reconduits à la frontière depuis l’avènement de la gauche, combien de Leonarda vont faire la queue au nom de l’égalité de traitement ? Les enfants renvoyés dans leur pays d’origine doivent être déjà en train, aidés par les associations bienveillantes, de rédiger une lettre au Président de la République pour faire la demande de poursuivre leurs études en France. J’espère, sinon c’est qu’ils sont mal conseillés.
Dans ce cas précis, la police ou les autorités,auraient « manqué de discernement ». Qu’est ce que le discernement en la matière ? La tête du client ? La sensibilité du commissaire de police ?
Quant à la sanctuarisation, le terme est déjà tout un programme ; plus on élargit le concept très sympathique par ailleurs, plus on provoque les ennuis ! Finalement dès qu’on aura scolarisé un enfant, sa famille deviendra intouchable. En tous cas, lui, ce qui revient au même car nous n’avons quand même pas vocation à ouvrir des pensionnats internationaux pour respecter le « droit à l’éducation », si ?
Pas facile de jouer Salomon ou Tartuffe dans la France d’aujourd’hui : « cachez ce clandestin que je ne saurais voir … » cela ne fonctionne plus. La gauche devrait avoir pitié de François Hollande, à moins qu’elle ne veuille sa tête ou celle du ministre le plus populaire de France ?
Bonne chance Monsieur le Président !

 

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