lundi 6 février 2012

La Russie pose son veto contre une résolution anti-Assad à l’ONU, après avoir préparé ses forces spéciales pour la Syrie

L’Occident et la Russie ont connu une épreuve de force de première importance, samedi 4 février, au sujet de la résolution de la Ligue Arabe appelant Assad à démissionner et à permettre la formation d’un gouvernement d’unité nationale. Le Président américain Barack Obama a exigé une prise de position de l’ONU contre « la brutalité implacable » du Président syrien  et un vote avant la fin de la journée. Sa proposition soumise au vote a été défaite par les vetos de la Russie et de la Chine.
Les sources moscovites accusent cette résolution d’être destinée à paver la voie pour une guerre en Iran et une tentative de renverser le régime de Téhéran.
Les sources militaires de Debkafile révèlent que les Russes ont appuyé leur ligne dure contre l’Occident, en mettant sur le pied de guerre leurs unités des Force de Réaction Rapide SOBR (alias Spetsnaz), dans les bases de la Mer Noire, prêtes à s’envoler pour la Syrie et d’aller y défendre Damas. Une dimension de Guerre Froide a été injectée dans la crise syrienne, qui tourne rapidement à la guerre interconfessionnelle entre les Alaouites (Chi’ites) dirigeant la Syrie et la majorité des Sunnites. La dimension régionale est fournie par l’opposition entre l’Iran et la Syrie contre la Turquie et les Arabes du Golfe.
L’annonce faite plus tôt par le ministre des affaires étrangères russe Serguei Lavrov, qu’il se rendrait en visite à Damas mardi prochain 7 février, avec le chef des services de renseignements russes à l’étranger, Mikhaïl Fradkov était destinée à obtenir un nouveau délai de grâce de trois jours pour en finir avec l’opposition, avant un éventuel cessez-le feu ordonné par l’ONU.
Cela dit, les Etats-Unis et les puissances occidentales ont refusé d’attendre les prochains excès syriens pour prendre position, après que différentes sources aient rapporté, plus tôt, samedi, que les troupes syriennes avaient bombardé le secteur de Khaldiyeh à Homs, tuant environ 350 personnes, selon les estimations sur place et blessant quelques 1500 personnes, dans le pire bombardement militaire durant près de 11 mois de soulèvement.
Les responsables du gouvernement syrien ont nié cette responsabilité, accusant des “hommes armés” de massacrer les civils. Les sources du renseignement de Debkafile notent que le geste de Moscou, consistant à envoyer le chef du renseignement extérieur à Damas, aux côtés de ministre des affaires étrangères est soutenu par le renfort de la présence du seul porte-avions russe dans le port de Tartous, l’Amiral Kouznetsov, avec deux destroyers et une force de la marine.
A part quelques brigades turques jalonnées le long de la frontière syrienne, l’Occident ne maintient aucune troupe dans le voisinage de la Syrie, depuis que l’armée américaine s’est retirée d’Irak, en décembre dernier. Les Etats-Unis ont présenté un front ferme au Conseil de Sécurité de l’ONU, samedi, avec le Président Obama insistant pour que le Conseil vote le texte de la Ligue Arabe, sans plus de délai ou modifications pour accommoder Moscou et que le président syrien démissionne, après son « agression indicible » contre Homs. Les lignes dures arrêtées par Washington et Moscou au sujet de la crise syrienne ont provoqué une épreuve de force rude autour du « Printemps Arabe », en tant que tel, où la Russie a durci le ton depuis que l’OTAN a aidé les rebelles libyens à renverser Mouammar Khadafi.
Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, qui se présente pour son troisième mandat en tant que Président, dans la période du mois en cours, et le Président Dmitry Medvedev apparaissent être déterminés, même au prix d’une intervention militaire, à ne pas laisser l’OTAN et les Etats Arabes répéter le scénario libyen à Damas. Le Président Obama a relevé le gant qu’ils ont jeté samedi. Si les Russes continuent à faire obstruction au rôle des Etats-Unis, des Européens et des Arabes dans leur appui à la révolte arabe et aux Frères Musulmans, les Etats-Unis, les Européens et les Arabes du Golfe vont probablement redoubler d’efforts pour renverser Bachar al Assad.
http://www.debka.com/article/21710/
DEBKAfile Special Report February 4

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